jeudi 31 août 2017

La Quête du Graal : La Procession du Graal – 21/21 -

* Quelle est votre Question ? ( en conclusion de l'étape précédente..) : Le Rétablissement..
- « Que vois-je de ''rétabli'' ?.»
Entrez !
Dans cette procession sont portés, le Graal et les autres objets sacrés, à travers les salles du Temple. Plusieurs des personnages archétypaux, que nous avons rencontrés, sont présents : le Roi Salomon, la Reine de Saba, la Chekhinah, Galaad et le Chercheur …

Galaad, Perceval et Bohort, ont conduit le corps de Dandrane et la Coupe sacrée dans la ville de Sarras, là même où ils ont connu l'expérience de la Révélation des mystères divins.
Galaad est devenu Roi de Sarras pendant un temps, jusqu'à ce qu'il voit les ''choses spirituelles'' : le monde était-il devenu trop lourd... ?

Le Graal est retiré du monde des hommes par une main sortie des nuages, qui le monte au ciel. ( cf Texte ci-dessous )

D'autres disent que le Graal est resté sur terre, confié aux bons soins de Perceval et, après lui, de son frère Feirefis, puis du Prêtre Jean... Que sont devenus les gardiens du Graal … ?


On raconte que longtemps après l'époque du Roi Arthur, lorsque la Quête du Graal n'était plus qu'un vague souvenir, deux jeunes chevaliers étaient partis à sa recherche... Lorsqu'ils avaient fini par revenir après une très longue absence, ils avaient beaucoup changé. Aux questions à propos de ce qu'ils avaient vu, ils s'étaient contentés de répondre : « Allez où nous sommes allés et vous verrez. »

Ensuite ; ils auraient dit que, pour eux, « les choses ne faisaient que commencer »...

Sources : Le Tarot du Graal de John Matthews

lundi 28 août 2017

La Quête du Graal : Le Rétablissement - 20/21 -

* Quelle est votre Question ? ( en conclusion de l'étape précédente..) : Bohort..
- « En moi : où trouver la source de la force et de la fidélité….»
Entrez !

Dans une salle du Temple du Graal, Galaad est vêtu d'une cotte de maille en argent recouverte d'un surcot marqué de la croix templière...
Le Chercheur propose au Roi blessé ( son surcot est marqué de la croix Templière..) de boire au Graal... !

Dans les derniers chapitres des Mystères du Graal, Galaad ( fils de Lancelot et d'Elaine ( la fille du Roi blessé)) vogue sur la nef de Salomon, accompagné de Perceval, de Dandrane et de Bohort, vers le Château du Graal... Là, Galaad guérit le roi blessé en touchant sa blessure de la pointe de la Lance sacrée. En plus de guérir le Roi et lui permettre de mourir enfin, les terres deviennent à nouveau fertiles. De grande fêtes accompagnent cet événement, prédit bien longtemps auparavant par la Reine de Saba...

De nombreux chevaliers partis en Quête, peu sont revenus à Camelot.

Lancelot, tenaillé par son amour pour la Reine Guenièvre, s'approcha du mystère mais ne put se tenir éveillé... Gauvain, échoua également, pourtant l'un des meilleurs chevaliers de la Table Ronde, mais ses aventures nombreuses et galantes l'ont distrait de l'objectif même de la Quête...
Cependant, il serait plus judicieux de dire que chacun des chevaliers a pu se mettre à l'épreuve, et sans doute, découvrir pour lui, le véritable objectif qu'il donne à sa vie .

L'arcane N°20, correspond au ''Jugement'' : il s'ensuit un changement soudain, une évolution positive après une période difficile... Dans la légende arthurienne, on retrouve cela – après la ''mort d'Arthur'' – avec le retour d'Arthur : en effet, des histoires ont été contées de personnes audacieuses qui sont entrées dans la ''Colline Creuse'' pour y découvrir Arthur et sa cour endormis... Certains évoquent également, un retour d'Arthur de l'île d'Avalon...

Le retour d'Arthur est un événement prophétisé qui peut se produire au changement des marées du temps...

Pour continuer le Chemin : - Préparez votre question...
Sources : Le Tarot du Graal de John Matthews

vendredi 25 août 2017

La Quête du Graal : Bohort - 19/21 -

* Quelle est votre Question ? ( en conclusion de l'étape précédente..) : Dandrane..
- « Qui ou quoi va me permettre de ''vraiment '' voir….... »
Entrez !
Le Chercheur combat avec Bohort, qui l'aide ainsi à se débarrasser des derniers vestiges des liens matériels qui le retiennent...

Bohort est le troisième membre du trio de chevaliers ayant trouvé le Graal.
Souvent désigné comme un ''homme ordinaire'', bien que l'un des meilleurs chevaliers de la Table ronde, il est le fils du roi Bohort de Gaunes ; cousin de Lancelot et de Hector ; neveu paternel du roi Ban de Bénoïc.
Marié, il reste fidèle à sa femme, et à la Quête, malgré la tentation exercée par les ''femmes démoniaques''...

L'engagement de Bohort envers la Quête reste certain et inébranlable. Quand Perceval, Galaad et Dandrane sont soit morts, soit retirés dans le monde du Graal, Bohort retourne seul à la cour du Roi Arthur de Camelot pour raconter le dernier chapitre de l’Histoire.

Rescapé de la terrible Bataille de Camlan, il aurait péri en Terre Sainte, lors de la Croisade... Il aurait alors rencontré les Templiers... Si la chronologie semble passer allègrement les années, peut-être pourrait-on alors évoquer la Pierre Philosophale des alchimistes et l’élixir de longue vie (Elixir Vitae)...

Cependant, ici, dans l'illustration du Tarot, Bohort donne une leçon au Chercheur en le défiant , et lui rappeler que sa chair est mortelle !

-- Pour continuer le Chemin : - Préparez votre question...
Sources : Le Tarot du Graal de John Matthews

mardi 22 août 2017

La Quête du Graal : Dandrane - 18/21 -


* Quelle est votre Question ? ( en conclusion de l'étape précédente..) : Perceval...
- « Quelle est Ma question, »

Entrez ! 
Dandrane est la sœur de Perlesvaus( alias Perceval) ( voir Perlesvaus ou Haut Livre du Graal et La Quête du Saint Graal de 1230 ). Elle est aussi la nièce du Roi Pêcheur ( Perceval avait une sœur qui restait anonyme dans la Quête du saint-Graal).
Dans Perlesvaus, elle se rend à la Chapelle du Cimetière Périlleux afin d'y récupérer un morceau de linceul qui permettra de vaincre l'ennemi de la Veuve Dame. Une voix céleste l'avertit de la mort du Roi Pêcheur. Enlevée par Aristor, elle est délivrée par son frère.
Elle meurt au Château du Graal. 


Ici, dans cette image, Dandrane, est assise devant un autel rudimentaire au-dessus duquel les 4 objets sacrés flottent dans les airs : le calice, la pierre, l'épée et la lance. Ils n'ont pas de substance, car Dandrane les voit lors d'une vision... Le Chercheur hésite à entrer … Le ciel est obscur, la lune éclaire le paysage …

Dandrane voit le Graal, avant même qu'il ne devienne l'objectif principal des chevaliers de la Table Ronde. Elle se joint à la Quête

Aux derniers jours de la Quête, elle accompagne Perceval, Galaad et Bohort à bord de la nef de Salomon et interprète les messages laissés par le roi à l'intention de ceux qui s'y embarquent.

Dandrane va donner son sang, pour sauver une femme lépreuse qui ne peut être sauvée que par le sang d'une jeune fille pure et innocente... Quelque chose tourne mal, et elle saigne à mort …

La Nef conduira son corps à Sarras, la ville sainte du Graal, où elle est enterrée.


Pour continuer le Chemin : - Préparez votre question...

Sources : Le Tarot du Graal de John Matthews

samedi 19 août 2017

La Quête du Graal : Perceval - 17/21 -

* Quelle est votre Question ? ( en conclusion de l'étape précédente..) : La Chute du Temple...
- « Éventuellement : Quel piège.. et comment en sortir ?»
Entrez !
Le chercheur du Graal se tient devant une forme... ''imaginaire''... Archétypale... ?
La forme de Perceval qui porte le Graal scintillant de lumière. Il l'offre au chercheur qui semble hésiter à l'accepter. En arrière-plan, on aperçoit la Chekhinah voilée de la lame 11.

La carte 17 ( L’Étoile) nous amène au moment, où les mystères du Graal commencent à se révéler eux-mêmes au Chercheur. Les trois chevaliers considérés comme ayant trouvé le Graal figurent dans la dernière séquence d'images.

Ici, le Chercheur du Graal rencontre Perceval, le protagoniste du texte arthurien le plus ancien du Graal : '' Le Conte du Graal '' de Chrétien de Troyes du XIIe siècle.

La Quête de Perceval, est laborieuse, hésitante, parfois pénible … En arrivant à un château sans nom, il rencontre le roi blessé et assiste à la procession du Graal, mais faillit à demander sa signification. Au matin, il se réveille dans le château désert et commence un log voyage qui l'y ramènera, ayant acquis la sagesse nécessaire pour poser la question primordiale qui guérira le roi...

La sagesse ( la Chekhinah) cachée, peut enfin se communiquer à ceux qui désirent l'entendre...
Cette image, montre la voie vers une compréhension plus profonde des énergies juvéniles qui émergent de nous et peuvent réapparaître à tout moment de la vie.
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Sources : Le Tarot du Graal de John Matthews

cf ----> Articles sur …...L'HISTOIRE DE PERCEVAL, LE CHEVALIER...

mercredi 16 août 2017

La Quête du Graal : La Chute du Temple - 16/21 -

* Quelle est votre Question ? ( en conclusion de l'étape précédente..) : Lucifer...
- « Qu'est-ce qui me retient.. ? »
Entrez !

Cette image, lie l'histoire du Graal à la tradition templière avec la Chute du Temple (1307).
- Dans la tradition du Graal, le ''désordre '' est créé par un chevalier fougueux qui manque de jugement et de discipline.
- Ici, sur la carte N°16 ( La Maison Dieu), la Chapelle du Graal tombe en ruine, et les Terres entourant le château sont dévastées … Le Chercheur est agenouillé les mains croisées au-dessus du Graal, pour le protéger...

L'histoire de Balin ( ou Balain – le sauvage - ) rejoint celle du ''coup douloureux'' : acte fatal et néfaste porté par l'une des armes appartenant aux ''objets sacrés'' ( ou talismans merveilleux). Ce coup frappe le roi du château féerique du Graal lui-même , qui devient le Roi blessé ou méhaigné. Le coup peut tuer sa victime ou l'estropier, particulièrement en l’atteignant dans ses parties viriles.

Une des plus curieuses version du '' Coup Douloureux'' est donc celle de Balin – le chevalier au deux épées - , que nous trouvons dans un roman du XIIIe s., le Huth-Merlin. Balin a tiré l'épée « aux estranges renges », c'est à dire au baudrier étrange, contre l'avis de Merlin qui lui avait prédit les effets désastreux de ce geste. C'est Balin qui portera le Coup Douloureux qui mettra les trois royaumes en « deuil et misère »...
A l'origine, survient à la cour une dame qui porte une épée qu'elle ne peut ni tirer ni ôter du baudrier autour de sa taille. Seul le chevalier Balin parvient à l'en délivrer ( le pouvoir de 'délier' ), mais refuse de rendre l'épée à la dame. Et ce chevalier peu galant, lorsqu’il est accusé par la Dame du Lac en personne d'avoir tué son frère, décapite celle-ci. Arthur furieux, le fait chasser de Camelot. Il n'en participe pas moins à la guerre d'Arthur contre le Roi Lot, au cours de laquelle c'est le seigneur Pellinore qui tue ce dernier.
Plus tard … Balin prend sous sa protection un chevalier qui est tué par un ennemi invisible ; qui est Garlon le Rouge, fils du roi Pellam. Balin se rend au château de celui-ci, tue Garlon, et quand Pellam se lance à sa poursuite, blesse ce dernier avec la première arme qu'il trouve. Cette arme n'est autre que la ''Lance qui Saigne'' ( de Longin), et la blessure qu'il inflige à Pellam, devenu le Roi Pêcheur, est ce fameux ''Coup Douloureux''... A la suite de cela, Balin et son frère Balan s’entretuent – chacun ignorant l'identité de l'autre - … Merlin prend alors l'épée du chevalier défunt, la fiche dans une dalle de marbre, et l'envoie flotter dans les airs jusqu'à ce que Galaad ( Galahad), le plus pur des chevaliers, la réclame.

Pour la tradition templière, cette carte fait référence à la destruction du Temple de Salomon et à la chute même de l'Ordre, le fatidique vendredi 13 Octobre 1307. Quelque chose de l'Ordre a t-il subsisté ? Son pouvoir a été brisé à tout jamais, et ses ''secrets'' - quels qu'ils fussent – perdus, jusqu'à … ?
Cette image parle de destruction, de ruine...

Lorsque dans nos vies nous installons les choses de manière permanente, immobile, la ''Maison Dieu'' nous rappelle l’ouverture. Nos principes installés sont remis en question (l'écroulement), on a besoin de sortir, on a grandi et la maison est trop petite.
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Sources : Le Tarot du Graal de John Matthews

dimanche 13 août 2017

La Quête du Graal : Lucifer - 15/21 -

* Quelle est votre Question ? ( en conclusion de l'étape précédente..) : Sarras...
- « Comment, je vois mon but, après la Quête? »
Entrez !
Le personnage de Lucifer est beaucoup plus ambigu que celui du Diable, auquel il est associé... Lucifer était un ''ange de lumière'' révolté contre Dieu. La conséquence est sa chute sur terre ; au cours de sa chute, son épée d'émeraude s'est modifiée en coupe : autre aspect du ''Graal''...

Le ''Parzifal'' de Wolfram von Eschenbach décrit le Graal comme une pierre verte tombée du front de Lucifer - par un coup d'épée de l'archange Michel - pendant cette guerre céleste. Cette pierre avait le pouvoir de prolonger la vie et de transformer de façon mystérieuse ceux qui venaient en contact avec elle.
« Jadis cette pierre ornait le front de Lucifer, le plus lumineux des anges aimés de Dieu. Lors de sa chute elle tomba aussi et jusqu’à ce qu’il la retrouve, Lucifer devra errer, soumettant à la tentation les malheureux et les faibles. » NELLI, Lumière du Graal p. 18. VANSITTART, dans Parsifal,

On raconte également que cette pierre serait tombée au Paradis terrestre et emportée par Adam et Ève en signe d'espoir. Cette pierre aurait été transmise de génération en génération à Moïse, Salomon, et transformée en coupe ; jusqu'à Jésus et Joseph d'Arimathie ( par l'intermédiaire de Ponce-Pilate...!) .
A noter aussi, ce que Le Coran (7.10-17) dit de Lucifer : il ne voulut pas se prosterner devant Adam... Dans l'Islam, il parait que l´émeraude est représentative de l´Âme tandis que la couleur verte, l´est de l´Illumination. Avec Lucifer, le bien et le mal sont peu délimités...

Parmi les accusations portées contre les Templiers, l'une concerne un culte rendu au ''Baphomet''... Cela pourrait être une référence à l'amitié qui se serait développée entre des templiers et certains musulmans... Cela pourrait être également une suspicion de sympathie pour des groupes gnostiques qui se référeraient à Lucifer comme un émissaire divin …

Dans la légende arthurienne, le '' Chevalier Vert '' peut être rapproché de cette figure.. Il représente celui qui met au défi tous les chercheurs dans leur quête. Il répond aux questions, donne des conseils, et pose aussi des énigmes. Ceux qui pensent tout savoir, il les égare et les tourmente...
Le ''Diable ''-'' Chevalier Vert '' représente le défi, les obstacles dont je dois venir à bout... Il matérialise mes peurs, mon ignorance, ma stagnation ...etc

Nb/ Le personnage de Mordred, pourrait aussi faire penser à l'ange déchu...

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Sources : Le Tarot du Graal de John Matthews

Voir ----> Articles sur …...
GAUVAIN ET LE CHEVALIER VERT -1/2-

GAUVAIN ET LE CHEVALIER VERT -2/2-

jeudi 10 août 2017

La Quête du Graal : Sarras - 14/21 -

* Quelle est votre Question ? ( en conclusion de l'étape précédente..) : Le Saint-Sépulcre...
- « Que dois-je laisser ''mourir'', pour passer ce cap ? »
Entrez !

Sarras est mentionnée pour la première fois dans la ''Queste del Saint-Graal'' du XIIIe siècle, qui en parle comme d'une île, située apparemment en Arabie ou quelque du côté de Jérusalem.   Sarras, pourrait être la ville des Sarrasins, terme générique qui désigne au Moyen-âge tous les ''infidèles'' ( païens) qui combattent les chrétiens... Après leur défaite, les habitants de Sarras se convertissent au christianisme...

La dernière partie du voyage entrepris sur la nef de Salomon par les trois chevaliers ayant survécu à la Quête du Graal ( Galaad, Perceval et Bohort ) les a conduits à Sarras, décrit plus en termes d'état d'existence que de lieu réel.

Ici, dans une grande basilique bâtie par les anges, est gardée le Graal. Lors de la célébration des mystères suprêmes, il en sera retiré et monté au ciel par une main désincarnée. Galaad avait brièvement été roi de Sarras avant de mourir après avoir jeté un regard à l'intérieur du Graal.

Dans le ''Morte d'Arthur'', Thomas Malory l'appelle le ''palais spirituel''. Dans certaines variantes du mythe, Sarras renfermait les tombes de Galaad et de Perceval.
La place où le Graal trouve un abri et les chevaliers se reposent est grandement associée à la paix intérieure, au calme et à la sérénité. 

Le nom traditionnel de cette lame du Tarot est la Tempérance :

Tempérance est l'arcane de l'échange, de l'écoulement serein de la vie. Cette carte représente un ange qui fait circuler de l’eau entre deux amphores. Cette carte symbolise le passage d’une situation à une autre. Elle est synonyme de soulagement, de guérison, et d’harmonie. 
La Tempérance fait le pont reliant inconscient personnel et collectif. Entre le Divin et l'homme, se situe l'Ange. Pour aller vers l'unité du Divin, il faut avoir fait sa propre unité interne.

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Sources : Le Tarot du Graal de John Matthews

lundi 7 août 2017

La Quête du Graal : Jérusalem - Le Saint-Sépulcre - 13/21 -

* Quelle est votre Question ? ( en conclusion de l'étape précédente..) : Le Roi Blessé...
- « Quelles sont mes blessures ? »
Entrez !
Au Moyen-âge, Jérusalem, et en particulier le tombeau du Christ au Saint-Sépulcre, était considéré comme le centre du monde chrétien. La ville était la destination d'innombrables pèlerins. Pour beaucoup, sa simple vue était un objectif spirituel tout aussi important que la Quête du Graal. Entreprendre le long et dangereux voyage vers Jérusalem aidait à purifier l'âme de son fardeau de péchés. Jusqu'au XIe siècle, la ville avait été occupée par les musulmans. Au début, les califes permettaient aux pèlerins de se rendre librement sur les lieux-Saints, néanmoins au fil du temps les relations entre les deux religions se sont dégradées. Avec la première croisade de 1096, le voyage est devenu pratiquement impossible …

L'ordre Templier a été fondé à l'origine pour protéger le pèlerins en route vers Jérusalem. Ensuite, le combat pour la possession de la ville sainte s'est poursuivi au fil de centaines d'années.

La ''Jérusalem céleste'' ( figure biblique) est à distinguer du Paradis terrestre. Celui-ci est représenté par une forme ronde : c'est ''le ciel sur la terre''... La Nouvelle Jérusalem, c'est ''la terre dans le ciel'', de forme carrée.
La transmutation de l'univers, signifiée par la Jérusalem nouvelle, n'est point un retour à un passé idyllique ( et disparu...), c'est une projection dans un avenir sans précédent … Le symbole du royaume messianique du Christ.

La lame N°13, traditionnellement représente La Mort. C'est le passage d'une voie à une autre. Le désir conscient de quitter un état, vers un autre, c'est l'un des aspects de la Quête du Graal... Si ''la Mort'' nous évoque la désillusion, la déception, le détachement... Cette carte présente avant tout des aspects de renouveau, de rétablissement et de réalisation...

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Sources : Le Tarot du Graal de John Matthews

vendredi 4 août 2017

La procession du Graal au château du Roi Pêcheur


Episode du GRAAL, dans le château du Roi Pêcheur: 

Texte de Chrétien de Troyes

Et il s'en va, la lance haute, armé comme il était venu.
Il tient chemin toute la journée, sans faire rencontre de nulle créature terrienne qui lui sache indiquer sa voie. Sans cesse il fait prière à Dieu, le Père Souverain, Lui demandant, s'Il le veut bien, de trouver sa mère en bonne vie et en santé.
Il priait toujours quand, descendant d'une colline, il parvient à une rivière. L'eau en est rapide et profonde. Il n'ose s'y aventurer. "Seigneur, s'écrie-t-il, si je pouvais passer cette eau, je crois que je retrouverais ma mère si elle est encore en ce monde!"
Il a longé la rive. Approche d'un rocher entouré d'eau qui lui interdit le passage. À ce moment, il voit une barque qui descend au fil du courant. Deux hommes y sont assis. Sans bouger il les attend, espérant les voir au plus près. Mais ils s'arrêtent au milieu de l'eau, ancrent leur barque fortement. L'homme à l'avant de la barque pêche à la ligne, piquant à l'hameçon le leurre d'un petit poisson pas plus gros que menu vairon.

Le chevalier qui les regarde, ne sait comment il peut passer cette rivière. Il salue les gens. Il leur dit: "Seigneurs, me direz-vous où il est un pont ou un gué?"
Le pêcheur lui répond:
"Non, frère, vingt lieues en aval ou amont il n'est ni gué, ni pont, ni barque plus grande que celle-ci qui ne porterait pas cinq hommes. On ne peut passer un cheval. Il n'est ni bac, ni pont, ni gué.
-Par le nom de Dieu, dites-moi où je trouverai un logis pour cette nuit.
-Vous en aurez besoin, c'est vrai. De logis comme d'autre chose. C'est moi qui vous hébergerai pour cette nuit. Montez par cette brèche que vous voyez là dans la roche. Quand vous serez dessus le haut, vous apercevrez un vallon et une maison où j'habite près de la rivière et des bois."

Pousse son cheval par la brèche jusqu'au sommet de la colline. Il regarde au loin devant lui mais ne voit rien que ciel et terre. "Que suis-je ici venu chercher sinon niaiserie et sottise? Que Dieu couvre de male honte qui m'a enseigné mon chemin! Vraiment, je vois une maison à découvrir ici en haut! Pêcheur, tu m'as dit un beau conte! Tu as été trop déloyal si tu me l'as dit pour me suivre!"

À peine a-t-il ainsi parlé qu'il aperçoit en un vallon la pointe d'une tour. De ce lieu-ci jusqu'à Beyrouth on n'eût point trouvé une tour si bien plantée! Oui, c'était une tour carrée de pierre bise et deux tourelles. L'était en avant une salle et, devant la salle, des loges.

Le cavalier descend par là. "Celui qui m'enseigna la voie, il m'a bien conduit à bon port!" Maintenant se loue du pêcheur et, comme il sait où héberger, ne le traite plus de tricheur ou de félon ou de menteur. Joyeux il s'en va devers la porte. Trouve baissé le pont-levis.
Tout juste est-il dessus le pont qu'il rencontre quatre valets. Deux valets ôtent son armure, un autre emmène son cheval, lui donner avoine et fourrage; le dernier vient au cavalier et lui recouvre les épaules d'un manteau de fin écarlate neuf et brillant. Les valets le mènent aux loges. D'ici au moins jusqu'à Limoges on n'en eût trouvé de si belles. 

Le cavalier s'y attarde jusqu'au temps où viennent le quérir deux serviteurs. Il les suit. Au milieu d'une vaste salle carrée se trouve assis un prudhomme de belle mine, aux cheveux déjà presque blancs. Il est coiffé d'un chaperon de zibeline aussi noire que mûre. S'enroule autour du chaperon une étoffe de pourpre. De mêmes matières et couleurs est faite la robe du prudhomme. Penché, il s'appuie sur son coude. Au milieu de quatre colonnes, devant lui brûle un clair grand feu. Si grand que quatre cents hommes au moins auraient pu se chauffer autour sans que la place leur manquât. Les hautes et solides colonnes qui soutenaient la cheminée étaient oeuvres d'airain massif.

Accompagné des deux valets, devant ledit seigneur paraît l'hôte qui s'entend saluer: "Ami, vous ne m'en voudrez point si pour vous faire honneur je ne puis me lever: mes mouvements sont malaisés."
L'hôte répond: "Au nom de Dieu n'ayez souci! Toutes choses sont bien ainsi."
Le prudhomme s'en soucie si fort qu'il fait effort pour se soulever de son lit. Il dit: "Ami, ne craignez point! Approchez-vous! Asseyez-vous tout près de moi. Je vous l'ordonne."
L'hôte s'assoit. Et le prudhomme lui demande:
"Ami, d'où venez-vous aujourd'hui?
-Sire, ce matin j'ai quitté un château nommé Beaurepaire.
-Dieu me garde! Vous avez eu longue journée! Ce matin vous étiez en route avant que le guetteur ait corné l'aube!
-Non sire. C'était déjà prime sonnée, je vous assure."
Pendant qu'ils parlent entre un valet, une épée pendue à son cou. Il l'offre au seigneur qui la sort un peu du fourreau et voit clair où l'épée fut faite car c'est écrit dessus l'épée. Il la voit d'un acier si dur qu'en aucun cas elle ne se brise sauf un seul. Et seul le savait qui l'avait forgée et trempée.

Le valet, qui l'avait portée, dit: "Sire, la blonde pucelle, votre nièce la belle, vous fait présent de cette épée. Jamais n'avez tenu arme plus légère pour sa taille. La donnerez à qui vous plaira, mais ma dame en serait contente si cette épée était remise aux mains de qui serait habile au jeu des armes. Qui la forgea n'en fit que trois. Comme il mourra, n'en pourra jamais forger d'autre."

Sitôt le seigneur la remet au jeune hôte, la présentant par les attaches valeureuses telle un trésor. Car le pommeau était en or, de l'or le plus fin d'Arabie ou bien de Grèce, le fourreau d'orfroi de Venise. Si précieuse, il lui en fait don: "Beau sire, cette épée fut faite pour vous. Et je veux qu'elle soit à vous. Ceignez-la et dégainez-la."

Ainsi fait le jeune homme en remerciant. Et, la ceignant, laisse un peu libre le baudrier. Tire l'épée hors du fourreau et, quand il l'a un peu tenue, il la remet. Elle lui convient à merveille, au baudrier comme au poing. Et il paraît bien être l'homme à en jouer en vrai baron.
Il confie l'épée au valet gardant ses armes, qui se tient debout près des autres autour du grand feu vif et clair. Puis volontiers vient se rasseoir auprès du généreux seigneur. Telle clarté font dans la salle les flambeaux qu'on ne pourrait trouver au monde un hôtel plus illuminé!

Comme ils parlaient de choses et d'autres, un valet d'une chambre vint, qui lance brillante tenait, empoignée par le milieu. Il passa à côté du feu et de ceux qui étaient assis. Coulait une goutte de sang de la pointe du fer de lance et jusqu'à la main du valet coulait cette goutte vermeille. Le jeune hôte voit la merveille et se roidit pour n'en point demander le sens. C'est qu'il se souvient des paroles de son maître en chevalerie. Ne lui a-t-il pas enseigné que jamais ne faut trop parler? Poser question c'est vilenie. Il ne dit mot.

Deux valets s'en viennent alors, tenant en main des chandeliers d'or fin oeuvré en nielle. Très beaux hommes étaient ces valets qui portaient les chandeliers. En chaque chandelier brûlaient dix chandelles à tout le moins. Une demoiselle très belle, et élancée et bien parée qui avec les valets venait, tenait un graal entre ses mains. Quand en la salle elle fut entrée avec le Graal qu'elle tenait, une si grande lumière en vint que les chandelles en perdirent leur clarté comme les étoiles quand se lève soleil ou lune. Derrière elle une autre pucelle qui apportait un plat d'argent. Le Graal qui allait devant était fait de l'or le plus pur. Des pierres y étaient serties, pierres de maintes espèces, des plus riches et des plus précieuses qui soient en la mer ou sur terre. Nulle autre ne pourrait se comparer aux pierres sertissant le Graal. Ainsi qu'avait passé la lance, devant lui les pierres passèrent. D'une chambre en une autre allèrent. Le jeune homme les vit passer, mais à nul n'osa demander à qui l'on présentait ce Graal dans l'autre chambre, car toujours il avait au coeur les paroles de l'homme sage, son maître en chevalerie.

Je crains que les choses ne se gâtent car il m'est arrivé d'entendre que trop se taire ne vaut parfois guère mieux que trop parler. Donc, qu'il en sorte heur ou malheur, l'hôte ne pose nulle question.

Le seigneur commande alors d'apporter l'eau, mettre les nappes. Et font ainsi les serviteurs. Lors le seigneur comme son hôte lave ses mains, dans une eau chauffée tout à point. Deux valets apportent une large tour d'ivoire faite d'une pièce, la tiennent devant le seigneur et son hôte. D'autres valets mettent en place deux tréteaux doublement précieux: de par leur bois d'ébène ils dureront un très long temps; nul danger qu'ils brûlent ou pourrissent. Rien de tel ne saurait leur advenir. Sur ces tréteaux les valets ont posé la table; sur la table étendu la nappe. Que dirai-je de cette nappe? Jamais légat ni cardinal ni pape ne mangera sur nappe plus blanche! Le premier plat est une hanche de cerf, bien poivrée et cuite dans sa graisse. Boivent vin clair et vin râpé servi dedans des coupes d'or. C'est sur un tailloir en argent que le valet tranche la hanche et en dispose chaque pièce sur un large gâteau.
Alors, devant les deux convives une autre fois passe le Graal, mais le jeune homme ne demande à qui l'on en sert. Toujours se souvient du prudhomme l'engageant à ne trop parler. Mais il se tait plus qu'il ne faudrait.

À chaque mets que l'on servait, il voit repasser le Graal par-devant lui tout découvert. Mais ne sait à qui l'on en sert. Point n'a désir de le savoir. Il sera temps de demander à l'un des valets de la cour le lendemain dès le matin quand il quittera le seigneur et tous ses gens.
On lui sert à profusion viandes et vins les plus choisis, les plus plaisants qui sont d'ordinaire sur la table des rois, des comtes, des empereurs.
Quand le repas fut terminé, le prudhomme retint son hôte à veiller pendant que les valets apprêtaient les lits et les fruits. On leur offrit dates, figues et noix-muscades, grenades, girofles, électuaire pour terminer et encore pâte au gingembre d'Alexandrie et gelée d'aromates.
Ils burent ensuite de plusieurs breuvages: vin au piment sans miel ni poivre, bon vin de mûre et clair sirop.
Le Gallois s'émerveille de tant de bonnes choses qu'il n'avait jamais goûtées.
Parsifal quitte le château   par William Pogany


Enfin le prudhomme lui dit: "Ami, c'est l'heure du coucher. Si vous me permettez je vais retrouver mon lit dedans ma chambre. Hélas, je n'ai nul pouvoir sur mon corps! Il faut que l'on m'emporte."
Entrent alors quatre serviteurs très robustes qui saisissent la courtepointe où le seigneur demeure couché et l'emportent dedans sa chambre.

Le jeune homme reste là, seul avec valets pour le servir et prendre bien soin de lui. Puis quand le sommeil le gagne, ils le déchaussent, le dévêtent et le couchent dans un lit garni de draps de lin très fins. Jusqu'au matin il y dormit.
Dès le point du jour s'éveilla. Toute la maison était déjà levée mais personne ne se trouvait auprès de lui. Il lui faudra donc s'habiller seul, qu'il le veuille ou non. N'attend une aide de quiconque, se lève et se chausse, va prendre ses armes posées là sur la table proche. Dès qu'il est prêt, il va de porte en porte qui étaient ouvertes la veille. Mais c'est en vain: portes fermées et bien fermées! Il appelle, il frappe très fort et encore plus, mais personne ne lui répond.

Il en est là, va à la porte de la salle. Elle est ouverte. Il en descend tous les degrés jusqu'en bas. Il trouve son cheval sellé, sa lance auprès de là et son écu contre le mur. Il monte et va partout cherchant mais il ne rencontre personne: sergent, écuyer ni valet. Le pont-levis est abaissé vers la campagne. Nul n'a donc voulu le retenir, quelle que soit l'heure, quand il voudrait quitter ce lieu! Mais il pense bien autrement: ce sont les valets, se dit-il, qui sont partis sur le chemin de la forêt relever des pièges et des cordes. Va donc aller de ce côté pour en trouver quelqu'un, peut-être, qui dise où l'on porte ce Graal et pourquoi cette lance saigne. Passe le pont pensant ainsi, mais quand il est dessus la planche il sent bien que les pattes de son cheval bondissent d'un coup. Par bonheur elles sautent à merveille, sinon cheval et cavalier auraient pu s'en tirer très mal! Il tourne la tête en arrière et voit qu'on a levé le pont sans que nul se soit montré. Il appelle, mais point de réponse.
Il crie: "Dis-moi, toi qui as levé le pont: Réponds-moi! Où te caches-tu? Montre-toi, car j'ai quelque chose à te dire!"
Vaines paroles! Nul ne lui répondra.

mardi 1 août 2017

La Quête du Graal : Le Roi blessé - 12/21 -




* Quelle est votre Question ? ( en conclusion de l'étape précédente..) : La Chekhinah...
- « Où aller chercher cette force... ? »
Entrez !
Une salle en ruine, aux murs craquelés et meubles en miettes. Le ciel est visible à travers les trous de la toiture. Un homme plein de dignité, portant couronne, est à moitié allongé sur le trône. De ses cuisses blessées le sang coule sur le plancher. Son visage tiré porte la marque de la souffrance. Près de lui se tient le Chercheur du Graal, armé d'une longue lance dont la pointe ensanglantée laisse tomber des gouttes de sang. Au-dessus du Roi Blessé volette une colombe blanche portant une hostie dans son bec.
Le Roi Blessé apparaît, dans les légendes du Graal, comme son gardien privé de ses pouvoirs... Ses blessures non guéries le maintiennent dans une continuelle souffrance, et il ne peut être guéri, tant que le héros du Graal n'a pas obtenu le récipient rédempteur...

Mais le Graal ne peut opérer ainsi avant qu'un héros du Graal ne vienne poser la question : «  Qu'est-ce que cela signifie ? », ou «  A qui sert le Graal ? »
Rappelons-nous la visite de Perceval au Château du même Roi Pêcheur ; son manque de réaction devant le cortège du Graal... !
Ainsi, Perceval quitte le château du Roi Pêcheur sans avoir eu l’occasion de se renseigner sur le merveilleux cortège.

Dans la campagne alentour, toujours aussi dévastée et sans vie, il aperçoit une cavalière qui vient rapidement à sa rencontre, et l’interpelle en ses termes :
« Tu es un mauvais chevalier ! Pourquoi n’as tu pas demandé au Roi ton hôte ce qu’était le cortège qui a traversé trois fois la salle devant toi ? Tu aurais pu par cette simple question guérir le Roi de sa blessure et redonner vie à son royaume ! Mais tu n’as rien fait, tu ne t’es intéressé qu’à toi-même, et tu n’as fait preuve d’aucune compassion pour tous ceux qui souffrent dans ce royaume ! Va, maintenant, vivre tes aventures, mais que ta conscience ne trouve pas de repos tant que tu n’auras pas réparé ta mauvaise action ! ».
Sur ce, la jeune fille éperonne sa monture et s’enfuit dans la campagne.

- Pourquoi le Roi est-il blessé ? Cette question nous emmène dans les mythes profonds du pays. Les romans médiévaux parlent du Coup Douloureux, par lequel Balin blesse le Roi Pelles avec la lance de Longimus ( celle du Christ...), causant ainsi la désertification du Pays... Les coutumes celtiques imposent au chef estropié ou défectueux d'abdiquer.

Les romans médiévaux montrent qu'Arthur devient virtuellement un Roi Blessé, la Reine se tourne vers un autre chevalier ; l'unité du royaume est brisé... Le Gaste Pays est évidemment un royaume en dépression, comme aujourd’hui un homme ou une femme pourrait l’être.

Le héros du Graal est potentiellement un nouveau roi ; sa quête du Graal le met en relation avec l'Autre-Monde, avec la ''Souveraineté''...
D'autre part les blessures du Roi Blessé sont associées au sacrifice rédempteur du Christ, dans une parfaite union de la tradition ancienne et de la tradition chrétienne.

Le roi blessé fait partie d'une lignée de gardiens du Graal descendant de Joseph d'Arimathie
Le Roi blessé est notre volonté brisée, qui ne nous relaie plus les commandements de l’âme, sans laquelle nous ne trouvons plus de sens à la vie, sans laquelle nous ne savons plus pour quoi vivre.


Et pourtant le conte nous enseigne qu’il y a un trésor merveilleux dans ce royaume, et que pour délivrer le Roi et le royaume de la dépression qui les accable, il suffirait qu’un étranger de passage s’intéresse à ce trésor.

Cette lame suggère au ''Chercheur'' la vulnérabilité aux blessures, tant mentales que spirituelles ; et l'espoir, l'attente de la venue de celui qui le guérira... Il en est ainsi, pour 'Le Pendu' : c'est le moment de l'attente, de la réflexion, toute action semble exclue.

Pour continuer le Chemin : - Préparez votre question...
Sources : Le Tarot du Graal de John Matthews

mercredi 26 juillet 2017

Qui est vraiment Guenièvre ? -3/3-

The Lady Guinevere by Howard Pyle; from The Story of King Arthur and His knights.
Certaines histoires peuvent montrer Guenièvre, hautaine envers les hommes qui l’aiment et injustes avec ces derniers. 
Guenièvre semble parfois être la véritable quête, le véritable Graal de la Légende Arthurienne. 
Le couple  qu’elle forme avec Lancelot s’approche encore une fois d’un couple féérique. Les fées avaient en effet l’habitude de jeter leur dévolu sur un homme et de lui promettre un amour éternel à une unique condition qui semble irréalisable. 
Certains la comparent à Hélène de Troie car les deux femmes apportèrent le conflit et l’hostilité entre les alliés qui les aimaient.
  Guenièvre serait – tout à la fois - la projection du désir charnel et des aspirations spirituelles.

Dans le Lancelot propre, rédigé en langue vernaculaire vers 1220, l'histoire d'amour entre Lancelot et Guenièvre est jugée acceptable, voire approuvée par la Dame du Lac, qui octroie à Guenièvre le droit d'aimer Lancelot. 

Cependant, tous les romans ne sont pas aussi tolérants, et la Queste del Saint Graal ( inspiration chrétienne) et la Mort Artu affirment clairement que l'infidélité de Guenièvre est la cause de l'échec de Lancelot dans sa quête du Graal. Malory, décrit cette liaison, comme celle d'un amour véritable, et refuse de voir en Guenièvre, une reine séductrice responsable du mal qui suivra …


En effet, les histoires d'amour sont habituelle à la cour ; ce que révèle l'histoire d'un cor et d'un manteau magique qui permet de révéler l'infidélité de quelqu'un. Arthur et Guenièvre sont tous deux démasqués par cet artefact, comme d'ailleurs tous les autres couples à la cour...
  La Reine Guenièvre – malgré son amour coupable - représente la première reine chrétienne et s'oppose à sa grande rivale qui est Morgane, la demi-soeur d'Arthur, dernière prêtresse des celtes et qui tente de conquérir Lancelot par la magie et l'enfermement dans son château...

  Guenièvre, comme reine du royaume de Logres, tient le royaume entre ses mains … D'autant que le roi Arthur entre dans une phase dans laquelle il semble entrer dans un état de langueur...
  Dans « Li Hauz Livres du Graal » (*), en l'absence du roi Arthur, c'est Guenièvre qui tient les rênes du royaume, et au retour du roi, il n'a aucun droit de réponse … 
Ici, l'amour qui lie la reine et Lancelot, est de l'ordre de l'amour Courtois, et cet amour ne les couvre pas de honte … Cependant, par cet amour, Lancelot – chrétien – reste en marge de cette religion qu'il souhaite suivre. Il superpose sans cesse les images de la reine et de la Vierge, mêlant prières à l'une et à l'autre. Il tente de concilier paganisme et christianisme. L'amour de la reine pour un autre que le roi n'est pas la cause de la fin de l'univers arthurien. 
Au contraire, il donne courage à Lancelot de lutter pour ce royaume quand bien même le roi Arthur le trahit en le faisant jeter en prison. 
Sans cet amour, Lancelot serait-il resté auprès du roi ? Guenièvre est la souveraine et tout, jusque dans sa relation avec Lancelot, fait d'elle la gardienne du royaume arthurien. Guenièvre n'est pas seulement une reine chrétienne, mais aussi une reine guerrière comme en connaissaient les Celtes. 

Après sa mort, Guenièvre est associée à trois objets : la couronne ( fonction royale ), le destrier ( cheval de combat, réservé aux chevaliers...) et la coupe d'or ( de la déesse celte)...
  Guenièvre représente le passage d'un monde païen, à un monde nouveau, chrétien peut-être, passage brutal et violent qui pourrait rappeler les guerres te le sang avce lesquels s'est imposé le christianisme... (*) 



Perlesvaus, aussi appelé Li Hauz Livres du Graal (Le Haut Livre du Graal), est un roman courtois du cycle arthurien en ancien français. Il est anonyme et date de la première moitié du XIIIe siècle. Il se veut être une suite de l'inachevé du Perceval ou le conte du graal (~1191) de Chrétien de Troyes, et s'inspire des deux premières continuations en vers, celle du pseudo-Wauchier et celle de Wauchier de Denain. C'est le moins canonique des écrits arthuriens du fait de ses différences marquées avec les autres versions, et il fait passer le mythe du Graal de la légende chevaleresque à l'allégorie chrétienne.

Dans les Triades galloises, les trois grandes reines d'Arthur s'appellent Gwenhwyfar

Alors que la littérature postérieure dépeint Lohot comme un preux chevalier et le fils morganatique du roi Arthur, dans Perlesvaus, il est apparemment le fils légitime d'Arthur et Guenièvre

dimanche 23 juillet 2017

Qui est vraiment Guenièvre ? -2/3-



La personnalité de Guenièvre, s’étoffe à partir du XIIe siècle dans la littérature proprement dite, chez Chrétien de Troyes par exemple, qui répond peut-être aux attentes d’un public de dames nobles de la cour de Marie de Champagne ...
Alienor d'Aquitaine ->


A l'arrivée de Lancelot, à la cour du Roi Arthur, c’est le coup de foudre immédiat... 

Cette relation ne sera découverte que plus tard par le roi – avec beaucoup d'incrédulité ou de naïveté de sa part -... 
Ainsi, - en toute fin du cycle - à l’issue d’un festin il constate l’absence simultanée des amants. 

Agravain et Mordred, fils du roi Lot, témoins du forfait, pression est faite sur Arthur pour qu’il fasse périr Guenièvre sur le bûcher. 
Il s’y résout à contrecœur. Lancelot ayant promis de sauver la reine avec l’aide de sa parentèle, Arthur fait protéger le site de l’exécution par les autres chevaliers. Lancelot a le dessus, Gaheris et Gareth, frères de Gauvain, sont tués au combat. 
Gauvain pousse Arthur à poursuivre Lancelot en France où il s’est réfugié. En prévision de sa campagne française, Arthur laisse Guenièvre, semble-t-il amnistiée, à la garde de Mordred. 
À peine le roi parti, Mordred révèle ses intentions de s’emparer du trône et d’épouser Guenièvre. Celle-ci, selon les versions, accepte ou s’enfuit pour se réfugier à la tour de Londres et enfin dans un couvent. 
Ayant appris les nouvelles, Arthur retourne en Bretagne, confronte Mordred à Camlann et le tue, mais lui-même est mortellement blessé. Il est emmené par Merlin à Avalon. Quant à Guenièvre, après une dernière rencontre avec Lancelot, elle se retire à l'abbaye d'Amesbury pour y finir ses jours.

Au XIIIe siècle, Guenièvre est le fille du roi Leodegrance. Ce fait est mentionné pour la première fois dans Estoire de Merlin (vers 1215-1235), puis dans les adaptations ultérieures comme Le Morte d'Arthur de Malory (vers 1470), où la première rencontre entre Arthur et Guenièvre a lieu lors d'un banquet que le père de la jeune fille donne en l'honneur d'Arthur, pour le remercier de l'avoir aidé à vaincre le roi Royns. 

À l'époque du Morte d'Arthur, Guenièvre était devenue la belle et glorieuse reine de la plus belle cour médiévale d'Europe. 

Dans le cycle arthurien, développé sur quelques siècles par de nombreux auteurs, elle apparaît tantôt comme un personnage entièrement négatif, faible ou opportuniste, tantôt comme une dame noble remplie de qualités mais victime de la fatalité. 
La relation adultère de Guenièvre avec Lancelot est le thème récurrent du cycle arthurien. Vous trouverez, sur ce site même, le récit de cette relation. 





Premier baiser de Lancelot et Guenièvre 
(Elum: entre 1404 et 1460)
Guenièvre envoie sa bague à Lancelot



Selon la plupart des traditions, Guenièvre est une femme très « convoitée » - elle est enlevée par Mordred, Melwas, Meleagant, Meljakanz, Melianz etc. ( notez la proximité étymologique …) - et aurait eu de nombreux amants …


Parmi eux, Yder ( le Roman de Yder (~1210))...

Il est vrai, que Guenièvre fait originellement partie des reines symboles de souveraineté: les enlever revient à s’emparer du royaume de leur mari...

Guenièvre, par Sophie Busson ->

(*) Dans Le Morte d'Arthur, le roman de Thomas Mallory qui sert de base à de nombreuses adaptations de la Légende Arthurienne, Guenièvre aurait eu même, deux fils de Mordred .. !


jeudi 20 juillet 2017

Qui est vraiment Guenièvre ? -1/3-

Guinevere (Lord Alfred Tennyson) Guinevere (Lord Alfred Tennyson)

Une chose est certaine, Guenièvre est fille du seigneur Léodagan, roi de Carmélide. Sa mère (elle pourrait être la Reine Seli ...( Kaamelot) ) serait morte à sa naissance. Très vite son père, décide de l’envoyer en Gwynedd, là où vit la soeur de sa mère : un pays de forêts et de montagnes, où l'ombre de la terrible prophétie prononcée à sa naissance semble s'éloigner. Epouse de roi, qu'elle trahira; elle sera la cause de la chute du Royaume …

Selon Nancy McKenzie, qui a visité sa biographie, Guenièvre y vit avec sa cousine, Elaine, sa tante, la Reine Alise et son oncle, le Roi Pellinor. En grandissant, les deux jeunes cousines s'enflamment pour les exploits d'Arthur, le fils d'Uther Pendragon, mais le roi n'est encore qu'une figure lointaine... Elle adore monter à cheval, et prend peu de plaisir à parfaire ses points de broderie, petits et serrés...
Païenne, elle se convertit au christianisme, mais elle reste toujours et avant tout fille de Galles et de Bretagne.

Arthur et Léodagan Arthur et Léodagan

 Léodagan était un serviteur d’Uther Pendragon, père d'Arthur et futur roi de Grande Bretagne, et gardien de la Table Ronde. Pour devenir légitime sur le trône, le roi Arthur cherche à créer des alliances avec les seigneurs. Son salut provient de Léodagan, qui livre bataille avec une troupe romaine du duc des Alémans et de Claudas de la Terre Déserte depuis plus de sept ans.

Le roi Arthur lui vient alors en aide, accompagné de quelques chevaliers mais suivant le conseil de Merlin, il ne divulgue pas son identité et met en défaite la coalition ennemie. Léodagan invite alors les chevaliers dans son château en guise de remerciement autour d’un banquet.



Queen Guinevere’s Maying, by John Collier, 1900

C'est à ce moment qu’Arthur rencontre Guenièvre et tombe immédiatement amoureux d’elle. Léodagan découvre que son sauveur n’est autre que le roi Arthur, il lui offre alors la main de sa fille et la Table Ronde et ses chevaliers.
  Celtic Art - Autumn Queen by Cristina McAllister
Guenièvre apparaît dans Historia Regum Britanniae, l'Histoire des rois de Bretagne, rédigée vers 1136 par Geoffroy de Monmouth. À la suite de cette première mention, le personnage et l'histoire de Guenièvre se sont développés et ont évolué, pas nécessairement de façon cohérente, au gré des adaptations des différents auteurs, qui se concentraient sur tel ou tel attribut pour ignorer tel ou tel autre.
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Dans l'Histoire de Geoffroy, par exemple, Guenièvre s'appelle Guenhumare. Elle est noble, d'origine romaine, elle n'est pas élevée par ses parents mais devient pupille de Cador de Cornouailles, son cousin dans le Roman de Brut ; elle est célèbre pour sa grande beauté. En revanche, dans la tradition galloise, elle est la fille du roi Ogrfan Gawr, et son nom, Gwenhwyfar en gallois, peut se traduire par « le fantôme blanc » ou « la fée blanche ». Dans les Triades galloises, les trois grandes reines d'Arthur s'appellent Gwenhwyfar, et il est dit que Gwenhwyfar est plus infidèle que les Trois Femmes Infidèles de l'île de Grande-Bretagne.
Par ce nom, "Gwenhwyfar", la reine inspire la féérie, la magie, un monde mystérieux…Ce qui sous-entend, sa beauté, son éloquence, et son prestige auprès de tous... Aucun texte ne mentionne le nom de sa mère et on ne lui connaît pas d’enfant.