mardi 29 septembre 2015

Junia, femme et Apôtre

Eldon Jay Epp démontre que la critique textuelle s'acharne à nier qu'il existe bel et bien une femme apôtre dans le nouveau Testament...

Tout part de banales salutations de Paul dans la fameuse épître aux Romains, au chapitre 16, dans lequel Paul «  salue Andronicus et Junia (..) apôtres éminents ayant appartenu au Christ avant moi ». procédant à une analyse fouillée des sources, E J E professeur à la Divinity School de Harvard, prouve que le prénom ''Junia'' ne peut qu'être celui d'une femme.

Il montre que c'est d'ailleurs ainsi que l'ont compris l'ensemble des éditeurs du Nouveau Testament du premier millénaire, jusqu'à ce que , à la fin du XIXe s. et jusqu'à aujourd'hui, des savants décident qu'il était impossible qu'une femme soit considérée comme ''apôtre'' – summum du prestige chrétien – et décident de transformer le prénom en ''Junias'' patronyme masculin.

Un incroyable exemple d'imposture scientifique assénée uniquement pour des motifs idéologiques, qu' E. J. Epp détruit avec rigueur et humour en remettant au jour cette incontestable vérité : il existait bel et bien, au 1er siècle, des femmes ''apôtres'' dont l'importance devait être comparable aux fondateurs masculins des premières communautés chrétiennes.
Sources: ( Le Monde des Religions N° 70)


Dans cette réhabilitation exégétique, l’auteur présente des témoins dont l’un des plus influents reste Jean Chrysostome : « De fait, quelle ne dut pas être la sagesse de cette femme pour qu’elle soit jugée digne du titre d’apôtre. »



Donc, un couple, Andronicus et Junia, est inscrit parmi les apôtres ("apostolos, envoyé"), terme qui, à l'époque, n'est pas encore réservé aux Douze (il le deviendra dans les Évangiles) mais qui désigne soit un émissaire (sens faible), soit un envoyé de Dieu (sens fort). "Paul, esclave du Christ Jésus, apôtre par appel…", en disant cela au début de sa lettre, Paul indique qu'un apôtre ne se donne pas lui-même sa propre mission ; elle vient d'un autre, Dieu, et elle concerne les autres, les païens (cf. Ro 11,13).
Sa mission est de répandre la Parole de salut réalisée en Jésus, Parole qui l'investit lui-même. Dans la trilogie des fonctions ministérielles d'alors (cf. 1 Co 12,28), les apôtres viennent en premier. Suivent les prophètes et les docteurs, tous au service de la même Parole. Les prophètes ont une fonction d'encouragement, soulignant l'actualité de l'Évangile. Les docteurs, eux, ont un rôle didactique de réflexion sur les Écritures et les paroles du Christ. Comme apôtres, Junia et son mari sont donc au premier rang des acteurs de l'Église. Paul ne cite pas ici de prophètes mais nous savons, par les lettres aux Corinthiens, qu'il y avait des femmes  parmi les prophètes chrétiens (1 Co 12-14). Quant au rôle de docteur, n'est-ce pas ce que Prisca et Aquilas ont joué auprès d'Apollos à Éphèse (Ac 18,26) ? En Ro 16, Prisca et Aquilas sont appelés "collaborateurs dans le Seigneur", un titre donné aussi à Urbain et Timothée (Prisca est nommée avant son mari, ce qui n'est pas habituel alors). La notion de labeur commun est ici capitale et Paul signale au moins quatre femmes parmi les gens qui "se donnent de la peine" : Mariam, Tryphène, Tryphose, Persis…


Sources : SBEV

samedi 26 septembre 2015

Questions sur la Foi, avec E Carrère -2/2-

Il est allé à travers les villages sur le chemin de Jérusalem - James Tissot
Intéressant de comprendre l'importance de la figure de Paul. Paul se livre dans ses lettres, beaucoup plus que Jésus qui n'a rien laissé d'écrit... Intéressant, comme le fait E. Carrère, de tenter de comprendre l'état d'esprit de Luc : évangéliste, non-juif ( gentil) et qui fixe dans son texte des histoires qui ne sont que dans son Évangile : le bon samaritain, le fils 'prodigue', 'Emmaüs' …

Aujourd'hui E. Carrère, sans doute à l'image de beaucoup d'anciens chrétiens, ne se retrouve pas dans le ''Credo '', « Pourtant assez mystérieusement, je garde avec le christianisme une proximité qui dépasse le cadre historique, culturel, les cathédrales, Bach..etc. Il y a quelque chose qui continue à former ma pensée, mon regard, et autant que je le peux ma conduite. »

Avec E. Carrère, je suis d'accord pour dire que : « Si être chrétien, c'est simplement dire qu'il faut penser à son prochain, s'aimer les uns les autres, etc, tout le monde est plutôt convaincu. Un christianisme absolument rationnel, je n'en vois pas l'intérêt, ce ne serait à mon sens plus vraiment le christianisme... »

Election des douze Apôtres  1894 - J Tissot
Il n'y a plus de valeur uniquement morale, même disons 'civilisatrice' de la religion. Au contraire... Et c'est là tout le paradoxe actuel du christianisme... Jusqu'à parler d'une religion de ''la sortie de religion''...
« Ce qui caractérise le christianisme est une sorte de folie qu'évoque Saint-Paul, et qui est un renversement absolu du monde et des rapports humains. (…)
« Le message de Jésus est extraordinairement subversif et absolument rebelle à toute institution. Il est 'mystérieux' que sur ce message se soit construite l'une des institutions les plus puissantes et durables de l'histoire. » A l'image, en fin de compte, de la plupart des autres religions …
«  En dépit de tous les défauts de l’Église – riche, puissante, tyrannique – et de tous les méfaits historiques, elle demeure une gardienne d'un trésor qui contient en même temps sa propre destruction. » E.C. ( le MdR N°68)

Pour autant, je réfute cette position qui reviendrait à dire : « soyons chrétien, moins tous les dogmes... ». Ces dogmes font partie des 'trésors' de cette Église : ils sont des points de ''mystère'' et méritent de nous interroger, encore et encore... Et, je rajouterai, en laissant ma conscience libre de pouvoir discuter, partager, comprendre, ces formulations empreintes d'histoire...
Réconstitution_de_Jérusalem_et_du_temple_d'Hérode) - James_Tissot

mercredi 23 septembre 2015

Questions sur la Foi, avec E Carrère -1/2-

Je reviens sur le livre '' Le Royaume'' d'Emmanuel Carrère... Témoignage qui me frappe par sa lucidité et sa sincérité ; et qui questionne - non pas seulement - ma foi, mais mon rapport avec ''la foi''...

E. Carrère : agnostique a été de ces ''croyants'' dont la foi pourrait être décrite ( selon ses mots) « très raide, très crispée et très égocentrée. »

La foi, est en lien direct avec La ''Parole''... ( Aujourd'hui un livre : les Evangiles d'abord, le second Testament ensuite, '' l'Ancien Testament'' enfin …)  Et ,ce qui fait le lien de tout cela, et de tout cela avec moi : l’Église ; enfin la Tradition, ce qu'elle m'a transmise...
Il est donc utile de s'interroger sur la légitimité des Textes, et de l'institution...

On pourrait se demander s'il est 'utile' de questionner continuellement cette légitimité. N'est-il pas souhaitable de faire confiance ?

Peut-être est-ce là un point de la question spirituelle d'aujourd'hui : nous n'avons plus confiance...

Je considère en effet, que nous avons été trompé – au cours de l'histoire; non pas de façon machiavélique, mais par le biais de toutes les ''tares'' qui frappent toutes les religions, un moment ou un autre: intolérance, fanatisme, zèle, misogyne, pouvoir, manipulation... Il faut être vigilant ; mais cela ne remet pas en cause – pour ma part – la très haute valeur des religions. Je garde même pour ma religion catholique un grand attachement, pour le bienfait de sa transmission – même si je me permets – à raison – de la critiquer...
Intéressant donc, d'étudier l'histoire de l’Église naissante, et de comprendre comment se sont fixés les premiers écrits.

Ainsi, pour être plus précis : notre époque offre à notre raison des méthodes pour étudier des textes ; et celle dite ''historico-critique'', elle analyse les textes et leurs auteurs sans plus aucun présupposé de foi ou d'origine divine, et avec les outils des sciences humaines. Ce qui 'relativisant' le texte, conduit le chercheur ( ouvert à d'autres textes …) à ne plus parler de vérité absolue.. Et aucune croyance ne devrait entrer en conflit avec la science...
N’empêche, il convient encore de s'interroger sur plusieurs points des textes bibliques qui entrent en conflit avec un présupposé rationnel : les prophéties, les miracles, l'âme, le ciel, l'enfer, ou même la Résurrection... Peut-être convient-il de donner à ces événements un caractère mythique, symbolique... - sans connotation péjorative, au contraire ...


dimanche 20 septembre 2015

Les Pharisiens, par Flavius Josephe.

Buste Romain de
Flavius Josèphe
 Voici les textes extraits des écrits de FLAVIUS JOSÈPHE (né à Jérusalem vers 37 et mort à Rome vers 100 ) , et disponibles sur le net.
Flavius Josephe


GUERRE DES JUIFS

«  Il y a, en effet, chez les Juifs, trois écoles philosophiques : la première a pour sectateurs les Pharisiens, la deuxième les Sadducéens, la troisième, qui passe pour s’exercer à la sainteté, a pris le nom d'Esséniens[57]

Des deux sectes plus anciennes, les Pharisiens, considérés comme les interprètes exacts des lois et comme les créateurs de la première école, rattachent tout au destin et à Dieu. Ils pensent que la faculté d'agir bien ou mal dépend pour la plus grande part de l'homme lui-même, mais qu'il faut que le destin[80] coopère pour chaque acte particulier  que toute âme est impérissable, que celles des bons seules passent dans un autre corps[81], que celles des mauvais subissent un châtiment éternel.
Les Sadducéens
Quant à la seconde secte, celle des Sadducéens, ils suppriment absolument le destin et prétendent que Dieu ne peut ni faire, ni prévoir le mal ; ils disent que l'homme a le libre choix du bien et du mal et que  chacun, suivant sa volonté, se porte d'un côté ou de l'autre. Ils nient la persistance de l'âme après la mort, les châtiments et les récompenses de l'autre monde. Les Pharisiens se montrent très dévoués les uns aux autres et cherchent à rester en communion avec la nation entière. Les Sadducéens, au contraire, sont, même entre eux, peu accueillants, et aussi rudes dans leurs relations avec leurs compatriotes qu'avec les étrangers. Voilà ce que j'avais à dire sur les sectes philosophiques des Juifs.

« les Pharisiens, secte juive qui passe pour être la plus pieuse de toutes et pour interpréter les lois avec le plus d'exactitude.


ANTIQUITÉS JUDAÏQUES

Les Antiquités judaïques ou Antiquités juives (Antiquitates Judaicae en latin) sont une œuvre de la fin du 1er siècle de l'historien juif Flavius Josèphe. Elle comprend vingt livres écrits en grec. Elle était destinée à un lectorat gréco-romain afin de lui faire connaître l'histoire du peuple juif.

« Les Juifs avaient, depuis une époque très reculée, trois sectes philosophiques interprétant leurs coutumes nationales : les Esséniens, les Sadducéens et enfin ceux qu'on nommait Pharisiens. Bien que j'en aie parlé dans le deuxième livre de la Guerre des Juifs (05), je les rappellerai cependant ici en peu de mots.

Les Pharisiens méprisent les commodités de la vie, sans rien accorder à la mollesse ; ce que leur raison a reconnu et transmis comme bon, ils s'imposent de s'y conformer et de lutter pour observer ce qu'elle a voulu leur dicter. Ils réservent les honneurs à ceux qui sont avancés en âge et n'osent pas contredire avec arrogance leurs avis. [13] Ils croient que tout a lieu par l'effet de la fatalité, mais ne privent pourtant pas la volonté humaine de toute emprise sur eux, car ils pensent que Dieu a tempéré les décisions de la fatalité par la volonté de l'homme pour que celui-ci se dirige vers la vertu ou vers le vice. [14] Ils croient à l'immortalité de l'âme et à des récompenses et des peines décernées sous terre à ceux qui, pendant leur vie, ont pratiqué la vertu ou le vice, ces derniers étant voués à une prison éternelle pendant que les premiers ont la faculté de ressusciter. [15]
C'est ce qui leur donne tant de crédit auprès du peuple que toutes les prières à Dieu et tous les sacrifices se règlent d'après leurs interprétations. Leurs grandes vertus ont été attestées par les villes, rendant hommage à leur effort vers le bien tant dans leur genre de vie que dans leurs doctrines.
[16]. 4. (07). La doctrine des Sadducéens fait mourir les âmes en même temps que les corps, et leur souci consiste à n'observer rien d'autre que les lois. Disputer contre les maîtres de la sagesse qu'ils suivent passe à leurs yeux pour une vertu. [17] Leur doctrine n'est adoptée que par un petit nombre, mais qui sont les premiers en dignité. Ils n'ont pour ainsi dire aucune action ; car lorsqu'ils arrivent aux magistratures, contre leur gré et par nécessité, ils se conforment aux propositions des Pharisiens parce qu'autrement le peuple ne les supporterait pas.
La quatrième secte philosophique eut pour fondateur ce Judas le Galiléen. Ses sectateurs s'accordent en général avec la doctrine des Pharisiens, mais ils ont un invincible amour de la liberté, car ils jugent que Dieu est le seul chef et le seul maître. Les genres de mort les plus extraordinaires, les supplices de leurs parents et amis les laissent indifférents, pourvu qu'ils n'aient à appeler aucun homme du nom de maître. [24] Comme bien des gens ont été témoins de la fermeté inébranlable avec laquelle ils subissent tous ces maux, je n'en dis pas davantage, car je crains, non pas que l'on doute de ce que j'ai dit à leur sujet, mais au contraire que mes paroles ne donnent une idée trop faible du mépris avec lequel ils acceptent et supportent la douleur. [25] Cette folie commença à sévir dans notre peuple sous le gouvernement de Gessius Florus (10), qui, par l'excès de ses violences, les détermina à se révolter contre les Romains. Telles sont donc les sectes philosophiques qui existent parmi les Juifs.
James Tissot (français, 1836-1902).  Jésus enseigne
Nb/ texte de Flavius Josephe, à propos de Jésus Christ :
Le Testimonium flavianum se trouve aux paragraphes 63 et 64 du Livre 18, dont il existe plusieurs manuscrits datant du Moyen Âge, ainsi qu'il figure dans deux ouvrages d'Eusèbe de Césarée (~265-~340) : L’Histoire ecclésiastique et la Démonstration évangélique. Le texte est cependant suspect d'avoir été interpolé, soit en totalité, soit notamment les passages signalés entre crochets :

« En ce temps-là paraît Jésus, un homme sage, [si toutefois il faut l'appeler un homme, car] ; c'était un faiseur de prodiges, un maître des gens qui recevaient avec joie la vérité. Il entraîna beaucoup de Judéens et aussi beaucoup de Grecs ; [Celui-là était le Christ.] Et quand Pilate, sur la dénonciation des premiers parmi nous le condamna à la croix, ceux qui l'avaient aimé précédemment ne cessèrent pas. [Car il leur apparut le troisième jour, vivant à nouveau ; les prophètes divins avaient dit ces choses et dix mille autres merveilles à son sujet.] Jusqu'à maintenant encore, le groupe des chrétiens [ainsi nommé après lui] n'a pas disparu. »

James Tissot, Jésus déroule le livre dans la synagogue, 1886-1894

jeudi 17 septembre 2015

Pharisien - Définition : hypocrite.


Mais, heureusement, voilà ce que dit ''Le dictionnaire encyclopédique du Judaïsme'' :

Les pharisiens sont des chefs spirituels de l'une des trois ou quatre écoles ''philosophiques'' décrites par l'historien juif  Flavius Josèphe... ( plus d'extraits dans l'article suivant). 
Cette doctrine prend racine à l'époque d'Esdras et de Néhémie ( Ve s. avant l'ère chrétienne )...

Le mondes des pharisiens , à la différence de celui des sadducéens, se caractérisaient par l'existence de ses académies d'études religieuses. Les grandes écoles de Hillel et de Chammaï étaient déjà florissantes au 1er siècle avant l'e.c. Et la ville de Yavneh semble s'être glorifiée de posséder une yechivah ( académie d'études) déjà bien avant la destruction du Temple en 70...
Je note que le sage pharisien Rabban Yohanan ben Zakkaï, était disciple d'Hillel et contemporain du Christ …
Ce dictionnaire ( référence...!) note aussi ceci :
« La description que fait le Nouveau Testament du souci des pharisiens comme celui d'une simple application sèche et minutieuse de la loi juive est réfutée par le vaste corpus de la littérature talmudique qui montre la simplicité de l'attitude des sages dans leur conduite, leur préoccupation pour leurs coreligionnaires, leur croyance dans le libre arbitre humain, le respect en lequel ils tenaient leurs aînés, et leur engagement dans l'ensemble de la société juive. Flavius Josèphe note : "A cause de ces vues, ils sont [...] extrêmement influents parmi les habitants des villes" et que "le grand tribut" que la population juive paye à "l'excellence" des pharisiens, est dû à leur pratique des idéaux les plus élevés, aussi bien dans leurs discours que dans leur façon de vivre. (citation tirée de l'article "Pharisiens". » 
pages 789-790 du Dictionnaire encyclopédique du JUDAÏSME publié sous la direction de Geoffrey Wigoder dans la collection "Bouquins" chez Cerf/Robert Laffont, 1996). 




On se rend vite compte que les pharisiens sont des gens 'biens' ; que parmi eux exercent de véritables maîtres, et que Nicodème, personnalité reconnue et membre du Sanhédrin, avait sans doute toute la culture et la subtilité ( et l'humour) des maîtres spirituels que l'on rencontre aujourd'hui à la lecture du Talmud...

lundi 14 septembre 2015

Marre, des 'homélies' sur les Evangiles... !

Il me semble avoir entendu, des années durant, un même ronronnement de commentaires sur les Evangiles ; et avoir eu la paresse de ne pas réfléchir plus avant... Mais le pire, de ce genre de comportement, c'est d'entendre, même de comprendre, sans autre implication … Sans passion. Et le pire, encore ; c'est qu'en fait.... je comprends, je semble acquiescer... mais je n'en suis pas convaincu... Ça ne prend pas... Je ne crois pas vraiment, à ce qu'on me dit... Pourquoi ? ... Quelques exemples:
James Tissot -  Jésus déroule le livre dans la synagogue, (1886-1894)

- Depuis combien d'années, j'entends que les pharisiens sont les ''méchants'', bêtes, bornés.. ? Une catégorie de gens ( du genre 'prélat' ) qui s'affichent, font la leçon, et agissent à l'envers de ce qu'ils préconisent... En fait ; c'est trop caricatural... J'y crois qu'à moitié... D'ailleurs, ils vivent comment ces gens ? De qui, de quoi tiennent-ils leur légitimité... ? Et, quelle est donc vraiment leur religion … ? C'est fou... ! Je ne le sais même pas ! Sauf, bien sûr, le discours classique des différences entre sadducéens et pharisiens...
- Et, à propos : Nicodème, ce gentil pharisien... ? Lui, il serait gentil, mais si bête... ! Il n'a même pas compris que la ''renaissance '' dont Jésus parlait, n'était pas une deuxième « naissance » du ventre de sa mère... ! Mais... En fait j'y ai jamais cru ! Je n'ai jamais cru à la bêtise de Nicodème... J'entends l'homélie : je trouve que tout ceci est bien fade, sans trop d'intérêt : ''il faut se convertir'' : ok !
James Jacques Joseph Tissot
The Repentant Magdalene
- Et les femmes. Bon, Marie est au-dessus de tout, touts les qualités physiques ( 'vierge' est donc une qualité …) et morales … Bon... Je ne suis pas convaincu...Mais bon passons... Les autres femmes, dans les Evangiles, elles sont plutôt 'pécheresses' : Marie-Madeleine, qui se confond avec plusieurs 'Marie' ; et puis, il y a Marie, la sœur de Marthe – celle qui s'agite -, Marie qui a la meilleure part, la même qui est qualifiée de pécheresse parce qu'elle couvre les pieds de Jésus de parfum... Bref ces femmes – pécheresses... : j'y crois pas … !
- La ''samaritaine'', encore une pécheresse … ! Elle a cinq maris... ! Là je ne sais pas qui, qui joue à faire son ''naïf'' comme Nicodème... Mais La Samaritaine 'pécheresse' : j'y crois pas … ! Cinq maris : les spécialistes de la Palestine antique disent que cela ne se peut pas ; ensuite cette femme n'est pas du tout rejetée par le reste de la population de son village : au contraire, il croit sa parole et la suive jusqu'à Jésus qui attend près du puits … Bref ! Que d'homélies qui ne m'ont jamais convaincu... !

Alors .. ? Aujourd'hui, j'ai un peu de temps ; et j'ai énormément soif de savoir ce que me dit ''Vraiment'' ces textes extraordinaires que sont les Évangiles ..

- Avec un peu de temps, je peux tout simplement lire ce que disent les spécialistes juifs de l'époque romaine sur les pharisiens, sur des ''docteurs de la loi'', pharisiens, comme Hillel, et ceux qui ont suivi son enseignement – au temps de Jésus – et qui devaient ressembler à Nicodème … Je peux m'informer sur le Talmud, et chercher à comprendre le judaïsme de l'époque …

- Aujourd'hui, je peux lire ce que de nombreux exégètes disent des Évangiles selon St-Jean, comprendre la richesse des images et symboles employés propre à ''l'école johannique''. 
Jacques-Joseph Tissot, La promesse de Dieu à Abram
Exemple: Venir à ''Midi au puits de Jacob'' pour la Samaritaine, ce n'est pas forcément signifier qu'elle craint de rencontrer quelqu'un ; c'est surtout signifier que Midi ( comme pour Abraham, devant les chênes de Mamré...) c'est l'heure de la Rencontre avec l’Éternel... Etc … Les cinq maris, font peut-être aussi référence aux cinq dieux, et au syncrétisme, dont on accuse les samaritains dans le premier Testament … etc … ( je fais court) ... A suivre.

samedi 12 septembre 2015

C'est l'histoire d'un moine ...


C'est l'histoire d'un moine à qui l'on demande ce qu'il fait dans son monastère bénédictin. Il répond « je tombe, je me relève, je tombe, je me relève... ».

Pourtant... Au yeux des apparences, ce moine participe aux liturgies, travaille, mange, dort, lit...
Sa réponse s'en tient à ce qu'il fait réellement : dans la réalité de son esprit. Cette ''réalité'' est sans doute pour cet homme, la seule véritable réalité : celle qui est impermanente, et qui dans le cadre de cette vie ( à échelle humaine) s’accomplit ici - sans aucun doute- dans la communion avec l'Esprit.
Gevrey-Chambertin - un moine 
Cette ''expérience'' se rapproche de cette autre histoire, d'un moine zen à qui l'on demande ce qu'il fait dans son monastère. Il répond : « quand je travaille, je travaille ; quand je dors, je dors, quand je mange, je mange ; etc ... ». Ce moine insiste sur la présence à soi dans l'instant.
Un moine bouddhiste.




Ces deux histoires ''vraies'' sont essentielles : elles touchent l'essence du sens que l'on donne à une vie. Elles imagent deux directions, qui ne sont pas - à mon avis - inconciliables ; mais complémentaires... Ces deux expériences, témoignent d'une Autre réalité, que celle que nous avons créée ( plutôt copiée) nous-mêmes à partir de notre environnement immédiat.



mercredi 9 septembre 2015

Parsifal, vers Montsalvat... Paysages

Parsifal en chemin vers Montsalvat d'André Kosslick artiste allemand 1703-1770
Parsifal vor der Gralsburg - Hans Werner Schmidt 
montsalvat mit der Grassburg - M Bruckner


Hermann Hendrich, Saint Grail Legend, Parsifal brings the Saint Spear to the Grail Castleparsifal-hendrich
Parsifal - Döbröntei Zoltán festményeHermann Hendrich, Saint Grail Legend, The enchantment of Good Friday

dimanche 6 septembre 2015

Tarot -3- L'Impératrice, Guenièvre.

3 - Le Tarot de la Quête du Graal

- Les arcanes majeurs ou '' grands pouvoirs''
3-imperatriceL’IMPÉRATRICE est : amour maternel, fécondité, bienfaisance et prodigalité. Il s'agit d'une protection divine suprême. Elle apporte la paix familiale tout en conservant précieusement sa beauté, sa féminité sans lesquelles elle ne peut se passer. Elle représente la vie, l’amour, l’attachement maternel et la générosité. Cet arcane symbolise l’intelligence, la créativité cognitive, la culture mais aussi l’énergie de l’action et la joie, le dynamisme.
Sur le plan évolutif, dans le système du Tarot, le nombre 3 représente la naissance de l’esprit et le développement du mental. triple-goddess_79(Alors que le nombre 5 représente le mental développé et une ouverture d’esprit à l’autre, à sa différence. Le nombre 7 représente la satisfaction de l’esprit et le contrôle des pulsions par le mental. Le nombre 9 représente la remise en cause et l’esprit sage, tourné vers l’essentiel).
L’IMPÉRATRICE est surtout une personnalité sensitive-instinctive (par exemple, ses deux mains tiennent, et donc touchent, des objets de pouvoir). Elle ressent les choses, elle s’attache à elles pour des raisons émotives, traditionnelles ou rituelles.... Elle est réceptive et réactive. Sur le plan relationnel, elle se tient sur la défensive, ce qui est figuré par son écu, son sceptre et son bijou lui enserrant la poitrine. C'est l’arcane qui représente le triomphe de la féminité. Ses valeurs sont : l'affabilité, la sympathie, la beauté, la fascination, la séduction dans le bon sens du terme.
Êàðòèíà áàòèê Ìàäîííà Çàùèòíèöà
Queen Guinevere by James Archer (c.1860)
Queen Guinevere by James Archer (c.1860)
L’IMPÉRATRICE à la figure d’une souveraine, inspirée par la figure d’Héra-Isis.
Si L’IMPÉRATRICE est associée à la Lune, elle est aussi très souvent associée à Vénus... D’abord, Vénus est le surnom romain d’Isis, Ishtar, Aphrodite... Ensuite, Vénus est considérée comme la Déesse de l’Amour, de la Beauté et aussi de la Fertilité...
Cette Vénus née de l’écume des eaux! Cette Vénus est bien celle qui comme Freyja, la déesse Celte, s’est incarnée sur Terre, grâces aux vents et à l’eau... 3 éléments réunis (terre, air, eau) afin de réaliser le miracle de l’incarnation de la Déesse.
La Mater Dolorosa ou mère de douleur est un thème universel auquel le christianisme a donné une valeur de référence en en faisant un point marquant de la dévotion mariale dans une spiritualité de la compassion.
Freyja, par James Doyle Penrose (1890)Guinevere par Henry Justice Ford 1910
Freyja, par James Doyle Penrose (1890)Guinevere par Henry Justice Ford 1910
La figure de Guenièvre, correspond à un archétype, celui de la jeune épouse-fleur, la femme de l'Autre-Monde, qui devient l'épouse d'un roi. GuenièvreElle remonte jusqu''à Gwenhwyfar, dont l'intégrité soutient l'honneur de la cour d'Arthur et dont la beauté reflète la visage fertile du pays...
Elle manifeste l'harmonie entre le roi et sa contrée... Si elle ne trouve pas à tous les niveaux un amour réciproque de la part de son époux, elle cherche alors un champion pour faire réagir le roi et lui rappeler ses devoirs envers sa reine et le pays qu'elle représente.
Elle est en réalité défendue par de nombreux chevaliers, dont le champion du Graal, Peredur ( Perceval, Persifal), et Gereint ; chacun venge Guenièvre quand elle est insultée par un chevalier sans nom, qui vient peut-être de l'Autre-Monde...
Gwenhwyfar (Welsh spelling of Guinivere)Une des clés de son rôle originel se trouve dans la Triade qui la décrit comme la triple Gwenhwyfar ..
Dans la Bible, cette figure d'impératrice est reprise par la Reine de Saba, comme épouse du roi Salomon... Dans cette configuration, sa lignée fait le lien avec le Graal, et Sarras, la ville mystique du récipient sacré.
La reine de Saba, ou Guenièvre, représente le désir d'agir et d'entreprendre ; elle est une participante puissante et redoutable à la Quête, accompagnant les chercheurs et les encourageant à faire le nécessaire pour réussir.
- la Question du Graal : Comment atteindrez-vous votre but ?
Sources : Le Tarot Arthurien de Caitlin et John Matthews
et le site de Walter Boralis: http://secretsdutarot.blogspot.fr/

jeudi 3 septembre 2015

La Foi, obscurité et lumière, avec Louis Evely


"La foi est un mélange de lumière et d'obscurité : assez de lumière pour admettre, assez d'obscurité pour refuser, assez de raisons pour porter ses objections, assez d'espérance pour endurer son désespoir, assez d'amour pour porter sa solitude et ses frustrations. Seule la foi nous fait avancer. Nous préférons souvent être en pleine lumière ou en pleine obscurité. Mais la condition humaine est de cheminer sans renier dans les ténèbres ce qu'on a vu et ce qu'on reverra dans la lumière."

Louis Evely      Je vous conseille le site: http://www.paraboles.net/site/sommaire_new.php



Emmaüs - Rembrandt Harmensz._van_Rijn

Rembrandt: Emmaüs, 1629 (Musée Jacquemart-André)
On dirait que le Christ est pris d'un spasme au moment de se révéler. L'un des disciples a basculé sa chaise et s'est précipité aux pieds de Jésus. Il n'est plus qu'un tas de noir confondu à la base de Jésus, bloc de ténèbre dont le torse émerge en silhouette devant la lumière d'une bougie cachée. L'autre disciple, que nous voyons de face, ébahi, sa vieille face ridée, taillée à la hache, ne peut exprimer de sentiments ordinaires. Il bascule de côté, une main sur la nappe. Dans le noir épais qui envahit la moitié gauche du tableau, misérable effort de lumière humaine, une femme à genoux, minuscule, anime des braises dans l'âtre …
*****
 Louis Evely est né à Bruxelles le 5 novembre 1910. Il est ordonné prêtre en 1938. Tout en restant professeur au collège, il rejoint la Résistance…

Ecoutez louis evely

 "Actuellement, je me sens partagé entre deux mondes : celui des incroyants, qui me passionne et pour lequel je suis trop chrétien, et le monde des croyants ; mais…