mercredi 27 mai 2015

De l’étonnement au doute, et du doute à l’éveil … -1/2-

"S'étonner, voilà un sentiment qui est tout à fait d'un philosophe. La philosophie n'a pas d'autre origine". Platon dans le Théétète.

« Ce fut l'étonnement qui poussa, comme aujourd'hui, les premiers penseurs aux spéculations philosophiques. (…) Apercevoir une difficulté et s'étonner, c'est reconnaître sa propre ignorance (et c'est pourquoi aimer les mythes est, en quelque manière se montrer philosophe, car le mythe est composé de merveilleux) ». Aristote (Métaphysique)

Fréderic Midal ajoute que dans la tradition Zen, il existe l’idée du « Grand doute » : Cette sensation existentielle de douter de tout … A ce moment là vous décollez de la réalité immédiate … 

« Lorsque tu as assez de foi, ton doute est assez grand. Quand ton doute est assez grand, tu as suffisamment de satori. Toute la connaissance, l’expérience, les sentences merveilleuses , le sentiments de fierté que tu as accumulé avant ton étude du zen, tout cela tu dois le jeter par dessus bord. »

Tout travail philosophique commence à partir du moment où vous êtres prêt à tout jeter par dessus bord, et examiner à neuf ce qui est en question …

La méditation et la philosophie ne visent pas à nous apaiser, conforter, mais à nous étonner … Et il ne s’agit pas de « résoudre » l’étonnement, mais de le garder toujours aussi vif …

Comme l’écrit Jaspers, « en m’étonnant, je prends conscience de mon ignorance. »
Le doute vient une fois que j’ai répondu à l’étonnement. Autrement dit, je doute de ce que j’ai appris, de la validité de mes connaissances acquises.
Il ajoute aussi qu’en doutant systématiquement, l’homme prend conscience de ses limites.


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