mercredi 2 décembre 2015

Après les attentats …

C'est le moment de la réflexion :
Tomasz Alen Kopera


Par leur violence, certains événements publics ou privés appellent à la consolation... Cette consolation s'oppose à la vengeance... 

« Elle déplaît souvent parce qu’elle est économe. C’est-à-dire que toute consolation véritable redonne de la valeur, de la dignité à ce qui pourrait nous apparaître, dans l’épreuve et l’abomination, des riens sans force, sans consistance. Tout ce qui fait le sel d’une vie. La consolation tient à ce peu dans lequel l’épreuve nous abandonne, parce qu’elle sait que ce peu fait patiemment la valeur d’une existence quand cette existence se trouve dévastée précisément par l’horrible prodigalité du mal, de la violence. » FRÉDÉRIC BOYER

Mabel Royds Alington, (1874 - 1941)

Le tragique de la vie : Nous prenons conscience de notre faiblesse :
«  jusqu’où porter le travail de la consolation ? Jusqu’à ce moment où nous acceptons de ne pas diaboliser notre ennemi, parce que notre ennemi est sans doute aussi l’objet de notre consolation.
« Aimez vos ennemis, priez pour ceux qui vous pourchassent » (Mt 5, 44) FRÉDÉRIC BOYER

« Nous ne pouvons effacer de nos cœurs la sauvage douleur d’être des hommes. Nous ne sommes pas nous-mêmes sans obscurs agissements. Mais cette fragile conscience-là est notre grandeur. » FRÉDÉRIC BOYER

«  qui leur aura mis dans le crâne ce destin de mort et qui aura fait d’eux ces perdants terrestres qui s’imaginent en vainqueurs célestes en échafaudant une revanche fantasmée contre ce qu’ils appellent « les valeurs occidentales » , frappant le peu que nous sommes, notre jeunesse, notre faiblesse, attaquant notre fragilité pour mieux dénoncer notre force? » FRÉDÉRIC BOYER


Que nous a t-il manqué ?
« Ce n’est pas l’autorité de la force, je ne le crois pas, mais celle qui garantit l’appartenance à un même monde
« Une religion, expliquait Simone Weil, utilisée pour « représenter la divinité comme commandant partout où elle en a le pouvoir est fausse. Même si elle est monothéiste, elle est idolâtre. » La pire idolâtrie justifie notre violence comme manifestation ou volonté divine. Je me souviens que mon ami le bibliste Paul Beauchamp écrivait que pour « en finir avec le mal » , il fallait donner du temps à la compréhension. Un temps pour comprendre le pire parce que le Diable revient toujours au moment précis où l’intelligence cesse devant la force. » F.B.

Frédéric Boyer est écrivain, traducteur et éditeur. Auteur d'une trentaine de livres depuis 1991. Remarqué pour sa nouvelle traduction des Confessions de saint Augustin (Les Aveux, P.O.L 2008). Il a dirigé le chantier de la Nouvelle Traduction de la Bible, avec de nombreux écrivains contemporains... parue en 2001 (éditions Bayard). Depuis des années son œuvre associe l'écriture personnelle et la relecture et traduction de grands textes anciens....

Aucun commentaire :

Enregistrer un commentaire