mercredi 29 octobre 2014

L'analogie, en science et dans les mythes

Le mythe, à mon avis, est considérée avec condescendance aussi bien par les « théologiens » (chrétiens), que par les « scientifiques »...
Pourtant l'utilisation de l'analogie..  règne en maître, dans les deux méthodes.
L'analogie est ma seule façon de tenter de comprendre... (quel mot employé?)... le réel, la réalité... ? La Vérité … Je préfère dire La Vérité, puisque je sais que je n'aurai jamais la compréhension de celle-ci ; alors que si j'employais le mot réalité ; je pourrais m'imaginer mettre un mot sur ce ce qui « est » en toute objectivité « scientifique » … Bien sûr le danger – si pratiqué – et de penser que la Vérité exclue toute autre représentation : proposition absurde puisque toute représentation ne peut coïncider avec la vérité. Il en est ainsi de toute religion, ou de toute science... Et bien sûr, de tout mythe ; mais là précisément – et tant mieux – chacun admet qu'un mythe ne coïncide pas avec la vérité... Et pourtant, le mythe possède – à mon avis – une certaine prééminence sur la théologie, et sur la science...  Prééminence due, à son antériorité, à son universalité, et je rajouterai à ses connections avec la psychologie ...etc

« Le raisonnement par analogie est un raisonnement par association d'idées, combinaison et synthèse.
L'analogie est souvent utilisée en science et en philosophie, car elle permet de reporter les résultats qui sont connus dans un premier domaine vers un second domaine, ceci de manière efficace. Il suffit en effet pour appliquer la même logique en parallèle, de substituer fidèlement tant A par C que B par D pour obtenir des résultats à coup sûr corrects dans le rapport entre C et D. De ce point de vue, l'analogie est une opération parfaitement rationnelle. C'est un simple calcul en parallèle. Si la substitution donne des résultats erronés, c'est que l'analogie est fausse. » ( Wiki)

Exemple en science, de l'évolution de notre connaissance, en passant d'une analogie à une autre …
La gravitation est le phénomène d'interaction physique qui cause l'attraction des corps massifs entre eux, sous l'effet de leur masse.   C'est la gravité qui maintient la Lune sur orbite autour de la Terre. L'analogie utilisée est celle d'une « force ».
Pourtant, depuis la relativité générale, la gravitation n'est plus perçue comme une force d'attraction, mais plutôt comme une manifestation de la déformation de la géométrie de l'espace-temps sous l'influence des objets qui l'occupent.

 La force de gravitation, telle qu’elle a été conçue par Newton, puis utilisé pendant trois siècles de cosmologie: et bien, cette force n’existe pas ! Mais pas d’inquiétude à avoir... Ce qui change, c’est une manière de voir l’univers. Les interrogations sont d’ordre philosophique, voire métaphysique. Pour le commun des mortels, rien ne change.
Ainsi, la relativité générale abandonne l'analogie de la « force » et la remplace par l'analogie de la « courbure » de l’espace-temps. ( la courbure, le creux que ferait un objet sur un tissu …). Près d’un corps massif comme le Soleil, l’espace-temps est déformé et les corps se déplacent sur des lignes courbes.

Tout scientifique qu'elle est, l'explication utilise une analogie, un modèle. Ma religion opère, depuis des siècles et des siècles ainsi … Et comme la science le fait ; nous aussi nous devons changer nos images... Ce n'est bien sûr pas la Vérité qui change, c'est la représentation que nous en avons.

lundi 27 octobre 2014

La valeur mystérique des récits bibliques.

Citation de Raniero Cantalamessa (*) ,  « La Transfiguration, comme plus tard la résurrection, n'est pas d'abord un fait apologétique ; elle a une valeur mystérique ... »; Le Christ de la Transfiguration, éd. Saint-Augustin, Paris, 2000, p. 30-31

* Un fait apologétique renvoie à l'objectivité du « réel », matériel et raisonnable. L'apologétique permettait ( de moins en moins, en philosophie ..) de désigner la science des preuves de la divinité dans le christianisme. Elle s'appuie uniquement sur la raison, et non sur la révélation.

* La valeur mystérique de certains récits, est mise en valeur – chez les catholiques, et les orthodoxes – en particulier, par l'intermédiaire des sacrements.
Par exemple, lors de l'Eucharistie, le « croyant » prend conscience de la présence réelle, c'est le moment où, - chrétien - il perçoit le mystère... Aujourd'hui, qu'en est-il de cette perception du mystère … ? Si le mystère disparaît, le dogme n'a plus d'efficacité … Mais qu'en est-il aujourd'hui de la formation catéchétique à propos de la dimension mystérique et mystique du chrétien ?
Aujourd'hui, grâce à l'influence de Vatican II, nous avons donné la priorité à la valeur communautaire de l'assemblée ; mais cela suffit-il ?


(*) Raniero Cantalamessa (1934 - ) est un théologien, un historien, un prêtre franciscain (capucin) et un animateur de télévision italien. Il est prédicateur de la Maison pontificale, au Vatican, depuis 1980, où il donne une méditation, chaque semaine en Avent et en Carême, en présence du pape, des cardinaux, des évêques, des prélats de la curie romaine et des supérieures généraux des ordres religieux, lors des pontificats de Jean-Paul II et de Benoît XVI. Il est aussi l'une des personnalités du Renouveau charismatique.  

vendredi 24 octobre 2014

Le mythe, objet de dialogue


S'ouvrir à la réception du mythe, comme objet de connaissance, est le meilleur moyen de dialoguer entre croyants, et non-croyants...

Paul Diel, à mon avis, propose les outils de réflexion que peuvent intéresser autant les « croyants », que les « incroyants », et leur permettre une analyse commune …
Mieux, pour ma part, Paul Diel réconcilie ma part incroyante ( face aux miracles, par exemple..) et ma part religieuse.

Je considère la plupart du temps, la critique « athée » comme vieillissante – alors que les religions -elles- n'ont pas d'âge... !

- Très souvent, l'athée avance une critique crispée sur des notions qui ne touchent pas le fond, mais les faiblesses de l'humain et de toute société. Alors, la pire crispation ne débouche que sur un certain dogmatisme, qui s'imagine pouvoir ainsi évincer toute réflexion, et soumettre la raison... !

- Pour le 'religieux' le 'dogme' a sa raison : celle de proposer une rédaction abstraite à partir d'un mythe. C'est une déclaration de « mystère », et le dogme permet cependant de tourner autour, sans en arrêter une signification définitive …. Bien sûr, les hommes et leurs institutions ont su dévoyer le système … !

A partir du mythe, avec les athées, et les religieux de toute sorte - et dans l'aversion du dogmatisme -  nous devrions pouvoir utiliser les mêmes outils de réflexion ; et surtout « admettre que l'erreur puisse être de mon côté et dans ce cas, rien de plus heureux ne pourrait m'arriver que de rencontrer l'argument décisif capable de m'en affranchir. »

mardi 21 octobre 2014

Le dialogue interreligieux est indispensable à ma foi.

Comment, alors que je suis chrétien, de choix, je situe ma religion, parmi les religions du monde ? Suis-je, contraint, de considérer ma religion comme le seule « vraie » ?
Évidemment, non !
Je voudrai m'en expliquer, et envisage trois points de vue :

- le Christianisme considère qu'il y a une « histoire du salut ». L'homme s'est fait une « idée » de Dieu, les textes bibliques qui précèdent Jésus-Christ, décrivent très bien cette construction. Ce que nous pouvons dire de Dieu, se révèle au cours de l'histoire de l'homme.
Avec Jésus-Christ, je considère qu'il y a un saut. Jésus, en un point particulier de l'histoire et dans un contexte tout aussi particulier, révèle complètement Dieu. Cette nouvelle alliance se matérialise par les Evangiles, en particulier, Parole qui nous aide à comprendre le rapport que Dieu entretient avec chacun de nous … Dieu se révèle donc encore là, et cette fois-ci, ce sont les hommes qui accèdent petit à petit à cette connaissance … La révélation, est donc toujours en cours …
Spirituellement, cette histoire humaine nous permet d'envisager une sorte de « déification de l'homme », ou ce que je pourrais appeler une « christification ». Et, ceci concerne toute l'humanité, chacun à sa manière, selon son symbolisme propre, indissociable du « Verbe créateur » . Ceci est un point de vue christocentriste … Il est valable, mais il est insuffisant pour m'expliquer à ceux qui ne sont pas chrétiens ( évidemment …).

- Bien sûr, je rejette d'emblée : la version exclusive «  Hors de l'Eglise, pas de salut ».
Je n'ai aucun droit, et aucun humain, aucune Eglise ne l'a... de définir les hommes, et les femmes, qui participent ou non à l’événement « Jésus-Christ »... La plus simple et mécanique raison, en est qu'elle ne peut permettre un véritable dialogue entre les religions … Cette attitude se disqualifie elle-même.. !

- Un modèle théocentrique, peut lui permettre ce dialogue, même si chacun sait qu'il est insuffisant et non opératif pour atteindre un objectif spirituel... Le choix d'une voie étant nécessaire …
De ce point de vue, ce ne sont plus les religions qui tournent autour de la mienne... mais le christianisme devient l'une des religions qui tournent autour de la «  Réalité Ultime » ( l'Absolu, Dieu …) … Dieu s'est manifesté de diverses manières. La vision, la compréhension que nous avons nous-même du Christ est partielle. Si Jésus est le Christ, notre compréhension du « Christ » ( La Révélation) est en cours...
Ainsi, le dialogue interreligieux, est un outil pour avancer su le chemin de la « Révélation Christique ».
« Jésus a fait encore beaucoup d'autres choses ; si on les écrivait en détail, je ne pense pas que le monde même pût contenir les livres qu'on écrirait » Jean 21, 25

La dialogue entre religions est nécessaire... Pour être fécond, il nécessite de part et d'autre une foi solide et le désir de purifier et approfondir sa propre foi.


samedi 18 octobre 2014

Le Christ est-il mort pour nos péchés...?

Cette question,  posée par cette formule: « Christ est mort pour nous, pour nos péchés... » ( quand ce n'est pas "à cause" de nos péchés … ! ), est fondamentale … 
Pourtant, aujourd'hui, cette proposition a peu de sens … 
Déjà... Pour 'quoi' aujourd'hui serions-nous prêt à mourir ? ( Entre nous … « Pour mes enfants ... » ne me paraît pas la plus grande preuve de notre « humanité »... c'est la réponse la plus instinctive, animale …)

- Pour quoi mourir.. ? L'enjeu aujourd'hui est plus attaché à « la vie, ici et maintenant », qu'au salut « après la mort »
Le Bouddha, par exemple, montre une voie de libération de la souffrance, ici et maintenant... Le Bouddha se montre le précurseur d'un chemin de vie ….

"Où est le Bon Dieu, où est-il ? demande quelqu’un derrière moi. Sur un signe du chef de camp, les trois chaises basculèrent. [...] Les deux adultes ne vivaient plus. Leur langue pendait, grossie, bleutée. Mais la troisième corde n’était pas immobile : si léger, l’enfant vivait encore. [...]Derrière moi, j’entendis le même homme demander :Où donc est Dieu ?Et je sentais en moi une voix qui lui répondait :Où il est ? Le voici – il est pendu ici, à cette potence ..." Elie Wiesel sur les camps de la mort
- Effectivement, il me paraît évident – pour un chrétien - que le scandale de la mort d'un enfant... aujourd'hui est compris comme « Dieu avec ... », plutôt que «  Dieu a voulu ... » ( L'Eglise ne peut se dédouaner -là- d'avoir propagé 'autrefois' une fausse information …!).

- La lecture personnelle que je fais de la mort du « Christ », n'est pas « Dieu a voulu ... » - Comment puis-je laisser quelqu'un ( à part Jésus …) - par cette formule - se mettre ainsi à la place de « Dieu ».. !
Il ne me semble pas que Jésus, ait « voulu » mourir, souffrir … Jésus a traversé le tragique de la vie de quelqu'un qui dit ce qu'il fait, qui fait ce qu'il dit, qui a La Foi, qui va au bout sans concession : guérir pendant le sabbat, remettre les péchés, etc … Et même si cela doit le conduire vers la mort … Ainsi, Jésus montre une voie ; celle, que l'on peut traverser la souffrance, le désespoir, et même la mort et affirmer par la résurrection que la mort n'est qu'un passage …

Pour en revenir à « nos péchés... »... La question de savoir si Jésus et mort pour , ou à cause , de nos péchés … paraît vraiment éloignée des préoccupations existentielles de l'homme et de la femme d'aujourd'hui ! 
Certes, l'humain adhère au mal ( il n'est donc pas « naturellement » mauvais …)... A mon avis, le bouddhisme me semble offrir un vocabulaire plus compréhensible ( plus « moderne » .. !): l'ignorance, l'illusion, l'attachement, l'ego … etc. sont des mots beaucoup plus signifiants que « péché » ...

Aujourd'hui, nous cherchons « du sens », et la « joie » ( dans le sens de Bernanos) … Ce n'est pas « la croix » qui révèle le divin, mais la Résurrection, le Royaume ...

mercredi 15 octobre 2014

Il n'y a qu'un dieu.... et plusieurs religions.

Dans le Shvetashvatara Upanishad, VI, 5-13, il est écrit « Dieu unique, caché dans tous les êtres. ».

Qui peut dire que « Dieu » n'est pas présent là ?

- Oui, on peu dire que Dieu est présent dans les 'autres' religions...
- Oui, on peut dire que Dieu offre le « salut » ( selon le vocabulaire chrétien ) aux hommes qui se nourrissent spirituellement des autres traditions …
- Non... penser cela, n'est pas « relativiste » … ! Non … car « tout » ne se vaut pas..! L'homme se doit d'être libre et conscient et répondre du cœur de sa liberté.

Ainsi pour moi, je place les « Droits humains » ( déclaration de 1945), comme une mesure objective de mon jugement.

Ainsi pour moi, « toutes les religion ne se valent pas », car – dépendant de ma culture, de la formation ma psyché ( âme), etc …), je m'inscris – consciemment - dans le choix que ma famille a faite pour moi : le christianisme. Rien ne m'interdit, bien-sûr – en toute conscience – d'en changer ou de choisir de ne me référer à aucune transcendance …
Robert Burns (1869-1941),
 "Sir Galahad", 1891

Je ne considère pas que le choix religieux se présente sous la forme basique de l'étalage sur lequel mon esprit ( qui aurait fait table rase de mon identité ..) effectuerait un choix libre, conscient, documenté …
L'homme est façonné dans la profondeur de son être et dans sa manière d'accueillir le mystère de toutes choses, par le symbolisme que l'homme reçoit de sa propre tradition.
D'une manière ou d'une autre les symboles de sa propre tradition amènent l'homme à une expérience véritablement salvatrice.
Le symbole, c'est déjà le langage. Et, quelle richesse … ! Le symbolisme a l'avantage de ne pas être, que discursif...
skeegoedhart

De même que je suis le « préféré » dans le cœur de Dieu... De même, mon Dieu, ma religion est l'Unique. Je ne peux prendre qu'un chemin : voie de mon salut …

Tout ne se vaut pas, pour celui qui a des convictions quant à la dignité de l'humain, sur l'harmonie, sur la Paix.... Et dans la mesure où, il existe une distance qui sépare l'homme de sa pleine réalisation ( ce qu'il est appelé à devenir) et ce que nous vivons.

Tout ne se vaut pas... ! L'histoire est bonne pédagogue, et mon « Église » n'a pas toujours été le signe de la voie du « salut » . Saurais-je déceler là où elle se trompe... ?


dimanche 12 octobre 2014

Le Christianisme à l'épreuve du pluralisme religieux.

Jean-Paul II, a tenu les propos suivants :

« Saint-Paul est profondément conscient de l'originalité absolue du Christ, qui est unique et inimitable. S'il était seulement un « sage » comme Socrate, un « prophète » comme Mahomet, s'il était un « illuminé » comme le Bouddha, sans aucun doute le Christ ne serait pas ce qu'Il est. Il est l'unique médiateur entre Dieu et le hommes » JP II, Entrez dans l'espérance. P81

Et, très simplement Thich Nhat Hanh ( moine et maître bouddhiste vietnamien) fait ce commentaire :


« Cette affirmation ne semble pas refléter le profond mystère de l'unité de la Trinité, ni le fait que le Christ est aussi le Fils de l'Homme. Lorsqu'ils prient Dieu, tous les chrétiens s'adressent à Lui en tant que Père. Bien sûr, le Christ est unique. Mais qui ne l'est pas ? Socrate, Mahomet, le Bouddha, vous et moi sommes tous uniques. L'idée qui transparaît toutefois dans cette affirmation, c'est que le christianisme est la seule voie de salut et que toutes les autres traditions religieuses sont inutiles. Une telle attitude exclut le dialogue et favorise l'intolérance religieuse et la discrimination. » TNH Bouddha vivant, Jésus vivant, P178


A mon avis, le propos de JP.II, ne laisse aucune possibilité à "l'autre" de pouvoir nous faire entendre, ce qui fait la singularité de Mahomet, ou du Bouddha... De plus, nous décidons unilatéralement de nous enfermer dans un langage, où "Christ" ( Messie), médiateur, Dieu ... n'appartient qu'à nous; et nous refusons ainsi de chercher les "ponts" entre des concepts fortement marqués par une histoire religieuse et mythologique propre à chacun ...




jeudi 9 octobre 2014

Le regard fait l'image -10/99-

Photos de Gilbert Garcin 

C'est à 63 ans, en 1993, que Gilbert Garcin a trouvé son écriture photographique. Avec du carton, des ciseaux, de la colle (et un appareil photo, quand même ...)









           
           
                         

mardi 7 octobre 2014

Le Mythe: définition

 « Ces choses n'eurent jamais lieu, mais elles demeurent...», dit Sallustius (*) dans Des dieux et du monde
(*) Nommé préfet du prétoire des Gaules de 361 à 363, année où il est élevé au consulat.
On lui attribue un traité néoplatonicien grec Des dieux et du monde, sorte de catéchisme païen...


- Quel « malentendu », que ce mot – Mythe - !
Dès qu'il est prononcé ; l'un l'entend comme une méfiance exprimée de la part de celui qui utilise ce terme ; l'autre l'emploie, satisfait d'avoir su déjouer un leurre... ! Enfin, la plupart estiment que ce terme sous-entend combien sont naïfs, ceux qui s'y laisseraient piéger ...


« Si les Mythes sont en effet historiquement faux, il sont psychologiquement réels » (Paul Diel ).
Le Mythe gagne sa part de « Vérité » par son entêtement, son obsession d'être là dans l'âme ( psyché) de ceux qui le reçoivent et le transmettent ...

- On laisserait entendre que la vérité du Mythe, ne pourrait rivaliser avec la vérité de la Réalité... ?
Soyons clair, le mythe n'est pas « synchrone » avec la réalité, elle peut en être une forme métaphorique … traversée par elle, engendrée par elle … Mais, effectivement, la Réalité n'est pas assez vaste pour contenir tout le Mythe …

- La réalité est un ensemble de phénomènes considérés comme existant...
Et, ( par exemple...) le bouddhisme insiste sur la relativité de la réalité... à l'opposé de la « réalité absolue », marquée par la non-dualité, la nature de Bouddha, la connaissance transcendante, l'Eveil ..etc

Un N° de « La Recherche » titre en couverture « La réalité n'existe pas », et reconnaît que l’essence des choses défie notre expérience quotidienne … La réalité est « voilée » … !

           
            Diaconesses de Reuilly

Simplement viens, rejoins la Communauté en prière
Dépasse le sensible et va vers l’essentiel
Emprunte les mots séculaires pour dire l’inexprimable
Applique ton cœur à ce qu’énoncent tes lèvres
       -  Règle de Reuilly
                       
**  Les photos en N et B. sont des oeuvres du photographe Gilbert Garcin

dimanche 5 octobre 2014

Dieu, et la création imparfaite

La Création d’Adam – William Blake

Une vieille légende raconte que l'ange Lucifer (1), apprenant que le Tout-Puissant voulait créer l'univers ( la matière …) - avec toute la souffrance et la misère inhérente à toute création « finie » et périssable … - se dressa contre Dieu...
Lucifer se révolte par compassion pour la Création, et par vénération pour Dieu... En effet, ce « monde » ne pourrait que défigurer le Divin... Il proteste contre ce plan...
Et, depuis lors, l'ange Lucifer essaie de toutes ses forces de détruire l'univers et de le ramener au néant, afin de ne plus laisser subsister que Dieu et la sphère des esprits purs, sans le moindre affaiblissement de la lumière divine.

(1) Ambiguïté de Lucifer, porteur de lumière, qui peut aussi être rapproché de Prométhée apportant le feu aux hommes
Bombardement de Dresde
Dieu regrette d'avoir fait les humains...
"Au lendemain du déluge, il se repent de ce regret et il décide de ne plus jamais maudire la terre à cause de l'homme, justement parce que celui-ci n'est que méchanceté « dès sa jeunesse », autrement dit par nature (Gen 8,21). 
C'est donc seulement parce que Dieu ne persiste pas dans son idée d'un monde « propre » et d'une humanité « pure » que nous pouvons vraiment vivre …
Les textes anciens de la Bible, ont pu prêter à Dieu cette effroyable idée – qu'il doit lui-même repousser – la tentation de vouloir une création parfaite..."

Dieu y a renoncé une fois pour toutes. Mais si l'homme continue à se représenter Dieu sous les traits d'un juge universel implacable, lui-même se donne l'image parfaite d'un « Satan », l'ange pur et très haut qui, dans son désir même de servir Dieu - mieux que celui-ci ne le voudrait lui-même - se transforme en démon.  



"Si l'homme se laisse aller à cette forme d'esprit qui, en se réclamant d'un Dieu juste et pur, le contraint à se poser lui-même, comme l'Eternel, les idéaux les plus hauts, les injonctions de la piété tout comme les règles morales se transforment alors en fanatisme cruel, en terrorisme et en rigidité irréformable."

Sources: Drewermann (L’Évangile de Marc) 

vendredi 3 octobre 2014

Paul Diel, sur la foi chrétienne, extraits ...

Le mythe chrétien de la Trinité, est le socle du message chrétien. Le Père : ce Dieu ancien et unique qui se révèle petit à petit, jusqu'à devenir le Fils Jésus, homme et incarnation du Divin, pour se révéler ensuite Esprit, vivant en l'homme. «  Le mythe de la Trinité est une formulation symbolique employée par Jésus lui-même pour expliquer ce que l'on pourrait appeler sa « mission ». » ( p60)

«  Si, sur le plan symbolique, l'esprit de vérité peut être appelé « divin », sur le plan de la réalité ( matérielle), il est l'esprit humain et son élan en quête du problème essentiel de la vie. » (P68)
Attention …
« Le surnaturel ne peut être utilisé pour l'explication, car il est précisément le symbolisme à expliquer. » ( p69)
---> Important :
« Dans la compréhension du symbolisme se trouvent réconciliées la foi mythique ( le véritable sens religieux) et la raison. » (p69)
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Ivanka Demchuk

« La réalité est Jésus, le symbole est le Christ. Ma raison les distingue, symboliquement ils ne font qu'un. ( p92)
Le Royaume qu'il annonce n'est pas spatial, il s'étend à travers les époques, mais il commence à exister, il devient réalité par l'homme sanctifié, Jésus. Chaque homme porte en possibilité en lui, le Royaume, le ciel, et cette possibilité est celle de la sublimation, la réalisation de l'Esprit qui l'anime, la vie animée, l'âme vivifiée, le contraire de la mort essentielle, de la banalisation. (…) la condition de cette nouvelle alliance est restée la même : la circoncision du cœur. Mais elle n'est plus symboliquement exprimée, elle est réellement démontrée. »» (p92-3)

Les miracles :
Jésus aime, soigne, guérit …. « mais il ne veut pas augmenter la fausse croyance en sa mission, le superstition, dont il se sent de plus en plus entouré » (p98)
«  il voudrait plutôt sauver et réveiller les âmes que guérir les corps. »

Lazare
« Dans son message à Jean, Jésus dit «  Les morts ressuscitent. » S'ils ressuscitaient corporellement, il y aurait lieu de s'étonner que de ces miracles éclatants, il n'est pas parlé plus amplement ...C'est parce que ces résurrections ont une signification symbolique, parce qu'elles sont des faits de la vie intérieure... (p105)
" ... les mains, et surtout les pieds bandés, symbole de l'âme liée ( illogisme qui veut que le ressuscité, malgré les pieds bandés, sorte à l'appel irrésistible sans aucune autre aide qui lui délierait les pieds),
les quatre jours de l'enterrement, 4 signifiant la matière, contraire de l'Esprit...
la mauvaise odeur, culpabilité … réfugié dans une vie scandaleuse … Jésus sûr de tourment insupportable de cette âme, l'interpelle ; et l'appel de cet ami sublime, de son ancien maître spirituel, à l’instant fait s'écrouler toute bravade convulsée, et toute résistance... A la foule présente, cette conversion subite, cette influence irrésistible a pu sembler miraculeuse. Un fait est encore à retenir : Jésus pleure (p106)

Dans l’évangile de Jean où tout est symbolisme, le mythe de Lazare placé avant la défaite extérieure du héros, avant l'humiliation de la Passion que le monde fait subir, symbolise la victoire de sa mission, malgré la défaite extérieure qui va suivre.
Le mythe de Lazare symbolise la résurrection de l'humanité. Mais la passion, malgré la défaite, est en même temps la victoire intérieure non plus symbolique, mais réelle, du héros sur le monde et toute la souffrance (p107)


Sources : Paul Diel – Ce que nous disent les mythes.

mercredi 1 octobre 2014

La Vérité s'exprime par le mythe.

Paul DielCe que nous disent les mythes:

Icone  de Lyuba Yatskiv
« L’expérience religieuse est appelée « intime », parce qu'elle se passe entièrement dans l'intrapsychique ». C'est un phénomène psychique... Et juxtaposer l'idée symbolique de la divinité ( psychique) avec « Dieu », est la vertu du procédé mythique de projection personnifiante. Il ne s'agit pas de se leurrer par l'affirmation d'une projection faussement réaliste … !
Le danger est de tomber dans les multiples occasions d'erreur, comme pourraient l'être par exemple : - une vie cérémonielle exagérée, absorbante accompagnée de prières exaltatives et de pratiques ascétiques ...etc - Une autosuggestion obsédante, renforcée de prières et rites ...etc

Reconnaissons-nous, simplement comme « fils de ... ». Reconnaissons-nous porteur de l'idée de Dieu, et qu'elle s'incarne en nous au point de motiver une activité « sensée ». Ainsi, dans l'acceptation mythique, nous serons nommés : « fils de Dieu » ( Jean 8, 42). « Dans le mythe chrétien, le terme « fils de Dieu » désigne également cette vérité inspiratrice, l'Esprit Saint (…) Réalité intérieure, Dieu parle – pour ainsi dire – à l'homme ... »

Jésus, - homme, « fils de Dieu » et - Dieu lui-même -... est ainsi l'expression qui qualifie un humain, semblable à nous, et il est également l'incarnation complète de l'Esprit Saint... Il incarne entièrement la Parole de Dieu et exprime la sainteté de son esprit par ses œuvres. Il est le Verbe fait chair.
Icone  de Lyuba Yatskiv


Le mythe envisage le sens de la vie et son origine... Aussi, Dieu créateur exprime l'origine avec l'image du père... Il s'agit d'une analogie très anthropomorphisante ( au risque de déboucher sur l'image d'un vieillard dans le ciel …!). Ici, le principe créateur est métaphysique, et non physique … (On voit ici le danger de ne pas reconnaître le mythe … !)

« Le Verbe – dans le mythe chrétien – est à la fois l'acte créateur et son effet »... « Le symbole « Verbe » abrite la double signification du Verbe-création et du Verbe-Esprit : la création qui se spiritualise. »
Ce Fils, le Verbe-Esprit devient pour le chrétien, Dieu en lui. Il engendre l'homme spirituel...Ce mythe de la Trinité, est une extraordinaire invention ( le dogme ), il exprime un mystère dont nous n'avons pas fini de faire le tour... !


Sources : Paul Diel – Ce que nous disent les mythes.