vendredi 30 août 2013

Paroles de moines -1-

Les moines sont irremplaçables, parce qu'ils appartiennent à un autre monde, et nous permettent, à nous les visiteurs, d'en goûter quelques miettes ….


Ainsi, ce visiteur : « Dans la société habituelle, il faut être toujours fort, invincible, concurrentiel. Ici, la norme, à l’inverse du quotidien, c’est de pouvoir reconnaître notre faiblesse, notre fragilité. C’est le seul endroit où je peux me reconnaître tel que je suis. »

F. Stanislas, reçoit pour aider les personnes qui le visitent à retrouver des repères : « Les gens qui viennent me voir, j’essaie de les mettre en face de leur parole. Selon moi, la parole a mieux à faire que de résoudre des problèmes : elle structure l’homme ou la femme qui parle. »


Autres paroles de ces frères, souvent silencieux, et qui ont d'autant de poids ...

« En entrant ici, on ne largue pas notre humanité. La Parole de Dieu ne vient pas tout rétablir. Elle n’est d’ailleurs pas de la guimauve et je pense que notre communauté monastique est très inspirée du combat de Jacob. Pourtant, il existe une réelle solidarité intérieure, très profonde, entre nous, mais aussi avec toute l’humanité, car nous menons le même combat. »
« Avec mes frères, nous sommes dans le même bateau et j’ai envie qu’il arrive à bon port. C’est-à-dire, que mes frères trouvent Dieu », poursuit le F. David. Sans nul doute, cette quête commune d’un Dieu jamais totalement saisissable crée-t-elle plus de solides amitiés que d’irréparables inimitiés : « Bien sûr, on s’attache aux frères. Quand j’arrive pour les laudes à 6 h 20 chaque matin et que je vois tous ces hommes présents dans l’église pour prier, je me sens alors regonflé pour toute la journée. Nous sommes pris en charge autant que nous prenons en charge », témoigne le F. Thomas, 82 ans, maître des novices, à En-Calcat depuis 1951.

 « Ceux qui ne restent pas sont ceux qui se cherchent eux-mêmes. L’unique question que moi-même et tous mes frères se posent est celle-ci : “Cherches-tu vraiment Dieu ?” …

 « C’est un défi qui nous est relancé tous les jours avec les frères, une mise à l’épreuve qui est la structure de notre vie. Quand un nouveau frère entre dans la communauté et qu’on pressent qu’il est d’un caractère difficile, on se dit qu’il va beaucoup déranger. En réalité, c’est Dieu qui nous propose une grâce de choix et qui nous dit : “Vous allez me découvrir encore plus grand que vous me croyez, car je me révèle à vous à travers la différence de ce frère nouveau”. Heureusement, lui aussi va évoluer. Au monastère, on se bonifie, comme le vin. J’en connais entrés ici très durs et qui sont devenus très tendres. »

« Au contraire d’une entreprise qui doit capitaliser pour réinvestir et se développer, notre monastère n’attend aucun retour sur investissement. On ne thésaurise pas, on ne garde pas. Certes, il faut entretenir les bâtiments, soigner l’accueil, mais on redistribue tout ce qui ne nous est pas nécessaire. Le seul “retour sur investissement”, si l’on peut dire, c’est notre vie fraternelle, et cela, ce n’est pas quantifiable ! »

Sources: La Croix du 13 juillet. A En-Calcat ( Tarn)




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