mardi 30 mai 2017

Roger de Laron et le ''Grand Oeuvre'' -15/.- Le Graal et les Trois Tables

Pour continuer avec L'Histoire du Graal, dans le '' Merlin '' de Robert de Boron (il fut au service de Gautier de Montbéliard, mort durant la quatrième croisade en Terre sainte en 1212.), au fondement de l'institution du Graal, il parle de « Trois Tables », chacune créée à une époque différente...
L’une est rectangulaire, l’autre carrée et la troisième est ronde. Elles ont le même périmètre, réalisant ainsi le vieux rêve de la quadrature du cercle. La Tradition dit aussi : "Toutes trois ont même surface et égal à 21".


 La table rectangulaire est La Table de la Cène qui a accueilli le Christ pour son dernier repas avec les Apôtres. Dans le dogme chrétien elle est incontournable. De forme rectangulaire, elle est la table de la révélation mais aussi du sacrifice dont l’esprit doit être sauvegardé et transmis à travers les rituels de la religion. Elle possède un siège qui doit rester inoccupé, celui de Judas. Cette table originelle ne sera pourtant pas la Table du Graal.
La Table du Graal est une réplique de la Table de la Cène. Joseph d’Arimathie la crée afin d’instaurer le culte du Graal, qu’il assimile au calice de la Cène : « Notre Seigneur lui ordonna de construire une table réplique de la Cène et d’y déposer un vase »  Tout comme la Table de la Cène, elle possède nécessairement un siège vide.

Cette Table du Graal voulue par Joseph d’Arimathie au fond de sa prison est carrée. Cette forme a une valeur symbolique, la table carrée représente le jeu d’échecs avec ses 64 cases. Les noirs affrontent les blancs dans un dualisme symbolisant la lutte du bien et du mal. Le dualisme est une doctrine interdite par l'Eglise de Rome, elle symbolisait l'hérésie cathare.


La Table ronde est la réplique de la Table du Graal dotée d’un rôle à la fois chrétien et profane. Dans Merlin, elle est ainsi présentée: « Nous établirons la troisième table au nom de la Trinité puisque la Trinité est représentée par le chiffre trois....Le vase et ses gardiens, apprenez-le, sont venus par la volonté de Jésus-Christ dans nos régions d’Occident...  

Sous le regard de Dieu, elle est le lieu de rencontre d’une élite de chevaliers choisis afin de consacrer leur existence à la quête du Graal. Cette table ronde a une puissante charge symbolique. En effet les cromlechs sont des tables rondes et ils ont parfois été appelés Ronds-de-fées. Leur vocation rituelle en faisait des lieux de rondes ou de danses magiques permettant d’accéder à un délire sacré afin d’entrer en contact avec la divinité.
A l’image des deux autres tables, elle possède une place interdite, réservée à celui que Dieu aura désigné, tel un initié. Malheur à l’insensé qui tente de s’asseoir sur ce siège qui ne lui est pas destiné. Le Baron outrecuidant en fera les frais :« A peine avait-il posé ses cuisses sur le siège qu’il coula comme une masse de plomb qu’on aurait posé sur l’eau et disparut sous les yeux de tous sans qu’on sut ce qu’il était devenu. ».
Il faut considérer ces trois tables comme une progression mystique dans notre quête de l’identité réelle du Graal.

Nous rapprochons bien sûr ces ''Tables '' de : La Table d’émeraude, attribuée à Hermès Trismégiste, qui est le premier recueil codifiant l’hermétisme et l’alchimie. L’enseignement de Hermès Trismégiste, fondateur mythique de l'alchimie, aurait été gravé avec une pointe de diamant sur une lame d'émeraude et découverte par les soldats d'Alexandre le Grand à l'intérieur de la grande pyramide de Giseh, son tombeau. On trouva y son corps inhumé, et il tenait entre ses mains une tablette. Hermès Trismégiste ( trois fois grand) serait un sage égyptien, qui aurait vécu peut-être au IIème siècle avant J.C., soi même un dieu lui même, qui apparaît dans le panthéon égyptien comme le premier ministre de Thot.
Ce texte serait attribué à un philosophe néo pythagoricien du 1er siècle de notre ère.
Le texte, '' La Table d'Emeraude '' ne sera connue en Occident qu'au XIIème siècle divulgué par le philosophe et savant Albert le Grand, provincial des Dominicains, théologien, maître de St Thomas d'Aquin, et canonisé lui même...
Les premiers versets en sont : « Il est vrai sans mensonge, certain & très véritable. Ce qui est en bas, est comme ce qui est en haut : & ce qui est en haut, est comme ce qui est en bas, pour faire les miracles d'une seule chose. »

Autre traduction : « En Vérité, Certainement et sans aucun doute. Ce qui est inférieur provient du Supérieur et ce qui est en Haut se reflète en Bas, par ceci on accomplit les miracles de l'Unicité ».

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