mardi 17 juin 2014

Pourquoi la légende arthurienne... ? -1/4-

- Quelques raisons culturelles et historiques :
Le point de départ de cette histoire pourrait être l'existence d'un chef de guerre réelle ou supposée, il y a 1500 ans, puis... rester coincée dans l'obscurité des temps passés …
Aujourd'hui, Merlin, Excalibur, Guenièvre, Lancelot, la Dame du lac … et beaucoup de composantes de leur histoire sont immédiatement familières à la fois en Grande Bretagne, en Bretagne et dans une grande partie du monde. S'il n'y a pas de preuve réelle de l'existence du Roi Arthur, son histoire a – sans aucun doute – une emprise réelle sur l'imagination populaire.
Cette légende est devenu un mythe, parce qu'elle touche à nos origines ( en concurrence avec l'antiquité gréco-romaine ). Ce mythe, se raconte et développe un corpus de romance, d'héroïsme, d'honneur chevaleresque, et de quête … Ce mythe se décline aussi bien en spiritualité, qu'en littérature ; en histoire qu'en divertissement.

Si l'histoire des bretons de Nennius (écrit en 830) , évoque un chef Artus, c'est au 12e siècle qu'un érudit gallois d'Oxford, Geoffrey de Monmouth, raconte dans son «  Histoire des rois de Bretagne » (1139), les aventures d'un roi Arthur, de sa naissance à Tintagel, de son épée Caliburn - plus tard connu sous le nom Excalibur, et son 'retrait' à Avalon. Il évoque également Guenièvre et Merlin. Geoffrey, dit se référer à un manuscrit celtique de lui seul connu ...
Effectivement, il il faut alors faire référence aux sources celtiques comme : - « Y Gododdin » un poème gallois qui remonterait au VIIe siècle, - les contes des Mabinogion (1100) dans lesquels la femme d'Arthur, et ses chevaliers Kay, Bedivere, et Gawain font leur apparition. Ces écrits reprenant une tradition orale transmise par les Celtes qui ont immigré en Bretagne dans les 5ème et 6ème siècles.

L'historien Michael Wood, qui a exploré les sagas arthuriennes, juge le travail de Geoffrey comme, étant essentiellement, de la propagande pro-celtique, basée sur un désir de mythifier le patrimoine pré-saxon de la Grande-Bretagne ... Mais finalement, croire à la véracité ou non de la légende n'est pas pertinent – il est bien plus intéressant de comprendre comment depuis, notre imaginaire collectif, est ainsi capté...
«Ces mythes ont la puissance de se recycler au travers de différentes cultures, parce qu'elles sont de grandes histoires», dit Wood.

C'est au milieu du XIIe s. que la légende d'Arthur est transcrite en vers français par un trouvère normand, Robert Wace, dans le Roman de Brut ( c.a.d. Brutus) (1155). Le poète Layamon, se charge de la version anglaise. Arthur est représenté comme un guerrier de stature épique; et l'histoire de son épée magique Excalibur, que seul il pouvait extraire d'un rocher, est ici incluse pour la première fois. Le roi crée l'ordre de la table ronde. Arthur est trahi par Mordred, et sa femme Guenièvre lui est ravie. « Endormi » sur l'île d'Avalon, le roi Arthur est veillé par les fées.

Après de Monmouth, l'histoire d'Arthur s'est développée et a gagné une vie propre jusqu'à inspirer plusieurs best-seller. Dés le XIIe siècle, Chrétien de Troyes reprend les aventures des chevaliers de la table ronde. Sous l'influence de Marie de Champagne, il insère la liaison adultère de Lancelot et de la reine Guenièvre, et, avec génie, introduit le Graal.
En 1191, les moines de l'abbaye de Glastonbury, affirment avoir découvert les restes d'Arthur et Guenièvre. Arthur, va devenir - de héros celtique – le fondement de la dynastie Tudor. Henry VIII monte sur le trône en 1509, il commande que la Table ronde de Winchester d'Edouard III soit repeinte, avec lui-même représenté au sommet, en empereur chrétien et chef de l'Empire britannique.
Perceval le Gallois réalisé par Éric Rohmer en 1978.

Bernard Shaw : “Mon histoire est vraie parce que je l’ai complètement inventé”.

A suivre …

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