dimanche 30 juin 2013

« Quête » pour la religion de demain -2-


Aujourd'hui ( et c'est nouveau ..) , la question religieuse, se pose ainsi :

« A travers toutes ces métamorphoses une question essentielle demeure : chaque individu doit-il chercher, et peut-il trouver la voie spirituelle qui lui permette de se réaliser du mieux possible ? » Frédéric Lenoir ( Le Monde des Religions : revue ) ?
Le problème de l’harmonisation de grands systèmes de pensée avec la théologie chrétienne s’ était déjà posé ...


«  le 7 mars 1277, Etienne Tempier, évêque de Paris, sur requête du pape Jean XXI décrète l’interdiction de 219 articles censés résumer la Philosophie aristotélicienne. A travers le rejet du stagirite et de ses commentateurs  arabes, c’est, aussi l’enseignement de Thomas d’ Aquin qui est alors visé, et plus précisément son projet d’installer la raison philosophique au sein même du donné et de la lumière de la foi »
Frère Thomas  sera pourtant canonisé en 1323... D’une certaine façon, la conciliation de l’aristotélisme et du christianisme semble alors s’être réalisée.


Et aujourd'hui ...? Jésus-Christ, sa culture... : c'était il y a deux mille ans !
Si je me réfère à Jésus-Christ, aux Evangiles et à sa tradition judéo-grecque ... Je récapitule et intègre - du même coup - les évolutions de la pensée des illustres maîtres en toutes disciplines, depuis 2000 ans ....





La Dispute du Saint-Sacrement de Raphaël, quatrième fresque de la salle de la Signature, est peinte entre 1509 et 1510
La fresque cherche à représenter en peinture ce que l'on pourrait appeler le Vrai théologique, en regard du Vrai philosophique qu'incarne en face de lui la fresque de l’École d'Athènes.





Ainsi, une certaine mythologie chrétienne s'est dissociée avec bonheur de sa prétention à être la seule voie de connaissance ( scientifique, philosophique ...) pour comprendre ce monde. Le Concile Vatican II a validé la méthode historico-critique de lecture de la Bible...

Aujourd'hui, - la transition religieuse, toujours nécessaire -, se confronte avec la multiplicité des « vérités religieuses »... 
  • Peut-être est-il nécessaire de rechercher en commun une « tradition primordiale »...? - Je ne pense pas...  Ce serait appauvrir considérablement les traditions de chacun … ? 
  • Peut-être s'agit-il de « relativiser » certains dogmes, qui sont "irrécupérables" tels quels, ou en les conservant comme traces imparfaites d'un « mystère » d'une vérité voilée... et dont le sens ultime ne peut-être trouvé qu'en soi-même … ?

L'institution religieuse exprime les pires craintes sur ces tentatives de dialogue : elle crie au « Relativisme »... à la « religion à la carte » ! … 
Pourtant ce XXIème siècle ouvre sans doute un temps où « le voyage » d'une expérience à une autre sera considérée comme banale, voire une exigence morale... C’est ce que R. Liogier appelle « l’individuo-globalisme », la nouvelle scène mythique sur laquelle chacun exprime son désir d’être.

Notre pire attitude serait le mépris...

De même serait-il, aujourd'hui, ridicule (pour la raison ) d'ignorer les progrès de la connaissance scientifique, au point de refuser de redéfinir les liens entre foi et savoir. Il nous est nécessaire de réfléchir ( donc de dialoguer) avec les critiques de Freud ( prendre ses désirs pour des réalités …) ou de Marx ( la religion destinée à masquer les rapports sociaux de domination )... Ce dépassement me permet de reconnaître certaines errances, et de rechercher plus avant cette dimension irréductible de l'existence humaine...

vendredi 28 juin 2013

« Quête » pour la religion de demain -1-

Frédéric Lenoir est philosophe, sociologue, historien des religions, chercheur associé à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS). Il est également directeur de la rédaction du magazine Le Monde des religions (bimestriel appartenant au groupe Le Monde ), producteur et animateur sur France Culture de l’émission hebdomadaire Les Racines du ciel. Frédéric Lenoir est l’auteur d’une quarantaine d’ouvrages (essais, romans, contes, encyclopédies) traduits dans une vingtaine de languesn notamment : La guérison du monde (Fayard , octobre 2012) qui explore des voies de guérison pour sortir des crises et de la dépression dans lequel notre monde et l’homo economicus » se sont enfermés ; L’âme du monde (Nil édition, mai 2012) ou Petit traité de vie intérieure (Plon, 2010) sur la sagesse universelle. Il écrit aussi pour le théâtre, le cinéma et la bande dessinée.
A mon avis, Frédéric Lenoir, est un très bon observateur ( non catholique …) du Christianisme et des religions en général. Il n'est pas, pour moi, un maître spirituel ; mais un journaliste qui parle de son sujet, de l'intérieur ...

Son avis, sur le christianisme, en particulier, me semble pertinent. Il fait le point, et permet d'imaginer le christianisme ( et peut-être le catholicisme ...) de demain:


« ( …) en Occident les religions ont progressivement perdu leur dimension symbolique ! Elles ont privilégiés la pensée logique, le dogme et la norme contre les symboles et l’expérience mystique. Dans l’histoire du christianisme, le XVIème siècle marque une rupture fondamentale avec d’un coté la naissance de la Réforme protestante qui constitue une critique de la pensée mythique, et de l’autre la réponse du catholicisme avec la contre Réforme, mise en œuvre au Concile de Trente, qui élabore un  catéchisme, c’est-à-dire un ensemble de définitions de ce qu’il faut croire. C’est un extraordinaire verrouillage théologique qui ne laisse plus de place au mystère, à l’expérience, à l’imaginaire, mais entend tout expliquer et tout définir en s’appuyant sur la scolastique thomiste. A l’heure actuelle, nous ne sommes toujours pas sortis de la religion/catéchisme. Pour la plupart gens, le christianisme c’est d’abord ce qu’il faut croire et ne pas croire, ce qu’il faut faire et ne pas faire. On est très loin de l’Evangile et du sacré. » Paru dans le Nouvel Observateur

«  (…) revenir sur la coupure entre l’humain et la nature, entre l’esprit et le corps, entre la raison et l’émotion ? Certes oui. La nouvelle modernité est donc modeste et mûre. Adulte. Tolérante. C’est-à-dire qu’elle accepte les limites du rationnel, du scientifique, de la technologie, et du coup, le sacré redevient possible. C’est d’ailleurs pourquoi j’estime que les chercheurs qui ont travaillé sur l’imaginaire, sur le mythe, sur les archétypes, etc., Carl G. Jung, Mircea Eliade, Gilbert Durand ou Edgar Morin, sont ceux qui ont le mieux compris ce qu’était l’essence de la modernité débarrassée de son propre mythe. Ils ont su nous rendre la dimension dont nous avions été amputés »
(…)  Les deux tiers des Européens et les trois quarts des Américains se disent croyants, mais  pratiquent de moins en moins. Ce mouvement semble sans retour…

« (…)  aucune religion n’a échappé au syncrétisme. Le bouddhisme est un syncrétisme. Et le christianisme, un formidable mélange de foi juive, de droit romain, de philosophie grecque ! Et l’islam donc, alliage extraordinaire de croyances arabes anciennes et d’emprunts judaïques et chrétiens ! Toutes les religions sont syncrétiques. » Propos recueillis par Marc de Smed. Paru dans Nouvelles Clés.

En conclusion, je retiens ce passage :

« Fondamentalement, la foi chrétienne n'est pas une croyance dans les dogmes, mais un lien vital qui unit au Christ et, à travers lui, au Dieu ineffable. Le Véritable directeur de conscience est l'Esprit Saint, envoyé par le Christ après son départ de ce monde ; «  l'Esprit de vérité, quand il viendra, il vous introduira, lui, dans la vérité toute entière ». le chrétien est un disciple qui tente de faire la volonté de Dieu à l'écoute de l'Esprit. Et c'est à travers la prière silencieuse, l'oraison, qu'il entre au plus profond de lui-même pour écouter la voix de sa conscience éclairée par l'Esprit de Dieu. » Petit traité de vie intérieure de F. Lenoir

mercredi 26 juin 2013

De quoi sera fait notre futur … -2-

Dix-huit chercheurs et experts dans leur domaine, travaillent à de nouvelles découvertes :

Nous allons analyser le vide stellaire.
La force des séismes ne nous surprendra plus.
Nous déchiffrerons les messages codés des neurones
Des équations vont organiser les villes de demain.
Les mathématiques élucideront la mécanique des fluides.
Nous lèverons le voile de la vie ( bactéries...) sur Terre.
Les exoplanètes nous réservent de grandes surprises.
Nous percerons le secret cellulaire des organes.
Nous allons enfin explorer l'avant-big bang.
Nous allons découvrir ce que vieillir veut dire.
On va s’apercevoir que la théorie du tout pourrait ne pas exister.
Chaque cancer aura livré son origine génétique.
La révolution des supraconducteurs aura bien lieu.
L'énergie noire va enfin être comprise.
On pourra appliquer les lois quantiques à notre échelle.
L'intelligence artificielle va devenir une réalité.
Le mystère de la terre primitive sera élucidé.
la fontaine de jouvence Lucas Cranach ( l'Ancien) 1526 détail

De nouveaux débats :

  • L'homme osera t-il délibérément manipuler le climat ? Réguler le climat ? Oui, mais il y aura des perdants... !
  • Des robots à venir pourraient être « plus intelligents » que des humains … Faudra t-il accorder des droits et des devoirs aux machines intelligentes ?
  • Les ressources de l'espace deviendront-elles privatisables ?
  • Jusqu'où l'individu pourra- t-il se modifier lui-même ? Comment fixer un cadre à l'essor d'une « transhumanité » ?
  • Comment réagir lorsqu'on aura détecté de la vie extraterrestre ?
  • L'exploration des terres vierges de l'Antarctique aura t-elle lieu ?
  • Comment repenser la façon dont se décident les avancées technologiques? Les « experts » sont-ils fiables ? Faire advenir une «  démocratie technique » !


    ******
    Dans seulement 30 ans, les humains seront capables de télécharger leur esprit en totalité vers des ordinateurs pour devenir numériquement immortels. Les parties biologiques de nos corps seront remplacées par des parties mécaniques et cela pourrait se produire dès 2100. C’est ce qu’a affirmé Ray Kurzweil, director of engineering chez Google, au Global Futures 2045 International Congress de New York au cours du dernier weekend. Cette conférence était organisée par le milliardaire russe Dmitry Itskov, et visait à décrire à quoi ressemblerait le monde en 2045.... A réfléchir ...!
    *****

    Et si vous n'êtes pas encore convaincu de la nécessité de comprendre ce qu'il va se passer ( alors que nous en sommes encore à discuter interminablement sur le "mariage pour tous" ...)
    Lisez cet article, d'un monsieur très sérieux, puisqu'il s'agit de René Trégouët, Sénateur, rapporteur de la Recherche et Président/fondateur du Groupe de Prospective du Sénat:
    " En seulement quelques années, la connaissance neurobiologique et neurochimique de la structure et du fonctionnement de notre cerveau a fait de tels progrès que des scénarios qui auraient relevé, il y a à peine 10 ans, de la science-fiction sont aujourd’hui en train de se réaliser, sans que le grand public n’ait encore pleinement conscience des bouleversements médicaux mais également sociaux, politiques, juridiques et éthiques qui en résultent." et la suite est ICI....



mardi 25 juin 2013

Lettre aux Evêques, au sujet de Pascal Vésin, prêtre et maçon

Je viens d'écrire au Père évêque de mon diocèse ( Limoges ), la lettre jointe:

 
Cette lettre émane du conseil d’administration de la CCBF ( CCBF dont je suis membre ), qu' elle a adressée aujourd’hui à la Conférence des Évêques de France - au sujet de Pascal Vesin, prêtre du diocèse de Megève qui a été démis de ses fonctions pour son appartenance à une loge maçonnique.
Si le sujet ne vous est pas familier, vous pouvez vous rendre sur le  site et y consulter l’interview donnée par Mgr Jean Charles Thomas, ancien évêque d’Ajaccio et de Versailles, sur ce sujet : http://www.baptises.fr/?p=7470 ...


Pour que nous soyons tous ensemble les bâtisseurs de notre Église, nous vous invitons, dans la mesure où vous le souhaitez, à envoyer à votre évêque la lettre ci-jointe, complétée par vos soins si besoin. Cette « affaire » nous semble grave à plusieurs titres : nous refusons la préférence donnée à la délation plutôt qu’à la communion, nous n’acceptons pas de jugement péremptoire d’une Curie impersonnelle et nous espérons une gestion décentralisée de l’Église (telle que semble vouloir la souhaiter notre nouveau pape François), nous voulons maintenir notre espérance dans le « n’ayez pas peur ! », l’ouverture de l’Église  au monde (là encore demandée par notre pape François) et le respect de la liberté de conscience des baptisé-e-s.

lundi 24 juin 2013

De quoi sera fait notre futur … -1-

Quelles seront nos préoccupations « scientifiques », et humaines.. ?

A l'occasion de la lecture du N° de Science et Vie du mois d'Avril 2013 «  spécial 100 ans ».
Cette revue scientifique et grand public, me semble intéressante pour réfléchir aux « signes des temps » qui se présentent à ceux qui font de la lecture de notre « monde », un moyen pour grandir en humanité...

2100 : quel profil du monde à venir ?

L'espérance de vie augmente : ( ex, en 2100: 92,5ans pour les japonais).
La canicule augmentera de 50 jours en 2100.
Un climat plus chaud. La montée du niveau des mers s'accélère... Les océans sont plus « acides », et la taille des poissons diminue... La banquise en Arctique disparaîtra en septembre. Les hautes et moyennes latitudes devraient recevoir plus de pluies, et le bassin méditerranéen serait moins arrosé.
En 2010, vers 10 milliard d'individus, et de moins en moins d'enfants par femme...
Les deux tiers de la planète vivront en ville. Une pauvreté en baisse. Partout on mangera plus, et de tout. De plus et plus de « croyants » ( en particulier chrétiens et musulmans).
La consommation d'eau va presque doubler, et son accès de plus en plus déséquilibré.
Les rendements agricoles qui vont croître et des stocks de pêche menacés …
Les besoins en énergie vont au moins doubler... La fin du pétrole conventionnel, et l'essor des énergies renouvelables. On découvrira de nouveaux gisements de minerais.
Crise de la biodiversité : le nombre d’espèces pourrait être divisé par 2.

De nouveaux projets :

  • 2045 : les premiers réacteurs à fusion nucléaire.
  • 2050 : des centrales solaires à perte de vue dans les déserts.
  • 2060 : un ascenseur spatial pour propulser des satellites en orbite
  • 2060 : des vols paris-Tokyo en trois heures.
  • 2060 : des voitures automatisées, sans conducteur.
  • 2045 : des usines de bactéries à tout faire
  • 2060 : la nano-fabrication d'objets industriels.
  • 2025 : des fermes agricoles édifiées au cœur des villes.
  • 2030 : des imprimantes 3D pour tout fabriquer chez soi.
  • 2070 : des missions d'exploration des astéroïdes.
  • 2035 : des plantes qui se passent d'engrais.
  • 2030 : des extracteurs de minerais au fond des abysses.
  • 2080 : les accélérateurs de particules à plasma.
  • 2030 : le laser qui crée de la matière à partir du vide.
  • 2050 : un télescope capable de détecter de la vie extraterrestre.
  • 2050 : le décryptage complet du génome humain.

    Certains projets sont si complexes que personne ne peut plus les comprendre dans leur globalité. L'organisation humaine de grands programmes de dimension internationale est un problème clé.

    A suivre ...

samedi 22 juin 2013

De quoi était fait notre futur ? -0-

A l'occasion de la lecture du N° de Science et Vie du mois d'Avril 2013 «  spécial 100 ans ».
Cette revue scientifique et grand public, me semble intéressante pour réfléchir aux « signes des temps » qui se présentent à ceux qui font de la lecture de notre « monde », un moyen pour grandir en humanité...

Un rapide regard sur le passé :


Depuis cent ans, nous observons notre curiosité scientifique : En 1913, et les année suivantes, le monde se prépare à la guerre. Les revues parlent de nouvelles armes ( fusils mitrailleurs, gaz asphyxiants, chars d'assaut, zeppelins, avions...). Les enjeux de la production industrielle cohabitent avec les mesures en faveur de l'hygiène et la découverte de la radioactivité ( bénéfique pour tout …).
L'euphorie de la paix retrouvée et des années folles, nous donnent la possibilité de rêver à des « machines folles » : motocycle à roue unique, locomotive à hélice, transatlantiques géants... La TSF se développe à vive allure. Les progrès de l'automobile plaident pour la modernisation du réseau routier... Les mutations économiques et industrielles passionnent les hommes modernes, et déjà les périls s'annoncent : stalinisme et fascismes... Le couple Joliot-Curie est à l'honneur. La mécanique quantique s'impose, la biologie moléculaire s'esquisse et l’aérodynamique s'affine …

La guerre avantage les experts militaires, et les bienfaits de la technique sont abondamment détallés : alimentation rationnelle végétale, déshydratation des fruits et légumes...
Le contexte des trente glorieuses, intègre la géopolitique ( guerre froide, la Chine, guerres du Vietnam, d'Algérie..) et les deux grandes puissances s'affrontent dans l'espace... 1957 : premier Spoutnik, et 1969 : premier homme sur la lune... La vie domestique est bouleversée par les robots ménagers, les innovations de l'industrie automobile... la santé avance à grands pas ( antibiotiques, premiers pas de la génétique, greffes du cœur.

L'informatique passe en moins de trente ans du prototype ( Eniac, en 1946) à l'ère industrielles ( les microprocesseurs arrivent sur le marché en 1970). Observation du premier trou noir en 1971.

De 1973 à 1989, ce sera l'heure des doutes. Chocs pétroliers, guerres Iran, Irak, catastrophes nucléaires...
La France s'engage dans l’électricité nucléaire.

De 1989 à 2013, le monde devient multipolaire et nous impose un regard global. Le réchauffement climatique, et la fin programmée des énergies fossiles... ouvre aux débats de société. S'ajoutent : les OGM, les ondes électromagnétiques, les nanotechnologies. Nos connaissances croissent : sur le séquençage du génome humain, la multiplication des robots, la découverte du Boson de Higgs, l'origine et la dynamique de l'Univers.... Et le début du XXIème siècle se révèle riche de nouveaux continents à explorer, en particulier en sciences de la vie et de l'esprit.

A suivre: ... De quoi sera fait notre futur...?

jeudi 20 juin 2013

A quoi bon philosopher… Il suffit de croire !

Des chrétiens pourraient penser qu'il est inutile de faire un détour long et coûteux par la philosophie, alors que tout est déjà dit dans le discours de la foi.

Aussi, dans le quotidien « La Croix », je retiens, précisément, le contenu d'un article sur le rapport entre philosophie et christianisme :
« Il n’y a pas à craindre le travail de la raison, bien plutôt son absence » précise P. Henri Laux, jésuite, philosophe et président du Centre Sèvres-facultés jésuites de Paris.
La philosophie, par le travail de la raison, a une valeur en soi, et pas seulement pour servir à la théologie … Philosopher n'est pas un jeu de l'esprit, « Ma philosophie a à voir avec le « salut » de l’homme. »

Une religion incarnée, c'est fondamentalement, une religion ouverte sur « le monde dans lequel nous nous trouvons (…) c’est à l’intérieur de ce monde que la tâche de la vérité et de la liberté doit s’exercer. Ce rapport ne peut pas relever du soupçon. Il doit conjoindre sympathie et esprit critique. »
« La philosophie apprend à se laisser interroger par son « autre ». Elle s’instruit et s’enrichit au contact des grandes expériences de l’humanité comme le sont par exemple les expériences spirituelles. Les œuvres de théologie appartiennent au champ de la pensée, même si une certaine tradition universitaire française peine à le reconnaître…
Quant à la théologie, elle apprend à sortir d’un discours clos sur lui-même. Il y a parfois des discours théologiques et dogmatiques très formels qui manquent d’enracinement et, finalement, ne parlent pas. La philosophie n’est pas un préalable à l’étude de la théologie. Elle doit être un interlocuteur permanent si l’on veut que le langage de la foi s’adresse à l’homme d’aujourd’hui. »
« Dieu se révèle dans l’histoire en parlant au cœur et à l’intelligence dans une pluralité d’expressions. On oublie qu’il a donné à l’homme langage et capacité de penser. On s’imagine que pour aller plus vite à ce que l’on croit être « l’essentiel », on peut se passer d’une approche philosophique. C’est une tentation de toutes les époques. »

« Tout simplement parce que « l’essentiel » n’existe pas en soi. Il est toujours enraciné, incarné. Il suppose des opérations de pensée, de la patience… En fin de compte, il n’y a pas à craindre le travail de la raison, bien plutôt son absence. »  P. Henri Laux





Ces illustrations proviennent d’œuvres de Simone Held, artiste photographe allemande.
Ses photomontages rejoignent les genres surréaliste et conceptuel. Il y a souvent un côté sombre en eux, mais ils sont toujours profonds. Ce sont un peu, des oxymores visuels...
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mardi 18 juin 2013

Le droit au mariage « mixte »

Le 12 juin 1967, la Cour suprême des Etats-Unis a en effet rendu un arrêt décisif : « « Le mariage est un des "droits civiques fondamentaux de l'homme" .. »... Le 14ème amendement requiert que la liberté de choix de se marier ne soit pas restreinte par des discriminations raciales. Sous la constitution américaine, la liberté d'épouser, ou de ne pas épouser, une personne d'une autre race réside dans l'individu et ne peut être limitée par l'État.

L' arrêt – « Loving v. Virginia » – faisait tomber le dernier pilier légal de la ségrégation aux États-Unis, balayant les lois qui, dans seize États, interdisaient encore les unions mixtes.

En 1924, les élus de Richmond ont adopté le « Racial Integrity Act » , franchissant un cran supplémentaire dans la ségrégation. La Virginie est coupée en deux : les Blancs d’un côté, les gens de couleur de l’autre. Traverser la frontière invisible pour se marier est un crime.

Richard et Mildred Loving, un jour d’été 1958, quittent la campagne de Virginie pour rejoindre Washington. Le maçon et sa future femme partent se marier dans la capitale fédérale, à 150 kilomètres de chez eux, après avoir choisi une église dans l’annuaire.

Ils sont arrêtés et, début 1959, le juge Bazile rend son verdict : le couple est condamné à un an de prison. Le juge propose cependant une alternative : si Richard et Mildred, qui a accouché il y a peu de Sidney, veulent échapper à la prison, ils doivent quitter la Virginie et s’engager à ne pas y revenir avant un quart de siècle…

L'argument religieux est imparable … ! « Dieu Tout-Puissant a créé les races blanches, noires, jaunes, malaises et rouges, et les a placées sur des continents séparés. Le fait qu’il a séparé les races montre qu’il n’avait pas pour intention qu’elles se mélangent. »


dimanche 16 juin 2013

Bible et science : la fin du malentendu

Effectivement, l'évolution des idées a permis à partir du XVIème siècle, de revoir ce postulat qui ne faisait plus sens : « La nature et la Bible ayant Dieu pour auteur,  il ne saurait y avoir de discordance entre ces deux livres... » ! Alors, passons ..! Il ne sert plus à rien, de railler des opinions qui ne peuvent plus se justifier …

La tentation suivante, a été l'inverse : le concordisme, - par exemple : expliquer scientifiquement le passage de la mer rouge avec des courants d'air qui pourraient créer des marées et permettre un passage à pied sec … ou encore tenter de comparer Le Big-bang avec le « fiat-lux » biblique... Tout ceci est une fausse piste et n’entraîne que la confusion des domaines ..

Que signifie « connaître » ?

Aujourd'hui, nous sommes prêt à reconnaître comme complémentaires, plusieurs niveaux de connaissance :
- La connaissance quotidienne du réel : Je me lève, et le sol est à côté du lit … C'est ma présence au monde, naïve et spontanée... J’admets qu'elle puisse me tromper, mais en général, avec un peu de bon sens,je peux compter sur elle...
- La connaissance scientifique : elle part de l'observation du réel et peut nous réserver des surprises … Ce projet de l'intelligence humaine consiste à se questionner sur le « comment » de l'Univers... Avec méthode , rigueur et objectivité.
- La connaissance philosophique, rattachée à la tradition de Platon et Aristote … Elle s'attache à une réflexion sur la personne, elle peut douter que tout ne serait que matière, mais aussi esprit ( psyché )... Il s'agit d'un ordre différent de celui de la science, ou du moins d'une science de l'être ( l'ontologie). Il s'agit de nous penser nous-même... Que signifie être et exister et mourir … ?
- La connaissance théologique, qui part d'un présupposé ( expérimental, ben oui … ! ) qu'un « Autre » que l'existant de l'univers s'est exprimé …
Cette connaissance est liée à une communauté spécifique qui transmet le Livre. Il n'y a pas de vérité théologique en dehors de cette société qui lit ce Livre … Si la Bible véhicule une révélation, elle est chemin d'une connaissance...


Pour un chrétien, l'enjeu aujourd'hui est de faire discuter entre eux ces ordres de connaissance afin qu'ils se fécondent mutuellement.  

vendredi 14 juin 2013

Dino Valls

Dino Valls est un peintre espagnol, né à Saragosse en 1959, qui vit et travaille depuis 1988 à Madrid.
S’appuyant sur une passion d’enfance pour le dessin, Valls appris lui-même à peindre à l’huile à partir de 1975. Après avoir obtenu son diplôme en Médecine et Chirurgie en 1982, Valls se consacre à plein temps à la peinture.
Comme l’un des représentants espagnols de l’avant-garde de l’art figuratif, le travail de Valls affiche une forte influence des maîtres du passé et de leurs études sur l’être humain. Au début des années 90, Valls a commencé à étudier l’utilisation de tempera à l’œuf, l’adaptation et la personnalisation des techniques des maîtres italiens et flamands du XVe au XVIIe pour créer des œuvres nouvelles dans des combinaisons de tempera et d’huile.
Ses peintures permettent d’élaborer et d’étendre les méthodes des maîtres du passé, en employant des techniques formelles figuratives comme l’exploration de la psyché humaine, en utilisant la figuration uniquement comme un support formel dans lequel se projette un contenu conceptuel d’une profonde charge psychique, et où les pulsions les plus obscures de l’inconscient s’élaborent en un processus symbolique d’intellectualisation.
Valls a participé à d’importantes expositions internationales d’art contemporain, notamment en Europe et aux États Unis.


DimoValls,  pour leur puissance lumineuse et leurs qualités chromatiques et picturales, effectue des glacis à l'huile successifs sur une sous-couche de tempera.
Son imagination se nourrit de projections figuratives et non réalistes... Ce processus est ensuite intellectualisé avec un contenu symbolique...

Une idée germe, très floue ... L'artiste ne travaille pas avec des modèles réels.  C'est le début d'un processus obsessionnel qui mène à la projection d'un côté sombre de l'être Ensuite, avec un travail sur la composition, pendant lequel il tisse un contenu de conscience "rationnelle" et culturelle, il effectue de petits croquis (parfois plusieurs dizaines) jusqu'à la composition finale effectuée sur toile ou sur panneau.
Ses obsessions, tournent autour de la dualité, le conflit entre le physique et psychique, la vie et la mort, le rationnel et l'irrationnel. En définitive, l'être humain.


mercredi 12 juin 2013

Faut-il avoir peur de Joseph Moingt ?


GUYOT/CiriC Pour le P. moingt, la théologie doit s’enraciner dans la vie.
Récemment, dans le quotidien « La Croix », apparaît au détour d'un article ( 16 mai) sur le théologien et prêtre jésuite Joseph Moingt , une « critique » de fond qui laisse bien transparaître un « retour » espéré d'une certaine discipline du magister...
Ainsi David Roure, journaliste, regrette que « le jésuite semble trop opposer le Magister à la théologie, répétant à de nombreuses reprises que la théologie doit se dégager complètement de l’emprise d’une institution qui la briderait. Ainsi, par exemple, prône-t-il la nécessité d’une « difficile liberté d’esprit et de langage dans l’obéissance aux autorités et aux instances magistérielles qui régissent le domaine de la foi ». Plus loin, il déplore le « conflit entre une éthique de la vérité liée à un faire et l’obéissance à une autorité qui se réclame, elle aussi, de la vérité » . Bref, comme on avait déjà pu le regretter dans son récent Croire quand même (2010), tous les lecteurs ne seront pas forcément en phase avec cette méfiance récurrente vis-à-vis de l’Église ( sic ! ) si clairement visible dans ce recueil. »

Effectivement dans Figures de théologiens (Cerf), Joseph Moingt distingue des théologiens qui lui apparaissent comme des « hommes de labeur et de recherche, de pensée rigoureuse, de culture étendue, avides d’horizons nouveaux et variés, aux intuitions aiguës »
Il estime que les auteurs qu'il choisit, traverse une théologie qui est « le lieu d’une authentique conversion à la foi : renoncer à la tentation des discours idéologiques, se dépouiller de son savoir, éprouver la pudeur d’affirmer, se tenir en posture d’apprendre, douter même de croire pour chercher où se pose “fondamentalement” la question de la foi, aller au bout de ses questions pour porter devant Dieu la cause de l’homme, assumer l’incroyance du monde pour lui porter l’appel de Dieu, aimer assez la vérité de Dieu pour ne jamais penser la posséder, mais la laisser venir à soi et lui en laisser le temps et s’abandonner, de toutes ces façons, à l’aventure du croyant » .
Alex Gross est un petit warholien ( nourri au pop art ). Et un bon.
Ses peintures mélangent le fantastique et l’ultra réaliste, donnant au tout un air de rêve, de flash cérébral, d’épiphanie de divan. Le genre d’images qui s’imposent parfois à nous dans un état second et nous donne envie de nous réfugier en fœtus dans le coin d’une pièce.
La coloration acidulée des œuvres rappellent forcément l’influence asiatique. Un ingrédient constant chez les rejetons de la Factory. Une touche manga qui ajoute l’ingrédient apocalyptique au pop art version 3ème millénaire.



Le souci de J Moingt est de travailler une théologie qui revient aux sources, interroger les traditions théologiques et philosophiques anciennes et contemporaines, de se confronter au monde moderne, et de faire des propositions pour l’organisation de l’Église pour les temps qui viennent, au moins pour sa partie occidentale. Parfois, sa critique porte sur le côté institutionnel de l’Église qui, comme toute institution, risque de faire passer sa défense sociale et politique, sa pérennité, avant la fidélité à sa finalité propre, sa vocation : la fidélité à l’Évangile. L’histoire nous apprend qu’il en fut souvent ainsi, et que cela pourrait perdurer. Le débat, le traitement des conflits seront toujours à l’ordre du jour. Il suffit de relire les Actes des Apôtres. Par ailleurs, il n’est pas interdit à tout un chacun d’avoir ses préférences, et il est conseillé d'avoir ses convictions. Mais cette incise « cette méfiance récurrente vis-à-vis de l’Église » qualifiant le travail de ce théologien me semble une accusation peu conforme avec la disputatio théologique … !

Joseph Moingt a 97 ans, il est l’auteur d’une œuvre théologique monumentale (quatre volumes sur Dieu dans la collection « Cogitatio Fidei » !). Il a également dirigé pendant près de trente ans (de 1968 à 1997) la prestigieuse revue Recherches de science religieuse.

lundi 10 juin 2013

L'histoire de Tobit -2- L'origine et le sens du Mal


Le photographe  Philip Lorca diCorcia est né en 1951, Il est à la frontière entre réalité et fiction. Peut-être, comme beaucoup de monde, voit-on désormais du Edward Hopper partout, mais les photos de Philip Lorca diCorcia offrent ce même tournis de sembler montrer du fantastique dans une scène on-ne-peut-plus banale.
Comme le peintre, le photographe américain aime basculer d’une lumière vive, centrée, ciblée pour créer une mise en scène, à une lumière diffuse et évanescente pour nous plonger dans un onirisme pudique.
Et pour le photographe, comme pour le peintre, le spectateur reste sur ce questionnement : le merveilleux est-il dans le réel ou dans les yeux de l’artiste ?


Etre humain, ne consiste pas seulement à se prémunir du mal, à soulager les souffrances. Connaître le mal, ce n'est pas simplement chercher à l'éviter en le condamnant ou en le cachant. C'est accepter l'affrontement : ce qui revient – malgré le scandale que cela est – à comprendre que le mal a – aussi - le sens d'une épreuve... Comprendre sa propre détresse nous oblige à fréquenter l'inquiétant, et énigmatique mal.


« Qui veut seulement espérer est un lâche » écrivit Kierkegaard.




Sara au moment de se pendre, renonce et préfère vivre son malheur, victime du démon Asmodée... Victime incomprise puisqu'elle est aussi est coupable aux yeux de ses amies …

Tobit est assis au mauvais endroit, au mauvais moment … La fiente d'hirondelles le rend aveugle.
«  Dieu permit que cette épreuve lui arrivât.. » ( Tb 2,12).
Dieu n'intervient pas. Cela n'est-il pas la situation d'un monde « responsable », détaché des dieux païens …?
« il ne s'attrista pas contre Dieu de ce qu'Il l'avait affligé par cette cécité » ( Tb 2,13) Tobit a cette grandeur d'âme, cette intuition de ne pas rendre responsable ce dieu, qu'il ne comprend pas bien, mais à qui il n'enlève pas sa confiance… « nous attendons cette vie que Dieu doit donner à ceux qui ne changent jamais leur foi envers lui. » ( Tb 2,18)





Mais …. sa femme Anne, obligée de travailler pour la famille, revient un jour avec un chevreau …
Homme juste et intègre, accomplissant la loi et vrai militant au service de ses frères en exil, il finit par faire passer le devoir avant les simples joies familiales, s’enferme dans une cécité intérieure et devient réellement aveugle. Ce qui fait dire à sa femme « Où sont-elles maintenant tes bonnes œuvres ? Tout ce qui t’arrive est bien clair ! »


Marcos Carrasquer est tantôt peintre, tantôt dessinateur. Parfois à l’huile, parfois à l’encre. Il ne faut pas se fier au support pour comprendre le Parisien. C’est l’énergie qui définit le mieux son travail.
Chaque œuvre est plus qu’une histoire, c’est toute une vie. Amas de personnages, de machineries, de lieux et de temps. Le travail de Marcos Carrasquer rend la vérité de l’existence, son incohérence. La logique d’une vie est une illusion qu’on ne peut créer qu’à posteriori, c’est le rôle de la mémoire. Marcos Carrasquer crée comme un amnésique, jetant pèle-mêle des bribes mémorielles qui se livrent un combat pour le premier rôle, sous nos yeux.
Une œuvre tellement atemporelle que l’on pourrait y suivre toute l’histoire de la peinture.


A certains moments critiques de notre vie, c'est parfois le temps de faire une « relecture » de notre vie … 


Dans une Russie qui impose le fameux réalisme socialiste soviétique, l’art devient politique.
George Grie a 27 ans quand tombe le mur de Berlin, mais il ne perdra jamais son goût du non-conventionnel.
L’art de Grie est polymorphe, difficile à saisir. Normal, l’artiste y a mis tout ce qui pouvait aller contre l’ordre établi. Dali, Magritte, Beksinski, Uelsmann, Siudmak.
L’influence du peintre espagnol est particulièrement visible. Mais George Grie le mêle à du geek gothique, le tout saupoudré de kitsch.
Pour être franc, le bon goût n’est pas exactement un invariable de son travail, mais quand l’artiste trouve un juste équilibre entre ses influences, son goût pour une provocation désuète et son envie d’expérimenter les technologies, alors l’art est au rendez-vous.


« sans l'espérance 
tu ne rencontreras jamais l'inespéré, 
qui est lointain et inaccessible », Héraclite

samedi 8 juin 2013

L'histoire de Tobit -1-

Dans la liturgie catholique, les textes de ces jours nous propose le livre de Tobie.

Le livre de Tobie, n'a été conservé qu'en grec. Il figure au canon de la Bible grecque ( la Septante ), mais pas dans celui de la Bible hébraïque.( Il est donc considéré comme apocryphe par les protestants).
Tout indique que le livre a été rédigé pendant la période hellénistique, probablement vers 200 avant notre ère. Cet ouvrage est peut-être l’œuvre d’un Juif de la diaspora, qui essaye de réfléchir à la manière de vivre sa foi en milieu païen.


Le livre de Tobie raconte l’histoire de deux infortunes qui vont trouver leur solution. Tobit, est un Juif pieux qui fait partie de la déportation à Ninive. Victime d’une maladie des yeux, il devient aveugle et réduit à la misère.
Le fils de Tobit, appelé Tobie, part pour un long voyage pour recouvrer une créance. Il y rencontrera Sarra, sa future épouse, victime d’un démon qui fait périr ses fiancés au fur et à mesure qu’ils se déclarent. Tobit sera guéri de sa cécité et Sarra délivrée de son démon grâce à l’intervention de l’ange Raphaël qui l’accompagnera tout au long de son voyage.


Tobie : fils de Tobit, le nom du fils est en grec Tôbias, ce qui donne en français Tobie. Sous la conduite de l’ange Raphaël, il va à Ecbatane pour récupérer là-bas une créance. Tombant amoureux de Sarra, il l’épouse.

Tobit : fils de Tobiel, le nom du père est en grec Tôbit, ce qui se transcrit en français Tobit. Le vieux Tobit, déporté de la tribu de Nephtali, habite à Ninive. Pieux et charitable, il est devenu aveugle. Grâce à un ingrédient tiré d’un gros poisson, Tobit sera guéri. Sarra : parente de Tobie, elle a vu mourir ses sept fiancés. Mais elle pourra épouser Tobie.


Nous pensons savoir ce qu'est « le Mal »... Job et Tobit croyaient le savoir... Ils faisaient même tout ce qu'il fallait – selon les idées de l'époque – pour éviter le mal : observation rigoureuse de la Loi. 
Aussi, quand Tobit est frappé de cécité : on ne comprend pas … ! Il devient la risée de ses proches « Où est votre espérance ? » demandent les rieurs...
Comment la Bible, peut-elle ainsi nous présenter la situation inassumable de justes souffrants... ? Leur malheur est semblable à celui des coupables !
D'ailleurs les amis consolateurs ne tiennent pas longtemps leur rôle compatissant. Pour tant souffrir, l'autre doit être coupable.
A suivre ....