dimanche 2 mars 2014

Dieu et le Divin, avec Myriam et Judas

Dans « Un homme trahi, le roman de Judas » de Jean-Yves Leloup, que je suis en train de lire: j'isole ces deux passages... Ils sont à mon avis très éclairants, sur une question actuelle : Dieu est-il impersonnel, ou personnel ? C'est toute la problématique de la rencontre entre deux spiritualités, le Divin de l’Orient et le Dieu de l'Occident...

Jean-Yves Leloup fait dire à Judas :
«  Dieu, le diable, ce sont des noms que l'on donne à une unique Réalité, celle qui nous fait rire et pleurer.. Si votre Dieu n'est que lumière, c'est un faux dieu, car que devient la réalité de l'ombre ? Si votre Dieu n'est que du Bien, alors pourquoi le Mal ? Ne vous faites pas un Dieu à l'image de vos plus grandes qualités, n'oubliez pas toutes les horreurs dont vous êtes capables – Dieu n'est-Il pas là aussi ? (…)
Un Messie qui ne serait que lumière et bonté ne peut être qu'illusion, il incarnerait un Dieu incomplet... Un Dieu qui n'est pas tout.
… et, s'il n'y a pas de péché en lui, il lui manque ce qui justement fait de l'homme un humain... Je serai tout le mal qui lui manque pour être Dieu, pour être tout ... »


Jean-Yves Leloup lui fait répondre par Myriam de Magdala : 
« Le Divin... avec ses ombres et ses lumières, son beau jour et son étrange nuit, ses cataclysmes, ses coquelicots, le rire de ses enfants et les larmes de ceux qu'on assassine... Si Dieu n'était que cela, Judas aurait raison : Le Bien et le mal ne sont pas opposés mais complémentaires... (...)
Dieu nous a choisi...
Le Divin, lui, ne choisit rien : il fait exister tout ce qui existe, la nature ne choisit pas, elle fait fleurir, elle t'enivre avec le parfum de sa rose et te déchire avec ses épines, elle produit les plus douces saveurs et les plus violents poisons.
Jésus témoigne par son choix que Dieu est un être qui choisit, et c'est cela que nous avons du mal à comprendre et à accepter : nous préférons le Divin qui ne choisit pas, le divin impersonnel dont on peut s’approprier les qualités comme étant le meilleur de nous-mêmes.
Mais Dieu est plus que le Divin, il y a de la liberté en lui, c'est Quelqu'un, et Jésus est « quelqu'un » qui nous choisit. Quant à nous, nous pouvons refuser ce choix, nous pouvons refuser d'être élus, d'être aimés entre tous les hommes, entre toutes les femmes. C'est là qu'est le démon : la possibilité de refuser le don qui nous est fait, de dire non à l'amour, de ne plus y croire, de le renier …
Le Divin, ne les regarde pas en face, il n'a pas de visage qui nous interroge de ses grands yeux ouverts. »


Sources : Jean-Yves Leloup, « Un homme trahi, le roman de Judas ».

7 commentaires :

  1. Comment Jean-Yves Leloup peut-il être crédible dans ce qu'il écrit, lui qui fait de YHWH le père de Jésus, alors que Jésus a dit lui-même que le père des Juifs donc YHWH (ou Yahweh avec les voyelles) était le diable, en Jean 8:44 ?

    En tous cas Leloup est lucide sur lui-même quand il fait dire à Marie la Madeleine (et non de Magdala): "Quant à nous, nous pouvons refuser ce choix, nous pouvons refuser d'être élus, d'être aimés entre tous les hommes, entre toutes les femmes. C'est là qu'est le démon : la possibilité de refuser le don qui nous est fait, de dire non à l'amour, de ne plus y croire, de le renier..."

    Et de Le trahir...

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  2. Je ne crois pas à la "guerre de Dieux"... YHWH, Celui dont on ne peut prononcer le nom ( et donc définir...) n'appartient à personne ... Le "Père" de Jésus, est une image symbolique pour L'appréhender un peu plus ... Jésus, lui-même se révèle également, comme une image du "Père" ...

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  3. Tu penses tout de même que YHWH est bien Yahvé, j'espère. Or Yahvé se définit lui-même dans la Bible: il n'y a qu'à lire ce qu'il ordonne, fait, etc...

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  4. YHWH, ou " Je suis, qui je serai " ( Ex. 3) Le non-manifesté ...
    Sans la personne de Jésus, je suis bien ennuyé pour parler de Lui ...
    Le judaïsme, effectivement, se préoccupe plus de: " ce qu'il faut faire ..."

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    1. Comment un catholique, ou tout simplement un chrétien, peut-il utiliser le tétragramme alors qu'il ne se trouve nulle part dans les évangiles, jamais ? Et pour cause, puisque YHWH ou Yahvé était le diable, selon Jésus. C'est de son emprise que Jésus a voulu sauver ses disciples... et ensuite les chrétiens.

      C'est impensable comme les chrétiens eux-mêmes trahissent Jésus et son enseignement.

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  5. Désolé, je n'arrive pas à te suivre ...!
    D'une part: Le Tétragramme apparaît 1 419 fois dans la Torah soit 153 occurrences dans le Livre de la Genèse, 364 dans le Livre de l'Exode, 285 dans le Lévitique, 387 dans le Livre des Nombres, 330 dans le Deutéronome.

    Dans les Evangiles, nous passons au grec...
    Lorsque la Bible a été traduite en grec, ce sont les mots Grec Kurios Kύριος qui signifie "Seigneur" et Théos (Dieu) qui ont été utilisé pour traduire «  YHWH » Pour preuve quand les apôtres citent citent le passage du Prophète Joël dont les écrits sont en Hébreu.
    Joël 2:32
    Alors quiconque invoquera le nom de YHWH יהוה sera sauvé; Le salut sera sur la montagne de Sion et à Jérusalem, Comme a dit YHWH יהוה, Et parmi les réchappés que YHWH יהוה appellera.

    Actes 2:21
    Alors quiconque invoquera le nom de YHWH sera sauvé.
    (YHWH en Grec traduit par Kurios=Seigneur)

    Romains 10:13
    Car quiconque invoquera le nom de YHWH sera sauvé.
    (YHWH en Grec traduit par Kurios=Seigneur)

    Enfin,
    Pour ce qui est de Jésus: il se nomme lui-même " Je suis"
    « Jésus leur dit: En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu'Abraham fut, moi, Je suis. » Jean 8, 58

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    1. En Actes 2:21, il n'y a pas le tétragramme mais "kyrion". De plus, le tétragramme n'a jamais voulu dire "je suis" mais ce sont simplement les consonnes du nom de Yahvé: (Y eH W eH).

      Si tu veux comprendre ce que je dis, voir mon dernier commentaire ici:

      http://magdala.over-blog.net/2014/03/je-suis.html#anchorComment

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