mardi 3 septembre 2013

Article L'autorité du Magistère et la morale... -4-


« L’église catholique parle avec nuances du social en général, et d’une façon plutôt abrupte du sexuel. Dans le premier cas, elle distingue dans le jugement moral plusieurs niveaux, se gardant de les confondre. L’autorité n’entend pas se prononcer à tous ces niveaux également ou avec la même force. Dans le domaine de la morale sexuelle, l’église ne distingue apparemment plus les mêmes niveaux et le langage adopté est surtout un langage de normes, de licéité et d’illicéité. » Jean-Yves CALVEZ père jésuite.

Il serait temps qu'apparaisse explicitement, une différence entre : - d’une part les exigences de l’amour authentique ( l'idéal …), et d'autre part, le « cheminement pédagogique de croissance incontournable pour les êtres insérés dans le temps que nous sommes » selon les mots mêmes de l’exhortation apostolique Familiaris consortio en 1981 ( n° 9).
Je peux reconnaître la valeur de la norme, aujourd'hui ; et ne pas être tenu d'appliquer cette norme, parce que je me juge incapable – pour mon bien, et celui de mes proches – de la respecter ici et maintenant... Je résume ainsi, la notion catholique de «  loi de gradualité » (1) ... La « loi » consiste à éclairer les consciences...


L'histoire, encore, a cette heureuse faculté d'enseignement... Ainsi, il suffit de se retourner sur le problème moral qu’a longtemps constitué pour l’Eglise le prêt à intérêt
" Recevoir un intérêt pour l’usage de l’argent prêté est en soi injuste, car c’est faire payer ce qui n’existe pas ; ce qui constitue évidemment une inégalité contraire à la justice...Saint Thomas d’Aquin, dans sa « Somme Théologique » (2.2, question 78). 
Et, « si quelqu’un tombe dans cette erreur d’oser audacieusement affirmer que ce n’est pas un péché que de faire l’usure, nous décrétons qu’il sera puni comme hérétique.. »  1311, au Concile de Vienne … 

« Le Peuple chrétien », lui fait vite la différence entre ce qui est usure ou procédé malhonnête et prêt lucratif, à la manière 'protestante' … L’église catholique a retiré l’interdiction du prêt à intérêt du droit canon en 1830.



(1) : « La loi de gradualité et la formation des consciences », Documents-épiscopat, Paris, décembre 1991.

Illustration de Shinji Himeno


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