A l'époque de Jésus, le risque me
semblait être à l'opposé d’aujourd’hui. L'idée du salut
collectif, de la responsabilité inter-générationnelle, du
clan...etc se faisait au risque de déresponsabiliser chacun sur le
sort de sa vie ? Il fallait donc insister sur la responsabilité
individuelle...
Eugène Burnand - L'Invitation au Festin Eugène Burnand est un peintre suisse (1850 - 1921) |
De quoi sommes-nous sauvés ?
- Qui nous sauve ?
« Car c’est bien par la grâce
que vous êtes sauvés, moyennant la foi. Ce salut ne vient pas de
vous, il est un don de Dieu ; il ne vient pas des oeuvres, car nul ne
doit pouvoir se glorifier. » Ep 2, 8-9.
De même que le Christ a sauvé le
monde par sa foi active, de même nous collaborerons au salut de
notre monde par notre foi active.
S'imaginer que mes actes de bonté ou
de générosité puissent me permettre d'obtenir le salut, serait
pécher contre l'Esprit... ! Et loin de Mt 10,8 « Vous
avez reçu gratuitement, donnez gratuitement. »
Une autre aberration de cette idée du
'' croyant qui cherche a obtenir le salut par ces propres mérites'' :
est qu'il travaillerait uniquement à son salut personnel. Source de
scandale pour un agnostique comme Camus...
Eugene Burnand - Le retour du fils repenti |
Quel est ce ''moi'' qui est sauvé ?
Il reste à définir ce que je suis
'moi'... Qu'est-ce - de moi - qui sera sauvé … ? De mon
corps, de mon intelligence, de mon tempérament, de mes défauts et
mes qualités … Ce n'est pas si clair … ? ( Le Bouddhisme a
une idée beaucoup plus précise de ce que 'je suis' )
Je n'aurais pas pu exister sans les
autres … Depuis ma naissance, c'est par le regard d'autrui que je
''suis''... Je porte la présence de l'autre au cœur de moi-même...
Je suis aussi, les générations passées, et bien sûr, ma mère et
mon père, mes éducateurs … Ils sont 'beaucoup' de moi... que va
t-il – d'eux – être sauvé … ? L'existence commune que
j'ai avec mes proches et lointains ( ma culture, le fait que je sois
né en France, et non au Niger …) a produit ce que je suis, avec
des pensées communes, avec une religion … Qu'est-ce qui va être
sauvé... Qu'est-ce de tout cela qui va ressusciter... ?
Eugène Burnand |
Pour le Bouddhisme, l'homme prend
conscience de sa nature spirituelle et découvre toute la différence
qui sépare celle-ci de son vrai soi. La « Nature de Bouddha »
ne définit pas véritablement la personne humaine, mais – en
négatif – ce qu'elle n'est pas … L'illusion du « moi »,
est l'un des maux fondamentaux ( l'un des cinq Kleshas...) que nous
devons combattre...
- Qui est sauvé ?
Babel : « Dès l’origine, le dessein créateur de Dieu est un dessein de salut en Jésus-Christ. À cet égard, le mythe de la tour de Babel est plein d’enseignements. On le comprend généralement comme l’illustration du mauvais pluralisme qui n’engendre que la confusion et remet en question toute prétention à une vérité transcendante. Mais c’est rester à la face purement négative de Babel. Certes, Babel est le symbole de la confusion des langues comme châtiment de l’orgueil humain qui a cru pouvoir revendiquer une unité qui n’appartient qu’à Dieu. Mais c’est aussi le retour à la condition originaire de l’homme voulue par le Dieu créateur. Le Dieu de la révélation biblique est un Dieu qui bénit la multiplicité, ne serait-ce déjà que la multiplicité de l’être humain qui est créé homme et femme. Dieu bénit la multiplicité des peuples, des langues et donc des cultures. Comment alors ne permettrait-il pas ce phénomène inévitable de la multiplicité des formes religieuses ? » Cl. Geffré
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