lundi 15 décembre 2014

Passer du miracle au signe, avec Saint-Jean. - 1/2 -

Le mot « miracle » vient du latin mirus (qui signifie étonnant, et qui a la même racine que merveilleux, ou admirable). Il n'appartient pas qu'au langage chrétien, il désigne une intervention de toute-puissance...
Dans les évangiles synoptiques, miracle traduit le mot grec dunamis (force, puissance). 

L’évangile de Jean utilise le mot grec sêmeion (signe).
Ces signes repérés par Jean, permettent des narrations longues et détaillées. (*) Il y en a 7.
  • le changement de l’eau en vin au chap. 2, - propre à Jean -
  • la guérison du fils d’un fonctionnaire royal au chap. 4,
  • la guérison d’un paralysé à Jérusalem au chap. 5, - propre à Jean -
  • la multiplication des pains au chap. 6,
  • la marche sur les eaux au chap. 6,
  • la guérison de l’aveugle-né au chap. 9, - propre à Jean -
  • et la réanimation de Lazare au chap. 11. - propre à Jean -
(*) La multiplication des pains est l’occasion d’un long enseignement sur le pain de vie...
L’épisode de la réanimation de Lazare permet à Jésus de parler de la Résurrection, etc.

Raconter les actions de Jésus, comme des signes, c'est les renvoyer à autre chose, que leur matérialité. Ils sont à interpréter comme des signes, comme les symboles d’une réalité spirituelle.
La « réalité » du signe n'est pas dans la matérialité qu'il donne à voir, mais dans la réalité à laquelle il renvoie. Et cette « réalité » n'est pas celle du monde … !
C'est cette véritable « réalité » que Jésus tente d'appréhender quand il parle de « mort », de « vie » … Et, nous voyons bien dans ce passage, comme ce vocabulaire est mal-entendu … !

« Les signes ont pour fonction de révéler Jésus comme l'Envoyé de Dieu et d'amener au « croire », mais que la compréhension de ce qui fait que les signes sont des signes et la reconnaissance de Jésus de Nazareth comme la parole éternelle de Dieu faite chair présuppose que l'homme sorte du cadre de pensée qui est le sien et qu'il s'ouvre à un possible autre que ce qu' »il y a » dans le monde » François Vouga ( Une théologie du Nouveau Testament) P124

A ce propos, on peut lire ces deux textes : ( ce sont les explications de Jean: Jn 2, 23-25, et Jn 12, 37-40 )

- En hébreu, le même mot ( דָּבַר dabar (prononcer: davar) ) peut désigner à la fois un événement et une parole, et ainsi pour la Bible, chaque parole est un événement et chaque événement doit être interprété comme une parole. Le Christ est quelqu’un qui parlait autant par ses mots (qui sont à traduire et à comprendre) que par ses gestes (qui sont aussi à traduire et à comprendre). Source : Louis Pernot, Pasteur de l'Eglise Réformée de France à Paris – Étoile

A suivre...

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