La Foi, libérée au mieux que je puisse, des croyances...
Les croyances, appartiennent à ce que l'on nomme « le cercle clos mimétique », des représentations de notre culture ( mal comprises, mais mémorisées) ...etc. C'est aussi ce que l'on entend quand on dit , " je n'ai pas la foi, j'ai perdu la foi .."; etc. La Foi ne relève pas de l'avoir.
La Foi, elle, appartient à une réalité éternelle et identique en tout être : elle relève de l'esprit et non de l'âme ( la psyché ) de « cette "fine pointe de l'âme"( Thérèse d’Avila), cette capacité silencieuse et contemplative (…) cet espace, cette liberté qui accueille la lumière de l'Esprit (le Pneuma)." : Jean-Yves Leloup
Ce que l'oeil, et même l'âme ne perçoivent pas, la Foi propose une capacité de perception : c'est alors l'esprit qui laisse le passage au souffle de l'inspiration divine ( Le Saint-Esprit )
« La foi ne sert qu’à nous tenir élevé vers Dieu, dans l’attente, la découverte, l’émerveillement. La foi est une aptitude à la révélation », écrit Louis Evely « La prière d’un homme moderne », 1969
« En hébreu classique, le mot « foi », « émuna », ne désigne pas l’adhésion à une vérité abstraite, mais plutôt la confiance en, Dieu et la fidélité à lui. De cette même racine dérive le mot « amen », il est vrai (…) Ce qui est important dans la prière, c’est la certitude d’être écouté. »: Alexandre Men, « Jésus, le Maître de Nazareth », 1999
- "Croire en", c'est savoir, c'est aimer, c'est être avec. Je suis. Tu es. C'est cela que "croire en" veut dire. »
La foi ne doit pas s'opposer à la raison. Sinon elle n’est que superstition.
Le superstitieux (du latin "superstare"=se tenir au-dessus) veut contrôler ce qui lui apparaît incontrôlable. Il a une approche mécaniste, non relationnelle.
L'intuitif, ne met pas, pour autant, sa raison de côté :
« La foi, c’est l’expérience que l’intelligence est éclairée par l’amour », écrit Simone Weil. Et elle ajoute :« Seulement, l’intelligence doit reconnaître, par les moyens qui lui sont propres, c’est-à-dire la constatation et la démonstration, la prééminence de l’amour. Elle ne doit se soumettre qu’en sachant pourquoi, et d’une manière précise et claire. Sans cela, sa soumission est une erreur, et ce à quoi elle se soumet, malgré l’étiquette, est autre chose que l’amour surnaturel. C’est par exemple l’influence sociale. » La pesanteur et la grâce, 1950
“La foi n’est pas de l’ordre d’une certitude logique. la logique ne fait aucune place à la liberté personnelle.
L’esprit doit imposer la vérité d’un énoncé logique. Mais avec la foi, les niveaux profonds de vérité
sollicitent une réponse personnelle que nous sommes éternellement libres de donner ou de retenir (…) Un acte de foi, tel que nous pouvons l’accomplir vis-à-vis d’un autre être humain ou d’une communauté, fait avancer le processus de guérison que constitue l’intégration humaine. Sans actes de foi pour nourrir et éprouver nos vies, nous nous sentons moins vivants, moins entiers.”
(Père Laurence Freeman, « Le Dalaï- Lama parle de Jésus », 1996)
La Foi est porteuse d’Espérance et laisse entrer l'Amour.
"Vous ne réussirez pas, par vos efforts, à créer la lumière du soleil mais ce que vous pouvez par vous mêmes, c'est ouvrir les volets afin que pénètre la lumière. Cette image toute simple et bien connue est une réponse parfaite à la question tant débattue de l'effort et de la grâce (…) Un jour les mots souffrance ou épreuve ne vous feront plus peur parce qu'ils seront relativisés par rapport à cette paix des profondeurs qui, elle, est absolue, libre du temps, de l'espace et de la causalité dans quelque domaine que ce soit. C'est à cette espérance centrale que vous pouvez rattacher tout ce que vous entendez ou lisez concernant la spiritualité, le mysticisme, l'ascèse, et l'ensemble des traditions religieuses." Arnaud Desjardins, « En relisant les Evangiles »
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Les illustrations sont des enluminures, provenant de :
Le Mortifiement de Vaine Plaisance
Composé par René d'Anjou en 1455 et dédié à l'Archevèque de Tours Jean Bernard, Le mortifiement de vaine plaisance est un traité de morale religieuse sur le mode allégorique.Ce poème allégorique, débat entre l’âme et le cœur, invite l’homme à renoncer aux désirs toujours insatisfaits du cœur pour se tourner vers ceux que peut combler la présence divine.
Un Cycle de huit miniatures déroule le récit:
1- La Personnification de l'Âme en femme assise, tenant un coeur contre son coeur.2- La Crainte de Dieu ouvrant sa robe, le Remords avec la poitrine dénudée tenant des badines, ainsi que l'âme endeuillée tenant son coeur.
3- L'Âme couronnée en mariée, conduite dans une charrette tirée par deux chevaux vers Dieu.
4- L'Âme vêtue d'une robe marron de pèlerin portant la Peine dans un baluchon, traversant une passerelle au dessus du ruisseau de la Colère. Un meunier tenant une corde lui adresse la parole.
5- Siège de la ville "Monde", un chevalier (Christ) sur une échelle lançant des pierres aux agresseurs.
6- L'Âme quittant sa demeure, transmet son coeur à la Pitié et au Remords.
7- Les quatre vertus, couronnées et richement parées, clouent le coeur sur la croix.
8- La Pitié et le Remords rapportent le coeur retiré de la croix à l'Âme. L'Âme, agenouillée, le reçoit devant la demeure.
René d'Anjou, écrivain et mécène (1409-1480) se situe au carrefour de la féodalité (dont il fut l'un des derniers grands représentants, à une époque où s'affirmait le pouvoir royal) et de l'humanisme (dont René eut un avant-goût par les liens qui l'attachaient à l'Italie).
En 1420, alors âgé de 11 ans, René est marié à l’héritière du duché de Lorraine, Isabelle, à Nancy. A la mort de son beau-père, Charles II, en 1431, il devient duc de Lorraine. En février 1453, Isabelle de Lorraine meurt à l’âge de 43 ans. Veuf inconsolable, malgré son remariage dès l’année suivante à Angers avec Jeanne de Laval, il rédige en 1455 le Mortifiement de vaine plaisance, qui s’inscrit pleinement dans les préoccupations spirituelles de la chevalerie. On lui connaît aussi Le Livre des tournois et Le Cœur d’amour espris.
« Monseigneur, peut-on être chrétien sans être théiste ? »
RépondreSupprimerdu texte "Croire en Dieu... mais quel Dieu?"
par John Shelby Spong
http://www.evangile-et-liberte.fr/elements/numeros/182/article10.html
Effectivement, la pratique "catholique" des concepts sur le divin ( en particulier à la messe ...) me semble de plus en plus sclérosante... Cela ne correspond plus à ma foi; alors que la lecture des Évangiles, elle m'y conduit ...
RépondreSupprimermerci pour les références de ce texte, qui ouvre des perspectives ...