vendredi 28 juin 2013

« Quête » pour la religion de demain -1-

Frédéric Lenoir est philosophe, sociologue, historien des religions, chercheur associé à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS). Il est également directeur de la rédaction du magazine Le Monde des religions (bimestriel appartenant au groupe Le Monde ), producteur et animateur sur France Culture de l’émission hebdomadaire Les Racines du ciel. Frédéric Lenoir est l’auteur d’une quarantaine d’ouvrages (essais, romans, contes, encyclopédies) traduits dans une vingtaine de languesn notamment : La guérison du monde (Fayard , octobre 2012) qui explore des voies de guérison pour sortir des crises et de la dépression dans lequel notre monde et l’homo economicus » se sont enfermés ; L’âme du monde (Nil édition, mai 2012) ou Petit traité de vie intérieure (Plon, 2010) sur la sagesse universelle. Il écrit aussi pour le théâtre, le cinéma et la bande dessinée.
A mon avis, Frédéric Lenoir, est un très bon observateur ( non catholique …) du Christianisme et des religions en général. Il n'est pas, pour moi, un maître spirituel ; mais un journaliste qui parle de son sujet, de l'intérieur ...

Son avis, sur le christianisme, en particulier, me semble pertinent. Il fait le point, et permet d'imaginer le christianisme ( et peut-être le catholicisme ...) de demain:


« ( …) en Occident les religions ont progressivement perdu leur dimension symbolique ! Elles ont privilégiés la pensée logique, le dogme et la norme contre les symboles et l’expérience mystique. Dans l’histoire du christianisme, le XVIème siècle marque une rupture fondamentale avec d’un coté la naissance de la Réforme protestante qui constitue une critique de la pensée mythique, et de l’autre la réponse du catholicisme avec la contre Réforme, mise en œuvre au Concile de Trente, qui élabore un  catéchisme, c’est-à-dire un ensemble de définitions de ce qu’il faut croire. C’est un extraordinaire verrouillage théologique qui ne laisse plus de place au mystère, à l’expérience, à l’imaginaire, mais entend tout expliquer et tout définir en s’appuyant sur la scolastique thomiste. A l’heure actuelle, nous ne sommes toujours pas sortis de la religion/catéchisme. Pour la plupart gens, le christianisme c’est d’abord ce qu’il faut croire et ne pas croire, ce qu’il faut faire et ne pas faire. On est très loin de l’Evangile et du sacré. » Paru dans le Nouvel Observateur

«  (…) revenir sur la coupure entre l’humain et la nature, entre l’esprit et le corps, entre la raison et l’émotion ? Certes oui. La nouvelle modernité est donc modeste et mûre. Adulte. Tolérante. C’est-à-dire qu’elle accepte les limites du rationnel, du scientifique, de la technologie, et du coup, le sacré redevient possible. C’est d’ailleurs pourquoi j’estime que les chercheurs qui ont travaillé sur l’imaginaire, sur le mythe, sur les archétypes, etc., Carl G. Jung, Mircea Eliade, Gilbert Durand ou Edgar Morin, sont ceux qui ont le mieux compris ce qu’était l’essence de la modernité débarrassée de son propre mythe. Ils ont su nous rendre la dimension dont nous avions été amputés »
(…)  Les deux tiers des Européens et les trois quarts des Américains se disent croyants, mais  pratiquent de moins en moins. Ce mouvement semble sans retour…

« (…)  aucune religion n’a échappé au syncrétisme. Le bouddhisme est un syncrétisme. Et le christianisme, un formidable mélange de foi juive, de droit romain, de philosophie grecque ! Et l’islam donc, alliage extraordinaire de croyances arabes anciennes et d’emprunts judaïques et chrétiens ! Toutes les religions sont syncrétiques. » Propos recueillis par Marc de Smed. Paru dans Nouvelles Clés.

En conclusion, je retiens ce passage :

« Fondamentalement, la foi chrétienne n'est pas une croyance dans les dogmes, mais un lien vital qui unit au Christ et, à travers lui, au Dieu ineffable. Le Véritable directeur de conscience est l'Esprit Saint, envoyé par le Christ après son départ de ce monde ; «  l'Esprit de vérité, quand il viendra, il vous introduira, lui, dans la vérité toute entière ». le chrétien est un disciple qui tente de faire la volonté de Dieu à l'écoute de l'Esprit. Et c'est à travers la prière silencieuse, l'oraison, qu'il entre au plus profond de lui-même pour écouter la voix de sa conscience éclairée par l'Esprit de Dieu. » Petit traité de vie intérieure de F. Lenoir

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