mercredi 31 décembre 2014

Lecture : De la croyance à la foi critique – J. Moingt -2/99-

Sur de longues pages et avec précision, J Moingt, scrute « l'acte de croire », et ses motivations qu'il regroupe sous le terme de « salut ».
L'acte de croire en ce qu'il relève de la volonté, d'un engagement existentiel et de la raison...
Le « salut », comme motivations de cet acte : ce que le croyant espère, ce que le croyant désire sauver …

« Le pluralisme religieux règne en Samarie et dans tout Israël, il ne se limite pas à l'alternative entre Yahweh et Baal, comme voudrait le faire croire l'idéologie deutéronomique des VIIè et VIè siècles, mais il y aurait toute une foule d'autres dieux et déesses, adorés sur les hauts lieux, contre lesquels se déchaînent les prophètes yahwistes de l'époque...Le culte de Yahweh s'installe en tant que culte national au cours du IXè siècle, lentement dans les deux royaumes d'Israël et de Juda » J M.
«  L'invention du monothéisme ne peut plus être attribué à Moïse, qui en aurait reçu la révélation en Égypte au XIIIè siècle... »...  Ceci « remet l'éclosion du monothéisme dans les évolutions de l'histoire et des idéologies.» J.M.
Ceci est très important... ! L'idée de Dieu est une idée qui se construit … !

Pourtant, pour J. Moingt, l'acte de croire ne relève pas de l'imaginaire ou de la sensibilité … Il ne s'agit pas non plus de l’assimiler à un « savoir » … «  mais de le comprendre comme une disposition inhérente à l'usage de la raison, un certain type d'ouverture d'esprit, d'attention portée à ce qui entre dans son champ de vision, de telle sorte que l'acte de croire ne se présenterait pas au terme de l'acte de penser, comme s'il était produit par lui, mais au principe, comme l'impulsion et l'orientation données à la pensée, le sens qui lui est imprimé... »


Mais … s'agit-il d'une recherche du « Dieu inconnu », ou le « croire » est-il un acte surnaturel ? En effet, Dieu n'est-il pas déjà là... ? «  l'homme prend conscience de soi en tant qu'être « religieux », existentiellement relié à un « partenaire invisible »... » J.M.
« le « croire » est la puissance de sympathiser avec le monde, de se sentir en lui et de le sentir en soi, et de sentir le monde traversé par de multiples forces qui le mettent à disposition des hommes à condition de reconnaître qu'il leur est toujours donné sans jamais leur appartenir. En le recevant comme un don, l'homme se trouve en face d'une altérité d'une générosité infinie, vers qui il se tourne pour vénérer sa puissance. L'acte de croire est la perception d'un monde ouvert sur le divin. » J. Moingt.


Donc, l'idée de Dieu ( chez l'humain) se construit ; mais Dieu est déjà là, et il se donne à connaître ...

dimanche 28 décembre 2014

Lecture : De la croyance à la foi critique – J. Moingt -1/99-

Le Père Noël m'aime bien... Il m'a gratifié d'un beau cadeau, le denier livre de Joseph Moingt : Croire au Dieu qui vient – De la croyance à la foi critique. ( 600 pages...) et Tome 1.

Un beau chemin, dont je me régale à l'avance ; et dès la lecture de l'avant-propos, je suis d'emblée conquis par la sincérité de l'auteur.
L'auteur dit « je », et s'engage sur de bonnes questions : «  Qu'est-ce qui garantit au croyant, qui admet une vérité «  foi catholique », qu'elle vient réellement de Dieu... alors qu'il introduit son propre discernement dans son adhésion à cette vérité, sous la forme de réserves importantes, quand il a de sérieux motifs de penser qu'elle n'est pas contenue telle quelle dans l’Écriture, ou que le Magistère ...etc » .

Comment, si l'on ne doute pas des Évangiles, ne peut-on pas douter du Magistère... ?
J. Moingt, lui-même, comme prêtre jésuite reconnaît : « J'avais l'intention d'expliquer dans mes livres cette foi universelle, et non ce que j'en aurais retenu ou accommoder à ma convenance... Je ne cherchais pas à dire ce que je croyais ni comment je croyais, mais ce que croit l’Église et tel qu'elle le croit. »
Bien sûr, je comprends bien que la mission du prêtre, dépasse peut-être sa propre personne … Quoique … ! Il ne s'agit pas ici d'idéologie, mais d'un message existentiel (personnel)... ? Sinon, s'insinue... le doute ...

J. Moingt continue : « je devais bien me rendre compte que je ne croyais pas absolument tout ce qu'enseigne l’Église, ni exactement comme elle l'enseigne... ». Ouf... ! Ça fait du bien de le voir écrit ( et non pas seulement de l'entendre...). C'est un peu comme un peu d'humanité, dans une « certitude » qui pourrait paraître aujourd'hui comme dangereusement autoritaire …

Aujourd'hui, j'aimerais penser qu'un « croyant », reconnaît être un chercheur de sens. Qu'il reconnaît que si sa foi, lui donne des « raisons » de vivre, c'est qu'elle donne du sens, si … je construis moi-même ce sens.
Catholique, j'ai la chance et le privilège de pouvoir compter sur l’Église. La foi est don, déjà parce qu'elle se transmet ( les Évangiles y compris …)... Mais, et c'est essentiel : «  les catholiques sont portés à s'inquiéter du statut de la vérité dans l’Église... » Au vu des conflits d'interprétation, de l'organisation des pouvoirs, des orientations de l'institution, des conflits avec les scientifiques, les historiens, les théologiens... etc


Après ce long avant-propos. Je continue, avec J Moingt, à réfléchir sur les attentes de salut qui ont accompagné la découverte des dieux, du dieu … Et finalement, passer d'un salut au jour le jour ( cultiver, manger …) au salut après la mort, puis à l'acte de croire... De la foi confiance au don... il est bon d'interroger l'histoire du « croire »... Mais, je commence à peine !

mardi 23 décembre 2014

La guerre (gagnée) du dieu mâle, contre le divin féminin. -2/2-



La victoire des dieux sur la culture de la Déesse ne s'est pas réalisé en un jour … ! Les premières dynasties mâles datent de 3000 av J.C.
Le Cantique des cantiques

Dans les mythes sumériens, Inanna se refuse à épouser Dumuzi, de même la déesse Ereskigal avec le dieu Nergal... La constante dans de nombreux mythes est le thème de l'animosité entre dieux et déesses...
On retrouve dans la Bible, la difficulté qu'a le peule juif d'adopter de façon unanime et définitive le culte du Dieu mâle et unique... Voir le passage du Livre de Jérémie (14, 16-19) : nous sommes alors en 597 av J.C..
Salomon lui-même se laisse détourner et suit Astarté ( voir 1 Roi, 11, puis 14..). Enfin, le dieu Yahvé (plutôt, une image du divin, qui évolue au cours des siècles... ) s'impose avec l’ordre patriarcal, contre la culture antérieure de la Déesse.
Cette guerre contre le Féminin, a contribué à faire disparaître une composante qui aujourd'hui manque dans notre spiritualité... Si Dieu peut inclure trois personnes, ne peut-il inclure les deux genres ?



Dans les Evangiles, Jésus se montre entouré de ses disciples hommes et femmes. Il est intéressant d'y lire comment Jésus s'est écarté de cette image atrophiée d'un divin essentiellement mâle...

Il enseigne la réunification de l’humain, la réconciliation du masculin et du féminin à l’intérieur de soi et à l’extérieur, dans une alliance qui dépasse la catégorisation par sexe. Jésus s'oppose à la dissociation (grecque) de la chair et de l'esprit ...
Marie Madeleine
Il est clair, que le culte marial, qui ne cesse de se développer chez les chrétiens, est imposé par la pression des fidèles par réaction à une conception par trop masculine du divin. Il est intéressant de suivre l'évolution des cultes des fontaines ou des grottes, qui recouvrent d'anciens cultes païens... Voir aussi le culte d'Anne ( Anna en pays celte), la mère de Marie... Les vierges noires … etc

« Il faut christianiser ce que vous ne pouvez détruire... » disait le pape Grégoire.

dimanche 21 décembre 2014

La guerre (gagnée) du dieu mâle, contre le divin féminin. -1/2-

Figures de la Mère primordiale, dès l'age du fer, et plus de 6000 ans avant J.C....
Brighid, Irish Celtic
Goddess of Fire and Water
Il n'est pas si simple, quand on est installé dans une culture, une religion, de faire de l'espace pour ce qui bouscule des évidences, ou qui semblait l'être …
A l'origine était Yahvé... ! Et bien, non... ! Enfin … Bien sûr, « nous savons tous que certaines légendes ( égyptiennes, grecques et romaines, en particulier …) évoquent une pluralité de dieux, mais peu pris au sérieux, et tous aussi ridicules les uns que les autres … »
Et bien... Je tiens à rester sérieux, je vous l'assure. Pourtant, Il faut bien admettre qu'avant Yahvé, premier dieu célibataire ( sérieusement, cela signifie: sans contre partie féminine ), le féminin était sacralisé comme le signifie tous ces panthéons égyptiens, grecs, phéniciens, cananéens, babyloniens …

Oui.. ! Le divin a d'abord était conçu comme étant féminin.

Astarté n'est qu'un avatar tardif d'Ishtar, déesse des Akkadiens, qui avait elle-même succédé à la grande déesse sumérienne Inanna, maîtresse de la Fertilité (fécondité), c'est à dire créatrice de toute vie. Le néolithique est lui-même structuré autour d'une Déesse-Mère ...etc
Ce divin féminin, est bien antérieur aux dieux mâles … Alors, que s'est-il passé ?
Inanna & Dumuzi

Des premiers héros mâles sont partis en quête de divinisation, contre la Déesse, on les rencontre dans les mythes de Sumer ( Dumuzi..)
Les héros qui, bien avant Yahvé, se sont attaqués au culte du divin féminin, ont pour nom Gilgamesh, Baal, Ninurta, puis Marduk ...

« Ce nouvel ordre qui s'installait par la force des armes, était porteur d'une conception du divin radicalement différente de celle qui prévalait au temps de la déesse : du Tout sacré, corps de la Mère divine, l'humanité passait à une vision du monde à conquérir, sous la houlette des Dieux-Pères guerriers. La Terre-Mère jadis sacrée devenait, comme la femme jadis divine, un objet de conquête pour le mâle divinisé, nouveau maître du monde. » F Gange (* P105 )

(*) Françoise Gange (1944-2011) est une philosophe et une socio-ethnologue française, sa spécialité est d'explorer les mythes, les textes canoniques et apocryphes...

jeudi 18 décembre 2014

Passer du miracle au signe, avec Saint-Jean. - 2/2 -

Derrière la Parole rapportée par Jean, il y a eu un événement véritable; l’Évangile n’a ni « menti », ni « inventé »...  Il ne faut pas lire l’Évangile avec des critères de vérité ( de réalité ) qui sont les nôtres et qui n’étaient pas ceux des rédacteurs.
Pour moi, c'est pratiquement la même chose, que ce soit des textes qui parlent de la « création » d'Adam et Eve, ou du passage de la mer par Moïse …. ou de la présence « réelle » du Christ dans l'hostie … !


- Dans les évangiles synoptiques, le miracle est associé à la foi : des croyants viennent demander des miracles. Et, la foi , l'engagement de la personne occasionne le « miracle » … "Va, ta foi t'a sauvé".

- Dans l'évangile de Jean, c'est l'inverse :
Jésus prend l'initiative. Et, « le signe » accompli par Jésus, provoque un décentrement, questionne et appelle à « croire » « Ces signes ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour que, en croyant, vous ayez la vie en son nom. » Jean (20,31)

Jean utilise dix-sept fois le mot signe, et chaque événement occasionne plus de vie... Cependant, au-delà du fait lui-même, Jean laisse entendre que nous comprenons difficilement que ces signes, gestes visibles, cachent une réalité spirituelle, et qu'ils nous obligent à faire preuve de discernement.
Les témoins de ces signes vont, soit avoir une foi plus grande, soit rester dans l'incompréhension.
Ces signes révèlent l'identité de Jésus.
Mais, à la différence du « miracle » ( magique, puissant … !) Le « signe » selon Jean, est symbolique, comme le serpent d'airain dressé par Moïse : «  Il avaient un signe( grec : symbolon) de salut (…) car celui qui se tournait vers lui était sauvé... » ( Sg 16,6-7)

« L'Evangile livre les faits concernant Jésus sous une forme déjà interprétée, et le lecteur est invité à entrer dans cette dynamique interprétative. Mais les signes ne sont intelligibles qu'à ceux qui croient déjà. » Luc Devillers ( La Bible et sa culture, P427)


Ce mouvement de compréhension - du lecteur de l'évangile de Jean - est en deux temps simultanés : Je lis, je suis interpellé, j'interprète, j'augmente ma foi ; et de cette foi (augmentée) je comprends davantage l’événement rapporté, que je peux relire et interprété avec un bénéfice … !

lundi 15 décembre 2014

Passer du miracle au signe, avec Saint-Jean. - 1/2 -

Le mot « miracle » vient du latin mirus (qui signifie étonnant, et qui a la même racine que merveilleux, ou admirable). Il n'appartient pas qu'au langage chrétien, il désigne une intervention de toute-puissance...
Dans les évangiles synoptiques, miracle traduit le mot grec dunamis (force, puissance). 

L’évangile de Jean utilise le mot grec sêmeion (signe).
Ces signes repérés par Jean, permettent des narrations longues et détaillées. (*) Il y en a 7.
  • le changement de l’eau en vin au chap. 2, - propre à Jean -
  • la guérison du fils d’un fonctionnaire royal au chap. 4,
  • la guérison d’un paralysé à Jérusalem au chap. 5, - propre à Jean -
  • la multiplication des pains au chap. 6,
  • la marche sur les eaux au chap. 6,
  • la guérison de l’aveugle-né au chap. 9, - propre à Jean -
  • et la réanimation de Lazare au chap. 11. - propre à Jean -
(*) La multiplication des pains est l’occasion d’un long enseignement sur le pain de vie...
L’épisode de la réanimation de Lazare permet à Jésus de parler de la Résurrection, etc.

Raconter les actions de Jésus, comme des signes, c'est les renvoyer à autre chose, que leur matérialité. Ils sont à interpréter comme des signes, comme les symboles d’une réalité spirituelle.
La « réalité » du signe n'est pas dans la matérialité qu'il donne à voir, mais dans la réalité à laquelle il renvoie. Et cette « réalité » n'est pas celle du monde … !
C'est cette véritable « réalité » que Jésus tente d'appréhender quand il parle de « mort », de « vie » … Et, nous voyons bien dans ce passage, comme ce vocabulaire est mal-entendu … !

« Les signes ont pour fonction de révéler Jésus comme l'Envoyé de Dieu et d'amener au « croire », mais que la compréhension de ce qui fait que les signes sont des signes et la reconnaissance de Jésus de Nazareth comme la parole éternelle de Dieu faite chair présuppose que l'homme sorte du cadre de pensée qui est le sien et qu'il s'ouvre à un possible autre que ce qu' »il y a » dans le monde » François Vouga ( Une théologie du Nouveau Testament) P124

A ce propos, on peut lire ces deux textes : ( ce sont les explications de Jean: Jn 2, 23-25, et Jn 12, 37-40 )

- En hébreu, le même mot ( דָּבַר dabar (prononcer: davar) ) peut désigner à la fois un événement et une parole, et ainsi pour la Bible, chaque parole est un événement et chaque événement doit être interprété comme une parole. Le Christ est quelqu’un qui parlait autant par ses mots (qui sont à traduire et à comprendre) que par ses gestes (qui sont aussi à traduire et à comprendre). Source : Louis Pernot, Pasteur de l'Eglise Réformée de France à Paris – Étoile

A suivre...

mercredi 10 décembre 2014

Attendre le Messie



Attendre un enfant est une promesse. Nous attendons le Messie, comme l’on attend un enfant.


Attendre le messie, ce n’est pas compter sur la venue prochaine d’un grand personnage.


Attendre le Messie, aujourd’hui c’est Lui faire la place…. Et reconnaître Dieu en soi.

lundi 8 décembre 2014

L'attente ... L'avent.



Je suis dans l’attente … dans l’avent …Aujourd’hui, combien sommes-nous, combien sont-ils ceux qui cherchent un sens , à cette vie de chaque jour.. ?


Non pas que nous souhaitions être « sauvés » ( de quoi ? ), non pas que nous ayons peur de la mort, et de ce qui se passerait après …

En effet,

* De quoi serais-je coupable, pour me résoudre à l’absurde et me convaincre d’un avenir post-mortem … ?

* De qui serais-je la victime s’il me fallait, résigné, suivre un chemin sans saveur et sans joie… ?

Non ....
Aujourd’hui, notre peur s’exprime autrement … Il ne s’agit pas d’une quête d’un ailleurs, mais de cet « ici, et maintenant » que nous n’arrivons même plus à questionner ... ?

Nous subissons le présent, et n’avons plus le temps de l’interroger, le comprendre, l’admettre ou même de lui résister.


Alors...?

  Si l’on ne peut résister au présent, on peut assez le comprendre pour s’appuyer et résister à ce qu’il pourrait préparer…

  Si l’on ne peut résister au présent, on peut connaître et se préparer à ce qu’il enfante …

  Si l’on ne peut résister au présent, on peut l’admettre et « veiller »…

samedi 6 décembre 2014

Le Mal-un

Il n'y a pas d'homme condamné.

Si quelqu'un se trouve alors sans Dieu,
sans pensée, sans images, sans mots,
reste du moins pour lui ce lieu de vérité:
AIMER SON FRERE QU'IL VOIT.


S'il ne parvient pas à aimer
parce qu'il est noué dans sa détresse,
seul, amer, affolé,
reste du moins ceci:
DE DESIRER L'AMOUR.

Et si ce même désir lui est inaccessible,
à cause de la tristesse et de la cruauté
où il est comme englouti,
reste encore 
qu'il peut désirer de désirer l'amour.

Et il se peut que ce désir humilié,
justement parce qu'il a perdu toute prétention,
touche le coeur de la divine tendresse.

Maurice BELLET.


Le Mal est simplement l'absence de Dieu.
Il est comme l'obscurité et le froid, des mots que l'homme a créé pour décrire l'absence ....
    En effet, seule la lumière existe, l'obscurité n'est que l'absence de lumière ...
                   seule la chaleur existe, le froid n'est que l'absence de chaleur ....

Dieu n'a pas créé le mal.
Le Mal n'est que l'absence de foi, ou d'amour ...

Ce serait Albert Einstein, qui aurait expliqué cela à son professeur qui voulat le convaincre que Dieu n'existait pas ... ?

mercredi 3 décembre 2014

Le Mal dénie Dieu

Les combattants djihadistes et tout autre qui imposent la terreur, posent au « croyant », la question du mal...
de Guy Swyngedau
Ce Mal qui dénie le Divin... ( Si Dieu est bon, comment permet-il cela ?)

- « Le mal est un scandale, nous sommes dans l’impasse tant que nous cherchons à le justifier » Olivier Abel, professeur de philosophie éthique à la faculté protestante de Montpellier.
- Le Christ, mais déjà avant lui les Rabbis juifs, dénoncent les tendances archaïques :
  • De chercher une relation pénale au mal : il n'est pas une punition !
  • De trouver l'origine du mal, dans un « dieu » du mal ...
Job
« Dieu n’est pas responsable du mal, nous dit saint Augustin (IVe siècle), qui désigne le mal comme un non-être, la privation du bien qui devrait être et qui manque », explique le P. Jean-Michel Maldamé, théologien dominicain.
Saint Augustin récuse ainsi la fatalité du mal issue du manichéisme, qui accepte l’idée d’un dieu du mal en lutte avec un dieu du bien. « Dieu n’intervient pas contre le mal parce qu’il a réellement confié aux hommes le respect de la vie... »
La Vierge de Niccolo-dell-Arca 



L'homme se doit – lui-même - de trouver la véritable source du mal; en particulier celui qui prend en lui sa source …



L’acte de foi est toujours posé « en dépit du mal », écrit le philosophe Paul Ricœur. « Celui qui peut dire qu’il croit - malgré l’objection du mal - trouve en Dieu la source de son indignation, sans chercher en lui l’apaisement de son besoin d’expliquer. »




Le Mal absolu, n'a qu'un désir : tuer le Divin.

samedi 29 novembre 2014

Reconnaître un sens...


« Il se trouve que j’ai chez moi une reproduction de Picasso représentant Don Quichotte et Sancho Pança sur leur monture respective, avec en fond les moulins à vent. Sur cette page blanche, il y a exactement trente huit taches d’encre, pas une de plus, pas une de moins. A votre choix, vous pouvez me déclarer:
Peut-être s'agit-il de ce dessin
de 1955 et de Picasso ...?



« Tiens, voilà le Don Quichotte de Picasso! »
ou bien: « C’est une feuille de papier avec trente huit taches d’encre! ». 

Dans les deux cas, vous avez raison, et en plus, dans chacun des cas, votre discours sera irréfutable. Il reste pourtant une différence entre les deux propos. A qui m’affirmerait qu’il n’y a qu’une feuille de papier tachée d’encre et rien d’autre, il m’est impossible de prouver que c’est aussi un dessin de Picasso. Tandis que celui qui reconnaît que c’est un dessin de Picasso ne fera aucune difficulté pour convenir que c’est aussi une page tachée d’encre.

La fermeture de l’esprit engendre l’intolérance, elle est réductionniste, c’est-à-dire mutilante du principal: aux taches d’encre, le dessin de Picasso ajoute le plus important, c’est-à-dire le sens.

Mais si vous refusez d’admettre le sens, je suis dans l’impuissance de vous prouver qu’il existe »


Parabole du Père Bruckberger ,  et photos de Gilbert Garcin .


mardi 25 novembre 2014

La Foi doit-elle est crédible ? ( Livre J Moingt) -3/3-

Je lis, le témoignage et l'histoire suivante (racontée par un lecteur de La Vie) : « Lorsque j'étais en cp (on disait 11° à l'époque) notre institutrice nous affirmait sans rire qu'il y avait nécessairement un rayon de soleil le samedi. Elle nous en expliquait la raison: c'est le jour ou les âmes du purgatoire passent au paradis Dieu s'en réjouit et le signifie, par un éclaircissement même temporaire du temps (on est en Bretagne). Si on lit cette histoire comme un fait objectif, cela ne tient pas la route sauf à être au sens propre dans l'aliénation religieuse. Par contre au niveau symbolique, dire que Dieu ne veut pas la mort du pécheur et que sa miséricorde est infinie est sans aucun doute une vérité profonde de notre foi et ce récit "merveilleux" en rend très bien compte. Il n'est pas moins légitime de la signifier sous la forme d'un récit merveilleux imagé, que de l'expliciter sous la forme d'un traité de théologie inaccessible à beaucoup. »

Il serait donc sage ( au XXIe s.) de savoir lire un récit imagé et merveilleux ; la question n'étant pas de croire ou non à un surnaturel magique, mais de comprendre le sens profond qui est présenté et peut-être même par ce moyen d'avancer vers la vérité ainsi révélée … « C'est ainsi que je lis les miracles de l'Evangile ou de l'Ecriture . La question de savoir si ce sont ou non des faits historiques ne m'intéresse pas car cela n'apporte rien »
Les Ecritures, la Bible, sont le résultat d'une démarche spirituelle intérieure, écrite, partagée, commentée … Cette Parole n'est ni travail d'historien ( définition du mot toute récente …), ni œuvre de journalisme ; Elle n'en est pas moins porteuse de Vérité...

Aujourd’hui, des archéologues israéliens, remettent en cause l'historicité de l'Exode, de l'esclavage en Egypte et du passage de la Mer Rouge... Ces récits, alors qu'ils sont confirmés comme non-historiques, ne signifient pas qu'ils sont mensongers... Bien plus, cette nouvelle tranquillise ma raison, et donc, renforce ma foi... Le fondamentalisme infantile a déjà trop fait de dégâts... Je fais mienne, cette conviction : « Notre foi ne se fonde pas sur la véracité historique des faits rapportés dans l’Écriture, elle se fonde sur la manière dont l’Écriture entre en résonance avec notre propre expérience. ».

Cependant, et c'est une particularité du Christianisme, je reste sur l'expérience historique de – ce que l'on nomme – l’Incarnation.
Dans cette peinture de  Ed Knippers,
le Christ est représenté nu pour appuyer l'incarnation ;
 et ce que l'on nomme «  sa résurrection »
 est un événement qui a eu lieu
 dans le cadre de la « Création »,
 elle est « historique »
( du moins, c'est le tombeau vide, qui l'est …);
Elle participe à la Révélation, comme les Ecritures, le Magistère...
 Tous contingents... !
Mais tous indispensables, complémentaires...

Incarnation, qui signifie que Dieu se fait homme... !
Vertige … ! Devant une telle proposition...
Incarnation, qui semble – en toute cohérence – se clore par la Résurrection...

Je note, qu'à la différence de la réanimation de Lazare ( évidemment, puisqu'il ne s'agit pas là d'une « résurrection »...), la Résurrection du Christ s'exprime d'abord par un tombeau vide...

"Si le Christ n'est pas ressuscité, notre foi est vaine" : Que signifie donc, pour nous aujourd'hui que Jésus Christ soit ressuscité ? 
Et peu importe l'historicité des « apparitions », puisque cette non-historicité ne remet pas en cause le témoignage des rédacteurs des Évangiles...
La continuité que je lis au travers de la suite ; résurrection, Ascension, Pentecôte ( exprimée par Luc, uniquement); c'est la Présence non-visible ( non matérielle) de Jésus, le Christ par L'Esprit...
Matthias Grunewald

(*) Je signale que le mot « historicité » signifie ( et seulement cela) qu'un événement est reçu par nos sens pour être attesté de manière factuelle. Ainsi, un historien peut s'interroger sur l'historicité de la Guerre de Troie, un théologien sur celle de la résurrection du Christ ou un philologue sur l'authenticité d'un document. En philosophie, l'historicité (parfois appelée «historialité», pour la distinguer du premier sens) évoque une caractéristique universelle de la condition humaine, le fait qu'elle soit déterminée de part en part par sa condition historique.

A « mon sens », je doute ( et même la science l'exprime …) que le « vrai » ( je dirai, plus simplement La Vérité ) puisse se suffire à ce qui nous apparaît comme réel ...



samedi 22 novembre 2014

La Foi doit-elle est crédible ? ( Livre J Moingt) -2/3-

Je comprends, et cela est sans aucun doute salutaire, que l'on puisse écrire qu'un dogme, pour être reçu, doit être crédible.. Toute proposition de foi, ne peut être reçue qu'avec ma raison... Et d'ailleurs, ma raison sait que « le vraisemblable n'est pas un absolu. ».


Effectivement, chrétien : j'adhère à la possibilité d'une « transcendance » ; et je ne refuse pas – à priori – qu'Elle puisse intervenir dans la « création »...

Je comprends que l'on puisse dire « je ne peux pas croire à ce qui est invraisemblable »... L'invraisemblable, n'est pas qu'une « Transcendance » puisse « être »... L’invraisemblable est ce qui met en cause des lois naturelles, dans leur cohérence matérielle... Le merveilleux des vies de saints est matériellement « incohérent » ; ce qui n'empêche qu'il signifie quelque chose …
La « résurrection » d'un corps mort - et je suppose que l'on veuille dire la « réanimation » d'un corps mort - est invraisemblable... Je suppose donc, que « résurrection » signifie autre chose que la réanimation d'un corps mort... Et, effectivement, la suite ( apparitions, puis disparition …) indique bien que Résurrection signifie autre chose …. Je ne m'en tiens donc, pas vraiment au mot ( signifiant), mais à ce qu'il signifie spirituellement ( et non matériellement) …

Aussi, il m’apparaît plus clair de dire, que La Bible est le support, et même la source, de ma recherche de la Vérité. L'expression de cette Vérité, évolue, se modifie au cours des siècles, prenant en compte la réflexion de nouveaux savoirs... Il s'agit de rendre cette Foi accessible, au plus grand nombre, avec un langage d'aujourd'hui... Aujourd'hui, l'approche symbolique – qui prend en compte le Mythe – permet de percevoir davantage la réalité du message du Christ, qu'une approche trop objectivante ( et matérielle …) proposée bien souvent par le Magistère...

Ne serait-il pas dommageable – tout compte fait – que notre Foi, repose essentiellement sur quelques faits exceptionnels et extra-ordinaires... ?
Manifestement, les écrits évangéliques ne tiennent pas à insister sur de tels faits, alors qu'il aurait été 'normal' de le faire à cette époque … Aujourd'hui, nous sommes 'contraints' de « croire » malgré ces miracles …. !

Et pour caricaturer : un dieu contraint de recourir à de la magie, est-il ( au XXIe s...) crédible … ?
Si aujourd'hui, beaucoup de choses que nous connaissons comme scientifiques, paraîtraient – il y a deux mille ans, ou bien moins … - « invraisemblables »... ; alors, admettons que tout matérialisme spirituel est appelé à « vieillir » bien vite, et à disqualifier ce qu'il pensait prouver … !
Mais … Attention ! Ces précautions « raisonnables » ne signifient pas pour moi ; qu'il ne faille pas pas parler de « Résurrection »... Mais surtout pas sur le plan matériel, scientifique … Sur le plan « mythique », oui !

Le linceul de Turin est à mon avis, une curiosité scientifique … sans plus; de même que la lévitation, la télé-kinésie ou les extra-terrestres...etc ( Et la science se chargera un jour ou l'autre de répondre à ces questions …)

La virginité de Marie, sur le plan matériel et physique, ne m’intéresse pas. Le fait que toutes les civilisations, et religions évoquent la présence de « Vierge-Mère » m'interroge et m’intéresse beaucoup plus ...


A t-on besoin de mettre nos doigts dans la plaie du Christ, pour croire en lui... ? Non, évidemment, et heureusement …

mercredi 19 novembre 2014

La Foi doit-elle est crédible ? ( Livre J Moingt) -1/3-

L'annonce du livre " Croire au Dieu qui vient. De la croyance à la foi critique " de Joseph Moingt, dans l’hebdomadaire « La Vie », suscite de nombreux commentaires... Ces échanges me permettent de préciser mes convictions :

- S'agirait-il aujourd'hui d'enlever au christianisme tous ses mythes ?
Ce serait sans doute catastrophique... Ce serait jeter le bébé avec l'eau du bain...
Le mythe, et la preuve ( de la résurrection, par exemple...) n’appartiennent pas au même domaine de réflexion.
A mon avis, l'erreur de l'Eglise ne pourrait pas être - de s'attacher « hors toute raison » à des mythes, mais plutôt - de ne pas s'expliquer sur la vérité des mythes …
Bien sûr, « on ne peut raisonnablement espérer attirer des personnes qui ont reçu un minimum d'instruction avec un tissu de fables plus fantaisistes les unes que les autres. »... Bien sûr, les deux récits de la création selon Genèse, ne sont pas des récits scientifiques … !

- Pour parler de la résurrection, les disciples témoignent dans les Evangiles, de leur foi, en ce que Jésus est toujours vivant et présent... « dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons ne paraît pas encore clairement ».(1 Jn 3,2)
La dimension "merveilleuse" du miracle est à prendre en compte dans la foi ; même si l’événement en question n'est pas « historique » ( avec le sens que nous avons aujourd'hui de l'histoire...).

Ce qui me gène, souvent dans « le miracle » c'est sa présentation matérialiste... Il devient une « preuve » et transforme l'expérience spirituelle en « matérialisme spirituel », avec à l'appui toutes les argumentations qu'un bon historien actuel se doit d'étudier, récuser ou approuver scientifiquement …

Pour moi, effectivement « la résurrection nous dit essentiellement que la vie ne s'arrête pas avec la mort. ».. Je pense que « l'absence » du corps du Christ, ne signifie pas seulement, que nous ne sommes pas capable aujourd'hui, par la science, d'expliquer le phénomène … Cela signifie pour moi, que cette « absence » témoigne d'une 'Présence' qui échappe par nature à la science …

Pour ce que les Évangiles appellent des « apparitions », je préfère adopter ce langage et comprendre ce que cela signifie ; plutôt que d'affirmer qu'elles sont matériellement réelles, ou qu'elles ne sont qu'illusions …

dimanche 16 novembre 2014

La fonction cultuelle, selon M Légaut

Dans un livre qui reprend les échanges entre Marcel Légaut et François Varillon – rencontre organisée à Lyon en septembre 1977- Marcel Légaut explique sa vision du rôle du prêtre, dans un avenir proche …
Il préconise de séparer le sacerdoce selon ses deux fonctions : celle d'officiant et celle de missionnaire. Il s'agit de distinguer la fonction cultuelle de la mission apostolique – celle-ci étant plus exigeante et nécessitant un approfondissement spirituel...

Cette distinction est importante, pour la suite de sa proposition :
Légaut constate ceci : Aujourd'hui, dans la cité, les catholiques sont minoritaires et dispersés. Ils ont la possibilité néanmoins de se réunir en petits groupes...
L'Eglise se doit de leur donner la possibilité de célébrer la Cène, comme il semble que Jésus l'a recommandé à ses disciples.
La Cène - cette action communautaire chrétienne par excellence – permet, avec le secours de la Parole et de l'exemple, chacun à se rendre Jésus présent...
Julius Garibaldi Melchers (1860 – 1932)
 Communion

« La fonction cultuelle, si elle demande de la foi et de la piété, n'exige pas la formation , la culture, la vie spirituelle, ni surtout le charisme relativement rare qui permettent la mission d'apôtre. Aussi les « pouvoirs » qu'elle requiert pourraient, même dès maintenant, être confiés à nombre de croyants qui, jugés aptes et dignes, auraient été au préalable amenés à regarder cette fonction comme faisant partie de leur rôle personnel dans l’Église. Sans qu'ils aient à quitter leur métier, ils seraient ainsi, en union avec l’Église et plus précisément avec l'évêque qui la représente dans leur milieu, en mesure de renouveler la Cène dans leur communauté, fût celle-ci des plus minimes. » M Légaut

Je trouve que cette proposition est réellement dans l'Esprit qui animait les premiers chrétiens.


« Pour moi l'essentiel de la raison d'être de l'Église, c'est la mission et non pas la conservation d'un exercice du sacerdoce qui ne date même pas des origines… » M Légaut.

vendredi 14 novembre 2014

Abraham: extrémiste religieux ?

Ce commentaire d'un récit (énigmatique ) du premier Testament, qui fait d'Abraham un « religieux extrémiste » est très éclairant ….

 
Rabbin Haïm Harboun
Le commentaire de la Parasha de Vayera (« et il vit ») par le rav Haïm Harboun ( Rabin, et prof d'université.. Aix en Provence)

 « Avec cette Paracha nous sommes au cœur de l’actualité. Aujourd’hui les musulmans sont en guerre avec nous pour nous disputer le mont du temple. Aujourd’hui des musulmans égorgent des journalistes innocents, juifs de préférence, en Irak, par amour pour Dieu. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois dans l’histoire, l’Inquisition a tué des millions de juifs là encore pour l’amour de Dieu. L’amour de Dieu est donc un sentiment extrêmement dangereux.  Comment cette folie est-ce possible ? Nous avons la réponse dans la Torah.

L’amour est donc un sentiment dangereux. Car comme tous les sentiments c’est une pulsion qu’on ne maîtrise pas. On peut donc tuer par amour, sans réfléchir. Et tous ces islamistes qui égorgent des innocents par amour de D.ieu ne font que cela.

Rembrandt  - The_sacrifice_of_Isaac
Alors me direz-vous : IL NE FAUT PAS AIMER ? Et pourtant on dit chaque matin dans le Shema : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur de toute ton âme et de toute ta force » et de transmettre cela à nos fils que nous soyons debout ou couchés, à la maison ou en voyage… Comment faire ?

Abraham est le prototype de ce monsieur qui aime Dieu à la folie et qui est même prêt à égorger son fils pour cela… Mais Abraham N’A RIEN COMPRIS ! Il aime mais il ne craint pas. Il croit sans réfléchir, Et il est donc prêt à commettre un acte absurde par amour. Mais il lui manque la crainte de Dieu. C’est pour cela l’Eternel dit donc à Abraham après ce qui aurait pu tourner au drame : « Maintenant je sais que tu crains Dieu ». Ce qui veut dire qu’il ne le craignait pas encore.
Or, chaque fois que la Torah nous commande d’aimer : « Tu aimeras l’Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton pouvoir »[2] ou « Vous aimerez l’étranger, vous qui avez été étrangers dans le pays d’Egypte ! » [3], elle ajoute aussitôt : TU CRAINDRAS ! : « Tu craindras l’Eternel ton Dieu (tIRa)»[4]. 
Sans la crainte l’amour est toujours dangereux. La crainte est un acte rationnel, la crainte c’est la raison. Sans raison, l’amour mène à la destruction.
Qu’est-ce que la crainte (ira) de Dieu ? Pour cela il nous suffit de lire le titre de la Paracha : VaIeRa (« et il vit »). La crainte IRa contient la même racine hébraïque IRque le verbe « voir ». Craindre, c’est être rationnel, c’est entrevoir les conséquences de ses actes ! Et il est bien évident que le Dieu qui était prêt au début de cette Parasha à pardonner les gens de Sodome et Gomorrhe pourvu qu’il reste seulement cinquante juste, puis quarante, puis trente, puis vingt, puis seulement dix (un miniane !) alors qu’Abraham marchande pour sauver leurs vies est un Dieu qui aime la vie. Mais cela Abraham l’a seulement compris sur le mont Moryia ! ». Voilà ce que nous devons faire ! Sois béni ô Eternel, bouclier d’Abraham. »
[1] Livre de la Genèse 15, 6
[2] Livre du Deutéronome 6, 5
[3] Livre du Deutéronome 10, 19
[4] Livre du Deutéronome 10, 20

Ce commentaire – partagé dans une assemblée récente lors d'un shabbat - est rapporté par Didier Long, essayiste et écrivain français né en 1965. Chrétien, il suit désormais la voie juive.

mardi 11 novembre 2014

La Bible entre mythe et histoire.

De tous temps, et en particulier les anciens, comprenaient que Les Ecritures étaient un texte à interpréter...


Dans l'Ancien Testament, YHVH dit à Ézéchiel :
«  Ouvre ta bouche, et mange ce que je te donnerai ! Je regardais, et voici, une main était étendue vers moi, et elle tenait un livre en rouleau. Il le déploya devant moi, et il était écrit en dedans et en dehors. » (Ez2, 8-10)
Ainsi, par exemple : - Lorsque Moïse ( personnage non historique …) mène son peuple de la terre de servitude à la terre promise, il s'agit de reconnaître avant tout que l’Égypte est en nous, que Moïse et le peuple sont en nous ...etc …
- Le déluge, et l'arche de Noé ne sont pas à prendre au sens littéral. Le déluge est celui des passions, des émotions qui 
ravagent ...etc

La Bible utilise le langage des mythes.

Le récit d'Adam et Eve n’est pour nous – aujourd'hui - qu’une tentative d’auto-compréhension de la situation existentielle de l’homme.... Ce que l'on nomme – abusivement - (?) « la chute » d’Adam ne renvoie pas à un événement historique...
Le mythe appartient de manière essentielle au langage de la religion. On peut se demander, si aujourd'hui, ce langage peut être reçu par l’homme moderne. Malheureusement, le mot ‘mythe’ a une connotation d’irréel et de fiction, et il nous gène que le mythe puisse être le langage propre du mystère.

Pour autant, derrière le mythe, n’y a t-il aucun événement historique.. ? N’y a t-il qu’un message pour moi et mon existence ?
La Bible n’est pas constituée uniquement de paraboles et de récits plus ou moins mythiques. Elle exprime l'intervention divine dans l'histoire des hommes...
Elle interprète l’histoire particulière du peuple d’Israël et celle tout autant particulière de Jésus-Christ.  Certains livres bibliques sont des relectures d’événements vécus comme acte de révélation.

L’Écriture, poésie du Verbe de Dieu, composée de mots et d’événements, permet alors d’éclairer le sens profond de l’histoire des hommes et d’y découvrir Dieu.


samedi 8 novembre 2014

La religion, comme "voie" spirituelle

Beaucoup de personnes pensent qu'une religion est un système particulier de croyances, et n'estiment pas nécessaire d'en faire usage ...Je les comprend... Même, s'il s'avère que nous avons, tous, un système de croyances, et qu'il serait bénéfique, d'en faire chacun l'inventaire et de le proposer à la confrontation … Peut-être mériterait-il d'évoluer... ?

Pour ma part, l'essentiel d'une religion ( et c'est sans doute pour cela que nous sommes beaucoup à préférer le terme de spiritualité...) est de conduire à la transformation de l'être. Même si un ensemble de règles de comportement s'en dégage, telle n'est pas l'intention première.
C'est ainsi qu'une spiritualité est avant une voie, un chemin...
Quelle utilité de « croire » aveuglément une quelconque affirmation, si l'on en fait pas soi-même une expérience, une « vérité » à vivre … ?

La voie, est difficile à emprunter, mais elle est aussi difficile à trouver... ! Cela nécessite une recherche ardente et persévérante de la part de l'apprenti qui, même épaulé par un guide spirituel, devra expérimenter lui-même ses propres tâtonnements...


Le Petit Prince


En grec le terme même de disciple « mathètès », signifie non seulement « apprendre » , mais aussi « s'habituer à quelque chose, se rendre familier de », cela suppose donc un long exercice, un long apprentissage, avec tout ce que cela peut comporter d'obstacles et d'épreuves.

jeudi 6 novembre 2014

Le regard fait l'image -11/99 - Anthony Green

Anthony Green est né en 1939 et a étudié à la Slade School of Art, où il a remporté le Prix Henry Tonks pour le dessin en 1960.
Il a été élu à l'Académie royale en 1971. Il est membre de l'University College, à Londres.


- Ses tableaux intriguent, amusent et ravissent de nombreux fans... Son sens de la couleur, de l'humour, crée une ambiance particulière. Sa capacité remarquable à capturer les événements de la vie, à la fois heureux et tristes, permettent à chacun de s'identifier facilement .


- Son travail est ludique et intéressant dans la façon dont il traite l'angle de vue, la profondeur et la perspective.


           
           
           
           

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