Marie-Madeleine appartient aujourd'hui
à notre « mythologie ». Il y a la vérité historique,
qui nécessaire, ici m'intéresse peu... Il y a l'utilisation que
l'Eglise en a faite … et la popularité de son culte, soutenue par
la légende. Enfin aujourd'hui, il y a l'image, le symbole, le mythe
sous-tendu par le personnage .
Tryptique
de l'abbaye de Dielegem, Maître de 1518 (Jan Van Dornicke?): Marie
Madeleine présente : au centre avec Jésus chez Simon le
Pharisien, à gauche lors de la Résurrection de Lazare, et à
droite, en ravissement et un Abbé prémontré en donateur
Au XIe : Elle devient la patronne de la réforme de l’Eglise ( Vezelay )
Au XIIe : La féminité pécheresse et mortifiée
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Marie-Madeleine, Gregor Erhardt (+1540)
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Marie Madeleine de Donatello (1386-1466)
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Vénus de Sandro Botticelli, tableau peint vers 1485
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La Contre Reforme en fait une figure de proue. Elle incarne la pénitence, et la rédemption possible de l’humanité et est de fait une sainte particulièrement vénérée. Elle illustre également, le thème de la vie qui passe et s’achève, de la beauté qui file, des vanités en général : très apprécié au XVIIème siècle.
Marie-Madeleine est à la différence de Marie, une figure humaine... Elle peut représenter l´Éternel Féminin, la Sophie des philosophes...
Le symbolisme accompagnant cette figure féminine est parfois repris des religions précédentes devenues mythes, récupéré magistralement, par la vox populi à travers les contes de fée.
Marie-Madeleine, est la troisième
femme d'une trinité femelle, les deux autres étant Marie (mère de
Jésus) et Ève, la toute première. Sans ( le troisième point )
Marie-Madeleine : la femme chrétienne ne peut se trouver...
Marie est trop parfaite pour être imitée, avec le dogme (immaculée)
elle ne peut plus être un modèle, Ève est la faute incarnée, la
malédiction (les règles des femmes en anglais se disent curse of
Eve)... !
Agnolo Bronzino, La Pietà avec Marie-Madeleine, 1529
Agnolo Bronzino, La Pietà avec Marie-Madeleine, 1529
Marie de Magdala incarne le point de
passage entre Marie et Ève.
«(..) si, comme l'écrit Mircea
Eliade, « le mythe raconte une histoire sacrée, et relate un
événement qui a eu lieu dans le temps primordial, le temps fabuleux
des commencements. »
Marie Madeleine est bien aussi un mythe. Les théologiens du Moyen
Âge ont fait d'elle la nouvelle Ève, la mère de l'humanité
renouvelée par la résurrection du Christ. En elle se concrétisent
toutes les postures d'une âme en quête de sens et de transcendance,
mais qui reste plantée dans la glèbe de notre terre dont elle
connaît tous les plaisirs et tous les pièges. Nouvelle Ève, non
plus pécheresse mais glorieuse, «parfaite amante du Christ» selon
les mots de Bérulle, Marie Madeleine révèle avec toute la force du
mythe la parfaite humanité de Jésus au cœur même de sa
divinité. » Isabelle Renaud-Chamska
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