jeudi 20 juin 2013

A quoi bon philosopher… Il suffit de croire !

Des chrétiens pourraient penser qu'il est inutile de faire un détour long et coûteux par la philosophie, alors que tout est déjà dit dans le discours de la foi.

Aussi, dans le quotidien « La Croix », je retiens, précisément, le contenu d'un article sur le rapport entre philosophie et christianisme :
« Il n’y a pas à craindre le travail de la raison, bien plutôt son absence » précise P. Henri Laux, jésuite, philosophe et président du Centre Sèvres-facultés jésuites de Paris.
La philosophie, par le travail de la raison, a une valeur en soi, et pas seulement pour servir à la théologie … Philosopher n'est pas un jeu de l'esprit, « Ma philosophie a à voir avec le « salut » de l’homme. »

Une religion incarnée, c'est fondamentalement, une religion ouverte sur « le monde dans lequel nous nous trouvons (…) c’est à l’intérieur de ce monde que la tâche de la vérité et de la liberté doit s’exercer. Ce rapport ne peut pas relever du soupçon. Il doit conjoindre sympathie et esprit critique. »
« La philosophie apprend à se laisser interroger par son « autre ». Elle s’instruit et s’enrichit au contact des grandes expériences de l’humanité comme le sont par exemple les expériences spirituelles. Les œuvres de théologie appartiennent au champ de la pensée, même si une certaine tradition universitaire française peine à le reconnaître…
Quant à la théologie, elle apprend à sortir d’un discours clos sur lui-même. Il y a parfois des discours théologiques et dogmatiques très formels qui manquent d’enracinement et, finalement, ne parlent pas. La philosophie n’est pas un préalable à l’étude de la théologie. Elle doit être un interlocuteur permanent si l’on veut que le langage de la foi s’adresse à l’homme d’aujourd’hui. »
« Dieu se révèle dans l’histoire en parlant au cœur et à l’intelligence dans une pluralité d’expressions. On oublie qu’il a donné à l’homme langage et capacité de penser. On s’imagine que pour aller plus vite à ce que l’on croit être « l’essentiel », on peut se passer d’une approche philosophique. C’est une tentation de toutes les époques. »

« Tout simplement parce que « l’essentiel » n’existe pas en soi. Il est toujours enraciné, incarné. Il suppose des opérations de pensée, de la patience… En fin de compte, il n’y a pas à craindre le travail de la raison, bien plutôt son absence. »  P. Henri Laux





Ces illustrations proviennent d’œuvres de Simone Held, artiste photographe allemande.
Ses photomontages rejoignent les genres surréaliste et conceptuel. Il y a souvent un côté sombre en eux, mais ils sont toujours profonds. Ce sont un peu, des oxymores visuels...
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