jeudi 18 décembre 2014

Passer du miracle au signe, avec Saint-Jean. - 2/2 -

Derrière la Parole rapportée par Jean, il y a eu un événement véritable; l’Évangile n’a ni « menti », ni « inventé »...  Il ne faut pas lire l’Évangile avec des critères de vérité ( de réalité ) qui sont les nôtres et qui n’étaient pas ceux des rédacteurs.
Pour moi, c'est pratiquement la même chose, que ce soit des textes qui parlent de la « création » d'Adam et Eve, ou du passage de la mer par Moïse …. ou de la présence « réelle » du Christ dans l'hostie … !


- Dans les évangiles synoptiques, le miracle est associé à la foi : des croyants viennent demander des miracles. Et, la foi , l'engagement de la personne occasionne le « miracle » … "Va, ta foi t'a sauvé".

- Dans l'évangile de Jean, c'est l'inverse :
Jésus prend l'initiative. Et, « le signe » accompli par Jésus, provoque un décentrement, questionne et appelle à « croire » « Ces signes ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour que, en croyant, vous ayez la vie en son nom. » Jean (20,31)

Jean utilise dix-sept fois le mot signe, et chaque événement occasionne plus de vie... Cependant, au-delà du fait lui-même, Jean laisse entendre que nous comprenons difficilement que ces signes, gestes visibles, cachent une réalité spirituelle, et qu'ils nous obligent à faire preuve de discernement.
Les témoins de ces signes vont, soit avoir une foi plus grande, soit rester dans l'incompréhension.
Ces signes révèlent l'identité de Jésus.
Mais, à la différence du « miracle » ( magique, puissant … !) Le « signe » selon Jean, est symbolique, comme le serpent d'airain dressé par Moïse : «  Il avaient un signe( grec : symbolon) de salut (…) car celui qui se tournait vers lui était sauvé... » ( Sg 16,6-7)

« L'Evangile livre les faits concernant Jésus sous une forme déjà interprétée, et le lecteur est invité à entrer dans cette dynamique interprétative. Mais les signes ne sont intelligibles qu'à ceux qui croient déjà. » Luc Devillers ( La Bible et sa culture, P427)


Ce mouvement de compréhension - du lecteur de l'évangile de Jean - est en deux temps simultanés : Je lis, je suis interpellé, j'interprète, j'augmente ma foi ; et de cette foi (augmentée) je comprends davantage l’événement rapporté, que je peux relire et interprété avec un bénéfice … !

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