dimanche 3 août 2014

Saint-Georges et le Dragon. -2/4- L'histoire de la légende

Saint Georges - Vies de saints- France, Paris,
Bibl. Sainte-Geneviève: XIII c
Saint-Georges. Revêtu d'une armure d'argent, montant un cheval caparaçonné d'or et arborant l'emblème distinctif du chrétien – une croix rouge sur fond blanc – ce héraut de la chrétienté apparaît dans tous les chants te récits héroïques des pays d'Europe comme le gardien de l'ordre, le défenseur de la civilisation et le destructeur de la race des dragons. Des siècles après sa mort, la réputation de ce saint guerrier était telle qu'il devint le protecteur de l'Angleterre, de la Catalogne, de l'Aragon, de l'Italie et e la Grèce, et qu'on le révérait dans des pays aussi différents que la Lituanie, le Portugal et Constantinople. En Angleterre sa fête, fixée au 23 avril, était partout célébrée par de magnifiques processions et des réjouissances. L'ordre de la Jarretière, la plus haute distinction britannique, se recommandait de lui.

Saint-Georges était le patron de tous ceux qui touchaient au métier des armes : chevaliers, archers, selliers, et forgerons. En terre sainte, les croisés se plaçaient sous sa protection, car on prétendait qu'il était apparu à la tête d'une milice céleste lors de la bataille d'Antioche en 1098. On l'avait revu l'année suivante au siège de Jérusalem, et chaque fois il avait rendu courage et donné victoire au guerriers du Christ, qui avaient adopté son nom comme cri de guerre.
Croisades
Apparition de Saint-Georges sur le mont des Olives
par Gustave Dore

Le cas de saint Georges est unique, d’abord par sa popularité, par le succès de son culte, qui en a inquiété plus d’un, parce qu’il faisait de l’ombre au culte des apôtres eux-mêmes : au Moyen Âge, il n’était pas de pèlerin qui, ayant visité le Saint-Sépulcre, n’allât se recueillir aussitôt sur la tombe présumée de saint Georges. Et, par le nombre ( une centaine … ! ) de Saint-Georges, susceptibles... On croira reconnaître l’unique saint Georges qui vaille, dans celui dont on a fini par localiser la tombe à Lydda (Lod), petite ville située à quelques kilomètres de Joppé (Jaffa), sur le chemin de Jérusalem.

Pour tout dire, le dragon entre tardivement en scène... Vers le Xe siècle, et dans les légendiers vers le XIIIe s.( Jean de Mailly, 1240 ; Jacques de Voragine, avec la Légende dorée, vers 1290)
Quand le dragon entre dans la légende de saint Georges, il n’est d’abord qu’une forme allégorique du combat religieux, celle du combat éternel du Bien avec le Mal, c’est-à-dire du Christ avec Satan.
Saint Georges terrassant le dragon c. 1453 par Jost Haller (c.1410-1485 avant)

Dans un second temps logique, l’allégorie du combat se narrativise, et fera du dragon ce qu’il est pour nous désormais : un dragon de légende. Le personnage de la princesse, en plus de sa propre teneur allégorique peut représenter l’Église ou la Foi défendues.

Cependant, l’Eglise, a marqué rapidement des réticences à propos des récits relatifs à saint Georges, en les considérant « non recipiendis ».


Le chevalier chrétien se fit le champion du nouvel ordre du monde et lutta contre les survivances du paganisme.

Georges lui-même subit le martyr et périt dans les supplices. Bien d'autres tueurs de dragons devaient lui succéder avant que la terre fût purgée de ces monstres !

Saint George Killing the Dragon, Walters Art Musuem

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