dimanche 15 septembre 2013

Vincent Peillon: dangereux laïcard ?

Une vidéo Youtube, circule en ce moment dans certains milieux catho. Elle répond (sans doute?) à la Charte de la laïcité... avec une forme contestable, qui ne respecte pas la personne et ses idées... Pourquoi annoncer avant même de dire que Vincent Peillon déclare la guerre à la religion catholique qu'il est juif alsacien et franc-maçon... ? Horrible... ! Je ne peux m'inscrire dans ce genre de suspicion … !


Dessin montrant la France catholique “conduite” par les Juifs et les francs-maçons (Achille Lemot pour l'hebdomadaire catholique Le Pèlerin, n° du 31 août 1902). La politique des «laïcards» y est assimilée à une manœuvre politique judéo-maçonnique visant les catholiques.
Vincent Peillon parle beaucoup du XIXème siècle, et c'est dans ce contexte historique qu'il parle de religion laïque, et de la Franc-Maçonnerie... Manifestement, dans ces extraits Peillon s'inscrit dans ce courant très laïcard et anticlérical du XIXème... Il faut dire qu'à cette époque, l'Eglise durcit elle-même ses positions contre ce qu'elle nomme : le « modernisme ». Nous sommes dans l'opposition de deux excès, qui va produire cette fameuse « laïcité à la française »... L'Eglise y a sa part de responsabilité ( 1) !

La laïcité n'est pas anti-religieuse (il le répète ), mais reste sans-doute avec Peillon anti-cléricale … Aussi, c'est dommage que l'on n'entende pas la réponse de Peillon sur la critique de ce courant « laïcard », que le journaliste lui fait, justement en ce XXIème siècle … Dommage ! Mais la portée de ce genre de clip, est de ne reproduire que des extraits choisis ( les sources …?)

Je n'ai donc pas appris grand chose de cette vidéo. Ce courant très laïcard existe et il est respectable. Je m'attriste de la vision très négative que certains peuvent avoir de la religion catholique, et le XIXème siècle ( en particulier..!) a beaucoup à nous apprendre, pour ne pas refaire le même genre d'erreurs. C'est aux catholiques, aujourd'hui, à montrer et donc à vivre un message évangélique qui - manifestement - ne peut plus prêter le flanc à ces critiques usagées ( et qu'il nous faut assumer..)...


 « Erreurs et doctrines perverses » 
– Le Syllabus de Pie IX – 1864
(1)
« L'Eglise est passée à côté du monde moderne. D'une manière générale, elle est contre toute amélioration commune des sociétés par elle-même : l'Eglise s'opposa à l'éducation des filles sous la Restauration de Charles X, au suffrage universel sous Louis-Philippe, au droit de grève sous Napoléon III, ou encore à la séparation de l'Eglise et de l'Etat, pendant la IIIème république, et ainsi de suite jusqu'au Pacs et aujourd'hui au mariage pour tous... La seule faille de cette implacable mécanique est la question du droit de vote des femmes. L'Eglise soutenait cette réforme tout simplement parce que les femmes étaient plus conservatrices et votaient plus à droite que leur mari... Hormis cette exception, toutes les lois qui sont à la base des progrès sociaux n'ont jamais été soutenues par l'Eglise... Au sein de cette dernière la petite flamme de Las Casas ne s'est néanmoins jamais éteinte ». Jean-Claude Carrière : le Monde des Religions N°59
En 1550, à la controverse de Valladolid, Gines de Sepulveda, homme d’Église qui venait de publier à Rome un ouvrage qui justifiait la propagation des guerres contre les Indiens, et le dominicain Bartolomé de Las Casas, engagé auprès des indiens. Pour Sepulveda, Dieu n'a pas voulu des indiens dans son royaume, car ils ont une âme inférieure. Le vrai sujet du débat porte sur le droit des espagnols à convertir les indiens par la force. L'esclavage n'était pas condamné par l'Eglise, et le Vatican – à l'époque de la controverse – possédait des esclaves noirs.

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