vendredi 30 octobre 2015

Toussaint – Haloween – Fête de Samain


La Toussaint serait en concurrence avec Halloween... Et les catholiques s'agaceraient facilement d'une telle lèse-majesté... !
Il n'y a pourtant, à mon avis, que du bien à reconnaître les racines païennes de nos fêtes religieuses. Ce 1er novembre en est un bon exemple.
De ce que nous connaissons aujourd'hui, l'origine de ce ''passage'' est célébré par la fête celtique Samain ( Samhain, Samhuinn) : C’est une fête de transition et d’ouverture vers l’Autre Monde, celui des dieux. Elle est mentionnée dans de nombreux récits épiques irlandais car, de par sa définition, elle est propice aux événements magiques et mythiques. Sa traduction littérale est : "Fin de l'Eté".
L’époque de la Samain annonçait la fin des récoltes, l’arrivée du froid et la fameuse nuit où le Dieu de la Mort (Sucellus chez les gaulois et Dagda en Irlande) permettrait aux morts de vivre le temps de quelques heures aux côtés des vivants .

Son importance chez les Celtes est incontestable, puisqu’on la retrouve en Gaule sous la mention 'Tri nox Samoni' (les trois nuits de Samain).
Les moines irlandais qui ont mis par écrit les coutumes celtiques, à partir du VIIIe siècle, ont fixé le jour de Samain au 1er novembre (selon notre calendrier moderne). La fête de Samain connaîtra plusieurs métamorphoses au cours des siècles, jusqu'à la fête d'Halloween qui en reprend plusieurs caractéristiques...
Autour des années 1800, la citrouille s'imposa comme le légume que l'on creusait ( du fait de sa taille ) pour y déposer une flamme et se prémunir des esprits mal intentionnés...

Dans le conte de Perrault ' Cendrillon ' , une jeune fille de bonne famille, traitée de souillon par sa belle mère, se rends au bal dans une citrouille transformée en un magnifique carrosse… Ici, de part sa forme ronde la citrouille serait un symbole de l’abondance, de fertilité et de féminité . En effet, c’est une plante particulièrement prolifique, grosse, et bien riche en graines. Dans le conte, la citrouille serait présente pour transporter Cendrillon de sa vie de jeune fille à sa vie de femme, de la misère où elle vit à la richesse avec son prince..
Dans le christianisme, la Toussaint apparaît d'abord en Orient, où une fête de l’ ensemble des martyrs chrétiens apparaît au IVe siècle. Cette commémoration a lieu alors à des dates variables, mais plutôt proches de Pâques, donc au printemps. En Occident, la fête de tous les martyrs n’est attestée qu’à partir du VIIe siècle, à Rome. Puis, on retrouve les moines irlandais, et l'Angleterre, où une fête de tous les saints, et pas des seuls martyrs, commence à être célébrée le 1er novembre.
Au VIIe siècle, l'église catholique fait du Panthéon de Rome une église dédiée à Sainte-Marie des martyrs. Ainsi, au culte des divinités romaines se substitue le culte des saints catholiques. La Toussaint, ( jamais mentionnée dans la Bible …)  fête de tous les saints est créée par le pape Boniface IV, en 610 de notre ère.
En 833, l’empereur Louis le Pieux, fils de Charlemagne, la prescrit dans l’ensemble de l’Empire d’Occident.

Cette fête n'est pas sans enseignement, même si elle ne trouve pas son origine dans notre religion ( bienheureuse inculturation …!). Pour y réfléchir revenons à notre mémoire collective, qui s'exprime ici au travers du conte '' Cendrillon ''.
« La citrouille jaune d'or , qui mûrit à l'automne et attachée dans le conte à l'heure de minuit : moment important qui renvoie à la grande fête celtique de Samain. Le jour de Samain, plus exactement dans la nuit du 1er au 2 novembre, le monde visible et le monde invisible communiquent. Le passage qui se fait de l’un à l'autre entre leurs habitants représente une faveur autant qu’un péril. Cendrillon ( image de l'âme …) se rendant au bal céleste est-elle suffisamment parée et préparée pour dépasser minuit, pour franchir sans dommage le pont qui mène à l'autre monde ?. ».. extrait de ''Une robe de la couleur du temps – le sens spirituel des contes de fées'' de Jacqueline Kelen
Je ne vais pas reprendre l'ensemble de ce conte ; ce pourrait être – ce dont je suis persuadé – une démonstration que le conte retrouve, avec les images religieuses, leurs racines communes mythiques … 
Je voudrais seulement profiter de ''Cendrillon '' pour évoquer le problème de l'interprétation d'une lecture d'un conte, ou d'un passage de l'Evangile …
Dans le Conte de Cendrillon, la belle jeune-fille ( l'âme) avance à pas délicats - précisément parce que suivant les conseils de la fée-marraine il ne faut point marcher avec de gros sabots... J'en viens à ces étranges souliers, désignés par ''pantoufle'' par Perrault... Ce sont des souliers de fête ; et certains commentateurs peu portés sur la symbolique tiennent à lire « vair » ( plus réaliste ), alors que l'auteur a bien précisé dans son titre '' Cendrillon ou la Petite Pantoufle de verre '', pour insister que cet accessoire n'est pas superflu...
«  Comme le récit concerne le voyage terrestre de l'âme, la pauvre souillon porte de lourds sabots de bois, mais à la jeune fille allant vers son destin radieux convient ce qu'il y a d'inouï, ces pantoufles de verre délicates, transparentes, qui laissent passer la lumière. Dans son ascension spirituelle, l'âme a besoin d'un véhicule incomparable, unique ( fait pour elle seule) ». J. Kelen . Il y a encore toute la symbolique du verre … qui disparaît avec le '' vair ''.. !
Ceci me fait penser, à tous les commentateurs de la Bible, qui cherche en priorité le concordisme, avec ce qui leur semble être le seul ''réel'', et tenant à insister sur la ''matérialité'' de tout fait...

La lecture des contes me semble être un très bon exercice à la lecture de la Bible...  

mardi 27 octobre 2015

Jésus et Nicodème -7/7-

Bref... ! Nicodème a donc une idée de ce que l'on peut entendre par ''nouvelle naissance'' ; et on voit bien à présent, j'espère, où peuvent se situer les difficultés de Nicodème ...
«  Comment l'homme peut-il … ? » s'interroge Nicodème .. Et Jésus répond '' Il n'y a que ce qui est né de l'Esprit qui soit spirituel... '' Que l'Esprit souffle , et l'homme spirituel est là !

Jésus : « Ne t’étonne pas de ce que je t'ai dit... » L'étonnement de Nicodème au lieu de diminuer va croissant... Il n'a pas donné place dans sa conception des choses divines à l'action de l'Esprit Saint...

Nicodème : « Comment ces choses peuvent-elles se faire ? »
Nicodème se reconnaît étranger à toute expérience de l'action de l'Esprit.

Jésus : « Tu es le docteur d'Israël et tu ne sais pas ces choses ! »

Silence de Nicodème : « Je suis trop petit ; que dois-je répondre ? J'ai parlé une fois ; mais je mets ma main sur ma bouche. » (Job devant Jéhova)

N'oublions pas – et c'est le souci d'actualité - que Nicodème vient pour interroger Jésus sur sa mission messianique et sur le mode de l'établissement du règne divin depuis si longtemps attendu... Et, cette question générale, se retourne en une question personnelle, intime et spirituelle … Et, Nicodème ne craint pas d’apparaître … si démuni... !


Résumons : Nicodème demande '' que se passera t-il ? '' : Jésus réponds '' Rien, dans le sens où tu l'entends ! ». Ensuite : pourtant il se passe quelque chose...
Les faits divins se déroulent devant les yeux de Nicodème... ! Jésus lui annonce l'avènement d'un enseignement qui reposera sur la connaissance immédiate de la vérité ( v 11). Pour que Nicodème puisse profiter de cet enseignement supérieur, Jésus l'invite à la foi (v 12). Enfin il lui dévoile en sa personne le parfait révélateur ( v 13)

Jésus oppose un témoignage ( le sien et celui de ses disciples ) avec l'enseignement rabbinique classique, auquel il s'oppose... En la personne de Jésus puis dans ses actes et ses paroles, le ciel est constamment ouverts sous leurs yeux ( 1. 52) ; déjà ils « voient » et « savent » véritablement ; leur regard plonge dans l'essence des choses : « Celui qui m'a vu, a vu le Père »
Tandis que les rabbins tels Nicodème et ses collègues attendent l'heure solennelle de l'avènement du royaume, ce royaume est déjà là à leur insu...

Jésus s'en tenait jusqu'à présent à parler des « choses terrestres »... Et avec Nicodème, et ses questions, il est amené à parler des « choses célestes » ( v 12). Ce sont bien ces dernières qui préoccupaient Nicodème et sur lesquelles il était (en fait …) venu l'interroger... Et pour la première fois Jésus s'entretient – en dehors du cercle intime – sur la nature du royaume messianique et sur le mode du salut...
Alors que nous, nous sommes habitués à entendre ce contenu... Nous voudrions que Nicodème – Docteur de la loi écrite ( Torah) et orale ( le futur Talmud) se ''christianise ' instantanément … ! ?
  • Sources : Commentaire sur l'Evangile de Jean ( Vol.1) de Frédéric Godet chez Théotex
  • Né et mort dans le canton de Neuchâtel, Frédéric Godet (1812-1900) est une haute figure du protestantisme suisse ; ses commentaires bibliques, traduits dans les principales langues, sont universellement signalés pour leur profondeur, leur originalité et leur rigueur ... La Bible Annotée reste une œuvre inégalée.


A l'époque de Nicodème, l'existence juive se réfère aux instants privilégiés du passé ( la sortie d’Égypte ...... Pour celui qui suis Jésus, il possède dans son présent même ce point d’attache privilégié. Dieu lui est frère, puisqu'il lui est contemporain... « L’œuvre du salut est entièrement intérieure, ne s’accomplit pas avec l’entrée même dans l’être, avec la naissance : elle est dans le pouvoir d’une nouvelle naissance à chaque instant promise, dans la conversion, dans le contact de la grâce. » ( Levinas : ''être juif'')

samedi 24 octobre 2015

Jésus et Nicodème -6/7-

« Jésus répondit et lui dit : En vérité, en vérité, je te dis que, si quelqu'un ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu. » Jean 3, 3
L'expression 'naître de dieu'' est déjà en Jean 1, 13... Mais ici, en un premier temps, Jésus parle de « naître de nouveau » , et non pas «  naître de Dieu ».. C'est important ; le sens est : '' poser dans le cours de la vie terrestre un commencement aussi nouveau que la naissance elle-même.'' Le terme voir est en rapport avec celui de naître : une nouvelle vue suppose une nouvelle vie...

A Nicodème, qui vient voir Jésus, et débattre sur son enseignement, Jésus répond :
''Ce n'est pas d'un nouvel enseignement dont tu as besoin, mais d'une nouvelle naissance ''
Le Royaume de Dieu ne se réalise pas de manière politique ou religieuse, mais d'abord dans l'intériorité de la personne
Cf Luc 17, 20-21 : Quand vient le Royaume de Dieu ? « ...Il est au dedans de vous...

« Nicodème lui dit : Comment un homme peut-il naître quand il est vieux ? Il ne peut pourtant pas rentrer dans le sein de sa mère et naître une seconde fois ? » Jean 3,4
ou «  il est impossible, à mon âge, de recommencer une nouvelle vie... », ou « Ce que tu me demandes est aussi impossible que de ce qu'un homme rentre ... »
Le pharisien Nicodème essaie d'engager une discussion rabbinique ( controverse...) pour montrer à Jésus l'exagération de ses exigences... Nicodème ne répond pas en homme qui manque d’intelligence ; mais il est froissé de voir Jésus lui poser une question semblable ; il se refuse à entrer dans sa pensée et, s'en tenant au sens littéral ; il se borne à en faire ressortir l'absurdité... Demander cela , c'est aussi absurde que de rentrer dans le ventre de sa mère …

La réponse de Nicodème n'est pas exempte d'ironie... Le Royaume de Dieu lui apparaît comme pour la plupart la forme la plus glorieuse de l’existence terrestre elle-même... A quoi bon, une nouvelle naissance ? N'est-il pas préférable de s'accepter tel que l'on est, et s'améliorer … ? Certainement, nous avons besoin d'un secours divin pour sanctifier l'humain, mais pourquoi parler de naissance nouvelle ? Nicodème, est sincère, il prend le conseil de Jésus, pour lui ; il réponds d'ailleurs « quand il est vieux », s'appliquant sa réserve à lui-même …

« Jésus répondit : En vérité, en vérité, je te dis que si quelqu'un ne naît d'eau et d'Esprit, il ne peut entrer dans le Royaume de Dieu » Jean 3,5
L'explication que donne Jésus, ne se situe pas sur l'impossibilité de naître une deuxième fois du ventre de sa mère... Elle porte sur ce qu'il entend lui, par « naître de nouveau »... Il ne s'agit pas seulement d'un changement moral, même d'une conversion …
Il s'agit de « naître de l'Esprit » ; ce n'est que maintenant que Jésus aborde ce point … Jésus substitue '' d'eau et d'Esprit'' à '' de nouveau''... Pour une '' naissance nouvelle '', le terme ''d'eau'' aurait pu suffire ; mais Jésus ajoute ''d'Esprit''... N'oublions pas que le ''baptême'' de Jean, était connu ici de tous ; il faisait même sensation... Le baptême de Jean figure aussi une nouvelle naissance ; et Nicodème ne peut l'ignorer …


De plus, Jésus est catégorique « si quelqu'un ne naît pas ... » Ce baptême précisément, que les pharisiens n'acceptaient pas... ( Luc 7, 30), à ce moment l'élément qui ressort du baptême est la repentance … Voir les textes Psaume 51. 4,9 ; Ez 36. 25 ; Zacharie13. 1

mercredi 21 octobre 2015

Laïcité : Cité de Dieu , cité terrestre.


Un livre de Pierre Manent ( Situation de la France) sert de point d'appui à un débat dans le journal ''la Croix''. Il attire l'attention sur notre actualité qui aurait tendance à présenter l'intérêt qu’aurait notre société à effacer la présence publique du religieux … Il rappelle que si la Laïcité promeut un état neutre, la société elle, ne l'est pas, et qu'il n'est pas ''juste'' de s’obstiner à refouler le religieux dans la sphère privée …
Je serais assez d'accord avec cette opinion... Et le débat ouvert entre Pierre Manent et Emilie Tardivel me permet de réfléchir sur les point suivants :

- Il est intéressant d'observer que le slogan qui nous a permis de répondre à l'attaque criminelle contre Charlie Hebdo, est « Je suis Charlie »... Nous n'avons pu dire « nous ... » ; nous avons répondu « je.. »... L'urgence et la spontanéité du mouvement ne nous permettait pas de dire ''nous'' ; et si nous avions voulu qu'il en soit ainsi.. ; nous en serions encore à discuter qui peut bien faire partie du ''nous …'' Donc, ne soyons pas déçus, si ce mouvement – qui a eu le grand mérite d'exister – n'a pu aller plus loin...

- La loi de 1905 ( qui n'emploie pas le mot de laïcité) n'avait pas pour objectif de neutraliser religieusement la société, mais de diminuer la puissance sociale de l’Église, de la « dés-intégrer » politiquement. Cette problématique passée, ne concerne pas l'Islam, qui lui – à l'inverse - est en demande d'intégration...

- L'Histoire nous montre une chrétienté qui reconnaissait la distinction des ''royaumes'' ( ciel et terre ). Le monde occidental n’a cessé sous des formes très différentes, jusqu’à la république laïque, de conjuguer les deux cités. L'humain, lui est de nature hybride : il marche sur la terre, mais il a la tête dans le ciel …
L'institution Eglise, a grand intérêt à garder son indépendance spirituelle … Malgré les pressions des gouvernants passés, l’Église catholique a su résister et n’a pas été disséminée en autant d’Églises nationales...



- Le communautarisme vient de la revendication de droits qui viennent rompre l’unité de la communauté politique... Là est son danger ; et non pas de la constitution spirituelle d’une communauté.. Le communautarisme, c'est refuser de s'atteler à une œuvre commune, sauf pour y défendre sa part..


« Il n’y a pas de problème de double appartenance. Il n’y a pas d’un côté une citoyenneté céleste, et de l’autre une citoyenneté terrestre. La citoyenneté céleste est une autre manière de vivre la citoyenneté terrestre, de la vivre en perfection, c’est-à dire en vue du bien commun. » Emilie Tardivel
« Après les attentats, j’ai entendu beaucoup de musulmans et musulmanes dire : « Je suis français avant d’être musulman » . Mais il faudrait sortir de cette idée qu’il faut choisir : vous êtes citoyens français parce que vous êtes musulmans… Je veux dire par là qu’il faut aller puiser dans son appartenance religieuse, la plus intime, des motifs pour participer activement à la vie politique. Chaque religion doit faire son apologie, chaque religion doit rendre raison de sa contribution positive à la communauté politique. » E T

Illustrations: œuvres de Blake Flynn

dimanche 18 octobre 2015

Jésus et Nicodème -5/7- : La nouvelle naissance

Ancient Jewish-mikvah 
Je rappelle ma recherche : Nicodème pouvait-il comprendre l'idée de ''nouvelle naissance'' ?
Philon d’Alexandrie ( 25 av JC – 50 ap JC), contemporain du Christ,  philosophe juif hellénisé cherche à concilier la foi juive avec la philosophie grecque. Cette notion de nouvelle naissance ( régénération) ne lui est pas étrangère, il prend exemple de Jonas... Il a une lecture allégorique du Pentateuque ... Le but qu’il recherche est de mettre l’homme sur la voie royale afin que par une vie vertueuse il arrive à la plénitude de l’homme céleste déjà en ce monde.

Dans la littérature rabbinique, le texte de Mekilta de Rabbi Ismaël (1er siècle), Ex 16,25 reproduit une tradition de R. Eleazar de Modin selon laquelle celui qui observe le sabbat a droit au monde futur et à un monde nouveau... Le concept a perdu ici son sens eschatologique pour se limiter à la purification des fautes.

Un Midrash de l’école de Hillel, fait référence aux ... «  Si tes péchés sont comme l’écarlate, ils deviendront blancs comme la neige » ( image des « agneaux d’un an »). Le commentaire continue au nom de Ben Azzai: “Ils purifient les péchés d’Israël et leur rendent l’innocence comme celle d’un enfant d’un an
D'autres midrashs ( exégèse du texte biblique), évoquent la ''nouvelle naissance'' : ainsi sur CantR 8,2 : Le texte du Midrash explique: “Je te conduirai à la maison de ta mère. C’est le Sinaï. R. Berekia dit: Pourquoi le Sinaï est-il appelé maison de ma mère? Parce que là les israélites furent recréés comme des enfants nouveaux”: Ce texte évoque 1P 1,23, où la régénération se fait par la Parole.
CantR 8,5 reproduit une tradition semblable à la précédente: “Dieu dit à Israël: Si vous acceptez ma loi c’est bien, sinon je vous écrase contre cette montagne et je vous détruis. C’est là que ta mère a connu les douleurs de l’enfantement et t’a engendré… car tu as été recréé comme créature nouvelle”.
Autour de la fête des Tentes en LevR 30,3
La citation du Ps 102,19: “On écrira ceci pour l’âge futur. Un peuple nouveau louera le Seigneur” est commentée: “Le saint, béni soit-il, fera dans le futur de son peuple une créature nouvelle ...
La recréation du peuple a une portée eschatologique, puisque c’est après les souffrances que Dieu va recréer son peuple. Plusieurs commentaires de LevR 30,3 le soulignent. La fête des Tentes est une fête de la résurrection des corps. Le loulav est symbole du corps de l’homme. L’eau versée sur l’autel est symbole de l’Esprit qui recrée. Sukkot a recours au symbolisme de l’eau-Esprit.

Les fêtes d’Israël font mémoire des événements du salut. L’homme se souvient. Dieu aussi se souvient. Son intervention consiste à faire des créatures nouvelles. Nous sommes là , au niveau anthropologique.

La prière Yoser qui accompagne le Shema Israel exploite aussi le même thème. La renaissance est associée au concept du pardon des péchés, au don de la loi, au sacrifice du Tamid et aussi à la résurrection des justes dans ces textes relativement tardifs.


Sources : Les enfants de Rebecca: judaïsme et christianisme aux premiers siècles … de Frédéric Manns, ofm : / Studium Biblicum Franciscanum, Jerusalem

vendredi 16 octobre 2015

Jésus et Nicodème -4/7- : La nouvelle naissance

Je reprends ma question: Le sage, le lettré, le 'docteur de la loi ' Nicodème, était-il assez stupide pour ne pas saisir l'allusion de Jésus, sur la nouvelle naissance...?

Le concept de ''nouvelle naissance ''
Dans le judaïsme ; partant de textes apocalyptiques qui évoquent tantôt la disparition du vieux monde, tantôt la création des cieux nouveaux et d’une terre nouvelle, le judaïsme a transformé un concept cosmologique en concept anthropologique: c’est l’homme qui est appelé à devenir une créature nouvelle.
Le christianisme relira ces textes à la lumière de la Résurrection du Christ ( en relation déjà dans le texte de la rencontre avec Nicodème (2,23), avec aussi le thème de la création, œuvre de l’Esprit (3,7-8) . Le baptême sera présenté comme une nouvelle naissance.

- La traduction grecque de la Bible ( Septante) connaît le concept de nouvelle création. Dans le second Isaïe au retour de l’exil, s’enracine la théologie d’un monde nouveau... A noter que c’est Dieu qui est l’initiateur des temps eschatologiques et que l’homme n’y est pour rien. C’est à la communauté de Jérusalem que l’auteur promet une reconstruction, un rassemblement eschatologique des Israélites dispersés.
Jonas
« Ne vous souvenez plus d’autrefois, ne songez plus aux choses passées. Voici que je vais faire du nouveau qui déjà paraît ». Isaïe 43,18-19
« Car je vais créer des cieux nouveaux et une terre nouvelle et on ne se souviendra plus du passé qui ne remontera plus au coeur » Isaïe 65,17

Jérémie 31, 31 ; Ezéchiel 36, 26-28 ; Psaume 143, 10-11

- Qumran
Plusieurs textes provenant des Hymnes de la communauté, de la Règle de la communauté et du Rouleau du Temple orchestrent l’idée de recréation :
1QH 3,19-21: “Je te rends grâce car tu as racheté mon âme de la fosse et du Shéol de l’Abaddon et tu m’as fait remonter vers une hauteur éternelle…

J’ai su qu’il y avait de l’espérance pour celui que tu as formé de la poussière en vue de l’assemblée éternelle. Et l’esprit pervers tu l’as purifié d’un grand péché pour qu’il se tînt en faction avec l’armée des Saints et qu’il entrât en communion avec la congrégation des Fils du ciel…”.
La division des hymnes en deux groupes: hymnes du Maître de Le temps du salut eschatologique commence par l’entrée dans la communauté qui est une nouvelle création.

Le Liber Antiquitatum Biblicarum du Pseudo-Philon ( 1er siècle)
3,10: “Le monde cessera, la mort s’éteindra et l’enfer fermera sa bouche.
Et la terre ne sera pas sans produit ni stérile pour ceux qui l’habitent.
Nul ne sera souillé de ceux qui auront été justifiés par moi. Et il y aura une autre terre (terra alia) et un autre ciel (celum aliud), demeure éternelle”.



Sources : Les enfants de Rebecca: judaïsme et christianisme aux premiers siècles … de Frédéric Manns, ofm : / Studium Biblicum Franciscanum, Jerusalem... 
A suivre ...

mardi 13 octobre 2015

Tarot -5- Le Pape, Taliesin

Une pause, avec le symbolisme d'une image du Tarot ( voir ici: Le Tarot, le Graal et la Chevalerie).... L'arcane N°5, nous conduit à la figure du Pape... Pour moi, elle représente la Tradition, et donc les racines, de ma spiritualité...
5- Le Pape, Taliesin.
Le Tarot de la Quête du Graal
Les arcanes majeurs ou '' grands pouvoirs''
5-papeUn ''pape'' comme une ''papesse'' sont les garants du bien, des vertus et des pouvoirs. Le Pape, lui, en est la figure paternelle : rassurant, réconfortant, décidé, autoritaire, etc. (cf : Junon et Jupiter)
Cette lame symbolise encore et surtout : la spiritualité, le dialogue, elle favorise les négociations, aplanit les différents, elle réconcilie et permet de trouver un terrain d'entente. Le Pape aide à dépasser le désaccord et les difficultés..
Le 'Pape' nous invite à sortir du cadre de l'Empereur. Après avoir définie nos limites nous devons maintenant les dépasser pour avancer sur notre chemin. Le Pape porte le chiffre 5 il est la quintessence car il va à l'essence même.
Les deux doigts reliés ainsi que les deux colonnes signifient qu'il est le pont entre le spirituel et le matériel entre le cœur et la raison.5 - The Hierophant - Taliesin - Arthurian Tarot
Taliesin est une figure importante de la mythologie celtique et de la littérature galloise, c’est à la fois un poète historique du VIe siècle et un barde mythique de la littérature galloise.
Au XVIe siècle, Elis Gruffydd, un soldat gallois en garnison à Calais (alors ville anglaise) compose Hanes Taliesin : le conte de Taliesin. Ce texte qui raconte la naissance mythique du barde et expose ses pouvoirs magiques a été traduit en anglais au XIXe siècle par lady Charlotte Guest et édité avec les Mabinogion.
John-william-Waterhouses magic-circle Le Chaudron de l'Inspiration et la Première Vie de Taliesin
John-william-Waterhouses magic-circle
Le Chaudron de l'Inspiration et la Première Vie de Taliesin
Taliesin est assis dans une salle, à la lumière du feu. Il conte l'histoire de ses transformations initiatiques à deux enfants qui sont assis à ses pieds, écoutant avec intérêt. Les liens d'or de la Tradition passent de ses mains aux leurs.
L'histoire de Taliesin est une parabole de l’initiation à la poésie qui établit des liens essentiels avec l'Autre-Monde...
Selon le poème du IXe s. Preiddeu Annwn, Taliesin accompagne Arthur dans sa quête d'Annwn (= l'Autre-Monde) qu' Arthur et ses chevaliers traversent … à la recherche d’un chaudron magique, possession de neuf magiciennes. Dans la Vita Merlini de Geoffrrey de Monmouth, Taliesin aide Merlin à conduire Arthur à Avalon pour qu'il soit guéri par la déesse Morgen.
Taliesin est le gardien de la Tradition. Taliesin est prêt à aider le chercheur à lui permettre d'entrer en contact avec la sagesse vivante de l'Autre-Monde. Il est un interprète ainsi qu'un instructeur, capable de créer des images pour l'esprit réceptif et de créer des connexions dans le cœur qui attend.
- la Question du Graal : Quelle est votre capacité à vous ouvrir à la Tradition ?

samedi 10 octobre 2015

Jésus et Nicodème -3/7- : Le Talmud, Hillel

Une controverse entre Shammaï et Hillel, nous intéresse ici : elle concerne l'immersion dans l'eau : le baptême ( 'nouvelle naissance' par l'eau) :

Shammaï enseignait qu’un non Juif qui voulait se convertir (être sauvé) devaient d’abord être circoncis et observer la loi (Torah).
Dans Yevamot 46b, Rabbi Yehoshoua de Beth Hillel trancha que si un non juif voulait se convertir au judaïsme, il devait d’abord passer par la purification du mikvé et être immergé (baptisé) ; à partir de ce moment-là il est considéré comme juif, et il peut alors commencer à étudier la Torah


Hillel soulignait l'importance de la communauté: "Ne te sépare pas du peuple et de la communauté"(Avot 1.5). En effet, les peroushim dont il était, ceux que nous appelons les pharisiens par opposition aux saducéens, plus aristocrates et conservateurs, avaient une beaucoup plus grande assise populaire. Hillel était un homme de paix, il enseignait: soyez parmi les disciples d'Aharon qui aimait la paix et la recherchait, qui aimait les créatures et les rapprochait de la Torah (Avot 1.12). Il était persuadé que l'amour et le respect du prochain, Juif ou non, et l'étude augmentent la paix. ( Sources : beth-hillel.org)

Je reviens à ces fameux ''pharisiens'', que le catho. juge si mal, alors que l'histoire du judaïsme témoigne du contraire : « Jokhanan ( le plus fameux des élèves de Hillel) avait été l'adversaire principal de l'attitude sadducéenne envers la Thora. C'est par des motifs rationnels qu'il en marquait l'insuffisance. Les événements allaient apporter une démonstration plus convaincante encore à la fois de la faiblesse des positions sadducéennes et de la force du pharisaïsme. Pour les Sadducéens, le judaïsme constituait un système inflexible, ésotérique, fixé à tout jamais par le code écrit du Pentateuque ; il était donc irréductiblement lié au rituel du temple. Le sanctuaire ayant cessé d'exister, les Sadducéens allaient disparaître presque aussitôt après lui. Au contraire, la théorie pharisienne de la Thora orale reçut de cette terrible époque de crise une remarquable consécration. C'est elle, incontestablement, qui permit à la religion du peuple juif de subsister, en l'adaptant aux conditions nouvelles ainsi apparues.. » Le Talmud de A. Cohen ( p 37)


Il est probable que Jésus connut Rabbi Siméon, le fils d'Hillel et le père de Gamaliel et Rabbi Jochanan ben Zaccaï ,et eût à discuter avec eux que l'enseignement n'était plus exclusivement donné dans la maison d'école. Les Rabbis parlaient au premier siècle dans les rues et sur les places. Il nous est dit précisément que Rabbi Jochanan ben Zaccaï enseignait sur la place, devant la montagne du Temple, tout le jour. Ben Azzaï enseignait sur les places de Tibériade. Rabbi Judah introduisit cette coutume que les maîtres n'enseignaient plus les disciples que sur les places. C'est aussi ce que fit Jésus.

jeudi 8 octobre 2015

Jésus et Nicodème -2/7- : Le Talmud, Hillel

On imagine bien, que Nicodème pouvait se reconnaître dans un rabbi comme Hillel...

A la mort d’Hillel, Shammaï qui était vice-président du sanhédrin lui succéda jusqu’en l’an 30. La mort de Shammaï coïncide plus ou moins avec celle de Yéshoua. Cela signifie que depuis son adolescence et tout au long de son ministère, c’est Shammaï qui est le président du sanhédrin. Lorsque Shammaï meurt, il cède la place à Gamaliel (petit-fils de Hillel) dont les fils et petit-fils lui succéderont jusqu’à la fin du 2e siècle.


Hillel et Shammaï étaient tous les deux contemporains de Jésus.Ce contexte historique nous montre pourquoi Jésus sera confronté quotidiennement aux disputes qui opposent ces deux écoles pharisiennes. Il devra en effet prendre position sur des halakhot (lois) existantes. Lorsque Yéshoua se dispute avec les scribes et les pharisiens, il s’agit de shammaïens et non pas tous pharisiens confondus.

Une histoire fort célèbre raconte qu’un non juif est allé trouver Shammaï pour lui demander « Apprends-moi toute la Torah le temps que je me tienne sur un pied, et alors je me convertirai au judaïsme ». Shammaï le chassa avec la baguette qu’il avait toujours dans la main à cette époque. Ce même non juif alla alors trouver Hillel, et lui fit la même requête. Hillel lui répondit positivement. Il lui dit :
- Ne fais pas aux autres ce que tu ne veux pas qu’on te fasse

Voilà toute la Torah, maintenant va et étudie le reste.

lundi 5 octobre 2015

Jésus et Nicodème -1/7- : Le Talmud, Hillel

Ma question est la suivante : Que pouvait comprendre un juif 'religieux comme Nicodème, du concept de ''nouvelle naissance'' avancé par Jésus.. Et plus généralement ; quel était l'enseignement commun que partageait les ''rabbis'' à l'époque de Jésus... ?
Avant de déclarer que Nicodème, n'avait pas compris les propos de Jésus - au point de penser que Nicodème s'imaginait que Jésus parlait de revenir dans le ventre de sa mère, au sens physique ! -... Je vais tenter de comprendre ce que pouvait penser et savoir Nicodème... Le Rabbi Nicodème, Docteur de la loi, membre du Sanhédrin, devait avoir une érudition et une réflexion au moins égale à celle des rabbins de cette même époque … Alors, remontons dans le temps … dans le judaïsme du premier siècle de notre ère... Cela mérite bien d'être un peu long...

Le Talmud
Peut-être, aujourd'hui, peut-on consulter le Talmud, qui précisément reprend les enseignements du judaïsme de cette époque ?
Rappel : Le Talmud est conçu en deux parties, l’ancienne « MISHNAH »  et la nouvelle « GEMARA ». Le « MISHNAH » est la transcription d’explications des écritures qui étaient retenues en mémoire, et le « GEMARA » (onze fois plus grand) est la librairie des commentaires commentés sur ces explications ! ! !
Après la mort de Jésus-Christ, le Talmud, (Mishnah seulement) était enseigné verbalement par les rabbins. Rien n’était écrit. Au IIème siècle, quelques rabbins prirent la responsabilité de recueillir et de rassembler ces commentaires verbaux et d’en faire des livres. L’idée vient de Rabbi Akiba vers l’an 135, sous l’empire d’Adrien.
Le texte de la Michna cite des rabbins qui ont vécu depuis les alentours de l’an 100 avant l’ère commune ( J.C.) à 200 après. Ces rabbins sont appelés les Tannaïm (« professeurs »). Figurent dans ce groupe des grands Maîtres comme Rabbi Yo‘hanan ben Zakkai, Rabbi Chim‘on bar Yo‘haï, Rabbi Akiva, Rabbi Yehouda ha Nassi.


Hillel
Par ailleurs, il est intéressant de connaître précisément un maître qui illustre à merveille le point de vue pharisien : Hillel « il trouva dans la liberté d'interprétation admise par la loi orale l'inappréciable instrument grâce auquel la Torah pouvait s'adapter aux vicissitudes les plus diverses. » Le Talmud de A. Cohen ( p 33). Hillel est un sage des années qui précèdent l'ère chrétienne, un contemporain du roi Hérode et de Jésus. Hillel était président du sanhédrin pharisien de l’an -30 jusqu’en l’an 10 de l’ère chrétienne.
La génération de Hillel fut la dernière où les sages étaient mentionnés par deux, les "zougot", les couples. Le premier étant, d'après la tradition, le "nassi", président du sanhédrin, et le second, le "av Beth Din", président du tribunal. Ainsi, le nom de Hillel est toujours associé à celui d'un autre sage, Shamaï. Les deux personnages sont en opposition quasi constante, d'abord par leur caractère, et ensuite par leur approche de la Halakha, de la Loi.


Hillel, c'est l'homme patient, affable, avec une grande capacité d'accueil et d'humanité. L'image qui nous est donnée de Shamaï, par contre, est celle d'un homme irascible, sévère, strict et rigoureux, sinon rigoriste. Tous les deux, illustrent l'importance de la ''controverse'' dans la recherche de la vérité...

"Soyez doux comme Hillel et point vif comme Shamaï" (Chabbat 30b).

vendredi 2 octobre 2015

Tarot -4- L'Empereur, le roi Arthur.

Une petite détente avec le symbolisme des images, qui illustrent la Quête de Perceval ... 

Le Tarot de la Quête du Graal

- Les arcanes majeurs ou '' grands pouvoirs''
L'Empereur porte le nombre 4 qui est le nombre de la stabilité et de la solidité. C'est la carte de l'autorité du pouvoir et de l'action. Il a le pouvoir de la réalisation des projets.
L’Empereur, désigne l’époux ou l’équivalent au masculin de l’Impératrice. Ensemble, l’Empereur et l’Impératrice forment un couple idéal pouvant servir de modèle de référence. Ils alimentent les rêves de la plupart d’entre nous (enfants, pour le moins) soit notamment, être riche et respecté.
Sur le plan spirituel, on constate que l’Empereur se repose sur ses biens. Il est bourré d’attributs et parures.
L’apparence prime dans cette figuration. L’intelligence de l’Empereur est pragmatique, rationnelle, logique. Il a reçu une bonne éducation. Ce dernier manque de fantaisie et de créativité, contrairement à l’Impératrice. Son esprit productif est sur la défensive. Cet individu privilégie le plaisir de ses sens, il fonctionne sur un mode sensitivo-instinctif.
L’Impératrice et l’Empereur forment un couple absolument complémentaire. Ils sont à la fois pareils (ils ont à peu près les mêmes attributs, par exemple) et à la fois contraires, opposés. L’Impératrice est une représentation de l’introversion alors que l’Empereur, de l’extraversion.
L’Empereur, sous son apparence virile dissimule une fragilité (le vêtement bleu sous la cape rouge), alors que l’Impératrice, d’apparence docile et soumise, s’avère concrètement plus forte, peut-être plus déterminée et créative.
Arthur est assis sur un trône de pierre au sommet d'une montagne. L'étendard au dragon flotte derrière lui et Excalibur est posée sur ses genoux. Un crave de Cornouailles est perché près du trône.
Son premier rôle est sa tutelle et sa défense du pays... Parce qu'il est une figure héroïque, il rassemble une cour secrète, où abondent chevaliers, dames, dieux et déesses...
Petit à petit, Arthur est un prête-nom et se fonde sur le modèle d'une royauté chrétienne ; il ne prend plus part lui-même à des aventures – elles sont le fait de chevaliers de sa cour, en particulier Gauvain... 
Dans l'ancienne Tradition Arthur secoure Gwenhwyfar, rencontre la déesse de la souveraineté (XI) ... Il est un leader actif. La déesse est le guide vers la royauté, elle lui fournit une femme et le reçoit finalement dans l'île d'Avalon d'où, dit la prophétie, il reviendra pour défendre le pays...
Son énergie créatrice est alimentée par le contact de l'Autre-Monde...
Une autre figure correspondant à l’Empereur, est le Roi Salomon.
Dans la tradition du Graal, Salomon est l'ancêtre de Galaad...
Salomon offre une direction précise et déterminée au voyage, aidant le Chercheur à comprendre les mystères de la Quête
- la Question du Graal : De quelle aide pouvez-vous disposer ?
Sources : Le Tarot Arthurien de Caitlin et John Matthews
et le site de Walter Boralis: http://secretsdutarot.blogspot.fr/