dimanche 15 mars 2015

Lecture : De la croyance à la foi critique – J. Moingt -22/99-

Relecture de la révélation du Christ du point de vue d'une foi critique : ( p 412)

J. Moingt, jusqu'ici, a proposé trois lectures successives de la Révélation du Christ :
- 1: La première conformément à la foi de l’Église
Le Christ en Majesté,
miniature de l'Evangile
du monastère de Saint Andronikov
de Moscou, exécutée vers 1374
par Andreï Rublev.
- 2: Lecture confiée ensuite à l’exégèse ( actuelle) historique et textuelle, et se demander si elle confirme l'interprétation traditionnelle, celle qui est passée dans les dogmes de l’Église...

- 3: – Il s'agit donc enfin de confronter les énoncés dogmatiques de la tradition à la lecture scientifique des textes évangéliques, et de le faire dans une perspective de '' foi critique ''… Que faut-il entendre par là ?:
- 3 a/ «  la foi doit accepter de lire l’Écriture comme le font les savants biblistes de notre temps... »
- 3 b/ il faut «  que la foi en intégrant à sa réflexion ces nouvelles significations scripturaires, apprenne à discerner les motivations qui avaient guidé la tradition de l’Église dans des interprétations différentes, afin que la foi se garde identique à elle-même dans la diversité de ses représentations dogmatiques. » ( p 413)

Une '' foi critique '', c'est
- « que la vérité révélée par Dieu ne peut pas être soumise au jugement de la raison naturelle, »
- «  mais que la foi prise ne tant que lumière de la connaissance émanant de la révélation, ne peut ignorer ni rejeter à priori le sens qui tombe sous la lumière naturelle de la raison. L'individu croyant cherchera donc à concilier sa foi avec la raison commune, en soumettant celle-ci à celle-là, et en demandant à la première de tenir compte des critères de vérité de la seconde ; c'est ainsi qu'il entre dans un processus de ''foi critique ''» ( p 413)

Que dit l’Église ?
«  Elle enseigne que la foi est une lumière surnaturelle qui vient de la révélation, que Dieu donne aux hommes quand il leur adresse sa Parole pour éclairer leur intelligence, afin qu'ils puissent comprendre, et pour mouvoir leur cœur et leur volonté, afin qu'ils puissent y acquiescer librement et volontiers... » ( p 415)
«  révélation et foi s'enveloppent mutuellement passant l'un dans l'autre comme l'endroit ou l'envers l'une de l'autre … la révélation est le dehors de la foi ... » ( p 416)

La recherche théologique :
«  elle refuse de rejeter la foi dans la pure subjectivité du croyant, et d'enfermer la révélation dans l'objectivité redoublée d'une Écriture lue par l'Institution qui en a la garde, ce qui a pour résultat de déposséder le croyant de la vraie intelligence de sa propre foi et le met et le maintient en situation de dominé vis à vis de l'institution qui a la clé du savoir de la foi...(..) La foi serait donc une ''grâce'' de soumission de la raison à la parole de l’Église.. » (p 416)

Le théologien...  « ne veut pas s'ériger en propriétaire de la révélation, il admet que le magistère de l’Église en détienne le savoir souverain, mais il n'entend pas être démuni de l'intelligence de la foi qu'il partage avec tous les chrétiens. Aussi questionne t-il la révélation sur elle-même. » ( p 417)

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