Ce nom de ''Jean Sullivan'' est le
pseudonyme d'un prêtre, Joseph Lemarchand (1913-1980) ; c'est
quand il se met à écrire, qu'il prend ce pseudo d'auteur.
Ordonné prêtre, il devient
professeur. Puis aumônier des étudiants.
En 1967, il est ''libéré'' de son
sacerdoce de prêtre diocésain, pour vivre à Paris et écrire. Il
est désormais libre pour un autre sacerdoce. Libre, mais jamais en
rupture avec une Église. La figure du prêtre « homme du paradoxe »
est présente dans presque tous ses ouvrages.
« Je me souviens des sermons
enthousiastes que je faisais autrefois et j’ai pris conscience,
petit à petit, que j’étais un comédien. Alors je me suis tu…
pour parler autrement, à voix basse, pour parler des êtres et des
choses sans les nommer... » Interview 1968
« Entre prêtre et écrivain, il y
a quelque chose qui va bien », dira-t-il. Pourquoi a-t-il
tellement tenu à être écrivain ? « J'ai commencé à écrire
pour respirer, pour être libre, pour vivre. »
Entre 1958 et 1980, il va publier au
moins un livre par an. Il est ainsi l'auteur de plus de trente romans
et essais, la plupart publiés chez Gallimard et traduits en une
dizaine de langues.
"Je doute...
J'adhère globalement. Je désire que tout soit vrai. Pas un jour, sans doute une heure ne s'écoulent sans que, en quelque manière, je ne pense aux choses éternelles. Mais cela aussi m'inquiète. Impossible de fonder quoi que ce soit là-dessus. La critique ne cesse jamais. Je lutte."
" Incroyant, je le suis, comme vous, à moins que vous n'ayez cédé à l'illusion de croire que la ligne de partage entre foi et incroyance passe seulement entre les hommes et non point à l'intérieur de chaque conscience."
" Venant à parler de Dieu, je préfère dire : S'Il existe. .. Le doute ainsi introduit, me semble-t-il, dit la distance, l'humour, une sorte de pudeur, la non-annexion. On ne le décide pas. Cela est ainsi. Car comment oser dire que je crois, si je ne suis charbon ardent, si je ne monte sur la croix ? Je veux bien que vous vous soûliez de convictions, mais sachez qu'elles masquent le plaisir de Dieu que vous vous donnez, qui est plaisir à vous-mêmes. Abattre les idoles hors de soi n'est presque rien. Détruire en soi l'idolâtrie est autrement difficile."
" Chercher à convaincre, dans l'ordre de la foi : vulgarité et sottise. Est-ce qu'on se bat pour la vérité ? Jamais. On se bat pour des convictions qui en tiennent lieu. Qui aime la vérité cherche seulement à lui laisser prendre toute la place en lui-même.
Ne désirez pas faire changer d'idées ni convertir quiconque. Soyez ce que vous êtes et l'autre, peut-être, sera conduit à devenir ce qu'il est. Dites d'un ton vrai ce qui vous meut sans vous occuper des suites."
Jean Sulivan, prêtre ( 1973 - 1980 )
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