mardi 31 mars 2015

Catholique: de 'droite' ou de 'gauche' ...?

Un sondage Ifop pour Pèlerin magazine, analyse le regard des Français sur les catholiques en fonction de leurs préférences politiques...
Puisque je suis moi-même ''encarté'' ( EELV), je vais confronter les questions et les réponses à mon avis …


* "Pour vous, être catholique, c'est d'abord..." : Les réponses proposées sont les suivantes : Et je place en premier mon avis :
- Croire en la résurrection du Christ
- Être baptisé
- Prier régulièrement
- Faire baptiser ses enfants
- Se marier à l'Église
- Suivre la messe régulièrement
- Être enterré religieusement
  • Il semble que quel que soit le parti, être catholique c'est avant tout ''être baptisé'' sauf pour... les sympathisants écologistes, qui accordent beaucoup d'importance à la prière personnelle.
Derrière, il y a toute l'importance donnée aux rites... qui passerait avant la foi .. ?! Et si pour 71 % des catholiques pratiquants, être catholique : c'est croire en la résurrection ; c'est qu'eux au moins connaissent-ils ( presque tous) leur religion …..
La question est qu'est-ce qui caractérise un catholique : ce qu'il croit, ou ce qu'il ritualise … ? A cette question, peut-être suis-je plutôt ''protestant'' …

* La 'visibilité' des catholiques semble réclamée par les personnes de 'droite'.. : 66 % des sympathisants de gauche et 46% des sympathisants de droite considèrent que les catholiques sont suffisamment visibles. A noter : en 2010, 29 % de la population demandait que les catholiques soient plus visibles. Ils sont 35 % aujourd'hui.
 Je ne suis pas de 'droite', et je souhaiterais que les religions soient plus 'visibles', et je m'entend sur le terme de 'visible', car il doit s'accorder stricto-sensu avec la règle de la Laïcité, bien entendu... !

* Plus on est de droite, plus on considère que les valeurs chrétiennes ont un rôle positif à jouer dans les domaines de la famille et de l'éducation. Effectivement : de 'gauche', je ne considère pas que le thème de ''la famille'' soit un thème qui doit permettre aux valeurs religieuses de faire pression sur les lois de la République... ( je ne suis pas anti mariage-pour-tous) ; je préférerai privilégier : la solidarité, la doctrine sociale, l'écologie...etc

* Plus on est de droite, plus on a le sentiment qu'il est difficile de vivre sa foi. Seuls 18 % des catholiques de gauche trouvent qu'il difficile de vivre sa foi, contre 32 % des catholiques de droite. Je pense que notre société ( française en particulier, sans doute) craint le discours religieux, se méfie des références spirituelles, et préfère éviter la controverse interreligieuse...
Soit, la débat religieux est tabou, soit il semble 'irrationnel' , et vain …. C'est dommage... !

dimanche 29 mars 2015

Lecture : De la croyance à la foi critique – J. Moingt -25/99-

Il semble que cette acceptation du mythe, ici serve à J. Moingt pour s'étendre sur la notion de ''préexistence'' du Christ. Christ ''Fils de Dieu'' que l'on peut retrouver dans l'ancien Testament, mais aussi affirmation de l'existence éternelle d'un Fils engendré de Dieu, et semble t-il ignoré de l'ancien Testament … ? 
Jésus prie à Gethsemani
J. Moingt relit ensuite les textes pauliniens sur la préexistence ..;( p 437)
Je passe ici sur tout le passage ..
Dans la continuité de cette idée J. Moingt parle de « l'éternité de l'acte créateur de Dieu », qui implique « la prédestination des hommes à être sauvés par et dans le Christ. ». C'est l'économie de la Trinité … et une réflexion sur l'idée de préexistence qui conduit à l'idée de Trinité … ( p 457)
Je note :
« Quiconque accepte que la notion la plus commune de Dieu ...''Père tout-puissant'', sera profondément choqué d'entendre dire qu'il s'est révélé en Jésus crucifié ... » (p 464)

La Trinité de Dieu comme relation d'amour :
L' Icone de Roublev  -  Dialogue
Dieu nous a aimé le premier... Dieu comme relation …
« Je ne pose donc pas la trinité de Dieu dans le nombre trois ( distinction numérique …) .. mais comme l'immanence de chacun dans l'altérité de l'autre ( l'autre de soi..) » ( p 471)
« L'amour ne signifie pas directement Dieu en tant qu'être, mais en tant que subjectivité, active et passive, jaillissement et communication de la vie, existence partagée. » ( p 471)

L'Amour comme altérité : la relation Père-Fils.
« Avant la relation trinitaire, l'homme pouvait connaître Dieu comme un être solitaire et tout-puissant ou comme une pluralité d'existants potentiellement rivaux ; la révélation nous apprend que Dieu n'est pas solitude ni dispersion, mais don et communication. » ( p 474)

Quelques pages sur l'Esprit-Saint ( p 475-480)
En conclusion de cette démarche : Préexistence → Trinité → Amour → Création … «  la création ne peut-être qu'acte d'aimer, acte de faire venir à l'existence du possible dont la possibilité ne peut surgir que de la gratuité toujours en excès de cet Amour illimité. » ( p 486)

1 - Création; puis 2 - Dieu se révèle aux hommes en s'insérant dans l'histoire, et 3 – Incarnation : adoption filiale des hommes sauvés par le Christ...

« Et nous avons compris enfin que l'Amour qui est Dieu entrait réellement en relation avec les hommes en faisant sortir de lui son projet d'adoption filiale, qui est identiquement la préexistence intentionnelle du Christ dans sa pensée... » ( p 490)

vendredi 27 mars 2015

Démythologiser la Bible ... -1/2--

A ce niveau de la lecture du dernier livre de J. Moingt... J'ai le besoin de reprendre quelques définitions. En particulier comprendre ce que veulent signifier : ''démythisation'' et ''démythologisation''... Cette différence est essentielle et situe bien, où se situe le débat :

La démythisation consiste à repérer des passages de l'ancien et du nouveau Testament, et les considérer comme des '' fables, des légendes, des contes de fées ''… En effet, ils ne correspondent pas à notre manière actuelle, scientifique de voir les choses, le monde, et la nature en particulier. Démythiser revient alors à '' laisser de côté '' ce qui offusque, contrarie notre raison. La Bible est expurgée, et elle est ainsi censurée au nom de la raison, d'une exigence rationaliste et réductrice.

La ''démythologisation'' considère le Texte dans sa manière humaine, terrestre, mondaine de parler de Dieu. Elle considère que la lecture 'croyante' de la Bible suppose toujours une foi en une Transcendance. Le Texte veut par conséquent dire et exprimer Dieu.
Démythologiser consiste à retrouver l'intention première du mythe : une foi en Dieu toute nue. Démythologiser c'est bien dérationaliser (retrouver cette foi originelle), tandis que démythiser c'est bien rationaliser (censurer au nom de la raison).
Fondamentalement, il ne s'agit pas d'éliminer les mythes que l'on trouve dans la Bible (ou dans la mythologie grecque, indienne, etc.), mais de les ''traduire''.

Cette exigence de traduction est la conséquence de la définition qu'il faut donner d'un mythe. Il ne s'agit pas d'une histoire idiote ou bonne pour les enfants et les esprits simples ...
Par exemple : comment parler de cette conviction que ce n'est pas la mort, mais bien ''Dieu'' qui a le dernier mot sur ma vie... ? Je peux – à l'aide de ma culture environnante – chercher à me représenter une image, je choisirai celle de la ''résurrection'', du réveil ( d'entre les morts), du redressement, du ''Vivant'' …
Caravaggio. - Le doute de Thomas - 1602-1603
Par exemple : je peux comprendre et lutter contre mes angoisses ; en en parlant comme s'il s'agit d'êtres qui habitent en moi ( et qui ne sont pas moi ), mais qui déterminent ma vie. Je les appelle, alors, des démons ou des esprits impurs.

Démythologiser la Bible, c'est la lire et l'interpréter sans en rien retrancher ; il s'agit de voir non seulement ce que le texte dit mais bien aussi et surtout ce qu'il veut dire. Il convient donc de retrouver, à travers une écriture humaine, une parole de... Dieu (venue de lui) et qui m'interpelle dans la foi.


mardi 24 mars 2015

Lecture : De la croyance à la foi critique – J. Moingt -24/99-

'' foi critique ''
La chute de Phaeton, par Peter-Paul Rubens
«  à maints endroits de plusieurs livres de la Bible met sur les lèvres de Yahvé des paroles guerrières, ou dans la Loi des préceptes de violence, qui ne peuvent pas venir du Dieu qui nous prescrit par la bouche de Jésus d'aimer nos ennemis ; les mythes qu'on y trouve méritent d'être traités avec plus de respect que ceux du paganisme, mais sûrement pas comme des mystères divins pleins de vérité... » (p 423)

Démythologiser la Parole de Dieu. (p 424)
Ce passage me laisse perplexe... Il ne faudrait pas comprendre que ''démythologiser la Parole de Dieu '' soit l'unique objectif de J. Moingt... Et penser que ''La Parole '' ne puisse s'exprimer à travers le Mythe.. ? D'ailleurs, je ne spécialise pas le mythe aux traditions païennes ou religieuses...

illustration de Igor Morski
« Il nous faut accepter de démythologiser la révélation pour la recevoir dans sa vérité de Parole de Dieu, non pas en extirpant de la Bible un à un tous les mythes que nous pourrions y détecter, mais en expurgeant la mythologie recelée dans notre concept théologique lui-même de révélation. » ( p 424)
« Le mythe est dans l'idée que l'homme de tout temps s'est faite et se fait encore de Dieu et de la manière dont il s'approche de nous ou se laisse approcher »

Bien sûr, le mythe – mélange de questions et réponses – évolue, mais la compréhension que l'homme se fait de Dieu dans la Bible, aussi...

«  Nous n'avons pas tort de chercher une révélation dans les traditions bibliques, puisqu'elles ont été consignées et transmises à cet effet. Notre tort est de penser que nous devons recevoir cette révélation telle qu'elle est racontée, et nous le croyons parce que nous sommes d'avance persuadés qu'elle a dû se passer ainsi et ne pouvait pas l'être autrement. Nous lisons la révélation à travers ce filtre imaginaire : le mythe est dans notre esprit. Relisons le récit avec un esprit critique, et le mythe s'évanouit, mais pas la révélation... » ( p 425)


Nous ne lisons pas un récit mythique, avec le filtre ''cela s'est-il réellement passé ? '' ( réellement = historiquement ), pour supprimer tout ce qui ne serait pas ''réel''. Le mythe vise à la Vérité, et la vérité ne se limite pas à la réalité. L'esprit critique ne peut pas rejeter le Mythe, au prétexte qu'il ne décrit pas une vérité historique … ! A mon avis, reconnaître où peut se cacher le mythe, peut me satisfaire ; mais ce n'est pas nécessaire... Et si l'on démythologise, il faut aussitôt reconstruire avec ces mêmes matériaux, pour ne pas perdre le message … Je prends pour exemple, un personnage comme Marie, qui '' démythologisée'', risque de perdre son poids symbolique... La seule nécessité, et c'est sur quoi J. Moingt veut insister, c'est que le mythe – aujourd'hui – n'est plus le support utilisé par les gens qui réfléchissent avec 'raison'...
illustration de Igor Morski
A mon avis, s'il est risqué d'abandonner le mythe, il est nécessaire de travailler avec le mythe et d'en découvrir son intérêt et toute sa profondeur ...

«  le peuple juif souffre de la même mythologie générique que les traditions religieuses des nations païennes, qui est l'attachement à un passé imaginaire de connivence avec la divinité, passé supposé fondateur d'un lien privilégié et perpétuel avec elle. » (p 427)
Mais … comme il a opté pour le dieu unique... Dieu s'en accommode, et fait route avec lui … !

Malgré tout, J. Moingt, reprends le terme de Mythe pour signifier la ''préexistence du Christ'' …
« L'idée de la préexistence du Christ se présente à la base de la foi au Dieu trine, incarné et rédempteur : c'est dire son importance. La qualifier de ''mythe'', alors que ce mot revêt souvent un sens péjoratif, c'est plutôt la désigner comme le point névralgique de la foi, au risque de décrédibiliser ce qu'elle prétend fonder. » (p 428)
Lima de Freitas Preste_Joao

« Platon, le premier, opposa le muthos et le logos, le premier désignant le domaine obscur des mystères divins, des rites religieux, des récits légendaires, des rêveries poétiques, et le second tout discours élaboré dans la clarté de la raison raisonnante.... (…) le langage commun appellera ''mythe'' ce qui relève de l'imagination sinon de la divagation par opposition à ce qui porte la marque du sérieux scientifique, du fondé et du raisonnement. ...»
« pour la plupart, de nos jours, archéologues, anthropologues et autres historiens de l'Antiquité ne traitent plus les mythes avec mépris, mais y admirent les premiers efforts de l'homme pour voir clair dans le réel et le mettre en discours, les premières tentatives de l'esprit scientifique pour expliquer l'univers... » ( p 429)
« Et parce que le désir de l'homme de se situer dans son monde le pousse à interroger l'origine de toute choses, de lui-même, de l'univers, de la société, des espèces, les mythes les plus nombreux sont des mythes de commencements... » ( p 430)
L'Arche de Noé par Edward Hicks (1780-1849),
basé sur l'histoire de la Bible hébraïque,
Genèse 65-22.

«  Le croyant peut donc recevoir dans le mythe biblique la révélation d'une Parole qui, depuis le début des temps, donne sens à l'histoire en l'acheminant vers le terme que lui assigne l'acte créateur, Parole qu'il accueille comme une promesse de salut dans la foi au Dieu créateur... (…) Dans ces récits mythologiques du passé hébreu, c'est tout le passé religieux de l'humanité païenne qui est ''sauvé'', qui accueille la Parole de Dieu, est soulevé par l'espérance d'Israël et connecté à l'histoire de salut que l'élan créateur conduit à son accomplissement en Jésus. » ( p 430)

«  Jésus donne sens aux anciens mythes de création et de salut en annonçant l'ultime mythe du Royaume à venir » ( p 431)
Vraiment … ? Je pense que la plupart des mythes, nous semblent encore assez indépendant, pour nous apporter un message dans leur identité propre … Je veux bien admettre qu'à terme, dans le Christ ''cosmique'', il puisse récapituler tous les mythes … Mais nous n'en sommes pas encore là … !

«  Jésus entre dans le mythe en revêtant le nom de Christ : cela n'enlève rien à la réalité de son histoire, mais lui donne l'éternité pour consistance, commencement et fin. » (p 431)

dimanche 22 mars 2015

Peter Demetz

A observer la minutie étonnante de l'art de Peter Demetz... Sculptures intrigantes ...

Sculptures by Gehard Demetz  
Peter Demetz 10 Peter Demetz 12
Peter Demetz 7 Peter Demetz 3
Peter-demetz-cover  
Peter Demetz 1 Peter Demetz 9
Peter Demetz 13  
Atelier Peter Demetz 3   Peter Demetz 17
     
 Maintenant, vous pouvez regarder le film ...!

vendredi 20 mars 2015

Lecture : De la croyance à la foi critique – J. Moingt -23/99-

Histoire...

« La foi baptismale a fondamentalement bénéficié du fait qu'à son apparition dans l'histoire tous les peuples du monde croyaient à quelque(s) divinité(s) ...donc ...  « C'est d'abord avouer que sa foi au Christ est tributaire de la croyance universelle en Dieu des hommes du passé.. »
« Dieu s'est fait connaître aux hommes de tout temps, c'est accepter dans l'humilité et l'action de grâce que nous ne sommes pas les détenteurs exclusifs de cette révélation … (…) Ce n'est pas … proclamer que toute religion a sa part de vérité – ce qui n'est pas faux, mais n'est vrai que dans l'acte de s'en laisser déposséder, car la vérité n'est tenue que partagée en tant que totalité une et indivise... » ( p 420)









Le «  mal dont nous risquons de mourir, (qui) est notre incapacité d'annoncer au monde le salut, du fait que nous ne savons plus parler en langage d'universalité. Personne n'est apte à se proclamer annonciateur et porteur d'un salut universel, s'il est incapable de se reconnaître soi-même tributaire de son universalité, bénéficiaire, non seulement de son ouverture à tous les hommes, mais également de son attente par tous. » ( p 421)

«  .. nous ne doutons pas que Dieu les ( c.a.d. les païens des anciens temps) ait fait d'avance bénéficier du salut dont leurs croyances ont contribué à nous transmettre l'espérance... » «  nous y percevons néanmoins l'espérance vraie d'un salut.. »

« La révélation, n'avait pas non plus de support objectif dans les mythes religieux du paganisme... »

( p 421)

mercredi 18 mars 2015

Au fond ... La joie.

Martin Steffens est professeur de philosophie, son passage sur Arte, dans ''Philosophie'' avec Raphaël Enthoven est un moment bienfaisant...

Edvard Munch Melancholy_1893
Henri Matisse 1906 la joie de vivre
Les injonctions au 'bonheur' ( à la beauté, à la santé, à la jeunesse …) ne résistent pas longtemps au principe de réalité... Et si, de plus, on ne pouvait plus échapper à la catastrophe, écologique, démocratique... ? Je serais assez tenté par le cynisme, et le divertissement... Mais, cela ne serait-il pas au risque de perdre la beauté, le bien, le bon, l'amour … ?

Je n'ai pas choisi d'être en vie... Cependant, mon 'oui' peut être tragique et plein de sagesse antique, ou reconnaissant parce qu' empli d'espérance ( et non pas de faux espoirs …).
Si je pense la fin du monde, le terme de mon existence... Il y a aujourd'hui, quelque chose de l'ordre du don, de l’inattendu aussi, qui mérite d'être goûté...
La joie toute spirituelle dont il est question ici, est passée à la critique de Nietzsche. On se rend compte à quel point le dialogue avec une critique est à ce point salutaire … ! Et finalement, qu'il est bien triste le ronron catho. d'une lecture catho. 'conseillée spirituelle' qui ne courre aucun risque.
Une vérité se partage, avec un athée -si possible - …:-)

Ainsi, en compagnie de Nietzsche, face à cette vie que je n’ai pas choisie, je ne dis pas seulement : « Les choses sont ainsi faites », mais je proclame haut et fort : « Qu’il en soit ainsi ! »... et surtout sans résignation … Les existentialistes affirmaient leur liberté, par delà les conditionnements, et soucieux de ne pas tomber dans des dépendances ambiguës...
Le chrétien peut très bien apprendre la leçon, il préférera ainsi : l’espérance à l’espoir, la destinée au destin, il accueillera peut-être plus facilement le scandale du mal, de la souffrance ; il reconnaîtra avec d'autres – qu'ils soient agnostiques ou pas – que la vie est un joyau en sa source.

Cette joie profonde peut être un élément constitutif du quotidien sans être pour autant un échappatoire à la dureté ( jugée comme fatalité...) de l’existence. Cette joie passerait alors par le ''consentement'' à tout... Le danger semble grand .. !
Avec la foi, accepter l'épreuve... pour chercher ce qu'il y a dessous : peut-être une fleur qui essaie d'éclore sous la glace … ? Avec la foi, c’est croire que quand on tombe, on est appelé à se relever....

« Quiconque se fait des yeux pour voir le travail discret et non moins permanent des forces du Bien en ce monde, quiconque apprend à rendre grâce pour ces lueurs de perfection, sait de tout son être ce dont le monde est la promesse.» Martin Steffens.

dimanche 15 mars 2015

Lecture : De la croyance à la foi critique – J. Moingt -22/99-

Relecture de la révélation du Christ du point de vue d'une foi critique : ( p 412)

J. Moingt, jusqu'ici, a proposé trois lectures successives de la Révélation du Christ :
- 1: La première conformément à la foi de l’Église
Le Christ en Majesté,
miniature de l'Evangile
du monastère de Saint Andronikov
de Moscou, exécutée vers 1374
par Andreï Rublev.
- 2: Lecture confiée ensuite à l’exégèse ( actuelle) historique et textuelle, et se demander si elle confirme l'interprétation traditionnelle, celle qui est passée dans les dogmes de l’Église...

- 3: – Il s'agit donc enfin de confronter les énoncés dogmatiques de la tradition à la lecture scientifique des textes évangéliques, et de le faire dans une perspective de '' foi critique ''… Que faut-il entendre par là ?:
- 3 a/ «  la foi doit accepter de lire l’Écriture comme le font les savants biblistes de notre temps... »
- 3 b/ il faut «  que la foi en intégrant à sa réflexion ces nouvelles significations scripturaires, apprenne à discerner les motivations qui avaient guidé la tradition de l’Église dans des interprétations différentes, afin que la foi se garde identique à elle-même dans la diversité de ses représentations dogmatiques. » ( p 413)

Une '' foi critique '', c'est
- « que la vérité révélée par Dieu ne peut pas être soumise au jugement de la raison naturelle, »
- «  mais que la foi prise ne tant que lumière de la connaissance émanant de la révélation, ne peut ignorer ni rejeter à priori le sens qui tombe sous la lumière naturelle de la raison. L'individu croyant cherchera donc à concilier sa foi avec la raison commune, en soumettant celle-ci à celle-là, et en demandant à la première de tenir compte des critères de vérité de la seconde ; c'est ainsi qu'il entre dans un processus de ''foi critique ''» ( p 413)

Que dit l’Église ?
«  Elle enseigne que la foi est une lumière surnaturelle qui vient de la révélation, que Dieu donne aux hommes quand il leur adresse sa Parole pour éclairer leur intelligence, afin qu'ils puissent comprendre, et pour mouvoir leur cœur et leur volonté, afin qu'ils puissent y acquiescer librement et volontiers... » ( p 415)
«  révélation et foi s'enveloppent mutuellement passant l'un dans l'autre comme l'endroit ou l'envers l'une de l'autre … la révélation est le dehors de la foi ... » ( p 416)

La recherche théologique :
«  elle refuse de rejeter la foi dans la pure subjectivité du croyant, et d'enfermer la révélation dans l'objectivité redoublée d'une Écriture lue par l'Institution qui en a la garde, ce qui a pour résultat de déposséder le croyant de la vraie intelligence de sa propre foi et le met et le maintient en situation de dominé vis à vis de l'institution qui a la clé du savoir de la foi...(..) La foi serait donc une ''grâce'' de soumission de la raison à la parole de l’Église.. » (p 416)

Le théologien...  « ne veut pas s'ériger en propriétaire de la révélation, il admet que le magistère de l’Église en détienne le savoir souverain, mais il n'entend pas être démuni de l'intelligence de la foi qu'il partage avec tous les chrétiens. Aussi questionne t-il la révélation sur elle-même. » ( p 417)

vendredi 13 mars 2015

La Vérité se partage.

Une conviction grandit en moi : la Vérité, si elle l'est, aspire à être partagée.
Laïcité et partage
par Decottignies ( la Croix)
Nous avons la chance de pouvoir reconnaître la Laïcité comme arbitre du respect des règles, et des convictions de chacun. La Laïcité nous offre également la possibilité de vivre et partager notre foi, en privé ( bien-sûr) mais aussi, dans l'espace public...
Si la Vérité se partage, c'est que plusieurs ''vérités'' se confrontent... Ces vérités ne sont pas seulement religieuses, ou athées... Si la Vérité se partage, elle ne peut pas être totalitaire...

« Nous savons que c’est l’essence de la vérité que d’être en partage, et qu’une vérité qui n’est en partage à personne n’est pas une vérité. » de Franz Rosenzweig (1896-1929).

Une disputation judéo-chrétienne.
 gravure sur bois de Johannes von Armssheim - 1483
Dans les années 1920, « jeune universitaire juif - étranger à toute pratique religieuse -, Franz Rosenzweig se met en quête d’une vérité. Il s’oriente vers la foi chrétienne, va très loin dans son adhésion, et à un moment inattendu de son parcours il découvre 'pour de bon' le judaïsme qui fait partie de son patrimoine. »
Notre société doit être cet espace laïc qui permet et protège « ces relations constructives, où chacun se découvre lui-même par la médiation de l’autre ».
Le partage n'est pas la confusion, et ne participe pas au ''relativisme'', parce qu'il nécessite que chacun connaisse – en profondeur - et vive de ''sa'' Vérité, pour la faire partager …


Sources : ma réaction à un article de 'La Croix' du Père Gaston Piétri.

mercredi 11 mars 2015

Lecture : De la croyance à la foi critique – J. Moingt -21/99-

Jean : Jésus, Verbe incarné, Fils de Dieu :

Jean l'évangéliste, dit C.J. Wright, n'est pas l'apôtre Jean fils de Zébédée, c'est un juif palestinien des dernières décades du Ier siècle ( peut-être de famille sacerdotale), probablement disciple du précédent, qu'il aurait connu à Ephèse ( et qui serait '' Jean l'Ancien'', '' le disciple que Jésus aimait'' ..) » ( p 396)
Jésus Vrai homme et Vrai Dieu -
par Eléonore Senlis
«
«  Son évangile est centré non pas sur le Royaume, mais sur la personne et la mission de Jésus. » ..(...) 

L’Évangile johannique peut-être considéré comme une ''ellipse à deux foyers'', dont l'un est le Jésus historique, l'autre le Père éternel ; alors que les évangiles synoptiques mettent l'accent sur la foi au Jésus historique, celui de Jean est ''l’Évangile de Dieu incarné dans un homme réel. » ( P 397)

'' Fils de l'Homme'' : « la Parole éternelle a parlé en quelqu'un qui était un vrai homme » ( p 399)

«  Wright donne aux miracles racontés par Jean la même intention et signification qu'aux déclarations de Jésus sur son unité avec le Père : ce sont des récits allégoriques, que Jean ne raconte pas comme s'il s'agissait de faits réels – accomplis par Jésus en preuve de sa divinité.(...).-, mais que Jean rapporte en tant que signes, ainsi qu'il les appelle. '' Les merveilles qu'il a racontées sont toutes pour lui, des paraboles'', destinées à nous faire comprendre que ''Jésus est le signe de Dieu, lui qui incarne la parfaite connaissance de – et obéissance à – la sainte volonté du Père. » ( p 400)


Si J. Moingt cite longuement Wright, c'est qu'il a l'intention – non pas de le suivre jusqu'au bout … - mais de «  tenir compte de ses arguments dans ma propre réinterprétation du dogme » ( p 402)

lundi 9 mars 2015

Portraits - Brigitte Lustenberger

Brigitte Lustenberger (1969, CH) a étudié l’histoire de la photographie à l’Université de Zurich.

Ses photographies se présentent en effet comme des mises en scène puisque leurs protagonistes sont appréhendés tels des personnages, selon une approche théâtrale. Elle les dirige avec soin à la manière d’un réalisateur de cinéma, en travaillant avec eux sur leurs gestes et leurs expressions faciales
Dans l’univers de Brigitte Lustenberger, tout est recherche du dépouillement pour mieux se focaliser sur les visages.
Elle sait combien ce genre photographique est par essence un mélange de connivence et de cruauté, destiné à obtenir en un temps succinct l’expression la plus juste et la plus sincère de la vérité du modèle. À la croisée de la matière et de l’esprit, du corps et de l’âme, du visible et de l’invisible, la face exprime les sentiments cachés, les humeurs et les affects. La multitude des expressions échappe à la répétition. Physiologiste de la psyché, la photographe traque et sonde la personnalité d’hommes et de femmes dans leurs attitudes et les inflexions de leur regard, afin de restituer l’irréductible singularité de leur présence. Mutiques, ils apparaissent dans la pleine intensité de leur être, tous saisis à la lumière naturelle dont Brigitte Lustenberger utilise l’action modelante à la façon d’un sculpteur maniant la glaise, puis qu’elle transcende plastiquement par la perfection des tirages.
Avec ces faces qui semblent surgir de mémoires perdues, Brigitte Lustenberger joue de la temporalité en imaginant leur fuite prématurée dans l’oubli. Si elles cristallisent le sentiment d’identité de l’homme, l’artiste suggère également qu’elles ne cessent de se dérober, d’échapper aux tentatives de les cerner et de les fixer une fois pour toutes. « Miroir des mouvements de l’âme », le visage dévoile le moi profond sans jamais l’exhiber ou l’épuiser.

Cette mise en relief de l’épiderme fournit un autre reflet de nous mêmes, de notre précaire humanité. Peu à peu les expressions s’altèrent, les flétrissures apparaissent, les joues se creusent, les cheveux blanchissent. Révéler le vieillissement nous aide à accepter notre impuissance devant l’avancée inexorable du temps, à affronter ce déclin inéluctable que les valeurs occidentales font redouter. Ces portraits constituent un moyen de retenir ces visages et de lutter contre leur anéantissement. Ainsi leur existence ne disparaîtra pas complètement, elle sera prorogée par les regardeurs, dépositaires de la mémoire.
Ce texte est de Julia Hountou pour - Bscnews.fr/

« Un miracle que nous ne voyons même plus, tellement il est commun, c’est qu’aucun visage humain, autant qu’il en existe et qu’il en ait existé, n’en reproduit un autre. […] Il n’y a pas un seul vivant qui reproduise exactement et trait pour trait l’un des milliards de visages qui nous ont précédés. Un être humain est tiré à un exemplaire unique et jamais reproduit depuis que le monde est monde. » (François Mauriac, Ce que je crois, Grasset, Paris, 1962, p. 34.)