GUYOT/CiriC Pour le P. moingt, la théologie doit s’enraciner dans la vie.
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Ainsi
David Roure, journaliste, regrette que « le jésuite semble trop
opposer le Magister à la théologie, répétant à de nombreuses
reprises que la théologie doit se dégager complètement de
l’emprise d’une institution qui la briderait. Ainsi, par exemple,
prône-t-il la nécessité d’une « difficile liberté
d’esprit et de langage dans l’obéissance aux autorités et aux
instances magistérielles qui régissent le domaine de la foi ». Plus
loin, il déplore le « conflit entre une éthique de la
vérité liée à un faire et l’obéissance à une autorité qui se
réclame, elle aussi, de la vérité » . Bref, comme on
avait déjà pu le regretter dans son récent Croire quand
même (2010), tous les lecteurs ne seront pas forcément en
phase avec cette méfiance récurrente vis-à-vis de l’Église
( sic ! ) si clairement visible dans ce recueil. »
Effectivement
dans Figures de théologiens (Cerf), Joseph Moingt distingue
des théologiens qui lui apparaissent comme des « hommes
de labeur et de recherche, de pensée rigoureuse, de culture étendue,
avides d’horizons nouveaux et variés, aux intuitions aiguës »
Il
estime que les auteurs qu'il choisit, traverse une théologie qui est
« le lieu d’une authentique conversion à la foi :
renoncer à la tentation des discours idéologiques, se dépouiller
de son savoir, éprouver la pudeur d’affirmer, se tenir en posture
d’apprendre, douter même de croire pour chercher où se pose
“fondamentalement” la question de la foi, aller au bout de ses
questions pour porter devant Dieu la cause de l’homme, assumer
l’incroyance du monde pour lui porter l’appel de Dieu, aimer
assez la vérité de Dieu pour ne jamais penser la posséder, mais la
laisser venir à soi et lui en laisser le temps et s’abandonner, de
toutes ces façons, à l’aventure du croyant » .
Alex
Gross est un petit warholien ( nourri au pop art ). Et un bon.
Ses peintures mélangent le fantastique
et l’ultra réaliste, donnant au tout un air de rêve, de flash
cérébral, d’épiphanie de divan. Le genre d’images qui
s’imposent parfois à nous dans un état second et nous donne envie
de nous réfugier en fœtus dans le coin d’une pièce.
La coloration acidulée des œuvres rappellent forcément l’influence asiatique. Un ingrédient constant chez les rejetons de la Factory. Une touche manga qui ajoute l’ingrédient apocalyptique au pop art version 3ème millénaire.
La coloration acidulée des œuvres rappellent forcément l’influence asiatique. Un ingrédient constant chez les rejetons de la Factory. Une touche manga qui ajoute l’ingrédient apocalyptique au pop art version 3ème millénaire.
Le souci de J Moingt est de travailler une théologie qui revient aux sources, interroger les traditions théologiques et philosophiques anciennes et contemporaines, de se confronter au monde moderne, et de faire des propositions pour l’organisation de l’Église pour les temps qui viennent, au moins pour sa partie occidentale. Parfois, sa critique porte sur le côté institutionnel de l’Église qui, comme toute institution, risque de faire passer sa défense sociale et politique, sa pérennité, avant la fidélité à sa finalité propre, sa vocation : la fidélité à l’Évangile. L’histoire nous apprend qu’il en fut souvent ainsi, et que cela pourrait perdurer. Le débat, le traitement des conflits seront toujours à l’ordre du jour. Il suffit de relire les Actes des Apôtres. Par ailleurs, il n’est pas interdit à tout un chacun d’avoir ses préférences, et il est conseillé d'avoir ses convictions. Mais cette incise « cette méfiance récurrente vis-à-vis de l’Église » qualifiant le travail de ce théologien me semble une accusation peu conforme avec la disputatio théologique … !
Joseph
Moingt a 97 ans, il est l’auteur d’une œuvre théologique
monumentale (quatre volumes sur Dieu dans la collection « Cogitatio
Fidei » !). Il a également dirigé pendant près de trente ans
(de 1968 à 1997) la prestigieuse revue Recherches de science
religieuse.
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