mardi 7 janvier 2014

L'Eternel féminin, une face cachée du dieu biblique.

C'est ainsi que s'est nommée, à Fribourg, une exposition qui se consacre à la question de la dimension féminine de dieu. Initiée par  Othmar Keel (1), l'un des spécialistes les plus reconnus de l'archéologie du Proche-Orient...
Shaar HaGolan, figurine en argile de la Déesse Mère. Yarmouk Culture. 6400-6000 BC
Phoenic Goddess Terre de Canaan [IL] déesse de les Phéniciens, terracottta, c. 2500 avant JC
Asherah-Astarte Terre de Canaan  900-700 BC

La plupart des idoles retrouvées au Proche-Orient par les archéologues, les plus anciennes datant de douze mille ans, sont des figurines de femmes.
A Canaan, le culte à la déesse d'amour et de fécondité Ashéra, n'a pas disparu subitement, il s'est intégré à celui de Yahvé...
Ashéra: Déesse israélite de la fertilité.
Dans le livre d'Osée, Yahvé compare son peuple à une épouse infidèle et s'adresse à lui en des termes de mari jaloux, désireux de châtier la méchante coupable.

Dans les textes hébreux anciens, les indices féminins ne manquent pas. Dieu apparaît également sous une image féminine : Dans Esaïe,66, 13, on trouve cette phrase: «Comme une mère console, je vous consolerai», les termes utilisés renvoient à l'affection maternelle et contrastent avec l'idée habituelle qu'on s'est fait de dieu.
Le prophète Osée, fait dire à Dieu: «Je suis Dieu, et non pas mâle.» Isaïe entend l’Éternel dire : «Je gémis comme une femme en travail.» Pourtant l'idée du dieu qui s'impose dans le monde est celle de Yahvé au sexe masculin.

«L'humanité aime s'adresser au divin par des figures féminines, résume Othmar Keel. Voyez la Vierge Marie. Les représentations les plus anciennes en font le trône de Dieu: elle est assise avec Jésus sur ses genoux. »


(1) Professeur d’Ancien Testament à l’Université de Fribourg, Othmar Keel est l’un des spécialistes les plus reconnus de l’archéologie du Proche-Orient.

2 commentaires :

  1. Dans une approche historico-critique de la bible:
    -la transmission de l’héritage, dans le monde sémite centraliste guerrier qu'avait fondé moïse, se faisait à travers le rapport du sang masculin, ce qui permettait d'assurer la verticalité de la descendance du trône ainsi que la transmission d'un savoir religieux unifié. C'est pour quoi, la féminité ne pouvait pas être acceptée comme le relais de la succession royal car elle n'apportait que la doute sur l'origine des fils [donc du droit sur quel clan allait gouverner].
    -la critique puriste contre Salomon n'a pas été d'avoir eu plusieurs femmes [critique ré-interprétée par le moralisme chrétien moderne], fait commun et normal à l’époque, mais à cause de la dissipation de l’héritage hors le sang du clan a travers des alliances de mariage convenus avec des nations voisines ... pour prétendre alors créer une espèce de Etats-Unis fédéralisés [enfin plein de paix dans le moyen orient] qui aller fonder des liens de politique internationale sur la base du mariage avec des femmes-princesses.

    Il y en a aussi une approche explicatif de la courante mystique, mais ça s'est une autre chose.

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  2. Oui... bien sûr, nécessité oblige. Le couple remplit certaines fonctions, selon les siècles ... Cependant, on ressent bien, la nécessité de trouver aussi le féminin, dans la divinité. Et sa manière, dans notre religion ( avec un Dieu unique et Père ) d'accepter ce féminin...
    Merci de votre commentaire.

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