mardi 21 juillet 2015

La liberté du ' croyant '

« L'homme est libre depuis le commencement. Car Dieu est liberté, et c'est à la ressemblance de Dieu que l'homme a été fait. » Irénée de Lyon, IIe s.

La liberté c'est le préalable inconditionnel à tout chemin de foi. Cette liberté revendique l'utilisation de la raison – incontournable -, mais pas seulement. La liberté, se nourrit de questionnement, de risque, d'hypothèse, d'intuition, de passion …

Si les Evangiles, ne contredisent pas cette appréhension de la Liberté. La religion, beaucoup plus souvent au service des ''pouvoirs'' que des Evangiles, a bafoué cette valeur ontologiquement humaine:

- Parler de liberté, ici ; c'est évoquer en particulier la ''liberté de conscience''. Une idée que la pape Grégoire XVI en 1832, traitait de « délire » ! Plus gravement, en 1864, le pape Pie IX écrivait dans le Syllabus que c'est une erreur d'affirmer  « Qu'il est libre à chaque homme d'embrasser et de professer la religion qu'il aura réputée vraie d'après la lumière de la raison. »

Heureusement, la Liberté ne se donne pas, elle se prend... parce qu'elle est déjà là, en chaque homme et femme... C'est ainsi, que le sens est donné. Le Concile Vatican II , en 1965, reconnaît le droit à la liberté religieuse... Nous y rajoutons ( ''naturellement'' ) la liberté de conscience qui inclut la liberté de ne pas avoir de religion ou d'en changer...

Michel Ciry
On pourrait relever dans le ''droit canon'' actuel, ce qui semblerait un paradoxe :
- (canon 748) : « Il n'est jamais permis à personne d'amener quiconque par contrainte à la foi catholique contre sa conscience »

- (canon 752) : « Ce n'est pas vraiment un assentiment de la foi, mais néanmoins une soumission religieuse de l'intelligence et la volonté qu'il faut accorder à une doctrine que le Pontife Suprême ou le Collège de Évêques énoncent en matière de foi et de mœurs, même s'ils n'ont pas l'intention de la proclamer par un acte décisif ; les fidèles veilleront donc à éviter ce qui ne concorde pas avec cette doctrine »

Intéressant … ! Je n'aime pas l'aspect juridique du ''canon'', qui ne colle pas avec le questionnement spirituel. Mais, je comprends, que l'on puisse éprouver le besoin de formaliser une ''carte d'orientation''... Ce que je retire, de cette formulation, c'est la question de l'obéissance à la Tradition.
'' Obéissance'', ''Tradition'': appartiennent là à un vocabulaire spirituel, qui nécessite – à tout prix – un respect du cheminement spirituel de chaque personne, avec son histoire, sa personnalité, sa liberté... C'est la nécessité pour chacun d'entrer ( librement ) dans une Tradition : nous sommes des nains sur les épaules de géants qui nous ont précédés.
Cette '' soumission ''  n'est qu'au service d'une plus grande liberté...  «  La Vérité vous rendra libres » Jésus dans Jean 8, 32


«  Jésus n'impose jamais... Si tu veux, viens.
Et l'humilité de Jésus est ainsi, Lui, il nous 'invite' toujours. Il n'impose pas...
Jésus ne veut pas des chrétiens égoïstes, qui suivent leur propre 'ego' – ne parlent pas avec Dieu -,
ni des chrétiens faibles, des chrétiens qui n'ont pas de volonté propre,
des chrétiens 'télécommandés', incapables de créativité,
qui cherchent toujours à être connectés à la volonté d'un autre, et ne sont pas libres.

Jésus nous veut libres ! » Le pape François.

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