dimanche 20 septembre 2015

Les Pharisiens, par Flavius Josephe.

Buste Romain de
Flavius Josèphe
 Voici les textes extraits des écrits de FLAVIUS JOSÈPHE (né à Jérusalem vers 37 et mort à Rome vers 100 ) , et disponibles sur le net.
Flavius Josephe


GUERRE DES JUIFS

«  Il y a, en effet, chez les Juifs, trois écoles philosophiques : la première a pour sectateurs les Pharisiens, la deuxième les Sadducéens, la troisième, qui passe pour s’exercer à la sainteté, a pris le nom d'Esséniens[57]

Des deux sectes plus anciennes, les Pharisiens, considérés comme les interprètes exacts des lois et comme les créateurs de la première école, rattachent tout au destin et à Dieu. Ils pensent que la faculté d'agir bien ou mal dépend pour la plus grande part de l'homme lui-même, mais qu'il faut que le destin[80] coopère pour chaque acte particulier  que toute âme est impérissable, que celles des bons seules passent dans un autre corps[81], que celles des mauvais subissent un châtiment éternel.
Les Sadducéens
Quant à la seconde secte, celle des Sadducéens, ils suppriment absolument le destin et prétendent que Dieu ne peut ni faire, ni prévoir le mal ; ils disent que l'homme a le libre choix du bien et du mal et que  chacun, suivant sa volonté, se porte d'un côté ou de l'autre. Ils nient la persistance de l'âme après la mort, les châtiments et les récompenses de l'autre monde. Les Pharisiens se montrent très dévoués les uns aux autres et cherchent à rester en communion avec la nation entière. Les Sadducéens, au contraire, sont, même entre eux, peu accueillants, et aussi rudes dans leurs relations avec leurs compatriotes qu'avec les étrangers. Voilà ce que j'avais à dire sur les sectes philosophiques des Juifs.

« les Pharisiens, secte juive qui passe pour être la plus pieuse de toutes et pour interpréter les lois avec le plus d'exactitude.


ANTIQUITÉS JUDAÏQUES

Les Antiquités judaïques ou Antiquités juives (Antiquitates Judaicae en latin) sont une œuvre de la fin du 1er siècle de l'historien juif Flavius Josèphe. Elle comprend vingt livres écrits en grec. Elle était destinée à un lectorat gréco-romain afin de lui faire connaître l'histoire du peuple juif.

« Les Juifs avaient, depuis une époque très reculée, trois sectes philosophiques interprétant leurs coutumes nationales : les Esséniens, les Sadducéens et enfin ceux qu'on nommait Pharisiens. Bien que j'en aie parlé dans le deuxième livre de la Guerre des Juifs (05), je les rappellerai cependant ici en peu de mots.

Les Pharisiens méprisent les commodités de la vie, sans rien accorder à la mollesse ; ce que leur raison a reconnu et transmis comme bon, ils s'imposent de s'y conformer et de lutter pour observer ce qu'elle a voulu leur dicter. Ils réservent les honneurs à ceux qui sont avancés en âge et n'osent pas contredire avec arrogance leurs avis. [13] Ils croient que tout a lieu par l'effet de la fatalité, mais ne privent pourtant pas la volonté humaine de toute emprise sur eux, car ils pensent que Dieu a tempéré les décisions de la fatalité par la volonté de l'homme pour que celui-ci se dirige vers la vertu ou vers le vice. [14] Ils croient à l'immortalité de l'âme et à des récompenses et des peines décernées sous terre à ceux qui, pendant leur vie, ont pratiqué la vertu ou le vice, ces derniers étant voués à une prison éternelle pendant que les premiers ont la faculté de ressusciter. [15]
C'est ce qui leur donne tant de crédit auprès du peuple que toutes les prières à Dieu et tous les sacrifices se règlent d'après leurs interprétations. Leurs grandes vertus ont été attestées par les villes, rendant hommage à leur effort vers le bien tant dans leur genre de vie que dans leurs doctrines.
[16]. 4. (07). La doctrine des Sadducéens fait mourir les âmes en même temps que les corps, et leur souci consiste à n'observer rien d'autre que les lois. Disputer contre les maîtres de la sagesse qu'ils suivent passe à leurs yeux pour une vertu. [17] Leur doctrine n'est adoptée que par un petit nombre, mais qui sont les premiers en dignité. Ils n'ont pour ainsi dire aucune action ; car lorsqu'ils arrivent aux magistratures, contre leur gré et par nécessité, ils se conforment aux propositions des Pharisiens parce qu'autrement le peuple ne les supporterait pas.
La quatrième secte philosophique eut pour fondateur ce Judas le Galiléen. Ses sectateurs s'accordent en général avec la doctrine des Pharisiens, mais ils ont un invincible amour de la liberté, car ils jugent que Dieu est le seul chef et le seul maître. Les genres de mort les plus extraordinaires, les supplices de leurs parents et amis les laissent indifférents, pourvu qu'ils n'aient à appeler aucun homme du nom de maître. [24] Comme bien des gens ont été témoins de la fermeté inébranlable avec laquelle ils subissent tous ces maux, je n'en dis pas davantage, car je crains, non pas que l'on doute de ce que j'ai dit à leur sujet, mais au contraire que mes paroles ne donnent une idée trop faible du mépris avec lequel ils acceptent et supportent la douleur. [25] Cette folie commença à sévir dans notre peuple sous le gouvernement de Gessius Florus (10), qui, par l'excès de ses violences, les détermina à se révolter contre les Romains. Telles sont donc les sectes philosophiques qui existent parmi les Juifs.
James Tissot (français, 1836-1902).  Jésus enseigne
Nb/ texte de Flavius Josephe, à propos de Jésus Christ :
Le Testimonium flavianum se trouve aux paragraphes 63 et 64 du Livre 18, dont il existe plusieurs manuscrits datant du Moyen Âge, ainsi qu'il figure dans deux ouvrages d'Eusèbe de Césarée (~265-~340) : L’Histoire ecclésiastique et la Démonstration évangélique. Le texte est cependant suspect d'avoir été interpolé, soit en totalité, soit notamment les passages signalés entre crochets :

« En ce temps-là paraît Jésus, un homme sage, [si toutefois il faut l'appeler un homme, car] ; c'était un faiseur de prodiges, un maître des gens qui recevaient avec joie la vérité. Il entraîna beaucoup de Judéens et aussi beaucoup de Grecs ; [Celui-là était le Christ.] Et quand Pilate, sur la dénonciation des premiers parmi nous le condamna à la croix, ceux qui l'avaient aimé précédemment ne cessèrent pas. [Car il leur apparut le troisième jour, vivant à nouveau ; les prophètes divins avaient dit ces choses et dix mille autres merveilles à son sujet.] Jusqu'à maintenant encore, le groupe des chrétiens [ainsi nommé après lui] n'a pas disparu. »

James Tissot, Jésus déroule le livre dans la synagogue, 1886-1894

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