samedi 2 août 2014

Saint-Georges et le Dragon. -1/4- La légende

La légende dorée de Jacques de Voragine (1228 env.-1298) évoque l’histoire héroïque du chevalier Georges qui délivre une ville assiégée par un dragon.
Il est intéressant de se rendre compte de l'histoire de la légende qui d'un agriculteur, fait un soldat, puis un tueur de dragon. Son culte connaît un grand succès populaire, il est invoqué contre toutes sortes de peur ( en particulier autour de la féminité)... Il devient , pas très catholique, du fait – entre autres raisons - de sa romance chevaleresque ( XIIe et XIIIe s.)... ? Le pape Paul III (pape de 1534 à 1549) fait retirer du bréviaire les leçons du second nocturne, relatives à Saint Georges.

Voici l'histoire:
Un reptile monstrueux habite une mare près de Silène (province de Libye). Plusieurs fois le peuple est venu avec des armes pour le tuer; mais il lui suffit de s'approcher d'une foule pour les détruire de son souffle.
Les habitants de la ville doivent mettre journellement deux brebis à sa disposition, pour satisfaire sa voracité. Quand il n’y a plus de brebis, il faut lui offrir des humains : les filles lui sont offertes... Le tour de la fille du roi vient et le peuple la réclame. Le père affligé, offre tous ses trésors en échange de la vie de sa fille, mais en vain.
Le peuple lui répond avec fureur : « Maintenant que tous nos enfants sont morts, tu veux sauver ta fille ? Si tu ne fais pas pour ta fille ce que tu as ordonné pour les autres, nous te brûlerons avec ta maison.» Alors le roi, voyant qu'il ne pourrait sauver sa fille, la fait revêtir d'une robe de mariée et l’embrasse en larmes.
Il la laisse partir en lui disant : « O ma fille, que ne suis-je mort avant toi pour te perdre ainsi ! ». Elle se jette aux pieds de son père pour lui demander sa bénédiction, et le père l’ayant bénie, elle se dirige vers le lac.
A ce moment là passe le chevalier Georges, et la voyant pleurer, il lui demande ce qu'elle a.
« Bon jeune homme, lui répond-elle, vite, monte sur ton cheval ; fuis, si tu ne veux mourir avec moi. » N'aie pas peur, lui dit Georges, Je ne m’en irai pas avant que tu ne m’aies expliqué ce que tu as. » Or, après elle l'instruit totalement, Georges lui dit :
« Ma fille, ne crains point, car au nom de J.-C., je t'aiderai. »
Elle lui dit : « Bon soldat ! mais hâte-toi de te sauver, ne péris pas avec moi ! C'est assez de mourir seule; car tu ne pourrais me délivrer et nous péririons ensemble. » Alors qu'ils parlent ainsi, voici que le dragon s'approche en levant la tête au-dessus du lac. La jeune fille toute tremblante dit : « Fuis, mon seigneur, fuis vite.
« A l’instant Georges monte sur son cheval, et se fortifiant du signe de la croix, il attaque avec audace le dragon qui avance sur lui : il brandit sa lance avec vigueur, se recommande à Dieu, frappe le monstre avec force et l’abat par terre ...

Il dit ensuite à la jeune fille d’attacher avec sa ceinture (symbole de chasteté), la bête blessée. Le dragon la suit comme un gentil chiot. Quand elle arrive à la porte de la ville, les gens prennent peur et s’enfuient. Saint Georges essaye de les retenir et de les tranquilliser : « Ne craignez rien, le Seigneur m’a envoyé auprès de vous afin de vous délivrer des malheurs que vous causent ce dragon : seulement croyez en J.-C., et que chacun de vous reçoive le baptême, et je tuerai le montre.
Alors le roi avec tout le peuple reçoit le baptême, et saint Georges, ayant dégainé son épée, tue le dragon et ordonne de le porter hors de la ville. Selon d’autres versions, la princesse était enfermée dans un château et tous mouraient de soif car la source était au pied de la montagne où se trouvait la tanière du dragon.
Dante Gabriel Rossetti - Le mariage de St Georges et de la princesse Sabra 1857
Saint-Georges, le héros au cœur pur, tua un dragon pour sauver une princesse de Libye. En récompense, il obtint la main de la jeune fille.

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