jeudi 9 janvier 2014

La guerre et les religions

Centrafrique, Nigéria, Soudan, Birmanie, Sri Lanka, Irak, Syrie ...etc.   Tous ces conflits semblent faire ressortir les multiples implications des religions dans les violences contemporaines... !

Si la différence des croyances religieuses est la principale matrice des conflits contemporains ; alors, oui, la religion pourrait être radicalement nocive aux humains... !
Cependant, cette thèse me paraît de nature plutôt « populiste », que raisonnée et réelle …
Il est vrai, et c'est bien regrettable que les guerres de religion sont en bonne place dans les manuels scolaires ; et sans plus d’explications qui pourraient nous aider à comprendre ce phénomène paradoxal.

N'est-il pas vraiment réducteur, d'attribuer une cause unique à un conflit ? N'est-ce pas plutôt, par un faisceau de plusieurs facteurs - qui s’enchevêtrent - que s'intensifie les conflits en guerre...?
En Centrafrique, représailles et vengeances conduisent les musulmans et les chrétiens (80 % de la population) à s’affronter. Mais les plus hautes autorités religieuses de chaque communauté appellent au calme, au respect de l’autre et exercent plutôt un effet apaisant.
- Qu'en est-il de la responsabilité des rebelles de la Séléka, qui ont conduit l’actuel président Djotodia au pouvoir ? Les milices chrétiennes - constituées pour se protéger des pillages et exactions – sans doute, font l’amalgame entre musulmans et Séléka.
Au Soudan, le conflit met en avant plus les ethnies ( dinka pour le président, et nuer pour le vice-président) : les deux se prétendent chrétiens …
Le conflit israélo-palestinien, est politique et territorial. Aucun ne souhaite « convertir » l'autre... !
Ce que nous pouvons – peut-être - retenir des conflits actuels : c'est que la religion s'affirme constitutive de l’identité d’un individu, ou d’un groupe.

Au XVIe siècle, l'actualité politique et économique a permis qu'explose des violences interconfessionnelles. Ces violences avaient dans leur radicalité ( la mort) l'alibi de fondements religieux ( Henri III et Henri IV, en furent eux-mêmes les victimes.)... Conclusions : «  la guerre interconfessionnelle éclate quand l’État ne remplit plus ses missions et, d’autre part, que la résolution des conflits passe par le transfert vers l’État de formes d’allégeance autrefois réservées à Dieu. » Nicolas le Roux

Centrafrique, Nigéria, Soudan, Birmanie, Sri Lanka, Irak, Syrie ...etc. Dans tous ces conflits, le religieux ne se retrouve jamais à l’état « pur ». En général, les luttes nationalistes exploitent le filon religieux... Pour d'autres, la foi devient une identité de substitution., en remplacement d'une autre - politique ou minoritaire … C'est alors aux autres croyants, de réagir et de dénoncer ce qu'on souhaiterait accomplir en leur nom …
A contrario : « L’aspiration à la paix est inscrite dans les gènes des traditions religieuses et, avec elle, la capacité à écouter le cri des peuples martyrisés par la guerre. »

La Communauté de Sant’Egidio invite tous les ans les représentants des différentes religions à dialoguer dans l’esprit d’Assise. À Rome, en septembre dernier, ceux-ci déclaraient dans l’appel de paix : “La crise économique a appauvri tout le monde. Ce n’est pas seulement de pauvreté économique qu’il s’agit, mais aussi d’idées, d’espoirs, de rêves. C’est la résignation face à l’histoire : face aux guerres et à la violence. Il faut le courage de l’espérance.”

Sources, et extraits du Dossier du journal « La Croix » du 03/01/2014

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« L’interaction des données théologiques, économiques, démographiques et stratégiques est fort complexe. Il n’y a jamais de guerre “purement” religieuse ni de conflit étranger à la religion. Veut-on chasser Dieu des conflits qu’il revient au galop, comme dans cette “Union sacrée” décrétée en 1914 par une République française anticléricale » Odon Vallet dans son ouvrage Petit lexique des guerres de religion d’hier et d’aujourd’hui

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