dimanche 3 mai 2015

Bernanos, l'inquiétude

Georges Bernanos
En classe de Terminale, j'ai découvert Bernanos (1888-1948)... Depuis, je reviens sans cesse à cette découverte 'existentielle'... Son inquiétude spirituelle nourrit ma foi, autant que le silence de la méditation...
Sa méditation sur le 'Mal', n'est pas hors-propos en ce XXIème siècle.



« La présence de Dieu n'apporte pas la paix : elle descelle le silence. » Gaétan Picon, au sujet de l’œuvre de Bernanos

Aujourd'hui cela paraît paradoxal.


D'un côté le sommet spirituel, sensé être expérimenté par chacun, où l'extase devient contemplation immobile et sereine … De l'autre, un but inatteignable, ici-bas, qu'est cet inaccessible sommet, après une ascension mouvementée.




Pour moi, dire ''Croire en Dieu'', signifie l'expression d'une intuition d'un Sens de ma vie. Un sens, que je trouve, que je me donne, certes … mais qui trouve naissance dans une intention surnaturelle ( et par là je reconnais une ''transcendance'')...


Revenons à Bernanos :
« la reconnaissance du sens surnaturel de la vie ( ...) nous persuade de la gravité et de l'urgence de la partie que nous jouons. » G. Picon...  « Ceux qui demandent à la foi une assurance contre tous les risques n'ont rien à espérer de Bernanos. Contre un christianisme de la quiétude, Bernanos représente, après Pascal et Kierkegaard, la tradition d'un christianisme tragique. »

Michel Ciry 
Bernanos, n'est pas, à mon avis, celui qui craint pour son ''salut'' dans l'au-delà... Plus tragiquement, il craint l'enfer, dès ici bas : « L'enfer (…), c'est ne plus aimer » écrit Bernanos. Ne plus pouvoir aimer...


Sait-on, ce que signifie ''aimer'' ? Non pas l'amour-instinct, l'amour possessif, l'amour de 'soi' ou de presque-soi... ( dans le langage d'aujourd'hui ; ici 'soi' représente l'ego, à l'opposé du Soi..)

Seule la présence du divin ( l'Autre) nous permet d'aimer, et c'est à travers l'amour de Dieu, que nous entrevoyons l'amour de l'humain... A commencer par soi-même ( si on prend conscience de ce qui est vraiment 'soi' ( peut-être, cette partie du divin en soi, ou cette partie de l'humain que je reconnais en chacun...))... Effectivement, nous pouvons être enfermé par la haine de soi .. ! ( Expression de l'Enfer..)




Qu'y a t-il au fond de mon incroyance ? La 'grande' solitude, celle de ne plus reconnaître d'humains ; plus concrètement : la disparition de tout lien social ...

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