mardi 12 novembre 2013

Les conversions - 4 - vers le bouddhisme.


Conversion au bouddhisme :

« Dès l'adolescence, j'avais dans ma chambre le crucifix et Bouddha à côté » N. ,élevé dans une famille croyante, n'entend pas s'empêtrer dans des contradictions entre dogmes, il est satisfait de laisser libre cours à ce qu'il appelle sa « propension naturelle à la spiritualité ».
Homme de passion, homme entier, Normand remarque qu'il a pour sa part appris, au contact du bouddhisme, à modérer un caractère autrefois bouillant lorsque contrarié.

« Inspiré par Bouddha, le rapport au monde se transforme d'une façon subtile, mais qui, dans ces cas précis, s'inscrit dans la quête de cette paix intérieure à laquelle aspire tout bouddhiste. Or, cette paix est par nature précaire, puisque tant de choses peuvent venir perturber l'état de grâce: espoirs déçus, désirs inassouvis, colère.
Le bouddhisme s'évertue donc à parer les coups d'une façon qui, d'un point de vue occidental, est pur paradoxe. Mais dans ce monde régi par Bouddha, la contradiction entre l'empathie et le détachement est abolie, dégageant ainsi la voie qui mène à la paix en soi. »



« On essaie de rendre permanentes des choses qui ne le sont pas; notre vie de couple, notre maison, nos avoirs, notre profession. Ce qui crée la souffrance, c'est que quand ça commence à partir, on est accroché à ça », explique N.
« Un des critères déterminants pour savoir si je suis à la bonne place c'est qu'il y ait un minimum de joie et de satisfaction personnelle, et c'est comme ça ici. Chaque fois que je suis en méditation, que j'écoute un enseignement, je ne suis pas blasé: c'est la voie joyeuse ».

L'enseignement s'adapte à merveille à l'esprit du temps qui règne en Occident. Individualiste, épris de psychologie, le contemporain peut s'y convertir avec une aisance déroutante, puisque point n'est demandé d'avoir la foi en Bouddha pour bénéficier de sa sagesse, non plus que de l'embrasser dans son entièreté pour se dire bouddhiste. Et chacun demeure seul et unique juge de sa pratique. 


« Personne d'autre que le converti ne peut déterminer s'il est un bon bouddhiste ou non. » 
Il faut à tout le moins le mettre en pratique, cet enseignement. « Un bouddhiste, en nom, ça n'a aucun sens. »  Le bouddhiste laïque, dans son for intérieur, doit donc s'engager à mettre en oeuvre certains préceptes de vie. 
S'il souhaite conférer un caractère symbolique à sa conversion, il peut participer à la cérémonie dite de la « prise du refuge » où, devant l'officiant qui représente Bouddha, il promet de respecter 12 engagements, au premier chef celui de ne pas nuire aux êtres vivants.
Il n'y a pas de test, de suivi, d'examen. Et c'est toujours sa conscience qui est responsable de vérifier que les engagements sont respectés.

« Dans la voie bouddhiste, les gens peuvent pratiquer des années avant de pouvoir dire "ah oui, au fond, je suis bouddhiste, car j'ai la foi, et je fais les efforts pour pratiquer". Il n'y a pas de conversion immédiate, c'est par la pratique qu'on l'est. »

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