On peut aujourd'hui se permettre de
parler de … tenez : Cléopâtre, en l'envisageant sous son
aspect historique ( avec toutes les interprétations parsemées par
les historiens au cours du temps) et sous un regard légendaire;
parce que cette figure a nourri l'imagination des générations
précédentes et satisfait encore notre curiosité ...
The Visit of the Queen of Sheba to King Solomon |
Il nous parait plus difficile
d'aborder, des personnage comme Marie, mère de Jésus, ou
Marie-Madeleine, parce qu'ils appartiennent à la sphère religieuse,
et qu'encore aujourd'hui évoquer la vie de ces femmes, c'est
interroger notre foi, notre culture, notre religion...
- Parler de Marie, c'est se confronter
à une figure qui 'appartiendrait' à la religion, catholique en
particulier ...
- Parler de Marie Madeleine, c'est
s’intéresser , en plus des Évangiles ( texte protégé...!), à
des textes souvent obscurs et ''refoulés'' du christianisme, que
sont les 'apocryphes'...
Pourtant, c'est le minimum de l'honnêteté
que de chercher à questionner des sources, qui sont à notre
connaissance depuis peu... Mais, voilà, la lecture de ces textes est
à ce point qualifiée d'aventureuse, qu'elle est déconseillée et
laissée soit aux spécialistes universitaires, soit aux
interprétations qualifiées de 'New-âge' (pour les disqualifier)...
Ce qui réussit plutôt bien, en effet les cathos. ne lisent pas ces
textes dits ''légendaires'' …
Je ne vais pas maintenant, aborder ce
corpus apocryphe... Juste pour dire ceci :
Il est vrai... ces textes nous
rappellent l'importance de l'imagination...
L'imagination ! ? -
La folle du logis ( Pascal) … ?
Cornélius Castoriadis précise que
l'imagination est ce qui différencie l'homme des autres animaux, qui
sont comme on le sait, capables de pensées, de calculs et de mémoire
… ( Figures du pensable, le Seuil, 1999)
Pour lui, en effet, l'imagination se
situe à la racine de l'humain : la philosophie, les oeuvres
esthétiques, mais aussi les institutions, les normes morales, les
sciences... Tout cela en est issu.
La conséquence – fondamentale – de
cette reconnaissance de l'imagination, c'est que les hommes et les
sociétés peuvent changer...
Saint Mary Magdalene Italy, ca. 1425 |
Aujourd'hui, il nous est aisé de contempler à quel point les grecs, ont pu s'apercevoir de l'origine imaginaire des grandes significations qui ont structuré leur vie sociale … De cette découverte ont jailli la politique et la philosophie... Bien sûr, il faut ajouter la poésie et la spiritualité, qui remettent en question une perception du réel par seulement, les sens et la raison.
Autrement dit, peut-on envisager
l'histoire humaine, sans l'imaginaire qui la dit et la raconte ?
Sans imaginaire, on ne raconte pas
d'histoires, on ''dogmatise'' ( dans le sens négatif), on
absolutise... Si l'imaginaire est figé, peut-il encore y avoir de
recherche, d'art possible... ?
Souhaitons que pour les temps futurs
les humains redoublent d'imagination pour trouver des issues aux
défis actuels, qui ne se sont jamais posés par le passé …
Une des fonctions des textes
''inspirés'' est de « stimuler notre imagination, ou plus
précisément notre faculté d'interprétation, car si ''l'humain est
condamné à être libre'', c'est qu'il est condamner à interpréter
( et non pas absolutiser un écrit, quel qu'il soit …). Rien, ni
dans le monde, ni dans un ''Livre'', n'a de sens à priori, c'est à
l'humain de lui en donner un, c'est ainsi qu'il participe à l'acte
créateur. » Jean-Yves Leloup, ''les profondeurs oubliées
du Christianisme''
Mary Magdalene - Arnold Böcklin |
L'imagination créatrice qui a inspiré
les ''textes sacrés'', ne trouvent leur achèvement que dans la
lecture ''imaginante'' de ceux et celles qui les accueillent
En spiritualité, « Pourquoi opposer
le mythe et l'histoire ? Certains personnages historiques sont
devenus des mythes, des mythes qui écrasent parfois le personnage
historique et le relègue en second plan. » ... Derrière le
mythe du Roi Arthur, même si on dit qu'il aurait pu existé au IV ou
Ve s.... qui se soucie vraiment du vrai ''Perceval''..? Même les
recherches du vrai ''Graal'', me signifient à quel point le mythe
peut se rendre présent, encore aujourd'hui … et m’émerveille …
« De la même façon on dira de
Judas qu'il a ''sans doute existé...'' un Judas réel, qu'il était
'' l'un des douze'' choisis par Jésus... On a également parlé de
Myriam de Magdala comme d'un personnage construit à partir d'un
certain nombre de femmes qui suivaient Yeshoua. Là aussi l'archétype
l'a emporté, et c'est en tant qu'archétype qu'elle est vivante
aujourd'hui après avoir traversé les siècles. » J. Y. Leloup
Sources : lectures de Jean-Yves
Leloup
Voir aussi :
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