lundi 10 mars 2014

Quelle « loi naturelle » ?

Aujourd'hui, l'Eglise catholique en France se crispe sur la notion de genre, sur une présupposée "loi divine" qui conduirait l'attitude chrétienne en matière familiale, sexuelles ...etc
Pourtant cette notion, ne fait pas l'unanimité chez les chrétiens!

- « En 1968, la publication de l'Encyclique Humanae Vitae par Paul VI paraît marquer un recul par rapport aux perspectives ouvertes par le Concile en morale. La référence de l'encyclique à un concept ambigu de loi naturelle et l'interdiction de la contraception dite artificielle, "acte intrinsèquement illicite" ne semblent pas prendre en compte les personnes adéquatement considérées dans leur contexte historique et relationnel. » Françoise Niessen, médecin et théologienne, sur le site croire.com

- «La loi naturelle ne signifie pas une sujétion de l'homme à une loi éternelle qui s'impose à lui, mais bien comme l'écrit Thomas d'Aquin une participation de la raison humaine à la sagesse divine : « participatio legis aeternae in rationali creatura » ( Ia Iiae,q.91,a.2) » dans Introduction à l'éthique : penser, croire, agir ( Labor et Fides JD Causse)
'La Chute' par le Maître-Bertram-Bertram-von-Minden

Notre loi morale ne peut pas être déterminée par l’ordre du cosmos... Elle ne peut qu’être anthropologique, c'est à dire dérivée du sens de l’Humain, du sens qu'il se donne et du sens des relations inter-humaines.
Elle tient compte évidemment de la nature biologique mais elle doit la rapporter à l’accomplissement personnel et social de l’Humain.
La morale doit tenir compte des conditions historiques , des modes d’existence qui varient selon les temps et les lieux...
Y aurait-il alors, un code uniformément inscrit en tout cœur humain ? Dans ce cas, il se passerait de la raison, pour discerner le sens des conduites... !
Il me paraît bien plus raison-nable de privilégier le dialogue : afin de pouvoir écouter et comprendre le jugement critique de tous ceux qui se veulent raisonnables et moraux. Si l'on tenait à garder la notion de « loi naturelle » (trop ambiguë …), il serait nécessaire que l’Eglise ne se pense pas comme la source unique … !
L’enjeu, c’est de respecter  l’autonomie de l’Humain découvrant et réalisant lui-même le sens de ses activités terrestres.

Sources : H.BOUILLARD, Comprendre ce que l’on croit, Paris, Aubier-Montaigne, 1971

Henri Bouillard, prêtre jésuite(1908-1981) : un théologien dans un siècle, de mutation culturelle.

Ecarté de la Faculté de Théologie de Lyon - Fourvière en 1950, il a ensuite à Paris une activité discrète mais féconde. La rencontre de quatre auteurs est décisive dans l’élaboration de sa pensée : Thomas d’Aquin, Karl Barth, Maurice Blondel et Eric Weil.

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