samedi 30 novembre 2013

Peut-on vivre sans « illusions » ? -2-

« Vous serez comme des dieux qui connaissent le bien et le mal » (Genèse 3,5). Cette illusion s’effondre avec le constat de la nudité, et de la vulnérabilité.... « Alors leurs yeux s’ouvrirent et ils virent qu’ils étaient nus » (Genèse 3,7).

Pour Freud la religion est une illusion, et non pas une erreur. 
« Ces idées, qui professent d’être des dogmes, ne sont pas le résidu de l’expérience ou le résultat final de la réflexion : elles sont des illusions, la réalisation des désirs les plus anciens, les plus forts, les plus pressants de l’humanité ; le secret de leur force est la force de ces désirs. » (…) « Une illusion n’est pas la même chose qu’une erreur (…) c’était une illusion de la part de Christophe Colomb, quand il croyait avoir trouvé une nouvelle route maritime des Indes. La part de désir que comportait cette erreur est manifeste »

Penser une transcendance, c'est accepter une pensée non repliée sur elle-même, qui pense « plus » qu'elle ne pense. Une pensée en excès... 
Le jour du grand départ, nous n'emporterons rien de tout cela ...
Que restera t-il ...?
Lévinas dit qu'une pensée qui veut se dépasser pour penser l’Infini doit donc désirer l’indésirable. Or, « l’indésirable par excellence, c’est autrui. » Toute personne est ( et doit rester ) un mystère. Dieu est donc pour le moins, une Personne … 

L'erreur, ne serait pas les réponses aux grandes questions existentielles, elle serait dans « l'illusion » de penser que nous pouvons saisir ce dont nous parlons : Dieu, l'amour, etc … 

A y réfléchir, je préférerai appeler « Espérance » ( et non pas espoir ), ce que vous appelez « Illusion »... Car enfin, c'est tout le contraire, qu'un refus de la réalité, puisque la question n'est plus de l'accepter ou pas... Il s'agit, juste, de lui donner un sens …

jeudi 28 novembre 2013

Peut-on vivre sans « illusions » ? -1-

Se dire Chrétien, ou faire la confession de croire en Dieu, ou dire simplement reconnaître «  autre chose » que la matière, ou encore penser que la vie ne s'arrête pas avec la mort … Bref... Tout cela ne serait que l'expression d'une pensée pleines d'illusions … !
Peut-on vivre sans « illusions » ?

« Dans l'illusion: c'est l'homme qui fait Dieu à son image... »
« Se faire des illusions », et se laisser enfermer dans l’étroit sentier d’une secte ... ou s'ouvrir à un rêve créatif, certes, mais au rythme de la fantaisie de nos imaginaires... ! ?

Bien sûr, je vais écarter les erreurs du type :
  • Mensonges
  • Illusions d’optique :
  • Confusion entre soi et autrui générant angoisse, peur …
Ensuite il conviendrait d'étudier le rapport que nous entretenons avec la science.
Nous avons appris du « siècle des lumières », que la science a l'avantage objectif de chasser quelques superstitions, et de contredire - preuves à l'appui – d'anciennes et stériles croyances …
Par contre, la science elle-même n'a pas manqué de nous illusionner sur le triomphe espéré des maux dont souffre l’humanité, et qu'elle peut être à l'origine d'autres tourments...
Encore, il faut - à l'opposé – s'affranchir de l'erreur fondamentaliste : du genre «  malheureux sur terre, mais les « premiers » au ciel.. ! ou encore, la belle mort des djiadistes à qui est promis le paradis...etc. Allez, on n'en parle plus !

Ces excès mis hors propos, nous pouvons peut-être réellement parler de comprendre ce que sont nos « illusions » :
«Ce qui caractérise l’illusion, c’est d’être dérivée des désirs humains» (Sigmund Freud - L’avenir d’une illusion ) Les  illusions vont prendre toutes les formes : « la liberté », « le bonheur », la recherche du pouvoir, la science, la religion, la connaissance de soi, l’art, etc., on va mettre tout dans le même panier … Et on va appeler cela des illusions. Pourquoi ? Mais, parce que ce sont des choses qu’on n’atteint jamais à cent pour cent, même si cela correspond aux désirs profonds de l’homme ; par exemple, on veut tous être libres, on veut tous le bonheur, tout le monde à envie d’aimer, mais est-ce qu’on l’atteint vraiment, je n'en sais rien.
Thelonious Monk
Ce qui est intéressant c'est de constater, que l'on se fait beaucoup plus d'illusions ( langage commun ) quand on est jeune, qu'en prenant de l'âge... On prend du recul, on est moins facilement déçu … Cela ne voudrait-il pas signifier que nous acceptons enfin de ne pas maîtriser le réel. Moins s'illusionner correspondrait à accepter de ne pas appréhender la réalité.
N'accédant pas à la réalité du monde. Il ne me reste donc qu'une manière de regarder le monde, c'est en lui donnant – moi-même – un sens.

A. de Pereda, Le Rêve du chevalier, 1655
Dans la Bible, le livre de L'Ecclésiaste affirme : "Vanité des vanités, tout est vanité." Le mot "vanité" est à prendre au sens de "apparence sans réalité, illusion."
Aussi, sommes nous constamment dans « l'illusion » ; mais il n'est pas possible de s'en passer... Personne. 
Le désir même, est le départ d'une illusion … L'espoir, est l'expression matérielle d'une illusion, qui peut malheureusement aussi, conduire à une désillusion ... 
Et, l'Espérance ...?

mardi 26 novembre 2013

Le nom de Dieu: Ehyeh Asher ehyeh -2-


Citation de Annick de Souzenelle ( La parole au cœur du corps )
«  Remarquez tout d'abord que Moshé, le nom hébreu de Moïse, est constitué exactement des mêmes lettres - mem, shin, hé – que le mot Hashem qui signifie... le Nom ! L'ordre de ces trois lettres est simplement inversé, ce qui est évidemment une invitation à nous « retourner » intérieurement, à nous convertir, à revenir à notre origine : au Nom que nous sommes en profondeur.
Lorsque Dieu se révèle à Moïse par une voix qui sort du buisson ardent, Il se manifeste en tant que Dieu d'Israël qui n'est pas encore « accompli ». C'est pourquoi le verbe être intervient ici dans une forme hébraïque dite « inaccomplie » : non pas comme YHWH, mais comme « Eyieh Asher Eyieh », que l'on peur traduire par «  Je serai qui je serai »
Un Dieu « inaccompli ».. ?

Simple façon d'exprimer que Dieu, en tant qu'il s'incarne est en devenir … (...) C'est alors que le Dieu d'Israël se révèle non comme « Je suis », mais comme «  Je suis en attente d'accomplissement ». Cette nuance essentielle est admirablement rendue par la structure du temps de l'hébreu, qui ne connaît pas notre linéaire passé-présent-futur, mais qui dit le monde en termes d'accompli et d'inaccompli »



Citation de Jean-Yves Leloup : ( Qui est « Je suis » ? )
« Le nom pour un sémite, c'est l'essence d'un être. C'est sa présence même. ( …) Dans Ehyèh, nous retrouvons la racine du verbe 'être' (hyh). Ce verbe, en hébreu, signifie «  une existence, une présence active », d'où la traduction la plus courante : «  Je suis ». La Bible grecque des Septantes va traduire Ehyèh asher Ehyèh par : Ego Eimi ho ön, et la Vulgate, Ego Sum qui Sum, d'où les traductions françaises qui s'en inspirent : «  Je Suis Celui qui Est », « Je Suis Celui qui Suis », « Je Suis qui Je Suis ».
Le livre de l'Apocalypse propose une version développée de ce même nom : «  Ho ôn kai ho ên kai o erkhomenos » - Celui qui Est et qui Etait et qui Vient, rappelant ainsi que le «  Je Suis » divin embrasse tous les temps. (…)
Thomas Merton va jusqu'à traduire : « Je suis Celui qui n'existe pas » pour rappeler que Dieu n'est pas un « existant » comme les autres, sinon il serait mortel comme tout c qui existe. «  Je n'existe pas, JE SUIS ».



Citation de Philippe Mac Leod : Le buisson ardent
Habituellement, nous projetons en Dieu les contours les plus sommaires de notre psychologie, alors qu'il se donne comme l'horizon de notre personne humaine. Je veux dire par là que nous ne nous comprenons bien qu'à la lumière de sa transcendance, en découvrant les liens qu'elle entretient avec ce que nous sommes au plus profond, en concevant enfin la personne comme une intimité et non plus comme une individualité.
Pour mieux l'entendre, je t'engage à fermer les yeux un moment, comme on prend du recul, et à descendre avec ton esprit à l'intérieur de ton cœur pour tenter d'approcher ce qui nous définit ou nous distingue comme personne : non pas une volonté, une raison, qui restent l'individu, encore moins les pensées qui tournoient sous la voûte de ton crâne et qu'il te faut écarter comme les feuilles coupantes d'une forêt vierge ; non plus seulement cette conscience vague dans laquelle nous baignons, mais plus loin, plus au fond, plus clair et plus aigu, quand le sentiment de soi s'affine dans le silence du recueillement, ce vibrato, ce chant de source, à la fois changeant et immuable, immobile et fuyant, cette note longuement tenue, ce murmure universel qui nous traverse de part en part, ce sentiment d'une rare pureté de l'être que nous sommes, ici et maintenant, et qui ne peut surgir qu'en parvenant à notre extrême singularité – oui, cette intériorité de plus en plus ouverte à mesure qu'elle se creuse et qui sonne comme l'alpha et l'oméga de toute chose.
C'est bien là, au plus secret, au plus désert de moi-même que j'entends retentir le nom de Dieu, comme Moïse dans le buisson qui brille sans jamais se consumer et lui murmure ce «Je Suis» que nous pouvons expérimenter en chacun de nous, dans un silence d'une acuité qui illumine notre conscience la plus intime, d'une densité qui fait d'elle un feu palpitant, une flamme qui brûle et s'élève éternellement à l'intérieur de chaque être. Aucune image de soi ne résiste à cette révélation d'une présence nue, éclatante, qui fait que les choses sont, en les habitant, en les enveloppant, une présence qui dans le même temps ouvre l'espace du monde où nous pouvons à notre tour la rejoindre. « Je suis celui qui suis. » « Je suis "Je suis". »
Il nous faut ramasser toute notre existence pour entendre ce nom, pour l'entendre résonner et réveiller l'être que nous sommes. Et c'est là que nous-mêmes devenons une personne, à son image et ressemblance, autrement dit une présence, une intimité, comme s'il était donné à chacun de porter l'intérieur du monde - et en vérité il n'est pas d'autre sens à l'intériorité humaine, en vérité il n’est pas d'autre trésor que cet immense et fragile sentiment de soi.

Comprends-tu maintenant ? Ce que nous appelons « l'amour de Dieu pour les hommes », qui se manifeste en plénitude dans l'incarnation, n'est autre que le murmure de son nom qu'il nous souffle éternellement, le feu de sa présence éternelle qui ne cesse de monter du foyer de notre conscience, pour peu qu'elle sache suspendre un moment son activité, se déchausser et s'agenouiller. Il ne nous aime pas extérieurement, occasionnellement, comme nous-même le faisons, mais intérieurement - d'un mot savant, je dirai : ontologiquement -, c'est-à-dire par son être et par l'être que nous sommes, en nous communiquant, nous transfusant sans cesse sa vie, en l'engendrant, en la multipliant, et c'est bien ce flux, son passage à travers nous, la joie, la plénitude qu'il laisse dans son sillage, que nous nommons « amour ».

dimanche 24 novembre 2013

Le nom de Dieu: Ehyeh Asher ehyeh -1-

Quand Moïse dans Exode 3.14 est face au buisson ardent et demande à Dieu quel est son nom , Dieu dit: «Tu diras aux Israélites, mon nom est אהיה אשר אהיה - Ehyeh Asher ehyeh "-
 "Je suis celui qui suis» , ou littéralement (et mieux) traduit: " Je serai qui je serai " , 
ce qui signifie , "Je suis celui qui ne peut pas être limité en cet instant", "Je suis le dynamisme lui-même" ce qui explique ( et, est complémentaire ) pourquoi à la ligne suivante il dit qu'il est le " Dieu vivant d'Abraham, d'Isaac et de Jacob ".

 "Ehyeh Asher ehyeh" - dans le texte grec de la Septante:  ἐγώ εἰμι - "Ego eimi" - qui sont les mêmes paroles que Jésus utilise pour répondre aux Juifs: «Qui est-tu ? " "Ego eimi", "Ehyeh Asher ehyeh»,...

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A propos de "Je suis ce que je suis" par Carlo Suarès

Ehyeh Asher Ehyeh.

"Toute traduction de ces idéogrammes , même en langue hébraïque est une abomination.
L'homme de la Qâbala ne peut que contempler ces quelques signes et s'il est vraiment un homme de la Qâbala: L'univers se précipite en lui, et tout ce qui vit et tout ce qui meurt;
et ce qui existe; et ce qui n'existe pas; et ce qui a existé; et ce qu'il y aura; et ce qui n'aura jamais plus lieu;
le temps et l'espace sont là et sont dissous dans l'intemporel; et le prodigieux mystère est là de tout ce qui détermine l'indéterminé;
et la sanctification est là; et l'homme meurt de tant vivre."

Carlo Suarès, La Bible restituée, Editions Cohérence, Strasbourg


O Adonaï, et Dux domus Israël, 
Qui Moysi en igne flammae Rubi apparuisti, 
et ei dans Sina legem dedisti: 
veni ad redimendum nos brachio dans Extento.



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Fait intéressant, Moïse ne voulait pas retourner en Egypte quand Dieu l'appela du buisson ardent (Exode 3). Il avait quatre-vingts ans. Marié. Un père de famille. Il était un berger, pas un grand meneur d'hommes. Et,  il avait oublié son rêve. Dans Actes 7:20-36, nous lisons comment Moïse, quand il avait 40 ans, avait partagé le rêve de Dieu. Il voulait libérer son peuple de l'esclavage. Il voulait faire quelque chose d'incroyable pour Dieu et le peuple de Dieu;  mais son plan a échoué, et son rêve est mort.

Et il a fallu beaucoup d'efforts de la part de Dieu pour convaincre Moïse qu'il était toujours utile et qu'il avait besoin de lui .....



Dans un autre style:



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Ehyeh Asher Ehyeh - Ofra Haza

Ehyeh Asher Ehyeh (I Am That I Am) (אהיה אשר אהיה) - Sadnat Te'atron Shechunat Hatikva (Hatikva Neighborhood Workshop Theatre) featuring Ofra Haza, 1978




Ehyeh asher ehyeh

retzeh al am'cha
ush'ma t'filati
mime'on kod'shecha

Hineh ani chosef leveit mik'dashecha
lir'ot ge'on uz'cha vehod hod'ratecha
(x2)

Rachem yechidati
asher hi negdecha
katzer legaluti
ani nish'an becha

Hineh ani chosef...

vendredi 22 novembre 2013

En quête de sens.

Je soutiens En Quête de Sens


Ce film est l'histoire de deux amis d’enfance qui ont décidé de tout quitter pour aller questionner la marche du monde. Leur voyage initiatique sur plusieurs continents est une invitation à reconsidérer notre rapport à la nature, au bonheur et au sens de la vie...


Participez à la campagne de financement sur http://www.touscoprod.com/enquetedesens 
Ce documentaire de 90 mn en cours de montage raconte l'histoire de deux amis d'enfance partis à la rencontre de ceux qui pensent et incarnent le monde de demain.
Quand les activistes, les philosophes, les scientifiques ou les chamanes vont dans le même sens, l'avenir apparait tout à coup moins sombre !
Pour que le film sorte en salle et touche un maximum de gens, accompagnez-nous dans l'aventure et recevez le DVD et d'autre contreparties !
Un film de Nathanaël Coste et Marc de La Menardière avec Vandana Shiva, Pierre Rabhi, Frédéric Lenoir, Satish Kumar, Hervé Kempf, Tim Jackson, Marianne Sebastien, Bruce Lipton, Thrin Xuan Thuan, Cassandra Vieten, Arnaud Desjardins...
A très Vite
L'équipe En Quête de Sens

mercredi 20 novembre 2013

Le fait religieux et interreligieux ...

Elle l'avait dit, ' tout simplement '....!

On fait tort à un enfant quand on l'élève dans un christianisme étroit qui l'empêche de jamais devenir capable de s'apercevoir qu'il y a des trésors d'or pur dans les civilisations non-chrétiennes. L'éducation laïque fait aux enfants un tort plus grand et dissimule ces trésors et ceux du christianisme en plus. La seule attitude [...] à l'égard du christianisme consiste à le regarder comme un trésor de la pensée humaine parmi tant d'autres.
Simone Weil: L'enracinement, 1949



Jésus. « Ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux. Luc 6.31

Bouddha. Considère les autres comme toi-même. Dhammapada 10:1

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Jésus. Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous n'avez pas fait ces choses à l'un de ces plus petits, c'est à moi que vous ne les avez pas faites.  Matthieu 25.45

Bouddha. Si vous ne vous occupez pas des autres, qui s'occupera de vous ? Celui qui veut s'occuper de moi doit s'occuper des malheureux. Vinaya, Mahavagga 8:26.3

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Jésus. Remets ton épée à sa place; car tous ceux qui prendront l'épée périront par l'épée. Matthieu 26.52

Bouddha. Le saint Gautama a renoncé à donner la mort, il ne frappera ni de l'épée ni du bâton. Digha Nikaya 1:1.8

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Jésus. Celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de la bonne nouvelle la sauvera. Marc 8:35

Bouddha. L'Illuminé a renoncé à lui-même et à son égocentrisme ; il est libéré de tout désir. Majjhima Nikaya 72:15

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Jésus. Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit.  Matthieu 28.19-20

Bouddha. Enseigne la Loi. Elle est belle en son commencement, belle en son milieu, belle à la fin. Explique-la selon son esprit et selon sa lettre à la manière du Brahma car c'est ainsi que tu seras accompli et pur.  Vinaya Mahavagga 1:11.1



lundi 18 novembre 2013

Dieu, une personne...?

Notre Père ( Abba ) est une Présence ( une personne ).

Je rencontre l'Etre, au coeur de la matière, minérale, végétale, animale ou humaine... Il y a un passage de la présence de l'animal, à celle de l'humain... Quelque chose de plus ... Un être qui a un visage ( et pas seulement une gueule ...) ... Il y a un sujet et donc de la liberté... Un présence qui me regarde.

Il y a chez Dieu, une Présence qui me regarde, m'appelle, me concerne et se donne.

La présence du Père, c'est la présence d'un amour inconditionnel dont témoigne les êtres vivants.




Avant Dieu, c'est une page blanche (transpersonnel - au-delà de la personne) : et sur cette page s'inscrit le Yod, " Je suis " ... C'est le silence qui prend forme ... L’expérience d'un "je", qui se tourne vers moi ... En se tournant vers nous, Dieu prend forme, il devient Personne ... Il devient l'Absolu manifesté

A travers la nature, il nous revient de remonter jusqu'à Lui.

Dieu se manifeste, il est Personne; et il est aussi au-delà du manifesté...

Sources: Jean-Yves Leloup.


samedi 16 novembre 2013

Juifs et musulmans, si loin si proches …


Conquêtes et guerres entre religions, font décidément partie de la manière qu'ont les hommes d'exprimer la manière qu'ils ont eu de s'organiser … Il ne sert à rien de juger le passé : c'est ainsi !
Pour demain, il n'est pas absurde d'imaginer un discernement des événements du passé, pour ne pas régresser, voire reconnaître le mal, ou le bien de nos comportements...
Que de rencontres ratés entre des frères qu'étaient - et sont encore – les juifs et les musulmans ! Et même si je ne suis qu'un chrétien de France ( France pays méditerranéen, mais je suis aussi un européen...) , la responsabilité de mon pays, et de son histoire est réelle, dans ce gâchis …

La naissance de l'Islam, et sa conquête en un siècle d’un territoire s’étendant de la Perse à l’Espagne, fut, en comparaison, de ce qui se vit alentour, une belle et victorieuse aventure.
  • 611 : Révélation de la mission du prophète
  • 762 : Bagdad devient la capitale de l'Empire musulman.
Quelle est la place des millions de non-musulmans dans cet  empire ? Pour les polythéistes, c’est la conversion; pour les peuples du Livre, juifs et chrétiens, le statut de « dhimmi », qui les détermine inférieurs, mais leur confère une protection plus ou moins généreuse selon les lieux, et leur permet de pratiquer leur religion.
A Jérusalem, au XIIe siècle, le conquérant Saladin respecte églises et synagogues. Ce sera ensuite, le mythique âge d’or du royaume d’al-Andalus (711-1492) et la Maison judéo-musulmane de la sagesse fondée à Bagdad par la dynastie abbasside…
Le judaïsme a fortement inspiré Mahomet, qui en reconnaît les prophètes : Ibrahim (Abraham), Moussa (Moïse) ou Joseph (Youssef). Trois siècles plus tard, c’est sous l’influence des penseurs musulmans que le rabbin Saadia Gaon proposera une interprétation de la Thora puisée dans la philosophie grecque.
A gauche: Moïse Maïmonide est un rabbin andalou du XIIe siècle (Cordoue, 30 mars 1138 - 13 décembre 1204 à Fostat), considéré comme l'une des figures les plus importantes du judaïsme
A côté de cela, que d'épisodes douloureux... A commencer par le massacre de Grenade, en 1066, durant lequel la population juive est décimée par ses voisins musulmans.
Mais réellement, l’antagonisme entre juifs et musulmans n'a commencé à prendre forme qu'il y a cent cinquante ans à peine. Le colonialisme, la naissance du sionisme et le nationalisme arabe feront tout pour briser les liens unissant depuis si longtemps juifs et musulmans.
A droite: Ibn Arabi Né en 1165 à Murcie (en Al-Andalus) et mort en novembre 1240 à Damas, Ibn Arabî est un théologien et un maître soufi arabe, déployant une pensée extrêmement complexe et fascinante.




Sources : Un très beau et instructif documentaire paru sur Arte.

jeudi 14 novembre 2013

Camus, un agnostique qui respecte le christianisme.

« Du côté de chez Swann », premier volume de La Recherche de Marcel Proust parait en 1913. Cette même année, le 13 novembre 1913, naît, dans un petit village d’Algérie, celui qui deviendra l’un des écrivains les plus importants du XXe siècle, Albert Camus, et qui obtiendra, en 1957, le prix Nobel de littérature.
1913 - Deauville
Cette année 1913, veille d’une catastrophe mondiale, est un  bon millésime en matière littéraire et artistique  : c’est la publication d’Alcools par Apollinaire, du Grand Meaulnes par Alain-Fournier, de La Colline inspirée par Maurice Barrès, de Les Copains de Jules Romains...

Élève de terminale S, je lisais Camus avec vénération et application : ses textes interpellaient profondément le jeune catholique que j'étais ; ils éveillaient en moi un agnosticisme que je n'osais m'avouer … Alors que je l'avais cité dans une dissertation de philosophie, mon professeur m'indiqua dans la marge que Camus ne faisait pas de la philosophie, mais de la littérature. Son avis n'étant pas justifié par la raison ( ou le raisonnement) je ne pouvais m'appuyer sur lui, pour argumenter … J'étais un peu blessé …
C'est en cela, sans doute, que mes questions existentielles dépassent le cadre étroit de la philosophie …


Aujourd'hui, chacun reconnaît sa grandeur : en particulier de n'être pas tombé, comme Sartre, un vrai philosophe lui, dans l'idéologie au profit de la morale... Il refuse de prendre parti pour le FLN, il dénonce le terrorisme : «  En ce moment, on lance des bombes dans les tramways d'Alger. Ma mère peut se trouver dans l'un d'eux. Si c'est cela la justice, je préfère ma mère. »
Albert Camus, est un maître spirituel, à part égales avec Georges Bernanos, et Simone Weil... il est un penseur agnostique qui parlait aux chrétiens.
«  J'ai beaucoup à dire sur le catholicisme, mais il me semble que je ne suis pas d'accord avec vous sur la façon dont il faut le critiquer. Si sa philosophie n'est pas la mienne, si je me sens coupable d'argumenter contre elle, le lui prête nullement des intentions méprisables. » ( à Francis Ponge, en 1934)
Christ humilié
Camus décrit sa présence entière et lucide au monde, cette attention à l'ici et maintenant, cette conscience « du poids de sa propre vie », tourné vers l'amour charnel de la nature et des corps, il ne peut souscrire au dogme chrétien de « la vie éternelle ». «  Si je refuse obstinément tous les « plus tard » du monde, c'est qu'il s'agit aussi bien de ne pas renoncer à ma richesse présente. Il ne me plaît pas de croire que la mort ouvre sur une autre vie. Elle est pour moi une porte fermée » ( Noces ).
«  Ne me sentant en possession d'aucune vérité absolue et d'aucun message, je ne partirai jamais du principe que la vérité chrétienne est illusoire, mais seulement de ce fait que je n'ai pu y entrer. ».

Il regardait la figure du Christ en se disant : “Ce Dieu fait homme parle à l’homme.” Il n’était pas un chrétien sans le savoir, mais son agnosticisme n’empêchait pas une ouverture considérable aux chrétiens, à la culture biblique et à la figure du Christ. « Je n’ai que vénération et respect devant la personne du Christ, et devant son histoire. Je ne crois pas à sa Résurrection. »

mardi 12 novembre 2013

Les conversions - 4 - vers le bouddhisme.


Conversion au bouddhisme :

« Dès l'adolescence, j'avais dans ma chambre le crucifix et Bouddha à côté » N. ,élevé dans une famille croyante, n'entend pas s'empêtrer dans des contradictions entre dogmes, il est satisfait de laisser libre cours à ce qu'il appelle sa « propension naturelle à la spiritualité ».
Homme de passion, homme entier, Normand remarque qu'il a pour sa part appris, au contact du bouddhisme, à modérer un caractère autrefois bouillant lorsque contrarié.

« Inspiré par Bouddha, le rapport au monde se transforme d'une façon subtile, mais qui, dans ces cas précis, s'inscrit dans la quête de cette paix intérieure à laquelle aspire tout bouddhiste. Or, cette paix est par nature précaire, puisque tant de choses peuvent venir perturber l'état de grâce: espoirs déçus, désirs inassouvis, colère.
Le bouddhisme s'évertue donc à parer les coups d'une façon qui, d'un point de vue occidental, est pur paradoxe. Mais dans ce monde régi par Bouddha, la contradiction entre l'empathie et le détachement est abolie, dégageant ainsi la voie qui mène à la paix en soi. »



« On essaie de rendre permanentes des choses qui ne le sont pas; notre vie de couple, notre maison, nos avoirs, notre profession. Ce qui crée la souffrance, c'est que quand ça commence à partir, on est accroché à ça », explique N.
« Un des critères déterminants pour savoir si je suis à la bonne place c'est qu'il y ait un minimum de joie et de satisfaction personnelle, et c'est comme ça ici. Chaque fois que je suis en méditation, que j'écoute un enseignement, je ne suis pas blasé: c'est la voie joyeuse ».

L'enseignement s'adapte à merveille à l'esprit du temps qui règne en Occident. Individualiste, épris de psychologie, le contemporain peut s'y convertir avec une aisance déroutante, puisque point n'est demandé d'avoir la foi en Bouddha pour bénéficier de sa sagesse, non plus que de l'embrasser dans son entièreté pour se dire bouddhiste. Et chacun demeure seul et unique juge de sa pratique. 


« Personne d'autre que le converti ne peut déterminer s'il est un bon bouddhiste ou non. » 
Il faut à tout le moins le mettre en pratique, cet enseignement. « Un bouddhiste, en nom, ça n'a aucun sens. »  Le bouddhiste laïque, dans son for intérieur, doit donc s'engager à mettre en oeuvre certains préceptes de vie. 
S'il souhaite conférer un caractère symbolique à sa conversion, il peut participer à la cérémonie dite de la « prise du refuge » où, devant l'officiant qui représente Bouddha, il promet de respecter 12 engagements, au premier chef celui de ne pas nuire aux êtres vivants.
Il n'y a pas de test, de suivi, d'examen. Et c'est toujours sa conscience qui est responsable de vérifier que les engagements sont respectés.

« Dans la voie bouddhiste, les gens peuvent pratiquer des années avant de pouvoir dire "ah oui, au fond, je suis bouddhiste, car j'ai la foi, et je fais les efforts pour pratiquer". Il n'y a pas de conversion immédiate, c'est par la pratique qu'on l'est. »

lundi 11 novembre 2013

Les conversions -3- vers le christianisme


Conversion vers le christianisme , et le catholicisme en particulier :
Fatima ( elle avait 25 ans) raconte que, bien que musulmane, elle est entrée dans une église catholique avec une amie. Au moment où elle a franchi le portail, elle a vu un écriteau qui a remis en question ses croyances. On pouvait y lire: « Notre-Dame d'Afrique, priez pour nous et priez pour les musulmans ». Cette phrase, dit-elle, l'a touchée, parce que son éducation musulmane lui avait inculqué « cette idée que les juifs et les chrétiens, il ne faut pas les fréquenter ». Quand elle a vu qu'il y avait un Dieu d'amour qui priait aussi pour les musulmans, elle s'est alors mise à cheminer.

Pour Rachid, ce sont les massacres, au nom de Dieu, qui l'ont marqué. Les meurtres de sept moines dans le triangle de la mort, à Médéa, où il habitait, ont provoqué des remises en question.

Ces événements, conjugués à la lecture de Saint Augustin (qui était Berbère) et aux valeurs de la famille, l'ont transformé. « J'étais musulman et on nous présentait Dieu comme quelqu'un de suprême chargé de surveiller nos moindres fautes, nos moindres gestes, pour nous punir. Je me suis dis que ce n'était pas le Dieu que je cherchais. ». « Depuis que je suis baptisé, je fais un retour sur la foi de mon grand-père. Le Coran, j'ai toujours eu de la misère à en lire plus de deux vers. Maintenant je fais des efforts... »


« Ce qui est beaucoup en croissance, mais ça touche peut-être moins la conversion comme telle, ce sont des gens qui complètent l'initiation chrétienne, c'est-à-dire qui ont été baptisés mais qui complètent » Père Faubert

L'abbé Faubert croit que les catholiques pratiquants en ce début de siècle sont des catholiques de conviction profonde, mais qu'il y aura aussi toujours des catholiques de tradition, de référence. Des gens qui ne vont jamais à la messe, ou alors pour des occasions spéciales seulement, comme Noël, des funérailles ou un mariage. « Le défi c'est d'avoir des gens capables de dire pourquoi ils croient, à quoi ils croient, et pourquoi ils pensent que cela peut avoir de l'allure dans une société moderne ».
Monique ( la cinquantaine ) et Janick ( 25ans ) , deux catholiques de tradition sont devenus baptistes.
On est né dans une religion comme tout le monde, dit-elle, sans savoir pourquoi on est né dans cette religion. Elle a complètement abandonné la pratique religieuse jusqu'à ce que des événements tristes ( la mort de proches ) provoquent une remise en question. Son mari était retourné à l'église catholique, mais il était déçu. « On ne s'occupait pas du bien de l'âme de la personne, ce n'était qu'une tradition », dit-elle.


Sa voisine lui dit qu'elle est membre du mouvement évangélique, baptiste, et commence à lui parler de cette religion. Pendant qu'elle me parlait, dit Monique, « je me sentais connectée à une autre réalité ». ... « Ce n'était pas une religion, c'était une relation. La religion, ça vient de l'homme. On naît dedans, mais il faut naître de nouveau »
Catholique de naissance, Janick a vécu une crise existentielle, il s'est posé des questions sur l'existence de Dieu après la mort, jusqu'à ce qu'il en arrive à ne plus croire en rien. « Mais il y avait comme un paradoxe. Dans les moments difficiles, je pouvais parler à Dieu », dit-il.

Un an plus tard, il se faisait baptiser comme adulte consentant.

« Les convertis viennent en grande majorité du catholicisme. » … « Ce que les gens trouvent quand ils viennent dans nos églises, c'est l'amour fraternel. Il y a une joie, une simplicité, ils aiment comment ça se passe. Ils aiment entendre parler de Dieu de façon ouverte, honnête et d'une façon compréhensible. Ce n'est pas juste des mystères cachés, mais on expose ce que Dieu enseigne à travers les écritures » Michel Habib, pasteur baptiste



dimanche 10 novembre 2013

Les conversions -2- vers l'islam, et le soufisme en particulier

Exemples de témoignages de convertis :

Conversion vers l'islam, et le soufisme en particulier :
« « Un jour, j'ai eu une longue discussion avec un couple lors d'une promenade ... C'est cet homme et cette femme qui m'ont invité à venir au centre soufi. ». Le lendemain, T. se présente au local de l'Ordre soufi Naqshbandi . Et c'est la révélation. « J'écoutais les paroles de l'imam et de tous ceux qui étaient présents. J'ai ressenti une intense chaleur dans mon coeur et dans ma tête. C'était comme un feu », dira-t-il pour décrire son expérience mystique.
Le soufisme enseigne une doctrine selon laquelle « toute réalité comporte un aspect extérieur apparent (exotérique ou zahir) et un aspect intérieur caché (ésotérique ou batin) ». Il se caractérise par la recherche d'un état d'« ivresse » spirituelle qui donne accès à cette connaissance cachée.
T. est initié par l'intermédiaire d'un maître spirituel, aux pratiques qui permettent de renoncer à la conscience habituelle des cinq sens afin de parvenir à l'« extinction » (al-fana), c'est-à-dire au sacrifice de l'« ego » qui laisse place à la présence de Dieu en l'homme. « Le soufisme, c'est que Dieu te fasse mourir à toi-même et vivre en lui », a dit Jonayd, surnommé Cheikh at-Taifa, un maître soufi d'origine iranienne qui mourut en l'an 297 de l'Hégire, soit 909 après Jésus-Christ. 
Pour parvenir à cette extase mystique, l'exercice spirituel privilégié par les soufis s'appelle dhikr. Il consiste à invoquer de façon répétée et rythmée le nom de Dieu (Allah). Il existe d'autres pratiques hypnotiques, telles que le chant et la danse. La confrérie des derviches tourneurs, que l'on retrouve en Iran et en Turquie, est sans doute la plus connue du grand public. 
« Au début, mes parents n'étaient pas convaincus, mais quand ils ont vu que j'étais heureux et qu'ils ont rencontré peu à peu les gens de la confrérie, ils ont accepté. »
On est à mille lieues des stéréotypes de l'islam violent et sanguinaire … Il faut dire que le soufisme se démarque de l'islam traditionnel dans son rapport avec les autres religions. « Pour le soufi, les religions du monde sont issues d'une même unité divine, tous les êtres sont des frères, car ils sont essence de Dieu ». Les confréries soufies ont elles-mêmes été persécutées par certaines autorités du sunnisme, le courant principal de l'islam, en raison de leur dogme jugé non conforme à l'orthodoxie musulmane.
Le 7ème Festival de la culture soufie de Fès ( Maroc)


Omar Kone ( imam)  croit que le phénomène des conversions va se poursuivre. « Les gens découvrent quelque chose qui ne correspond pas à ce à quoi ils pensaient. Beaucoup d'efforts ont été mis pour démontrer que cette religion n'est pas du tout ce qui a été dépeint dans les médias, que c'est une tradition de paix et de spiritualité. Donc je pense que la tendance va aller en continuant. »
 


Les gens ont besoin de spiritualité, croit l'imam Omar Kone. La religion musulmane offre selon lui « une vision claire et précise du divin. Le catholicisme est parfois très formel, très cérémonial. Lorsqu'ils entrent ici, ils voient des gens assis, très proches. C'est vivant et ça se vit dans la communauté ».
L'adhésion à l'islam s'effectue par la récitation de la profession de foi: « J'atteste qu'il n'y a de Dieu que Dieu et que Mahomet est son prophète. » 
M. Kone signale qu'Internet joue un rôle non négligeable dans les conversions.

samedi 9 novembre 2013

Les conversions -1-

« En France aujourd'hui, les conversions sont nombreuses et le mouvement ne se résume pas - même si cet aspect attire particulièrement l'attention des médias - à l'attraction des jeunes issus de l'immigration pour l'islam. Il concerne tout autant le judaïsme, le catholicisme (avec une augmentation annuelle du nombre des catéchumènes de 12 à 13 % depuis 1993), le bouddhisme, ou encore la mouvance multiforme des Nouveaux mouvements religieux inspirés par la spiritualité orientale, la tradition ésotérique ou l'écologisme radical. » Danièle Hervieu-Léger, membre du Centre d'études interdisciplinaires des faits religieux (CEIFR) et présidente de l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS).
Fra Angelico - conversion de saint augustin

« Le converti est celui qui décide lui-même de sa croyance et de son appartenance religieuse. Dans une société gouvernée par l'impératif individuel d'être soi, il manifeste et accomplit ce postulat fondamental de la modernité religieuse selon lequel une identité religieuse « authentique » ne peut être qu'une identité choisie. L'acte de la conversion cristallise la valeur reconnue à l'engagement personnel de l'individu qui témoigne ainsi  de son autonomie de sujet croyant. Dans la mesure où elle engage en même temps une réorganisation globale de la vie de l'intéressé selon des normes nouvelles et son incorporation à une communauté, la conversion religieuse constitue une modalité remarquablement efficace de la construction de soi dans un univers où s'impose la fluidité des identités plurielles, où les dispositifs du sens flottent et où aucun principe central n'organise plus l'expérience individuelle et sociale



L'islam : la deuxième religion de France attirerait le plus, avec 3 600 conversions par an selon le « Monsieur Islam » du ministère de l’Intérieur, Bernard Godard.
Du côté des conversions au catholicisme, en 2011 on recensait 2 952 baptisés, dont 118 qui viennent de l’islam, soit 4 % selon les statistiques du service national du catéchuménat, qui publie chaque année les résultats d’une enquête interne.
Ce sont les évangélistes qui séduisent en premier lieu. Connus pour leur prosélytisme très actif, notamment en Île-de-France, ils remplissent chaque dimanche leurs églises de croyants de tous âges et d’origines différentes. Le bouddhisme, davantage considéré comme un mode de vie plutôt qu’une religion, rassemble souvent des citadins en quête de spiritualité.


Les religions ne sont pas en train de disparaître ; et si les gens ne pratiquent pas cela indique que les gens sont rebelles non pas envers la religion, mais envers les institutions. Beaucoup sont en chemin ( ou en recherche) spirituel.



Exemples de témoignages de convertis, dans l'article suivant

jeudi 7 novembre 2013

Y a t-il plusieurs niveaux de réalité ?

Cette vidéo provient de la conférence : Le réenchantement du monde » 

Résumé de l'évènement : Depuis l’avènement des monothéismes, puis avec le cartésianisme de la Renaissance, l'homme occidental a fait progressivement disparaître la pluralité du réel, et nous a coupé de notre rapport intuitif à l’invisible. Le philosophe, Frédéric Lenoir nous propose d’en décrypter la mécanique historique et sociale. 

D’un rapport direct aux forces invisibles de la Nature à l’avènement des grandes religions monothéistes et de la science moderne, comment l’homme s’est-il progressivement coupé de la Nature et de son être intérieur ? Comment essaye-t-il au contraire de nos jours de rétablir ce lien et de réenchanter le monde ?

Biographie de Frédéric Lenoir

Philosophe, sociologue, historien. Chercheur associé à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS). Directeur de la rédaction du magazine Le Monde des religions. Producteur et animateur sur France Culture de l'émission hebdomadaire Les Racines du ciel. Auteur d’une trentaine d’ouvrages (essais, encyclopédies, romans), traduits dans une vingtaine de langues et vendus à plus de trois millions d'exemplaires, il est également scénariste de bandes dessinées et auteur d’une pièce de théâtre. Il partage sa vie entre Paris et la Provence, où il écrit ses livres. Son dernier essai, Petit traité de vie intérieure (Plon), au carrefour de la philosophie, de la psychologie et de la spiritualité, s'est déjà vendu à plus de 220 000 ex en France. 

sources: INREES

mardi 5 novembre 2013

Un esprit « immatériel » existe t-il ? -2-

(suite ...)
A vrai dire, j'ai le sentiment d'être confronté, à beaucoup plus de questions ( et bien sûr des questions d'ordre spirituel...) , que la science peut nous offrir de réponses ...!
  • La conscience n'est-elle rien d'autre que le résultat de l'activité cérébrale ? Il n'y aurait pas de substrat psychique indépendant de la matière.
  • La conscience pourrait-elle être indépendante de la matière, même si à tout état mental correspondant à un état cérébral ?
  • Le « tout » ne pourrait-il pas être plus que la somme de ses parties, de sorte que la conscience ne serait pas réductible à l'activité des neurones... ?
  • Non seulement, la conscience ne serait pas générée par le cerveau , mais ne pourrait-elle pas avoir une influence sur celui-ci ? ( effet placébo, par exemple …). Un substrat psychique ou spirituel ne pourrait-il pas impacter la matière brute ?
  • Matière et conscience pourraient-elles ne pas avoir les mêmes propriétés, et des 'substances' foncièrement différentes, et constituer des niveaux de réalité différents ?
Sources : Voir, Le Monde des religions : N°59, article de Fabien Trécourt


Et pourtant... Aujourd'hui, la majorité des chercheurs qui s'intéressent au cerveau humain, ne pensent pas qu'un substrat psychique puisse exister indépendamment de la matière.
Cependant beaucoup de philosophes estiment que la dynamique mentale ne se laisse pas expliquer, du moins intégralement, par l'activité cérébrale.

Malheureusement, l'image de « la radio » qui retransmet un programme, me paraît pauvre....Contrairement à une radio, nous, nous sommes conscients de ce que nous faisons... Il y a une valeur ajoutée du cerveau humain qui permet le dialogue, l'élaboration de théories complexes... Cela ne vient pas d'ailleurs !

Décidément science et spiritualité ne se rencontrent pas sur les mêmes raisonnements...!


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lundi 4 novembre 2013

Un esprit « immatériel » existe t-il ? -1-

Exister sous forme "immatérielle" reviendrait à exister sans le support d'une substance physique ( ni matière ou anti-matière, ni énergie, ni ...? )... Aussi, une question :
- La conscience peut-elle fonctionner indépendamment du cerveau ?
Tous les états de conscience ont, en pratique, un corrélat dans le cerveau ; et si ce dernier ne fonctionne plus, il n'y a plus rien.
Robert Fludd 1619 Bewusstsein
Et pourtant...
« C'est comme si vous étiez en train d'ausculter une radio, si on arrache une pièce essentielle, il n'y a plus rien. Est-ce pour autant dire que l’émission de radio, les présentateurs ou encore les musiciens n'existent que dans le poste ? Bien sûr que non ! » Jean Staune
Des chercheurs prennent donc le risque de supposer que le corps humain agit comme un récepteur qui « retransmet » l'esprit dans le monde matériel ...

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- A contrario: dire que :
  • seules la matière et l'énergie existent,
  • les phénomènes complexes peuvent être réduits à l'interaction des éléments qui les composent,
  • l'étude objective des faits empiriques est une ( la seule ...) condition d’accès à la vérité scientifique.
Ne revient-il pas à penser que ces trois présupposés fondamentaux sont des « croyances » ?
«  cette vision du monde nous vient de la physique classique, mais elle a été démontée par la révolution quantique il y a près d'un siècle. » Jean Staune.


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Dans ce texte de Saint Exupéry, c’est "Dieu" lui-même qui parle: 
« Vous venez dresser contre moi votre misérable logique humaine, quand je suis celui qui est au-delà, quand c’est d’elle que je vous délivre ! O prisonniers, comprenez-moi ! Je vous délivre de votre science, de vos formules, de vos lois, de cet esclavage de l’esprit, de ce déterminisme plus dur que la fatalité. Je suis le défaut de l’armure. Je suis la lucarne dans la prison. Je suis l’erreur dans le calcul : je suis la vie. »