Frédéric Lenoir est philosophe, sociologue, historien des religions, chercheur associé à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS). Il est également directeur de la rédaction du magazine Le Monde des religions (bimestriel appartenant au groupe Le Monde ), producteur et animateur sur France Culture de l’émission hebdomadaire Les Racines du ciel. Frédéric Lenoir est l’auteur d’une quarantaine d’ouvrages (essais, romans, contes, encyclopédies) traduits dans une vingtaine de languesn notamment : La guérison du monde (Fayard , octobre 2012) qui explore des voies de guérison pour sortir des crises et de la dépression dans lequel notre monde et l’homo economicus » se sont enfermés ; L’âme du monde (Nil édition, mai 2012) ou Petit traité de vie intérieure (Plon, 2010) sur la sagesse universelle. Il écrit aussi pour le théâtre, le cinéma et la bande dessinée.
A mon avis, Frédéric Lenoir, est un
très bon observateur ( non catholique …) du Christianisme et des
religions en général. Il n'est pas, pour moi, un maître
spirituel ; mais un journaliste qui parle de son sujet, de
l'intérieur ...
Son avis, sur le christianisme, en
particulier, me semble pertinent. Il fait le point, et permet d'imaginer le christianisme ( et peut-être le catholicisme ...) de demain:
« ( …) en Occident les
religions ont progressivement perdu leur dimension symbolique ! Elles
ont privilégiés la pensée logique, le dogme et la norme contre les
symboles et l’expérience mystique. Dans l’histoire du
christianisme, le XVIème siècle marque une rupture fondamentale
avec d’un coté la naissance de la Réforme protestante qui
constitue une critique de la pensée mythique, et de l’autre la
réponse du catholicisme avec la contre Réforme, mise en œuvre au
Concile de Trente, qui élabore un catéchisme, c’est-à-dire
un ensemble de définitions de ce qu’il faut croire. C’est un
extraordinaire verrouillage théologique qui ne laisse plus de place
au mystère, à l’expérience, à l’imaginaire, mais entend tout
expliquer et tout définir en s’appuyant sur la scolastique
thomiste. A l’heure actuelle, nous ne sommes toujours pas sortis de
la religion/catéchisme. Pour la plupart gens, le christianisme c’est
d’abord ce qu’il faut croire et ne pas croire, ce qu’il faut
faire et ne pas faire. On est très loin de l’Evangile et du
sacré. » Paru dans le Nouvel Observateur
« (…) revenir sur la coupure
entre l’humain et la nature, entre l’esprit et le corps, entre la
raison et l’émotion ? Certes oui. La nouvelle modernité est donc
modeste et mûre. Adulte. Tolérante. C’est-à-dire qu’elle
accepte les limites du rationnel, du scientifique, de la technologie,
et du coup, le sacré redevient possible. C’est d’ailleurs
pourquoi j’estime que les chercheurs qui ont travaillé sur
l’imaginaire, sur le mythe, sur les archétypes, etc., Carl G.
Jung, Mircea Eliade, Gilbert Durand ou Edgar Morin, sont ceux qui ont
le mieux compris ce qu’était l’essence de la modernité
débarrassée de son propre mythe. Ils ont su nous rendre la
dimension dont nous avions été amputés »
(…) Les deux tiers des
Européens et les trois quarts des Américains se disent croyants,
mais pratiquent de moins en moins. Ce mouvement semble sans
retour…
« (…) aucune religion n’a
échappé au syncrétisme. Le bouddhisme est un syncrétisme. Et le
christianisme, un formidable mélange de foi juive, de droit romain,
de philosophie grecque ! Et l’islam donc, alliage extraordinaire de
croyances arabes anciennes et d’emprunts judaïques et chrétiens !
Toutes les religions sont syncrétiques. » Propos recueillis par Marc de Smed. Paru dans Nouvelles Clés.
En conclusion, je retiens ce passage :
« Fondamentalement, la foi
chrétienne n'est pas une croyance dans les dogmes, mais un lien
vital qui unit au Christ et, à travers lui, au Dieu ineffable. Le
Véritable directeur de conscience est l'Esprit Saint, envoyé par le
Christ après son départ de ce monde ; « l'Esprit de
vérité, quand il viendra, il vous introduira, lui, dans la vérité
toute entière ». le chrétien est un disciple qui tente de
faire la volonté de Dieu à l'écoute de l'Esprit. Et c'est à
travers la prière silencieuse, l'oraison, qu'il entre au plus
profond de lui-même pour écouter la voix de sa conscience éclairée
par l'Esprit de Dieu. » Petit traité de vie intérieure de F.
Lenoir
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