Tout part de banales salutations de Paul dans la fameuse épître aux Romains, au chapitre 16, dans lequel Paul « salue Andronicus et Junia (..) apôtres éminents ayant appartenu au Christ avant moi ». procédant à une analyse fouillée des sources, E J E professeur à la Divinity School de Harvard, prouve que le prénom ''Junia'' ne peut qu'être celui d'une femme.
Il montre que c'est d'ailleurs ainsi que l'ont compris l'ensemble des éditeurs du Nouveau Testament du premier millénaire, jusqu'à ce que , à la fin du XIXe s. et jusqu'à aujourd'hui, des savants décident qu'il était impossible qu'une femme soit considérée comme ''apôtre'' – summum du prestige chrétien – et décident de transformer le prénom en ''Junias'' patronyme masculin.
Un incroyable exemple d'imposture scientifique assénée uniquement pour des motifs idéologiques, qu' E. J. Epp détruit avec rigueur et humour en remettant au jour cette incontestable vérité : il existait bel et bien, au 1er siècle, des femmes ''apôtres'' dont l'importance devait être comparable aux fondateurs masculins des premières communautés chrétiennes.
Sources: ( Le Monde des Religions N° 70)
Dans cette réhabilitation exégétique, l’auteur
présente des témoins dont l’un des plus influents reste
Jean Chrysostome : « De fait, quelle ne dut pas être la
sagesse de cette femme pour qu’elle soit jugée digne du
titre d’apôtre. »
Donc, un couple, Andronicus et
Junia, est inscrit parmi les apôtres ("apostolos,
envoyé"), terme qui, à l'époque, n'est pas encore réservé
aux Douze (il le deviendra dans les Évangiles) mais qui désigne
soit un émissaire (sens faible), soit un envoyé de Dieu (sens
fort). "Paul, esclave du Christ Jésus, apôtre par appel…",
en disant cela au début de sa lettre, Paul indique qu'un apôtre ne
se donne pas lui-même sa propre mission ; elle vient d'un
autre, Dieu, et elle concerne les autres, les païens (cf. Ro 11,13).
Sa mission est de répandre la Parole de salut réalisée en Jésus,
Parole qui l'investit lui-même. Dans la trilogie des fonctions
ministérielles d'alors (cf. 1 Co 12,28), les apôtres viennent en
premier. Suivent les prophètes et les docteurs, tous au service de
la même Parole. Les prophètes ont une fonction d'encouragement,
soulignant l'actualité de l'Évangile. Les docteurs, eux, ont un
rôle didactique de réflexion sur les Écritures et les paroles du
Christ. Comme apôtres, Junia et son mari sont donc au premier rang
des acteurs de l'Église. Paul ne cite pas ici de prophètes mais
nous savons, par les lettres aux Corinthiens, qu'il y avait des
femmes parmi les prophètes chrétiens (1 Co 12-14). Quant au
rôle de docteur, n'est-ce pas ce que Prisca et Aquilas ont joué
auprès d'Apollos à Éphèse (Ac 18,26) ? En Ro 16, Prisca et
Aquilas sont appelés "collaborateurs dans le Seigneur", un
titre donné aussi à Urbain et Timothée (Prisca est nommée avant
son mari, ce qui n'est pas habituel alors). La notion de labeur
commun est ici capitale et Paul signale au moins quatre femmes parmi
les gens qui "se donnent de la peine" : Mariam,
Tryphène, Tryphose, Persis…
Sources : SBEV
Toujours aussi passionnant, toujours bien documenté: je suis toujours étonné de découvrir sur ce blog des choses qui, si on y réfléchit, devraient apparaître logiques!!!
RépondreSupprimerAujourd'hui travaillent des archéologues, des historiens et des théologiens... Mais dans les homélies, les catéchèses... on préfère répéter toujours les mêmes poncifs ... Pourquoi...?
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