jeudi 1 mai 2014

Christianisme et Libéralisme, s'opposent... -1/2-

Peut-on aujourd'hui échapper au « libéralisme » ? Il semble que non … ! Peut-on résister au libéralisme ? Oui... Mais alors résister revient-il à s'adapter, limiter les effets ?
Je ne veux pas parler de la stratégie politique la plus efficace pour freiner les effets indésirable du libéralisme … Je voudrais, seulement évoquer, une critique plus essentielle qu'un chrétien ne peut pas ne pas prendre en compte...
Actuellement, elle est très pédagogiquement présentée par l'économiste Gaël Giraud, auteur de « L’illusion financière ». Il dénonce la collusion entre banques et haute finance publique, et propose un point de vue engagé sur la crise.
Gaël Giraud ( né en 1970) après Normale sup, a conduit une thèse à Polytechnique... Il est actuellement un économiste reconnu, directeur de recherche au CNRS. Il est également prêtre et jésuite. (http://www.gaelgiraud.net/)

L'une de ses récentes interventions a été de dénoncer la réponse de Hollande, à l'engagement du candidat qui s'engageait à séparer les banques de crédit des banques de marché afin de protéger les Français des turbulences des marchés financiers. En effet, les banques, ayant participé largement à la rédaction du projet de loi durant l’été 2012, le résultat est que le préambule de la loi contredit le corps du texte, qui de fait ne sépare rien !
Gaël Giraud, dénonce très précisément la collusion entre la haute finance publique et la haute finance privée qui, aujourd’hui, paralyse notre société. « Comment s’étonner, ensuite, si l’article 60 du projet de loi de finances 2014 prononce l’amnistie généralisée du secteur bancaire en interdisant aux collectivités locales, éventuellement ruinées, de porter plainte contre les banques qui leur ont vendu des actifs financiers pourris ? » G.G.
Aujourd'hui, à titre d'exemple : « Le bilan de BNP Paribas est supérieur au PIB français (en gros, 2 000 milliards d’euros) ». Les banquiers, discutent d’égal à égal avec les chefs d’Etat ( négociations de la dette publique grecque, etc ... ) : c’est essentiellement pour sauver nos banques que nous avons détruit la société grecque.

« Le PS, aujourd’hui, n’ose même plus autoriser le moindre débat en son sein, de peur de fragiliser le gouvernement. Quant aux principales décisions prises par ce dernier en matière économique : - signature du TSCG [traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance] ; maintien de l’austérité budgétaire alors que l’expérience européenne montre que cela augmente le ratio dette/PIB ; politique de l’offre qui ne réduira pas le chômage de masse - ; elles menacent toutes de nous plonger dans la déflation avec l’ensemble du sud de l’Europe. » G.G.
Autres sujet préoccupant : la transition écologique, et le traité de libre-échange en cours de négociation entre l’Union européenne et les Etats-Unis :
Le premier : « Il faut surtout nous débarrasser de ce conte de fées selon lequel les marchés financiers dérégulés sont efficaces et relèveront le défi climat-énergie à notre place. La loi de programmation sur la transition, prévue pour l’été prochain, et le congrès de Paris 2015 pourraient être des étapes décisives dans ce sens. »G.G.

Le Traité : «  ce traité peut devenir une véritable bombe : l’une de ses clauses pourrait autoriser les entreprises multinationales à poursuivre un Etat si celui-ci fait passer une loi qui nuit aux intérêts de l’entreprise. Par exemple, une entreprise qui aurait investi en France et qui s’estimerait pénalisée par la revalorisation du Smic pourrait obliger l’Etat français à lui verser des milliards de dédommagement. Ce serait une sorte de révocation du traité de Westphalie (1648) qui régit l’Etat-nation occidental. Il est urgent que ce sujet émerge dans le débat public français : les négociations sont loin d’avoir abouti ; tout est encore possible. » G.G.

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