mercredi 25 février 2015

Lecture : De la croyance à la foi critique – J. Moingt -17/99-

Jésus «  faisait appel à la ''conversion'', c'est à dire à la réflexion, à la liberté et à la décision des individus au risque de désagréger les liens familiaux et sociaux... » (p323)

Naissance d'une Tradition, d'une théologie, d'un dogme … en ce début du Christianisme :
«  Cette prolifération confuse, cette créativité intellectuelle est le signe du choc culturel prodigieux que fut l'irruption de la mission chrétienne. Mais elle ne doit pas faire oublier que cette époque est aussi celle où l'Eglise se rassemble en rassemblant ses Écritures à la jointure de celles de la Synagogue : elle s'unifie en s'identifiant... » ( p 322)
J. Moingt passe en revue toute cette période, en relevant pour chaque période de ce parcours : Justin, Irénée ( IIe s.) Tertullien et Origène ( IIIe s.), et les conciles de Nicée (325) et de Constantinople (381) …) ; les questions, les arguments, pour définir les enjeux autour de l'identité de Jésus ( la Christologie ..) :
Préexistence du Christ
représenté comme le créateur du monde

Unir, l'ancien et le Nouveau Testament

..  « ses adversaires de toujours, les « gnostiques » … qui rabaissent le Créateur au rang de démiurge... » «  C'est donc bien dans la ligne de la tradition apostolique, qui a uni l'Ancien et le Nouveau Testament en un seul ''canon'', qu'Irénée a voulu ... » (p 328)
Justin, lui s'adresse aux juifs...
Justin … « certain de la préexistence du Christ.... Jésus ''préexistait'' en tant que Dieu à sa naissance humaine... » ( p 330)
Irénée : «  l'homme entre en communion avec le Verbe de Dieu et, recevant l'adoption, il devient fils de Dieu » (p 335)

Le Père, le Fils … et le Saint-Esprit … !

La foi ne va pas tarder à découvrir qu'elle a besoin de la raison : ce sera la tâche des théologiens, puis des conciles, des IIIe et Ive s. » ( p338)
« Tertullien a compris que la défense de la foi requérait un discours cohérent..(...) '' Comment donc le Fils a -t-il été émis par le Père ?'' ..
«  Ne voilà t-il pas l'être divin divisé en deux ou trois portions séparées ? » ( p 243)
Tertullien, «  accole la substance à l'unité et à l'identité, la personne à la distinction et à la singularité ; il pose ainsi, le premier, les fondements de l'énonciation du dogme trinitaire. » ( p 344)
«  Il est donc légitime de créditer Tertullien d'avoir élaboré les formules majeures des deux dogmes chrétiens fondamentaux : unité de la substance dans la distinction des personnes, dans le cas de la Trinité ; distinction des substances dans l'unité de la personne, dans le cas de l'Incarnation. » ( p 345)
Il n'empêche qu'il faut « saluer l'apparition de la formule grecque des '' trois hypostases '', qui complète la formule de Tertullien » … ( p 349)
Un problème nouveau : … «  celui de l'origine de l'Esprit... C'est le mérite d'Origène d'en avoir fait un ''objet'' théologique à part entière ... » ( p349)
« Origène y inclut tout ce qui a fait débat au cours du siècle écoulé et que l'Eglise avait fait entrer dans son enseignement comme autant de ''principes'' de foi pour discriminer ce qu'elle tenait pour hérésie et pour vérité. » ( p 350)

Question : « Comment concevoir la génération en Dieu d'un Fils ''par qui tout a été fait '' sans diviser sa divinité ni son pouvoir créateur ? » ( p 356)
Attention… ne pas confondre ''substance''(ousia) et ''subsistance''(hypotasis) … Concile d'Alexandrie de 362-363) .. !
Je passe ( non pas sur ma lecture) mais sur ma transcription ; le livre de J. Moingt reprend les connaissances 'classiques' de cette période … Intéressant néanmoins …
«  Penser l'unité numérique de la nature divine, c'est concevoir qu'elle subsiste en soi et par soi, de telle sorte que les Personnes divines ne se distinguent que par la manière propre à chacune de subsister de cette unique et commune existence... peut-on donner ce sens à la formule '' la Trinité consubstantielle'' définie en 553... » ( p 366)


Le parcours que nous avons accompli d'un concile à l'autre montre la futilité d'insinuer que le Christ aurait été ''divinisé'', par la volonté de Constantin d'unifier l'empire en unifiant la foi de l'Eglise. » ( p 368)

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