mercredi 22 avril 2015

La primauté de la loi sur la religion, en question...

Un article de ''La Croix'' (18/04)  pose la question de la primauté de la loi sur la religion. 
Une vraie question, parce que la réponse ne m'est pas si évidente. De prime abord, j'ai tendance à dire que la loi prime sur la religion... Point ! Laïcité oblige …

A l'occasion de l'actualité proche, une nouvelle « proclamation humaniste » publiée par un collectif réunissant des historiens et des juristes appelle les responsables religieux à signer un texte « énonçant clairement des valeurs humanistes et républicaines » .  Ils leur demandent de reconnaître la « primauté de la loi civile démocratique ».

Même dans un contexte démocratique, la loi est-elle nécessairement ''bonne''.. ? Une discussion sur ce sujet amènera à nous situer sur le plan des ''valeurs''... Des ''valeurs'' peuvent-elles nous conduire - légitimement - à être 'hors la loi'... ?
La religion n'est-elle pas un ''contre-pouvoir'' ; et en tant que tel n'abolit-elle pas son influence en reconnaissant la primauté de la loi... ? L'histoire nous montre que la loi civile peut déraper ...



La loi peut-elle être un référentiel ultime ; au point de condamner toute objection de conscience … ? La loi est-elle incontestable ?
« En cas de dérive du système, par exemple lors de l’arrivée au pouvoir d’un parti extrémiste, et de promulgation d’un certain nombre de lois heurtant les valeurs républicaines, par exemple sur la bioéthique ou l’accueil des migrants, les religions ne pourraient donc plus jouer le rôle de garde-fou…
Avec ce type de raisonnement, la République se priverait donc d’alliés en cas de dérive du pouvoir. » Sébastien Fath

Ceux qui gèrent la cité ne peuvent tout régenter... « L’objet de la religion est différent de l’objet du politique. La politique n’est pas tout, et à ce titre, elle n’a pas à englober tout le reste. » S F.

Le vrai débat ( et le travail à faire ) reste celui des ''valeurs''... D'autant que ce terme semble inconsistant pour beaucoup... ! 
Le niveau des 'valeurs' est celui de l'Universel...

Ensuite, il peut être dangereux d'enfermer le bon sens dans un formalisme qui voudrait voir disparaître toute tentative d'interpellation, ou de subversion...

2 commentaires :

  1. Intéressant cette proposition.
    si la loi civile peut déraper (dérapage collectif dans dans une société démocratique), la loi religieuse dérape depuis bien longtemps dans bien des religions.
    J'avoue humblement préférer la Déclaration des droits de l'homme à la Charia.... C'est peut-être juste une question de culture.

    Le référent ultime dit la doctrine chrétienne éprouvée (si je crois mes modestes connaissances de non-appartenance-à-une-religion), est la conscience personnelle profonde (ou conscience morale), perçue comme lieu ultime de la délibération personnelle.
    C'est le rempart le meilleur et la source des subversions légitimes.
    Et puis on sait bien que la "loi civile" plonge ses racines dans des siècles de judéo-christianisme....

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  2. Merci de votre message
    Au cours de l'histoire, c'est quand loi civile et loi religieuse se confondent, ou quand l'une bâillonne l'autre; que le pire est advenu... Il n' y pas l'ombre d'un doute, je préfère la DDH à la Charia... La DDH serait-elle ''universelle' ? N'est-elle pas précisément l'un des fruits du christianisme ?
    Vous avez raison, je pense, il nous faut reconnaître la primauté de la conscience...

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