lundi 29 septembre 2014

Supplier Dieu ... ?


Dans « La Croix » du sam 27 sept. Gilbert Delanoue, prêtre de la Mission de France, réagit à un propos du Pape qui « rappelle aux croyants leur responsabilité spécifique, celle de supplier Dieu pour que la paix advienne ».
Le prêtre s'interroge – je partage son questionnement - :« notre Dieu est-il quelqu’un qu’il faut supplier ? Est-ce vraiment cela notre responsabilité commune et spécifique de croyants ?»
Je relève ici quelques extraits de ce texte que je partage.

«Je ne crois pas en un Dieu distrait ou sourd, dont il faudrait attirer l’attention par des neuvaines de prières ou des sacrifices. Je ne crois pas en un Dieu qui distribuerait ses bienfaits à ceux qui montrent plus de persévérance ou qui auraient trouvé les bonnes prières ou les bons intercesseurs (saint Antoine ou d’autres). Je ne crois pas en un Dieu qui aimerait se faire prier ou qui attendrait que nous soyons humiliés pour montrer sa puissance. »

N'y a t-il pas un danger, encore aujourd'hui, de projeter sur Dieu, certaines attentes... ? (1)

«  … le Dieu des chrétiens est un Dieu qui nous supplie de travailler à son règne de justice et de paix. »
« la prière n’a pas pour but de changer Dieu qui ne cesse de vouloir notre bien et d’agir pour cela ; elle a pour but de changer nos cœurs. Pour que ce soit clair, il faudrait abandonner tous ces refrains qui demandent à Dieu de nous écouter. Ceux qui témoignent d’une prière chrétienne ne doutent pas de son écoute ,mais demandent son aide pour contribuer à son règne : « Donne-nous ton Esprit… Fais de nous des ouvriers de paix… »


« Je ne pense pas que tous les croyants parlent du même Dieu et je me sens plus proche de certains athées que de croyants en un Dieu qu’il faudrait supplier. »

*****
La minorité musulmane birmane est la cible de véritables pogroms instigués par des moines bouddhistes extrémistes ( mars 2013) 
« Dieu sait ce dont vous avez besoin » ( Mat 6, 8 )
(1) de plus, comment – avec cette manière de dire – ne pas attirer cette réflexion miroir : « S'il y a un Dieu, il devra supplier pour obtenir mon pardon »: devant Auschwitz, par exemple... ?

vendredi 26 septembre 2014

Dieu est-il un mythe ?

Notre culture – pour la plupart d'entre nous - est fondée sur le christianisme. A son propos nous constatons soit une régression de la foi religieuse classique, avec un rejet ou une crispation identitaire du dogme... Ma crainte serait qu'ainsi nous refoulions du même coup les vérités traditionnelles. Bien sûr, il ne s'agit pas – par nostalgie – de s'attacher à des valeurs dogmatisées , faute de valeurs authentiques …
Alors que reste t-il à faire... ?
Nous en sommes à se poser la question suivante, impensable il y a quelques siècles : «  Dieu est-il un mythe ? » Penser cette question, pourrait sembler admettre, que «  Dieu n'existe pas …. puisqu'il peut être un mythe ! » Or, je pense qu'au XXIème siècle, nous devons être capable – en quelque sorte – de répondre : «  Oui, Dieu existe; et c'est un mythe. »/

« Le mythe est un produit de la psyché humaine, il est élaboré par la fonction imaginative », mais il n'est pas une production arbitraire. «  Le mythe contient une réponse ancestrale, commune à tous les peuples, bien que très diverse par les images élaborées, est archétypique et surrationnelle »
«  la réponse est plus-que-rationnelle, plus sûre et véridique que les concepts de l'intelligence et que les idéologies ( théologiques et philosophiques) élaborées par le raisonnement, ce qui n'empêche pas que
Brian Kershisnik
les images peuvent être traduites en langage conceptuel, à condition de les comprendre comme telles et d'en chercher l'arrière-sens.. (…) la symbolisation mythique devrait être – si surprenant que cela puisse sembler – une véritable pré-science du fonctionnement psychique sous ses formes sensée et insensée. 
»
(…) «  Le mythe, tout en étant un produit de l'imagination symbolisante, fonction du psychisme, exerce à son tour – tant que la foi demeure vivifiante – une influence suggestive et positive sur le psychisme. (…) L'image mythique du sens de la vie, l'image divinité, se transforme dans la psyché croyante en une idée personnellement directive, produit et soutien d'une activité sensée. La portée vitalement sensée de l'activité religieuse réside dans sa capacité d'apaiser les conflits et le sentiment de culpabilité qui s'y attache. Cet effet de « l'image divinité » est ressenti comme une grâce accordée. C'est qu'en effet la divinité, tout en étant image, redevient – parce que foyer d'activité – une sorte de réalité... » Paul Diel , parle de « sorte de réalité »... Je dirais :  C'est qu'en effet la divinité, tout en étant image, redevient – parce que foyer d'activité – une réalité ! En effet, « divinité », « grâce », ...  si elles ne sont dans leur manifestation humaine qu'une expression psychique, elles sont l'expression de la Vérité... Vérité manifestée au travers de ces signes.


Sources : Paul Diel – Ce que nous disent les mythes.

mercredi 24 septembre 2014

La Mythologie, comme outil de connaissance de soi.

Le « Mythe », n'est pas le support d'une voie spirituelle... C'est « faute d'y croire », un outil de connaissance, et par là – à mon avis – un moyen de réhabiliter la religion. La religion est ,elle, une voie spirituelle.
Paul Diel, même agnostique, est un merveilleux passeur en mythologie ...
Orpheus_And_Eurydice


Paul Diel (1893-1972) a travaillé sur une psychologie introspective ( Connais-toi toi-même) et la mythologie est pour lui son outil. Une image mythique peut symboliser un trait du fonctionnement psychique. Et, y compris pour la figure centrale des mythes : la divinité.
Son travail fut l'immense travail de traduction des images symboliques, et des récits mythologiques en termes de fonctionnement psychique.
L'homme psychique, avance dans la « connaissance » par son imagination et par sa raison, et vers une lucidité intellectuelle et spirituelle. Il devient conscient de lui-même, de ses limites, et il peut s'expliquer ( décider …?) la finalité de sa propre existence : trouver un sens à sa vie.
Une interprétation littérale d'une image mythologique ignore le sens de l'image, et aboutit à la dévoyer et ne lui permet pas de remplir son rôle de guide. La lettre est morte... si elle n'est pas vivifiée par l'Esprit....
Dieu n'est pas une illusion. Il est (manifestement) le symbole du sentiment le plus profond qui anime l'être humain, le mystère du sens de la vie...
Eve et Adam, de Marc Chagall


Par exemple, que pourrait-on dire d' Eve..?  Eve n'est pas une femme tentée par le serpent, séductrice..etc Eve n'est pas une femme... Encore moins La Femme ! - Elle pourrait être l'imagination susceptible de s'exalter et d'abuser aussi bien l'homme que la femme... - Adam, pourrait symboliser l'espèce humaine...
L'interprétation littérale renvoie la vision culpabilisante d'une humanité déchue, parce que le premier homme aurait mangé une pomme... !
La spiritualité ne nous demande pas de croire à l'incroyable ( credo quia absurdum...!), motifs de guerres et d'intolérance … Le récit mythique n'a pas pour but de violenter la raison !
Le rejet, l'oubli de notre mythologie nous prive d'un pan entier et fondamental de notre héritage culturel.
L'étude des mythes nous permet de nous réconcilier avec ses récits imagés et d'en discerner et ressentir la portée métaphysique, tout comme la portée éthique. « Dans la compréhension du symbolisme se trouvent réconciliés la foi religieuse et la raison » dit Diel

Sources : Paul Diel – Ce que nous disent les mythes.

lundi 22 septembre 2014

Le Mythe ne serait pas « réel »... ?

Et, la science... ?
Le réel atteignable par la science est un réel d'interaction et le réel en soi reste voilé ( Bernard d'Espagnat, Traite de physique et de philosophie, 2002) .
La physique quantique est le terrain privilégié de la mise en évidence de l'incomplétude, de ce « quelque chose qui échappe ». la micro-physique rappelle que l'homme n'est pas un spectateur indépendant du réel qu'il explore mais qu'il en est partie intégrante. Mesurer et connaître pour le physicien quantique, 'est agir, interagir sur le réel. Il ne voit donc qu'une trace de réel... Une telle interaction perturbe nécessairement l'objet qu'on ne peut connaître comme un « en soi ». Il y a un vrai butoir à la connaissance de l'objet quantique. Le fond des choses échappe, le réel en soi est voilé. Quelque chose échappe, quelque chose qui est de l'ordre de l'origine justement.
La chance de l'humain, c'est que sa « raison » n'a pas lieu d'abdiquer, mais au contraire, c'est l'occasion de la confronter au « mystère »...
De quel mystère s'agit-il. C'est le mystère du connaître.

L'un des essais les plus intéressants pour repenser l'idée du mystère a été, au XXe siècle, celui de Gabriel Marcel ( Positions et Approches concrètes du mystère ontologique, 1949). Ce dernier fait la distinction entre le problème et le mystère. Le problème est une question que nous nous posons sur des éléments considérés comme étalés devant nous, hors de nous généralement. Le propre de la pensée qui se pose des problèmes est de postuler implicitement que le fait de les connaître ne modifie pas les éléments du problème. Le cas le plus clair est celui des problèmes mathématiques classiques.
Il y a mystère, au contraire, quand celui qui s'interroge appartient à ce sur quoi il s'interroge.

« Un mystère, écrit Gabriel Marcel, c'est un problème qui empiète sur ses propres données, qui les envahit et se déplace par là même comme simple problème .. » Et encore : «  le mystère est quelque chose dans lequel je me trouve engagé, et ajouterai-je, non pas engagé partiellement par quelque aspect déterminé et spécialisé de moi-même, mais au contraire engagé tout entier en tant que je réalise une unité qui d'ailleurs, par définition, ne peut jamais se saisir elle-même et ne saurait être qu'objet de création et de foi. »

Parmi les outils - que notre tradition, du fond des âges nous fournit pour appréhender le mystère – les mythes sont essentiels.

Sources: articles de Thierry Magnin

samedi 20 septembre 2014

Entrer dans la dimension surnaturelle, par le Mythe -2/2-

Bien sûr, il ne s'agit pas de faire l'impasse sur l'extraordinaire évolution, qui permet à l'humain de revendiquer sa « raison » comme outil de connaissance...
Mais, faut-il – comme Platon déjà – craindre que l'esprit humain sorte du « rationnel ».. ? Adhérer à l’irrationnel, ce serait courir le risque de régression, au sens d’une aliénation à des croyances, à des illusions, des constructions chimériques ou poétiques, finalement des mensonges. Platon, en substance, nous explique que les mythes sont trompeurs, que par là- même ils sont dangereux, et que la république doit les rejeter.
Procession de la déesse Raison 1793 - Étienne Béricourt -

La « Raison » est en elle-même un mythe magnifié au XIXè s. Elle représente même, peut-être, le mythe fondateur de notre modernité, et connaît aujourd'hui une crise sans précédent. L'affirmation des progrès libérateurs de la science ou la proclamation de lendemains chantants – finalement – ont laissé place à un désarroi, ou à un certain « désenchantement ».
A mon avis le XXIème siècle verra décliner une certaine forme de « rationalisme »... Aujourd'hui , on peut même se demander si, en sa forme dogmatique, il n’est pas en train de devenir, lui-même, l’expression d’un obscurantisme désuet. 


Il faut donc compléter ce qu’apporte le progrès des sciences et des techniques, remettre l’humain et sa dimension spirituelle autant que matérielle au centre de nos préoccupations et de nos efforts, en un mot, ré-enchanter le monde.

Les mythes permettent d’établir un pont, un lien, entre l’intelligible et le sensible. Au-delà du contenu narratif plus ou moins structuré du mythe, il est surtout porteur d’un contenu symbolique et vecteur d’une composante religieuse ( religare). Le mythe suggère un lien entre le visible réel et l’invisible réel, un lien qui permet ainsi de structurer le réel, de lui donner du sens, de l’organiser.


En nous donnant à explorer en nous diverses facettes de notre personnalité, le mythe nous donne l’opportunité de nous remettre en question, de dominer nos passions plutôt que nous nous laisser conduire par elle, d’agir en êtres conscients, à même de dominer leur nature.

jeudi 18 septembre 2014

Entrer dans la dimension surnaturelle, par le Mythe -1/2-

Le mythe, par définition, concerne un récit ( littérature) qui inclut des éléments surnaturels. Aujourd'hui, « le religieux » tient à s'écarter du « mythe » … Trop vaste, trop souple, malléable... ! Trop "universel" ..?
Le mythe japonais du petit Ushiwaka,
sur fond de galaxie ...

Cependant, nous pouvons admettre, je crois, que nous fonctionnons avec des archétypes, des modèles mythiques, inscrits dans une conscience collective... Hors la religion … cette conscience collective, s’est effritée, dissoute … sapée par un individualisme forcené et un scepticisme mêlé de cynisme autant que de pessimisme. Et sans cette dimension, il arrive fréquemment que l’homme d’aujourd’hui, bien plus que celui d’hier, doute du sens de l’existence.

C'est vrai … Le mythe est l’expression d’une pensée archaïque, pré-rationnelle.
Les mythes sont le moyen pour l’esprit humain d’exprimer ses interrogations et ses conflits... ( L'Ancien Testament l'illustre très bien …)
Un rituel peut évoquer un mythe. Il recrée ainsi, pour les participants, le cadre de ce mythe, un espace et un temps « sacrés » ( en franc-maçonnerie par exemple, même laïque..!).
Etudier l’enseignement des mythes, me semble essentiel à la réalisation en tant qu’homme. Les mythes relient l’homme à ses origines, à sa « source » et éclairent le sens de cette vie.
Cette quête, permet par le mythe de penser « Eternité », voire de restaurer le temps mythique, à abolir le temps profane, celui qui conduit inexorablement à la mort, à l’anéantissement. En cherchant à vivre, même simplement de manière fugace, dans le temps sacré, l'humain cherche à s’inscrire dans l’éternité.
Amaterasu, la déesse du soleil. Elle apporte la lumière et la fertilité sur terre...

Ce serait une erreur de déconsidérer le mythe au prétexte qu'il s'agit d'une pensée archaïque, pré-rationnelle... Le mythe a sa cohérence intrinsèque, et si l'on évoque sa part de vérité, il ne s'agit certes pas de vérité historique … !
Le mythe est source d'inspiration, pour justifier l'action humaine. Le mythe fait référence à des personnages, à des lieux, à un temps, à des actions qui constituent des exemples, des prototypes, auxquels nous sommes invités à nous identifier ou qu’on nous engagera à combattre.


Le mythe de la Création, renvoie au principe de l'origine, de la naissance... De la co-création par le Divin et par l'homme... De la dualité, puis de l'Unité qui se cache derrière …

mardi 16 septembre 2014

« Le Royaume » : qu'est-ce qu'être chrétien.. ? Croire.. ? -2/2-

Il faut reconnaître avec E Carrère, que le christianisme renvoie souvent - pour ceux qui l'observe -, à l'image que dénoncent Nietzsche ou Freud, à savoir - le besoin d'être consolé, rassuré... jusqu'à devenir une sorte de refuge névrotique, et - le recours au dogme et à la morale, avant de parler spiritualité ou expérience de foi...
Je laisse ces « déviances », elles n'entament pas ma vison du christianisme... Comme E Carrère, je tiens en très très grande estime, des figures de croyants comme Bernanos ( catholique), Simone Weil ( non chrétienne), qui comptent beaucoup pour moi, et qui sont à l'opposé de l'image précédente …

Personnellement et actuellement, je propose de rentrer dans cette dimension surnaturelle, par le Mythe. ( j'y reviendrai...)
Saint Paul prêchant à Athènes
 Paul Baudry (1826-1886) d’après Raphaël


Etre Chrétien, est-ce «en priorité » croire en la résurrection, comme l'affirme St-Paul … ? 
Je dirai oui, dans la mesure où s'affirme ainsi, la dimension surnaturelle, qui pourrait être évacuée pour ne préférer garder qu'une sagesse.. .

Pourtant, a t-on idée de ce qu'est la résurrection ?
Et, c'est ainsi, que nous nous rendons compte à quel point nous vivons dans une culture différente de celle de Jésus... Si la dimension surnaturelle, paraissait dans les premiers siècles de notre ère, évidente ; aujourd'hui notre vie dans l'au-delà ne nous semble pas nécessiter un besoin de définition … Il me paraît bien vain, de vouloir préciser ce que signifie des notions comme «  la résurrection de la chair ... » !

Aujourd'hui, nous préférons parler du Royaume inscrit dans un présent, ou dans l'Eternité... Le Royaume n'est pas un « au-delà »... ! Il s'agirait plutôt d'une dimension sous-jacente de la réalité … De « La réalité de la réalité » …  

lundi 15 septembre 2014

« Le Royaume » : qu'est-ce qu'être chrétien.. ? Croire.. ? -1/2-


LE ROYAUME d’Emmanuel Carrère, est un livre dont 'on parle' beaucoup, et que je lirai. 
Je suis satisfait que l'on en parle ainsi, parce qu'il fait référence au christianisme, et à la foi... Je ne connaissais pas cet auteur, et j'apprends avec intérêt que de 1990 à 1993, dans sa trentaine, E Carrère se disait chrétien fervent, allant à la messe chaque matin, écrivant au quotidien dans ses carnets des commentaires sur l'Evangile de St-Jean, se mariant à l'Eglise, baptisant ses deux fils … Puis, la ferveur l'a quitté, même si le christianisme ne l'a pas lâché... Pour la nouvelle traduction de la Bible chez Bayard, il a travaillé sur l'évangile de Marc. Erudit, il revient semble t-il ( je ne l'ai pas encore lu …), sur sa crise mystique. Il s'interroge sur ce qu'est « être chrétien », et aujourd'hui, il se dit non-croyant …
Ce parcours de foi, m'intéresse... Je m'y retrouve.

E Carrère dit : «  si, comme moi, on ne croit ni à la résurrection du Christ, ni au fait qu’il soit né des entrailles d’une vierge, on peut en tirer la conclusion que le christianisme est intéressant culturellement...(...) En terme de vérité, ce serait aussi absurde que de s’intéresser aux théories anciennes sur la circulation du sang, par exemple – hormis quelques historiens des sciences et de la médecine, plus personne n’en a l’usage, car elles sont fausses. Il serait donc cohérent de raisonner ainsi à l’égard du christianisme, mais je n’y arrive pas. Alors que je ne me définirais pas comme un croyant, il y a quelque chose qui me paraît résister, quelque chose qui me reste extrêmement précieux et qui n’est pas purement moral et culturel : il y a cette folie du christianisme dont Paul parle très bien, qui va à l’encontre de tout ce que l’on croit savoir du monde, de la manière dont il tourne et fonctionne, et donc de la façon dont nous devons nous y ajuster. Il me paraît très difficile de me passer de cette folie-là. »

Il est très difficile d'échanger, et donc de dialoguer dans un grand souci de sincérité, sur ce qui a trait au « croire » ou « ne pas croire »... La certitude me semble alors plutôt idéologique...
On parle assez souvent de la « folie » du christianisme, en l'opposant aux « sagesses » des spiritualités orientales... C'est vrai que le christianisme prend en considération le tragique de l'existence. Elle serait une religion plus réaliste qu'une spiritualité qui défendrait l'illusion de l'ego, par exemple... Forcir ainsi les traits ne me semble pas juste. Il y a une sagesse dans le christianisme, qui reprend beaucoup des intuitions du Bouddhisme, dont le vocabulaire, le langage d'ailleurs me semble plus compréhensible pour moi aujourd'hui...

Rapprochez, l'idée que l'ignorance est la source de la souffrance ( du Bouddhisme) , avec la compréhension de cette phrase de St-Paul « Je ne fais pas le bien que j'aime, mais le mal que je hais » ; et vous aurez les bases d'une sagesse pour aujourd'hui... Mais qui dit Sagesse, ne parle pas encore de religion, puisque l'on fait l'impasse sur sa dimension « surnaturelle »...

samedi 13 septembre 2014

La prière dans le Bouddhisme.

Je reprends ici, quelques commentaires de maîtres bouddhistes, lors d'une émission interreligieuse sur la Prière :
Comme chrétien, je me sens très proche de ces descriptions sur les objectifs de la prière …



La prière. Une matinée exceptionnelle proposée par les émissions religieuses des « Chemins de la Foi » - Réalisation : Claude Darmon


« Dans le bouddhisme, la prière doit être une méditation.
C’est-à-dire qu’avec la prière, on doit générer l’énergie de la pleine conscience, l’énergie de la concentration et l’énergie de la vision profonde.
C’est parce que si ces trois sortes d’énergie sont là, alors la guérison et le bien-être commencent à se manifester. » THICH NHAT HANH
Le maître zen THICH NHAT HANH, qui possède une vision universelle et œcuménique, l’envisage comme une énergie, un besoin humain aussi essentiel que respirer.
« Le bouddha, ce n’est pas quelqu’un qui existe hors de vous.
Le bouddha n’est pas un dieu, le bouddha est un être vivant tout à fait comme nous tous.
Dans le bouddhisme, on sait que vous êtes le bouddha.
Vous avez de la nature de bouddha en vous-même.
Et chaque fois que l’énergie de la pleine conscience, de la concentration et de la vision profonde se manifeste, le bouddha est vraiment là et la communication est réelle.
 » THICH NHAT HANH

« Quand on évoque le mot ‘‘prière’’, on pense aux mots, aux psalmodies, mais si on ne fait que réciter, ce n’est pas une prière.
La prière nécessite la pleine conscience d’être vraiment là et de toucher cette essence.
Le but, c’est d’être pleinement présent, d’ouvrir le cœur et à ce moment-là, il y a l’amour et la compréhension. 
» FRÈRE LIBERTÉ

« Quand vous marchez dans la pleine conscience, quand vous respirez, chaque inspiration, chaque expiration et chaque pas que vous faites, c’est une sorte de prière.
Être dans la pleine conscience, c’est déjà une prière. 
» THICH NHAT HANH

« J’aime beaucoup la marche méditative, et pour moi, c’est une communion avec la Terre et aussi une prière avec la Terre.
De temps en temps, j’ai des moments difficiles, des moments douloureux et je marche et je prie à la Terre mère de m’offrir sa stabilité, son amour.
J’ai besoin de sa paix et je la reçois. 
» SŒUR DAO NGHIÉM

« Quand vous parlez à quelqu’un avec le langage aimant, compassionné, c’est aussi une prière, et quand vous écoutez quelqu’un avec la compassion, c’est aussi une forme de prière.
Et quand vous laissez calmer votre corps, quand vous prenez soin de vos sensations, de vos émotions, c’est déjà une sorte de prière. 
» THICH NHAT HANH

« La prière, c’est…
On espère quelque chose, on sollicite quelque chose, mais on sollicite à qui ?
A la clarté en nous, la paix en nous, la compassion en nous, pour pouvoir toucher cette paix et cette compassion.
Et cette énergie est si profonde qu’on peut obtenir une vision profonde de la situation et on peut arriver à une émancipation. 
» SŒUR DAO NGHIÉM

La prière peut aussi être un vœu pour soi-même et pour les autres, l’expression de notre gratitude.
Ecrire un souhait, un remerciement, est aussi une forme de prière.

« On s’adresse au bouddha, au bodhisattva.
Et dans le bouddhisme, on sait que le bouddha, le bodhisattva sont en vous.
Vous n’avez pas à chercher ces personnes-là dans l’espace et dans le temps.
Non seulement nos ancêtres spirituels sont en nous, dans chaque cellule, mais aussi nos ancêtres génétiques.
Quand on peut prier, on peut adresser la prière à notre papa, notre maman, nos ancêtres aussi, parce qu’ils sont pleinement présents dans chaque cellule de notre corps.
 » THICH NHAT HANH

« Le matin, quand je me réveille, je me dis que j’ai 24 heures toutes nouvelles.
Je souris et je fais le vœu pendant toute la journée, de regarder les êtres avec les yeux de la compassion et de vivre en pleine conscience, ma journée.
Il y a des moments où l’on prie, c’est-à-dire dans les chants ou dans les contemplations avant les repas.
On peut être ensemble, mais on peut être aussi seul.
Avant de me servir de la nourriture, je la contemple et je fais une prière aussi pour que tous les êtres de la Terre aient à manger.
On chante aussi, on offre aussi par exemple à la fin des repas, quand on est tous ensemble, l’énergie de prière pour les personnes souffrantes ou pour nos propres souffrances, nos propres difficultés et pour tous les êtres de l’univers. 
» SŒUR DAO NGHIÉM

« Nous pouvons aussi adresser notre prière à la Terre mère, parce que c’est une bodhisattva magnifique, mère de tous les bouddhas, mère de tous les bodhisattvas.
Et on peut adresser notre prière au soleil aussi, parce que c’est un père à nous tous.
Sans le soleil, il n’y a pas de vie sur terre.
Nous pouvons aussi adresse nos prières à une rivière, à une montagne, à une fleur, parce que le bouddha, les bodhisattvas et la Terre mère sont vraiment présents dans toutes ces merveilles.
Nous pouvons aussi adresse notre prière à nous-mêmes.
C’est parce que nous portons en nous le bouddha, les bodhisattvas, la Terre mère et le père soleil.
Il y a une connexion très profonde entre celui qui prie et celui à qui la prière est adressée.
On ne peut pas détacher l’un de l’autre.
Ils sont toujours ensemble.
Si la prière s’exprime en termes de pleine conscience, de concentration et de vision profonde, alors il y a de la compassion, de la compréhension et cela va transformer et vous et le monde, donc la prière peut changer le monde.
S’il y a de la paix en vous, il y a de la paix dans le monde. 
» THICH NHAT HANH

PRÉSENTATEUR : -OLIVIER REIGEN WANG-GENH, ce beau reportage mérite une explication, car quand on parle du bouddhisme, on parle de méditation et rarement de prière, or THICH NHAT HANH en parle.
Quelle différence vous feriez entre prière et méditation ?

OLIVIER REIGEN WANG-GENH :  « -Je n’en ferai aucune.
Je rejoins les propos du vénérable THICH NHAT HANH.
La prière et la méditation sont des mots tellement illimités, que ce serait dommage de vouloir les enfermer dans un sens spécial.
Au contraire, ce sont des mots ouverts et on le voit bien dans ce que disait le vénérable.
Ces mots se rejoignent et sont même interchangeables et ils peuvent exprimer plein de formes différentes qui prennent tous, je pense, toutes ces formes prennent leur source dans le silence et contrairement à ce qu’on pourrait penser, notamment par rapport à la méditation, cette méditation n’est pas statique.
C’est quelque chose de dynamique, une énergie.
Le retour au silence est un trésor d’énergie.
C’est le retour à ce qu’on appelle le non-soi, et ce non-soi n’est pas une négation de quelque chose, ce n’est pas vouloir enlever quelque chose, mais c’est laisser la place, et alors, cette énergie devient de la compassion, de l’amour, de la joie, de la générosité tout simplement, du don qui coule naturellement. 
»

Mon commentaire personnel, sera le suivant : Dans le fond, je ne vois pas de différence entre la prière chrétienne et bouddhiste.
Dans la forme, oui. Les mythes, la culture symbolique chrétienne insiste sur le rapport inter-personnel qui s'établit dans la prière... Les dérives de ce mode anthropomorphique, débouchent sur une infantilisation du fidèle, qui s'adresse à son dieu pour lui demander sa protection ( magique )... Ces dérives existent dans toutes les religions, y compris dans le bouddhisme … Le fidèle, a alors la tentation d'intensifier l'efficacité de ses prières, en spécialisant chacun de ses dieux... Le dieu de ceci, ou le dieu de cela ; le saint pour ceci, le saint pour cela … ceux qui prient la Vierge Marie, et ceux qui prient Saint-Esprit...etc
Ces commentaires bouddhistes sur la prière, recentrent, les véritables objectifs spirituels de la prière. Prière d'action de grâce, de contemplation, d'unité …
Pour le Chrétien, Il ne s'agit pas de la notion de Bouddha ; mais du Christ vivant en soi...
On ne prie pas la Terre, mais on communie avec la création, dont je fais partie... Mais qu'importe les mots … !

L'expression bouddhiste me semble peut-être plus proche, aujourd'hui, de notre expression contemporaine symbolique... Nous nous sommes éloignés, de la figure du « dieu »... Nous lui préférons les images d' « énergie », de communion, d'intériorité, de compassion ...etc

jeudi 11 septembre 2014

Emma Florence Harrison, Illustratrice


Emma Florence Harrison (1877-1955) était une peintre et une illustratrice anglaise. ( Il y a un problème d'identification avec Florence Susan Harrison...? ( mystère ...?) )
Emma Florence Harrison, est née à Brisbane, en Australie, en 1877, à bord du clipper "Windsor Castle". Son père Norwood Harrison, était capitaine du navire qui transportait des émigrés en Australie et retournait au Royaume-Uni avec des cargaisons. Elle a passé une grande partie de son enfance, en mer.
Comme beaucoup de femmes de la génération de la Première Guerre mondiale, elle n'a jamais été mariée. Une profonde amitié avec l'écrivaine catholique irlandaise Enid Maud Dinnis, dont elle illustré quelques récits. Elle a eu une influence formatrice sur sa vie et son travail...
Son travail est axé vers la poésie et il met en évidence ses influences, que sont l'Art nouveau et l'art préraphaélite . 
Emma Florence Harrison - Three Maidens - illustration from  Early Poems  by William Morris Florence Susan Harrison Guinevere and Other Poems by Alfred Lord Tennyson, 1912
Florence Susan Harrison Three Angels Bear the Grail - Guinevere and Other Poems by Alfred Lord Tennyson, 1912 Florence Susan Harrison She Made Her Face a Darkness from the King - Guinevere and Other Poems by Alfred Lord Tennyson, 1912


Plusieurs de ses livres ont été publiés par Blackie and Sons. Entre autres ...
  • Goblin Market et autres poèmes "par Christina Rossetti
  • "Guenièvre et autres poèmes" Alfred Tennyson
  • "Early Poems" de William Morris
  • "Poèmes" de S. Ferguson ...
  • “Elfin Song”
  • “In the Fairy Ring”
  • “The Rhyme of a Run”
  • “Light of Love”
  • “Tennyson’s Dream Of Fair Women and other poems” de Alfred Tennyson
  • etc ...
No one walks there now; Except in the white moonlight The white ghosts walk in a row - Early poems of William Morris, 1914 So Like a Shatter'd Column Lay the King - Guinevere and Other Poems by Alfred Lord Tennyson, 1912
Sleep at Sea - The Poems of Christina Rossetti, 1910 Early poems of William Morris, 1914

L'imagination créative, permet plus qu'une simple invention. Elle participe au pouvoir de création, à partir d'abstractions ... Elle travaille au cœur de l'invisible, et permet - à ce qui est si mystérieusement caché du commun des mortels - de le révéler à la claire lumière de leur compréhension, ou du moins de leur compréhension partielle.
Ainsi, il y a dans les contes de fées, une vérité émotionnelle qui est si profonde qu'il y a peu de choses qui rivalisent avec eux ... Leur illustration, peut-être ...







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lundi 8 septembre 2014

Sir Gauvain, et Dame hideuse, un conte et son enseignement -2/2-

Pour lire et interpréter un conte, il faut accepter d'entendre qu'il vient d'une lointaine tradition, et que son enseignement passe par le chemin de ce que l'on ne comprend pas, de prime abord.... Souvent c'est ce qui nous gène, nous agace qui pourrait être le support de l'enseignement ...


Par quoi, sommes-nous dominé ? - De qui ( de quoi) sommes-nous le vassal ? Comment acquérir notre pleine souveraineté, et devenir notre propre suzerain … Ce sont des questions qui nous concernent tous. « Le roi » ( le chevalier) est cette énergie masculine, que nous pouvons mettre en œuvre. Si nous lisons l'histoire comme un dialogue entre les différents aspects de la psyché : le roi, le désir de vengeance de Sir Gromer, Gauvain le chevalier fidèle et courtois, et Dame Ragnell..; ces personnages deviennent des acteurs dans un processus de découverte de soi. Et la conclusion du mariage, l'union des archétype du féminin et du masculin dans la psyché.
Au début de l'histoire, lorsque le roi Arthur voit et suit un cerf blanc. Nous savons que le cerf fait partie de ces animaux blancs qui indiquent le « surnaturel ».Ils sont un pont entre le monde terrestre et monde spirituel. Le roi est en «chasse», en quête, seul - à la recherche de l'Autre - c'est à dire,, pour certains de la la connaissance du Soi ; d'autres emploieraient des mots plus religieux …
Le Roi Arthur suit le cerf blanc à la lisière du bois de chêne. Ces arbres, sont associés au potentiel psychique, et portent en eux le cycle de la naissance et de la mort. Les chênes sont de grands arbres avec des racines profondes et peuvent vivre mille ans, ils évoquent l'image de l'axis mundi, l'arbre du monde au centre de la terre. A ce moment, alors qu'Arthur est sur le bord de l'ancien et éternel mystère profond, à proximité de la source ; le vengeur Sir Gromer émerge du bois et l'oblige avec une menace de mort à trouver la bonne réponse à une question à laquelle le roi ne croit pas possible de répondre: «Que veulent les femmes par-dessus tout?"

Savons-nous ce que notre âme désire par-dessus tout? Lors de cette quête , à quoi allons-nous être obligé ? Qui détient la réponse ?

Dame Ragnell, sous la forme d'une sorcière hideuse et répugnante, sort des bois de chêne avec la réponse à de désir profond. Ici Arthur, rappelle Perceval qui est poussé à revenir sur sa quête inachevée ( alors qu'il n'a pas réussi à posé la question, devant la procession du Graal, au château du roi Pêcheur..) par une autre demoiselle hideuse ….
Arthur veut rejeter Lady Ragnell parce qu'elle est laide et qu'elle exige le sacrifice de ce qu'il aime le plus, son neveu Gauvain. Gauvain est le meilleur chevalier, brave, loyal et courtois. Dans cette histoire, Gauvain est le champion masculin intérieur, plus fin ( idéal) que le roi. Arthur apparaît encombré de ses conditionnement culturels, que nous pourrions appeler « l'égo » ..

La réponse vient de ce qui est rejeté et laid. Le résultat final est la rédemption et l'exaltation, à la fois, du féminin et du masculin. Comment est-ce possible?

samedi 6 septembre 2014

Sir Gauvain, et Dame hideuse, un conte et son enseignement -1/2-

Sir Gauvain jure de servir les dames
par William Dyce
Gauvain est comme chevalier, une figure respectable courtoise et héroïque. Il est l'objet de plusieurs romans et le héros de l'une des plus grandes œuvres anglaises sur la légende arthurienne : Sire Gauvain et le Chevalier vert ; il y est décrit comme un excellent chevalier, de grande humanité.
Dans Le mariage de Gauvain et Dame Ragnell, son esprit, la vertu et le respect qu'il a pour les femmes, lui permettent de libérer Dame Ragnell de sa malédiction de la laideur.

( Très court résumé ...) 
Le roi Arthur, part chasser le cerf blanc, il se met en fâcheuse position devant Sir Gromer, un géant qui -faute de pouvoir combattre – lui propose un défi d'esprit. D'ici une année, il s'agit de répondre à une question, faute de quoi, Sir Gromer lui tranchera la tête. La question est la suivante :
- Que désirent les femmes, par dessus tout ?
Le neveu du roi sir Gauvain, accepte de l'aider dans sa quête d'une réponse vraie... Mais, finalement seule, une vieille sorcière ( Dame Ragnell) extrêmement laide peut lui souffler la bonne réponse... Mais son prix est exorbitant : épouser Sir Gauvain.

Finalement, le mariage se fait. Au cours de la nuit de noces, dès le premier baiser, Dame Ragnell se transforme en une magnifique femme. Seulement, la malédiction n'est qu'à moitié levée...
 Gauvain doit choisir : en effet, sa Dame ne peut être belle, et le jour, et la nuit... ! Il doit choisir...
 Il répond, que ce choix la concerne, et qu'elle est la seule à en décider... Et .... C'était la réponse qui permettait de lever complètement la malédiction … !

La réponse à la question serait : «  Ce que la femme veut, c'est être sa propre suzeraine. »


Cette légende est issue des traditions orales celtiques, nous en avons une transcription du XVe s. Nous la retrouvons dans les contes de Canterbury, avec "Le conte de la femme de Bath"... Elle pose bien sûr la question de savoir si un jour, hommes et femmes, vivront ensemble à égalité de droits, sans se poser de questions... !

L'intérêt réel et de ce conte, est d'élargir notre vision pour comprendre avec l'esprit, les représentations des personnages...
Qu'en est-il de cette sorcière, rejetée et renvoyée à la « laideur». Si injustice il y a , quel pourrait être le chemin de guérison ? Guérison pour chacun, pour soi...
Qui est Gauvain, capable d'affronter le « monstrueux »... De quel courage s'agit-il ? Quel est donc le chemin de la beauté « cachée » ?
Comment pouvons-nous - comme Gauvain - toucher ce « monstrueux », et transformer nos attentes, en ce qu'il nous est possible d'accomplir... ?

Cet approfondissement de soi, de l'âme ; implique une recherche de la beauté. Nous pouvons trouver la beauté, même sous ce qui est laid. Comment ? Peut-être en montrant de la compassion bien sûr, mais surtout en reconnaissant la « souveraineté » de l'autre. Il s'agit de restaurer la beauté, quand elle semble absente …
( à suivre)