dimanche 26 janvier 2014

L'Humain, le Divin et la Violence... -1- Moïse

La violence, s'inscrit dans l'espace ouvert ( comme une blessure) de l'identité : qui suis-je ? Je prends comme support deux figures légendaires : Moïse et Perceval

Moïse est un homme écartelé entre deux cultures : l'une hébraïque et l'autre égyptienne. Il est confronté à la violence : - celle du peuple hébreu opprimé, et prenant la défense de l'un deux, il tue un égyptien, et celle qu'on lui renvoie : - quand deux Hébreux se battent entre eux. Il veut écarter l’agresseur. Celui-ci se rebelle en lui disant : « Qui t’a constitué comme notre chef et notre juge ? Veux-tu me tuer comme tu as tué l’Égyptien ? »


Le pharaon lui-même décide alors de mettre à mort le jeune Moïse. Il doit fuir. Le jeune homme se réfugie alors chez Jehtro, un prêtre de Madian. Il épouse sa fille et s’intègre dans la famille, participant sans doute au culte de son beau-père. C’est aussi lui qui mène paître le petit bétail de la maison.

L’expérience spirituelle de Moïse : le buisson ardent. (1) 

- La conscience de Moïse le taraude : S'il est de ce peuple hébreu, quel est le sens de sa vie : ici comme berger, alors que le peuple est opprimé... ?

- Moïse se sent attiré vers le Mont Horeb. Le lieu est propice à la méditation et il pourra prier le Dieu des Madianites que Jehtro lui a fait connaître, pour sortir de la nuit profonde dans laquelle il se trouve.

- D'un côté le sacrifice des hébreux, souffrance inutile et de l'autre une puissance d'amour qui comprend et épouse cette cause. Le feu qui ne se consume pas symbolise, le feu du sacrifice ( d'engagement) de Dieu, source de vie ...

- Moïse comprend que « ce Dieu » ( toujours à découvrir : la révélation est en cours …) , se sacrifie, pour donner sa place à l’homme, sans pourtant rien perdre de sa divinité.

- On ne peut connaître Dieu en le voyant … On le connaît par sa Parole. Il n'existe pas de relation sans séparation … Et, il y a un territoire « sacré » pour Dieu … ( Ôter ses sandales, terre sainte ...etc )

- Le Dieu des pères (2) ... Il y a filiation : divine et humaine

- Moïse – berger - va devenir le berger d’Israël : l'humanité opprimée. La libération de l'homme étant l'expression du désir de Dieu

- La violence devient légitime pour mettre en oeuvre cette séparation nécessaire : la mission de Moïse consistant à arracher le peuple des mains qui l’emprisonnent... Paradoxalement, la violence est au cœur de l'amour de l'homme …

- et Dieu est dans la tension entre être ( un Dieu universel ) et aimer ( un Dieu proche )...

- La lettre de mission de Moïse, pour qu'elle soit acceptée par le peuple, doit être portée par une nouvelle révélation : le nom de Dieu ( sa connaissance …) " Je suis..." ) : un nom qui fait avancer … et dont on ne peut faire le tour … ! L'objet d'une Quête ...

(1) Comment comprendre le cheminement intérieur de Moïse, sinon en suivant par l'imagination et l'emploi d'images symboliques … ?
(2) Le dieu d'Abraham, c'est Celui qui refuse le sacrifice d'Isaac, et qui révèle à Abraham sa propre toute-puissance paternelle et sexuelle, qui opprime son fils et l’empêche de vivre. Ramenant alors le couteau vers lui, c’est sa toute-puissance qu’il va sacrifier en immolant l’animal et ce sacrifice va libérer Isaac et lui donner toute sa place. En agissant ainsi, non seulement il ne perd rien de son autorité, mais il accomplit sa mission de père. La question était alors la place du « sacrifice », et donc de la violence, … et la placer cette fois-ci au cœur d'un dieu, qui « aimerait » …


A suivre: l'expérience de Perceval.

Aucun commentaire :

Enregistrer un commentaire