mardi 17 février 2015

Lecture : De la croyance à la foi critique – J. Moingt -15/99-

Le sens de la résurrection, aujourd'hui … ?
«  Paul ne se contentera plus de dire que le Christ est mort « pour nous » ( 1 Th 5,10)... les juifs, ou les chrétiens ... (...) mais pour nous tous ( 2 Cor 5,14), pour tous les hommes, de toutes origines et conditions, même païens et pécheurs... » ( p 283)

« .. questions de l'homme d'aujourd'hui, qui ont trait essentiellement à sa crédibilité : quel crédit peut-on accorder à un discours du salut qui fait miroiter une destinée future de vie éternelle... ? (..) Quel peut-être le sens d'un salut qui détourne de réalités présentes et des combats nécessaires à la poursuite de l’aventure humaine. » ( p 285)
Ces questions ne proviennent pas d'un discours athée arrogant … mais de la foi elle-même.

« Confesser la résurrection de Jésus, n'est pas proclamer un événement du passé qui aurait échappé à l'observation historique, c'est annoncer un présent, annoncer qu'il est vivant en Dieu, mais vivant d'une vie nouvelle, divine... » ( p 286)

« le discours chrétien des « fins dernières » ne tend-il pas à détourner le croyant des choses de ce monde, vouées à la destruction, sinon pour y acquérir des « mérites » en vue de la vie future ? »
Le discours de Paul, pour J. Moingt, se concentre sur l'abaissement de soi pour élever l'autre …
« c'est le geste éminemment humain de construire l'humanité de l'autre, de l'aider à croître en humanité, c'est un travail d'humanisation. Ouvrer à s'unir entre hommes … (..) Il s'agit avant tout, dans l'esprit de Paul, de l'édification de l’Église » c'est à dire : « œuvrer à faire naître dans le monde une société nouvelle, ouverte... » ( p 289)
On ne fait pas son 'salut' ... On travaille au salut de l'humanité.
Bref... ! On ne peut pas se sauver tout seul... Cela n'a pas de sens … !

Alain Gielen: Humanité, 2009
« l'acte salutaire n'était plus le sacrifice offert à Dieu, si ce n'est le sacrifice de soi au prochain que Paul appelle « abaissement », l'amour des plus petits et des ennemis, le pardon, la vie de chaque jour au cœur des réalités du monde selon l’Évangile... » ( p 291)
«  Sorti de l'enfermement dans du religieux, la salut est à la portée de tous. (…) Le salut désacralisé reste don de Dieu » ( p291)
«  '' faire son salut '' n'est plus se retirer du monde... » ( p 292)

La résurrection des morts :
«  Comment les morts ressuscitent-ils, avec quelle sorte de corps reviennent-ils ? » et Paul répondait : « Insensé, ce que tu sèmes ne reprend vie qu'à condition de mourir ; la semence que tu sèmes n'est pas la chose même qui va naître, c'est un grain nu, de blé ou d'autre chose, et Dieu lui donne corps comme il en a décidé, à chaque semence son corps propre » ( 1 Cor 15, 35-39).
Autrement dit, ce qui ressuscite n'est pas le corps que nous perdons malgré nous, parce que la mort nous l'arrache, c'est celui que nous donnons librement au jour le jour, corps recréé, transformé, spiritualisé par la liberté et la générosité avec lesquelles nous le donnons. » ( p 293) (…) «  c'est cela même qui ressuscite, ce qui porte la marque de l'Esprit qui nous l'a fait faire, ce qui sort de notre corps animé d'un souffle d'éternité. » ( p293)
«  Dans cette perspective, ce qui ressuscite de nous n'est pas notre stricte individualité. » ( p 294)

«  Ce qui ressuscite, c'est donc ce que nous donnons, à fonds perdu, de notre être aux autres, pour les aider à être, et aussi ce que nous acceptons de partager de leur être propre, pour les soulager, ce que nous mettons en commun... » ( p294)

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