dimanche 18 mai 2014

Interroger mes croyances. -2/2- Economie

Les croyances emplissent notre vision du monde... Ce qui est évident sur le plan moral, ou religieux, apparaît beaucoup moins sur le plan économique.

Si en sciences physiques, la représentation que se fait un physicien de l’énergie atomique et celle que s'en fait l'homme de la rue, sont assez éloignées … cela a peu d'importance ( on pourrait s'en alarmer, si on réfléchissait sur le nucléaire, ou les bio-technologies … !), puisque l'opinion du savant a seule une influence sur la production de l’énergie atomique …
En matière de croyances économiques – au contraire - ( et tant mieux …), c'est l'opinion de l'homme de la rue ( au moins en démocratie …) qui devrait être décisive.
Quelle en est la part de rationalité, de passion … ? Les différences idéologiques traversent nos pays, nos milieux, nos partis …
Le terme de « liberté économique », est pour certains l'objet d'un dogme. Et parfois, y cohabitent deux croyances contradictoires : l'une attachée au dogme libéral, l'autre au bienfaits de la protection de l’Etat... Chaque classe, ou milieu social a sa propre démonologie : le fisc, les fonctionnaires, les charges sociales, les impôts, les profits, les juifs, les américains, les communistes, les immigrés ….
Bien sûr, il y a dans ces croyances, des éléments de réalité objective...
En général, les « croyances » ( économiques, ou autres …) sont schématiques et simples. Aussi, diverses institutions, comme la monnaie ou peut-être l'Europe … apparaissent trop complexes, et sont moins abordées … ou « caricaturées » : «  c'est plus cher avec l'Euro »... » C'est la faute à l'Europe .. » etc ..
C'est vrai, il n'existe plus de « purs libéraux », cependant pour beaucoup, le libéralisme est un système cohérent de pensée.
Les « croyances » sont plus vécues que pensées, elles élaborent des représentations, et agissent. Elles sont passionnelles, parfois « magiques », simplificatrices, elles encouragent à l'action et promettent le meilleur ou le pire …
On pourrait se demander aussi, si ce n'est pas ce que l'on fait, et surtout ce qui est ; qui détermine la croyance à « ce qui est ».
( Sources : « inspirées » par Georges Vedel : Universitaire, sciences politiques, +2002 )

Janv 2010, Couverture de
Renault trucks magazine
Fort de cette réflexion... Je pense traquer quelques « croyances » dans la logique néo-libérale qui inspire notre fonctionnement. Ainsi, n'est-on pas en droit de s'interroger sur le fameux « coût du travail » impliquant des mesures d'austérité pour atteindre le sacro-saint équilibre des comptes publics... ?
Faut-il admettre que budget de l'Etat et de la bourse d'un ménage sont équivalents … ?

- Une épargne conséquente des ressources peut-elle être compatible avec le système économique qui prétend régir les rapports humains par la compétitivité et la course au profit. Est-ce crédible ?
- Un « développement durable » - libéral - laisse entrevoir que des technologies appropriées seront forcément découvertes afin de remédier à chaque déséquilibre créé par la Sainte Croissance. Est-ce crédible ?

- La croissance est-elle une divinité ? Elle serait éternelle... Est-ce crédible ?

«  Refuser l'illusion financière, c'est ne pas admettre la croyance selon laquelle nous n'aurions qu'à nous soumettre à une finance de plus en plus dérégulée comme le seul moyen d'atteindre la prospérité. » Gaël Giraud ( jésuite )

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