lundi 15 février 2016

Les Tentations de l'Eglise

Jésus passe au désert, comme le peuple d'Israël, mais surtout comme chacun d'entre nous. Plus exactement, Jésus est « mis à l’épreuve » dans trois lieux différents : le désert, ''le ciel'' et dans la ville de Jérusalem.
Il lui fait affronter trois tentations : l’instrumentalisation de Dieu, le pouvoir et la toute-puissance...
De même l'Eglise -corps du Christ- que nous sommes ; nous sommes confronté à ces trois tentations, qui sont de toute religion.

- L'instrumentalisation de Dieu, consiste à échanger un culte contre le souhait de réalisation de notre volonté ; volonté toute matérielle, à l'image de notre vision... « L'homme ne vit pas seulement de pain ». Notre désir doit être au niveau de ''la volonté de Dieu'', «  Non pas ma volonté ... ».
L'exemple pourrait être le commerce des indulgences, qui caricature l'Eglise comme une institution qui agirait , « en tant que dispensatrice de la rédemption » ( droit canon) ..
Détail de Lucas Cranach Le Jeune,
La vraie et la fausse Eglise

- Le pouvoir religieux, pervertit cette notion politique qu'est le pouvoir, par l’idolâtrie qu'elle met en place, pour s'octroyer le pouvoir sur les esprits... Jésus, refuse obstinément d'utiliser cette représentation messianique et royale du 'Messie' qui prendrait le pouvoir... Dans plusieurs scènes des Évangiles, la foule enthousiaste veut le proclamer « roi » ou « Messie » : après le récit de la multiplication des pains (Jn 6), ou lors de l’échange qui oppose Pierre à Jésus, après la profession de foi de Césarée. À Pierre qui rejette la sombre perspective présentée par Jésus, ce dernier lui répond « Passe derrière moi Satan ! Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais des hommes » (Mc 8).


- L'appel à la ''toute-puissance'' de Dieu, est sans cesse réclamée, par le religiosité des humains avides de signes miraculeux... L'institution religieuse peut jouer sur cette attente de « signes venant du ciel » par lesquels Jésus renouvellerait les merveilles de l’Exode (cf. Lc 11, Jn 6, Mt 16) pour « mettre (Jésus) à l’épreuve ». Face à cette requête, Jésus répond par une autre pédagogie, celle du mystère pascal contenu dans le signe de Jonas (Lc 11, 30)...

Lucas Cranach Le Jeune, La vraie et la fausse Eglise   (1546,  gravure sur bois, 0,35 x 0,58 m, Kupferstichkabinett)

Aucun commentaire :

Enregistrer un commentaire