- Elle est une
jeune femme juive qui fut loin d’être un modèle de vertu et
qui, malgré une indéniable proximité avec le christianisme,
résiste à toute tentative de récupération. ( le nom de Jésus
n’apparaît pas dans ses œuvres complètes).
- Dans la banalité
quotidienne d’une existence chaotique et menacée, la jeune femme
vit son itinéraire spirituel. Elle ne renonce à rien :
* ni du bonheur
d’être femme, et c’est à travers l’évolution d’un amour
très charnel qu’elle apprend à aimer, jusqu’à se déposséder
d’elle-même ;
* ni de la
curiosité intellectuelle …. Elle rejette toute formalisation
théologique. Elle semble ignorer les doctrines et les codes
religieux aussi bien juifs que chrétiens, et c’est dans les mots
de tous les jours qu’elle exprime ses découvertes intérieures et
sa relation à Dieu.
- Enfin, l’expérience de cette jeune femme fragile, vécue dans ce cauchemar de l’histoire que fut la persécution des juifs par les nazis, témoigne que dans les pires épreuves de l’existence, il est possible de ne pas s’effondrer et de tenir debout :« pour peu que Dieu soit chez nous en de bonnes mains » .
Le 29 septembre 1942, elle écrit dans son journal : « Ne pourrait-on apprendre aux gens qu’il est possible de “travailler” à sa vie intérieure, à la reconquête de la paix en soi. De continuer à avoir une vie intérieure productive et confiante, pardessus la tête – si j’ose dire – des angoisses et des rumeurs qui vous assaillent. Ne pourrait-on leur apprendre que l’on peut se contraindre à s’agenouiller dans le coin le plus reculé et le plus paisible de leur moi profond et persister jusqu’à sentir au-dessus de soi le ciel s’éclaircir ? »
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