mardi 17 septembre 2013

Une Eglise sans frontières

Jean Bastaire ( 1927-2013) , philosophe et écrivain catholique ( il se disait héritier de Péguy et de Claudel) est décédé ce mois d’août.
Peinture de Marie Findlay


« Jean Bastaire a joué un très grand rôle dans la redécouverte de la dimension cosmique de la théologie. Pour lui, la promesse de salut n'est pas destinée à l'homme seul, mais à l'ensemble de la Création dont il est responsable. » Patrice de Plunkett ( journaliste)
« Je rame depuis près d'un quart de siècle sur l'océan de l'écologie chrétienne dont on commence seulement à pressentir l'immensité temporelle et spirituelle », J Bastaire à P. de Plunkett.



« Le corps du Christ est plus étendu qu’on ne le pense. » Péguy


Cette interrogation sur l'Eglise fait écho, à ce témoignage rendu par le pape François, à un incroyant : Eugenio Scalfari, directeur du journal La Republica.

« Vous me demandez si le Dieu des chrétiens pardonne ceux qui ne croient pas et ne cherchent pas la foi »... Très bonne question ! « Ne pas croire », serait-il une faute pour un chrétien .. ?
Non ! Même aux yeux de celui « qui croit », si tu ne crois pas, à mes yeux, tu n'es pas en faute … ! Je sais que la miséricorde de Dieu est sans limite..., et « Le péché, précise le pape, même pour ceux qui ne croient pas, est d’aller contre sa conscience. L’écouter et lui obéir signifie en effet prendre des décisions face à ce qui est perçu comme bien ou mal. Et c’est sur cette décision que se joue la bonté ou la méchanceté de notre action »
Et sur la question de l'Absolu, et de la Vérité absolue … Il était temps, enfin, de passer à autre chose qu'une simple condamnation du « relativisme », argument insatisfaisant...
la question est classique : « Existe t-il une seule Vérité ( remise en cause par la modernité des « Lumières »), ou seulement une série de vérités relatives et subjectives ?»
Et bien, non ! Il ne s'agit pas au « croyant » d’asséner La Vérité... !

« je ne parlerais pas de vérité « absolue », pas même pour le croyant, au sens où l’absolu est ce qui est détaché, ce qui est privé de toute relation. Or la vérité, selon la foi chrétienne, est l’amour de Dieu pour nous en Jésus-Christ. Donc la vérité est une relation ! C’est tellement vrai que chacun de nous saisit la vérité et l’exprime à partir de lui-même : de son histoire et de sa culture, de la situation dans laquelle on vit, etc. »

La vérité ne saurait être absolue, car elle est relation et « chemin » permanent, ce qui ne fait pas d’elle un élément « variable et subjectif » pour autant.
François nous donne l'exemple d'un véritable dialogue, en ce sens que son but est la recherche de la vérité. Entrer dans un dialogue, pour le chrétien c'est se laisser interroger pour s'obliger à la cohérence, coller à la réalité, et savoir rendre compte, comme le dit saint Pierre, de l’espérance qui l’habite.

François confirme encore une fois son appel, adressé à l’Église depuis le début de son pontificat, à sortir aux “périphéries de l’existence humaine”, c’est-à-dire à ne pas rester entre paroissiens mais à sortir sur les parvis, à la rencontre des non-croyants.

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