samedi 6 juillet 2013

La divine douceur

« Dieu, bien évidemment, je ne l’ai pas rencontré dans l’horreur de la douleur, mais quand l’anéantissement a laissé place, en moi, à l’abandon, quelque chose de la « divine douceur » s’est frayée un chemin, me conduisant à y reconnaître la présence même de Dieu. »

Maurice Bellet:  L’Epreuve ou le tout petit livre de la divine douceur – p. 41


Et, encore:

" La divine douceur est paix, profonde paix, paix miséricordieuse, apaisement.
(...)
Elle est ferme comme la bonne terre sur qui tout repose. On peut s'appuyer sur elle, peser sans crainte. Elle est assez solide pour supporter la détresse, l'angoisse5 l'agression, pour tout supporter sans faiblir ni dévier.
(...)
La divine douceur est charnelle, elle est du corps.
(...)
La divine douceur est sans preuve. Elle ne se donne pas par des arguments, des explications, des justifications. Elle paraît naïve et désarmée devant le soupçon ; en fait, elle y est indifférente.
Car elle se goûte.
Pourquoi divine ? Parce qu'elle ne serait pas humaine ? C'est tout l'inverse : elle est divine d'être humaine, entièrement humaine en vérité.
(...)
Elle est présence, elle est hospitalité, elle est parole échangée. Elle est compassion. Elle est la discrétion même.
Oh, qu'elle est désirable ! Elle est le sel de la vie.
Le moment où on le sait, c'est celui de la douleur. "
Maurice Bellet:  L’Epreuve ou le tout petit livre de la divine douceur

L'intuition du christianisme, c'est qu'on ne peut pas parler de Dieu, en dehors de l'humain...

3 commentaires :

  1. "Si Dieu est, il est en l’homme ce point de lumière qui précède toute raison et toute folie et que rien n’a puissance de détruire. Peut-être qu'alors croire en Dieu consiste en ceci : croire qu'en tout être humain existe ce point de lumière"
    Maurice Bellet

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  2. Personnellement j'ai vécu la tension des opposés, un moment absolument terrible à vivre où on se "voit" devenir fou! A ce moment-là, ou bien le Moi file vers le Surmoi à la manière de Nietzsche et on finit fou, ou alors le Moi est transmué en Soi et cela devient littéralement le "paradis sur terre": "Si le grain de blé [le Moi] ne meurt"...

    Ce qui m'a sauvée, c'est le lâcher-prise dont parle votre article ("quand l’anéantissement a laissé place, en moi, à l’abandon"): j'ai abandonné mes pouvoirs à Dieu. D'où l'importance de faire grandir nos enfants dans une croyance en un Dieu "anthropomorphisé" car jamais notre inconscient n'abandonnerait ses pouvoirs à un arbre, un menhir ou le soleil!

    Le lâcher-prise, c'est la "seule" porte vers l'Eveil et le Paradis...

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  3. Oui ... Bien vu, et bien dit...
    Le Dieu personnel chrétien, me semble effectivement plus "efficace" que tout autre concept impersonnel... C'est important pour moi, et difficile quand on a pratiqué longtemps la "méditation" ...
    Merci.

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