"S'étonner, voilà un sentiment
qui est tout à fait d'un philosophe. La philosophie n'a pas d'autre
origine". Platon dans le Théétète.
« Ce fut l'étonnement qui poussa,
comme aujourd'hui, les premiers penseurs aux spéculations
philosophiques. (…) Apercevoir une difficulté et s'étonner, c'est
reconnaître sa propre ignorance (et c'est pourquoi aimer les mythes
est, en quelque manière se montrer philosophe, car le mythe est
composé de merveilleux) ». Aristote (Métaphysique)
Fréderic Midal ajoute que dans la
tradition Zen, il existe l’idée du « Grand doute » : Cette
sensation existentielle de douter de tout … A ce moment là vous
décollez de la réalité immédiate …
« Lorsque tu as assez de foi, ton doute est assez grand. Quand ton doute est assez grand, tu as suffisamment de satori. Toute la connaissance, l’expérience, les sentences merveilleuses , le sentiments de fierté que tu as accumulé avant ton étude du zen, tout cela tu dois le jeter par dessus bord. »
Tout travail philosophique commence à partir du
moment où vous êtres prêt à tout jeter par dessus bord, et
examiner à neuf ce qui est en question …
La méditation et la philosophie ne
visent pas à nous apaiser, conforter, mais à nous étonner … Et
il ne s’agit pas de « résoudre » l’étonnement, mais de le garder toujours aussi vif …
Comme l’écrit Jaspers, « en m’étonnant, je prends conscience de mon ignorance. »
Le doute vient une fois que j’ai
répondu à l’étonnement. Autrement dit, je doute de ce que j’ai
appris, de la validité de mes connaissances acquises.
Il ajoute aussi qu’en doutant
systématiquement, l’homme prend conscience de ses limites.
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