lundi 27 juillet 2015

L'origine du Tarot

- La légende : Aucun élément sérieux ne permet de reconnaître la très haute antiquité du tarot. Il ne serait pas l'œuvre des grands initiés de l'Égypte ancienne...! Il n'est pas non plus d'origine hébraïco-kabbalistique. Ni bohémienne. Ni …. extraterrestre… !

Roue de Fortune
- L'Histoire : Récemment un documentaire sur Arte, le rattache à : Marsile Ficin (1433-1499) , un philosophe italien, traducteur de Platon et proche de Cosme de Médicis, seigneur de Florence au milieu du XVe siècle. Sa philosophie, composition intime de métaphysique, de religion et d'esthétique, fit autorité de son temps. Il eut pour disciples et collègues de travail Jean Pic de la Mirandole, Ange Politien et Jérôme Benivieni. Ce fils de médecin, féru d'astrologie, aurait créé les vingt-deux atouts du tarot à des fins pédagogiques pour transmettre son enseignement aux étudiants de l'Académie néoplatonicienne qu'il dirigeait et pour dissimuler à l'Église sa pensée iconoclaste qui mêlait les croyances de l'Antiquité et le christianisme. ( Voir Docu sur ARTE )
mandorle Bas-relief de la cathédrale de ChartresTarot Le monde 21
Mandorle - Bas-relief de la cathédrale de Chartres Tarot - 21 - Le Monde
Marcel Ficin, aurait utilisé ces ''Naïbi'', cartes de jeu connues en Italie depuis le XIVème siècle.
amiens10
la Tour - Amiens
Le ''chaînon manquant'' entre la culture du Moyen-âge et la brutale apparition "ex nihilo" des naïbis en Italie du nord en 1375/77, semble appartenir aux graphiques et images des compagnons, imagiers des cathédrales, que sont les tailleurs de pierre, les troubadours et trouvères...  Avec le tarot, nous approchons l'âme du ''peuple du roman''.
Le Moyen-Âge, riche en sa foi, est là avec son exubérance, son symbolique ; le tarot de même nature que la pierre taillée qui surgit dans l'ombre de l'église ; et le frère de la sculpture, du vitrail, de l'enluminure qui transmette la pensée car le livre n'est guère accessible, et les illettrés sont nombreux voir la majorité. Il ne serait pas invraisemblable qu'on ait cherché à diffuser une pensée 'philosophique' au moyen de ces cartes au format réduit, aux images récréatives d'apparence anodine.
Les emblèmes des cartes : sont assimilés aux quatre éléments : les épées à l'air (car l'épée tourbillonne dans l'air), les bâtons au feu (ils sont issus du bois, lequel s'enflamme), les couples à l’eau (elles contiennent des liquides), les deniers à la terre (ils sont faits des métaux qu'elle recèle). Mais ce n'est pas assez : les épées symbolisent en outre la volonté et la puissance, les bâtons le travail et les devoirs d'État, l'énergie matérielle et la fécondité, les coupes l'amour et le mysticisme, l'élaboration intime des richesses spirituelles, les deniers enfin les connaissances et l'art combinatoire, toute industrie créatrice qui aménage le monde extérieur.
En 1377, nous avons dans les archives de la ville de Viterbe, entre Rome et Florence, le premier édit réglementant ou interdisant les jeux de hasard et d'argent, où les naïbbi soient cités, et c'est le début d'une longue liste d'interdictions.
Le plus ancien des tarots semble être le Cary-Yale (67 cartes conservées). Il est daté du début du XV ème, vers 1420/25.
Les plus anciens jeux de tarot actuellement connus ont été réalisés dans les cours d'Italie du Nord (Milan et Ferrare) à partir des années 1440-1450.
L'un des plus curieux est celui de la collection Goldschmidt, peint en Italie ou en Provence au milieu du XVe siècle : certaines des neuf cartes conservées présentent une emblématique à résonance hermétique (l'as de Coupe pourrait faire allusion au Graal et à la fontaine des « amoureux de science »)
Tarot de Charles VI, Italie du Nord (Venise, Bergame?), fin XVème siècle
Le Tarot de Jean Noblet, Paris, XVIIème siècle.
Le Tarot de Jean Dodal, Lyon, vers 1701
A suivre:  le Tarot Arthurien...

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