où nous retrouvons les sources de l'originalité de la réflexion
d'un ''J. Moingt'', qui lui permet d'argumenter ensuite sa réflexion
pour une '' foi critique'' ...
-
Le croire et le comprendre...
Après avoir fait mémoire des expériences spirituelles des premiers
témoins de l'Evangile du Christ, les chrétiens s'interrogent sur
leur foi... « Nous avons observé les réticences des
fidèles à reconnaître après Nicée la foi de leur baptême dans
les définitions du Concile, les conflits … (..) pour ouvrir la
voie à une plus haute intelligence de la foi. C'est à dire qu'il y
a de la distance entre le comprendre te le croire. » ( p
369) ...(...) « le croire se décide dans la temporalité
subjective de l'orientation eschatologique que le croyant donne à
son existence, le comprendre se déploie et se déplace, s'articule
et se transmet dans le temps historique des sociétés et des
cultures. » (p 370)
- La Vérité de l’Évangile :
« Je conçois volontiers l’Évangile ( plutôt que les
Évangiles) comme la vraie histoire de Jésus, au sens du discours,
inspiré par lui, grâce auquel Jésus est entré dans la mémoire
des hommes et a inscrit sa trace dans leur histoire ; mais je ne
qualifierai pas d' ''historique'' n'importe quel portrait de Jésus
construit à partir des matériaux évangéliques. » ( p
372)
Cette définition ou cette mise au point, est pour moi fondamentale,
dans l'intelligence de ma foi... !
Ce que J. Moingt appelle '' foi critique '' apparaît ici comme une
relecture pour comprendre « l'écart qui apparaît entre
l’exégèse historique des Évangiles et leur interprétation
dogmatique dans la tradition.. » ( p 373)
Bapteme de Jésus - Enluminure du Hortus deliciarum (XIIe siècle) |
Exemple : - Le baptême de Jésus :
« Le symbolisme du récit avertit le lecteur qu'il ne
prétend pas rapporter un événement dont d'aucuns pourraient
témoigner : il ne met en scène que le baptiseur et le baptisé,
et seul Jésus voit l'Esprit venir vers lui seul et entend la Voix
s'adresser à lui seul. L’événement est situé dans un temps et
un lieu connus des hommes l'un et l'autre, - il est historique à cet
égard - , cependant qu'il s'accomplit selon le seul bon vouloir de
Dieu, dans une déchirure du temps et de l'espace qu'il emplit de sa
Présence éternelle et infinie, dont Jésus, mais lui seul, est
désormais pleinement conscient – et l'événement, sous cet aspect
inénarrable, relève bien de l'histoire vécue par Jésus sans
appartenir à celle que racontent ou découvrent les historiens. »
( p 375)
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